- Lundi
19 juillet 2004 N° 776/22172
- IRAN
: Le tribunal chargé de juger le
meurtrier présumé de la journaliste
irano-canadienne Zahra Kazemi (photo) morte
le 10 juillet 2003 d'une hémorragie cérébrale,
lors de sa détention, après son arrestation
pour avoir pris des photos d'une manifestation
d'étudiants devant la prison d'Evine à
Téhéran, a clos brutalement dimanche le
dossier. Shirin Ebadi, Prix Nobel de la Paix 2003, qui
dirige le collectif représentant la mère de
Zahra Kazemi, a expliqué que son équipe avait
refusé de signer l'acte d'accusation et quitté
la salle en signe de protestation. Seule une
personne a été reconnue coupable par la justice
iranienne d'avoir tué la journaliste : l'agent
des renseignements Mohammad Reza Aghdam Ahmadi.
Il s'est déclaré innocent samedi. Le collectif
d'avocats de Zahra Kazemi accuse Mohammad
Bakhshi, un responsable de la justice travaillant
à la prison d'Evine d'avoir frappé mortellement
Zahra Kazemi. Le Parquet a rejeté cette thèse.
Le président du tribunal a également refusé
d'appeler à la barre les témoins demandés par
l'équipe de Mme Ebadi, notamment les ministres
des Renseignements et de la Culture, le procureur
général de Téhéran, Saïd Mortazavi, le
directeur de la prison d'Evine et de l'hôpital
où Zahra Kazemi a été admise ainsi qu'une
dizaine de personnes travaillant à la prison
d'Evine. Le ministre canadien des Affaires
étrangères Bill Graham a rappelé son
ambassadeur en Iran, Philip MacKinnon parlant de
"déni flagrant de justice". La justice
a empêché l'ambassadeur canadien Philip
Mackinnon, celui des Pays-Bas, Hein de Vries,
représentant l'Union européenne, des diplomates
français et britanniques, et une vingtaine de
journalistes étrangers d'assister à l'audience
du procès qui avait repris samedi après 9 mois
d'interruption. Voir notre édition du 14 juillet 2003 ; Le dossier de Radio Canada sur Zahra
Kazemi.
- BANDE
DE GAZA : Plusieurs centaines de
combattants des Bridades des Martyrs Al Aqsa ont
pris d'assaut, pillé les bâtiments de
renseignements palestiniens à Khan Younès et
libéré les détenus qui s'y trouvaient pour
protester contre la nomination samedi à la tête
du service de la sécurité nationale par le
président Yasser Arafat d'un parent, le
général Moussa Arafat. Les Brigades estiment
que Moussa Arafat incarne le "symbole de la
corruption" au sein de l'Autorité
palestinienne. 3 000 personnes avaient manifesté
samedi à Gaza contre cette nomination. Le
président Yasser Arafat a procédé samedi à
une réforme de ses services de sécurité, comme
le demandait depuis longtemps la communauté
internationale, les portant de 8 à 3. ** Le premier
ministre Ahmed Qoreï a par
ailleurs donné samedi sa démission au
président Arafat que ce dernier a refusée. ** A Rafah 10
personnes ont été blessées lors
d'affrontements entre des militants des Bridades des Martyrs Al Aqsa et des
civils. ** L'armée
israélienne a fermé dimanche le terminal de
Rafah, seul point de passage entre l'Egypte et la
Bande de Gaza, bloquant plusieurs centaines de
personnes dont de nombreuses femmes et enfants
qui attendaient pour des soins urgents, de chaque
côté de la frontière. L'armée israélienne
n'a fourni aucune explication quant à cette
fermeture soudaine et sans aucun préavis,
selon un responsable palestinien de la sécurité
.
- IRAK
: 11 personnes sont mortes dimanche
dans un raid aérien américain sur la ville
sunnite de Falloujah qui avait reçu l'aval du
Premier ministre irakien Iyad Allaoui. Ce dernier
a levé la suspension de l'hebdomadaire
"Al-Hawza al-Natiqa" du chef radical
chiite Moqtada Sadr décrétée fin mars par
l'administrateur civil américain Paul Bremer qui
accusait le journal d'avoir "publié des
articles qui prouvent une intention de troubler
la sécurité et d'inciter à la violence contre
la coalition". Le premier ministre a
indiqué vouloir "afficher sa foi
inébranlable en la liberté de la presse"
ajoutant qu'il voulait "permettre à toutes
les composantes du peuple, dont le courant
populaire représenté par ce journal, de
participer à la marche vers la liberté, la
démocratie, la sécurité et la
prospérité". ** Les soldats
américains ont arrêté Soufiane Maher Hassan,
ancien général de la Garde républicaine de
Saddam Hussein, près de Tikrit, le 16 juillet. ** Le
secrétaire d'Etat adjoint américain, Richard
Ermitage, est arrivé dimanche à Bagdad pour y
rencontrer des représentants du gouvernement
intérimaire irakien. ** Un attentat
à la voiture piégée a été perpétré samedi
contre le ministre de la Justice Malik al-Hassan,
près de son domicile à Bagdad. Le ministre est
sorti indemne de l'attaque tandis que 5 de ses
gardes du corps étaient tués.
- ISRAEL
: Le premier ministre Ariel Sharon a
rencontré dimanche le chef du parti travailliste
Shimon Pérès afin de mettre sur pied un
gouvernement d'union nationale. ** Lors d'une
rencontre dimanche à Jérusalem avec des
responsables d'organisations juives américaines,
le premier ministre Ariel Sharon a appelé les
Juifs de France à "émigrer en Israël
aussi vite que possible suite à une montée de
l'antisémitisme le plus violent en France"
ajoutant "je pense que la vie des Juifs ne
peut être réussie qu'ici". Il a également
indiqué : "En France aujourd'hui, environ
10 % de la population est musulmane et
parallèlement à l'antisémitisme qui persiste
en Europe, il y a maintenant là-bas une sorte
d'antisémitisme différent, basé sur des
sentiments anti-israéliens et sur la
propagande".
- AFRIQUE
DU SUD : Le président sud-africain
Thabo Mbeki et son vice-président Jacob Zuma,
ont ouvert dimanche à Prétoria une réunion de
2 jours sur le partage du pouvoir au Burundi qui
rassemble le président burundais, Domitien
Ndayizeye, le chef rebelle Pierre Nkurunziza des
Forces pour la Défense de la démocratie (FDD,
à majorité hutue) et des représentants des
principaux partis à base ethnique, l'UPRONA
(tutsi) et le FRODEBU (hutu). ** L'ancien
premier président noir Nelson Mandela et Prix
Nobel de la Paix 1993 a fêté dimanche dans la
stricte intimité son 86ème anniversaire.
- ALGERIE
: Au terme de sa visite officielle de
2 jours à Alger, la première d'un ministre de
la Défense depuis l'indépendance en 1962, la
ministre française de la Défense Michèle
Alliot-Marie, a annoncé la préparation, avec le
gouvernement algérien, d'un accord de défense
entre les 2 pays. Mme Alliot-Marie a indiqué
vouloir oeuvrer au "développement de nos
relations au niveau de la formation (de soldats),
des échanges au sein des Etats-majors et des
fonctionnements de nos services de
renseignements" ajoutant qu'il est
"essentiel que nos armées prennent
l'habitude de s'entrainer parfois ensemble de
façon à pouvoir ensuite mieux travailler
ensemble sur les théâtres d'opérations
extérieurs" dans des opérations
internationales de maintien de la paix. Elle a
souhaité que la France et l'Algérie envisagent
également "des accords d'armement dans
l'idée de l'interopérabilité entre nos
forces". "Nous devons travailler
ensemble pour combattre le terrorisme" a
déclaré également Michèle Alliot-Marie lors
d'une conférence devant des personnalités de
l'Institut diplomatique des relations
internationales (IDRI) d'Alger.
- ETHIOPIE
: Les pourparlers de paix entre les
différentes parties impliquées dans le conflit
du Darfour dans l'est du Soudan qui ont débuté
jeudi dans la capitale Addis Abeba ont été
interrompus. Le Mouvement pour la justice et
l'égalité (MJE) et l'Armée de libération du
Soudan (ALS), 2 principaux mouvements rebelles
dans le conflit au Darfour, Soudan, ont quitté
la capitale éthiopienne. Ils refusent d'entamer
des négociations directes avec le gouvernement
soudanais tant que ce dernier n'aura pas accepter
les 2 conditions au début des négociations : la
démilitarisation du Darfour et la traduction des
criminels de guerre devant la justice.
- REPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE : Le tribunal
de grande instance de Bangui a rejeté vendredi
la demande de liberté provisoire formulée par
la défense de Maka Gbossokotto, directeur de
publication du quotidien "Le Citoyen"
et correspondant de Reporters sans frontières en
Centrafrique, arrêté le 12 juillet 2004 et
poursuivi pour diffamation et injures publiques,
suite à une plainte de l'ancien directeur
général de la société nationale
d'électricité Enerca, Jean-Serge Wafio, un
proche du président auto-proclamé François
Bozizé, limogé en juin après une série
d'articles du "Citoyen" l'accusant de
détournement de fonds.
- INDE
: Après l'incendie qui a ravagé
vendredi l'école élémentaire du Dieu Krishna
dans la ville de Kumbakonan dans le district de
Thanjavur, dans le sud du pays, causant la mort
de 84 enfants âgés de 6 à 13 ans et en
blessant 35 autres, les autorités de l'Etat de Tamil Nadu ont
ordonné la fermeture de plusieurs centaines
d'écoles ayant des toits de chaume, comme dans
celle du drame, et ont une semaine pour
construire un toit "en dur".
- BOLIVIE
: 4,5 millions de personnes étaient
appelées aux urnes dimanche pour un référendum
portant sur la gestion des réserves de gaz du
pays. La Bolivie détient la deuxième plus
grande réserve de gaz d'Amérique du Sud avec
quelque 150 milliards de m3, après la
Vénézuela. Les syndicats ouvriers et de paysans
exigent une nationalisation des gisements et
l'expropriation des compagnies étrangères qui
les gèrent actuellement. Des manifestations
violemment réprimées par l'armée avaient eu
lieu fin 2003 pour protester contre le projet du
gouvernement de construction d'un pipeline
d'exportation de gaz naturel bolivien via le
Chili à des conditions désavantageuses, selon
les manifestants, pour le pays. Voir notre édition du 8 octobre 2003 et
suivantes.
- FRANCE
: "Alors que tant d'actes
d'antisémitisme et de racisme ont, ces derniers
mois, ravivé les blessures indicibles de ceux
qui furent les victimes des persécuteurs nazis
et de leurs complices français, notre
rassemblement est aussi un appel", a
déclaré Hamlaoui Mekachera, ministre
délégué aux Anciens combattants, alors qu'il
présidait la cérémonie de commémoration de la
rafle du vélodrome d'hiver (en abrégé Vel
d'Hiv) où près de 8 000 juifs étrangers (le
plan prévoyait l'arrestation de 22 à 24 000
juifs) de la région parisienne, y furent
parqués les 16 et 17 juillet 1942. Cet appel à
la "vigilance civique" et au
"respect de l'autre", face à
l'antisémitisme et au racisme, est destiné
"à ne pas glisser insidieusement vers des
déchirements" a martelé le ministre. Les
principales personnalités juives, dont une
demi-douzaine de ministres du gouvernement de
Jean-Pierre Raffarin, Simone Veil, ancienne
présidente du Parlement européen et présidente
de la Fondation pour la mémoire de la Shoah,
Bertrand Delanoë, maire socialiste de Paris, des
dirigeants et des représentants de la
communauté juive, des descendants de déportés
et d'anciens déportés assistaient à la
cérémonie. C'est à Paris, le 13 Juillet 1942,
par la circulaire n° 173-42, adressée par la
Préfecture de police de Paris "A Messieurs
les Commissaires Divisionnaires, Commissaires de
Voie Publique et des Circonscriptions de
Banlieue" (...) qu'en ces termes : "Les
Autorités Occupantes ont décidé l'arrestation
et le rassemblement d'un certain nombre de juifs
étrangers. La mesure dont il s'agit ne concerne
que les juifs des nationalités suivantes :
Allemands, Autrichiens, Polonais,
Tchécoslovaques, Russes (réfugiés ou
soviétiques, c'est-à-dire "blancs" ou
"rouges"), Apatrides, c'est-à-dire de
nationalité indéterminée. Elle concerne tous
les juifs des nationalités ci-dessus, quel que
soit leur sexe, pourvu qu'ils soient âgés de 16
à 60 ans (les femmes de 16 à 55 ans). Les
enfants de moins de 16 ans seront emmenés en
même temps que les parents. Vous constituerez
des équipes d'arrestation. Chaque équipe sera
composée d'un gardien en tenue et d'un gardien
en civil ou d'un inspecteur des Renseignements
généraux ou de la Police Judiciaire." Plus de
détails : Centre de Documentation Juive
Contemporaine Mémorial du Martyr Juif Inconnu
Memorial de la Shoah ; site Mémoire et Education de
Dominique Natanson. ** Après les
propos tenus dimanche soir en Israël par le
Premier ministre israélien Ariel Sharon, envers
les juifs de France, appelant ceux-ci à émigrer
en Israël "aussi vite que possible"
pour échapper à "la montée de
l'antisémitisme le plus violent", des
personnalités juives françaises de premier plan
ont très mal réagi, comme Théo Klein,
président d'honneur du Conseil représentatif
des Institutions juives de France (CRIF) qui a
déclaré à la télévision publique, France 2 :
"Qu'il laisse (A. Sharon) la communauté
juive française réagir sur les problèmes qui
la concernent. Je crois qu'un avertissement lui a
déjà été donné par certains représentants
de cette communauté ; il ne lui appartient pas
de décider pour nous". Patrick Gaubert,
tête de liste UMP aux dernières élections
européennes, devenu député européen,
président de la LICRA, Ligue contre
l'antisémitisme, a condamné les déclarations
du Premier ministre israélien en ces termes :
"Ces propos n'amènent pas le calme, la paix
et la sérénité dont nous avons tous besoin
donc je trouve que M. Sharon aurait mieux fait ce
soir de se taire". Enfin, Patrick Klugman,
vice-président de SOS Racisme, a affirmé
qu'Ariel Sharon "est très mal informé de
ce qui se passe en France, très mal informé sur
toute la réalité des juifs de France qui sont
avant tout heureux de pouvoir vivre ici, heureux
qu'un gouvernement les protège". Le
ministère français des Affaires étrangères a
vigoureusement dénoncé dimanche soir, les
propos d'Ariel Sharon les qualifiant
"d'inacceptables". Seulement 2 000
Français d'origine juive immigrent chaque année
en Israël. Et, leur nombre qui avait fortement
augmenté en 2002 a reculé légèrement en 2003.
** Dans l'affaire de
l'agression antisémite fictive du RER D près de
Paris, le vendredi 9 juillet 2004, par 6
étrangers, dont 4 Maghrébins et 2 Noirs, la
jeune femme mythomane, Marie-Léonie Leblanc, 23
ans - une nouvelle fois sous la pression des
média - a été filmée de dos en compagnie de
son frère et de sa mère par la télévision
publique France 3 et la chaine d'info continue
privée LCI, lisant un bref texte d'excuse :
"Je suis profondément désolée de tout ce
qui est arrivé par ma faute", (...)
"Je présente mes excuses à Monsieur le
président de la République, à Madame Nicole Guedj,
secrétaire d'Etat aux Droits des victimes,
(membre du consistoire israélite
central de France et du CRIF, qui regroupe
lensemble des organisations juives de
France), et aux personnes qui ont
manifesté leur soutien sur mon mensonge. Je
regrette cet acte et je demande pardon à tous
ceux que j'ai trompés et blessés."
L'affaire médiatisée à outrance avait
provoqué une vague d'indignation de l'Elysée
(Présidence de la République) jusqu'au Congrès
Juif Mondial. Marie-Léonie
devrait être défendue par maître Olfa Bati. Elle
comparaîtra le 26 juillet 2004 devant le
tribunal correctionnel de Cergy-Pontoise pour
"dénonciation de délit imaginaire". Dossier : Affaire d'agression du RER D. ; Les pompiers pyromanes de
lantisémitisme ** Romain X,
15 ans a été tué par un adolescent à coup de
machette pour un vol de scooter à Avignon, dans
le Vaucluse. Une centaine de policiers et de
militaires ont été mobilisés dimanche dans le
département pour tenter de retrouver le
meurtrier en fuite. ** Un
Cambodgien d'une soixantaine d'années en état
d'ébriété a tué à coups de casserole un
compatriote du même âge, dans la nuit de samedi
à dimanche à Marseille, (Bouches du Rhône) à
la suite d'un différend sur le remboursement
d'une dette commerciale. ** Le
Ministre de la Fonction publique et de la
Réforme de l'Etat, Renaud Dutreil, a
présenté, vendredi lors d'une visite dans une
agence pour l'emploi, ANPE à Lille, les Pactes
"juniors" qui vont être ouverts à des
jeunes de moins de 26 ans dans les 3 fonctions
publiques. Ces Pactes, dont le ministre en
espère 20 000 chaque année, "Parcours
d'accès aux carrières de la Territoriale, de
l'Hospitalière et de l'Etat",
"juniors" seront ouverts à partir du
deuxième semestre 2005, à des jeunes de 16 à
26 ans sortis sans diplôme du système
universitaire ou scolaire, ou sans qualification
professionnelle et "choisis" par les
missions locales pour l'emploi.
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