- Samedi
19 février 2005 N° 961/22357
- FRANCE
: Lors d'une conférence de presse
donnée mercredi à Alger, (Algérie), en marge
de son spectacle "Mes excuses",
l'humoriste noir Dieudonné (photo)
est accusé par la presse française juive
d'avoir comparé la Shoah (génocide
juif) à une "pornographie
mémorielle". Le premier secrétaire du
parti socialiste François Hollande a
condamné ces propos les jugeant
"déshonorants" et a ajouté :
"Assister aux spectacles de Dieudonné,
c'est participer à cette dérive et à ce grave
glissement dans des propos qui sont
antisémites". Dieudonné a reproché au
premier ministre Jean-Pierre Raffarin d'être
allé, samedi 12 février 2005 à Paris, (NDLR.
Accompagné des présidents des 2 assemblées et
de 16 ministres), au dîner annuel du Conseil
représentatif des institutions juives de France (CRIF)
déclarant : "Raffarin en personne était au
CRIF le week-end dernier et il m'accuse parce
qu'il faut toujours leur lécher le cul à cette
équipe de malfrats, de mafieux qui est en train
d'entraîner la République française dans la
guerre civile". Il a également fustigé
"la soumission totale des dirigeants et
responsables français à la volonté du
CRIF" présidé par Roger Cukierman, (NDLR.
Récemment nommé vice-président du Congrès
Juif Mondial). Dieudonné répliquait
aux déclarations du Premier ministre Jean-Pierre
Raffarin qui avait dénoncé devant le CRIF les
artistes qui cherchent à "faire applaudir
la haine et qui font du racisme un fonds de
commerce". Le Garde des sceaux, ministre de
la Justice Dominique Perben a demandé
l'ouverture d'une enquête préliminaire pour
"contestation de crimes contre
l'humanité". Dieudonné a quant à lui
indiqué qu'il fera entendre samedi dans son
théâtre parisien de la Main d'Or (11ème
arrondissement) l'enregistrement de son
intervention, confirmant à l'Agence France
Presse (AFP) avoir utilisé l'expression
"pornographie mémorielle", précisant
: "je n'ai pas qualifié la Shoah de
"pornographie mémorielle", j'ai parlé
de l'exploitation du souvenir de la Shoah et j'ai
cité l'historienne israélienne Idith
Zertal". Dieudonné se plaint de ne pouvoir
réaliser son film sur la traite des Noirs à
cause des "autorités sionistes" qui
dominent selon lui le cinéma français.
"Avec l'argent public, on fait 150 films sur
la Shoah, je demande d'en faire un sur la traite
des Noirs et on me dit : "ce n'est pas un
sujet de film" ajoutant "C'est une
guerre qui est déclarée culturellement au monde
noir. Il est normal que le monde noir réponde,
dise : "non, nous ne nous soumettrons pas à
votre pouvoir, vous pouvez continuer par votre
argent, votre puissance économique à nous
humilier". "400 ans d'esclavage, et on
essaie de nous faire pleurer" sur la Shoah
à l'occasion de l'anniversaire de la libération
des camps, s'exclame-t-il, "je parle
aujourd'hui de pornographie mémorielle, ça
devient une overdose, ça devient malsain".
"Je comprends que certains qui ont vécu ça
dans leur chair ont du mal à entendre ça mais
ils doivent comprendre que moi aussi, c'est dans
ma chair, et nous, si on doit remonter, c'est
encore plus ancien, et il y a du viol, la
population antillaise est née du fruit du viol
sur 400 ans". Il a qualifié d'"organe
d'inquisition" le CRIF (Conseil
représentatif des institutions juives de
France). Dieudonné a plusieurs fois été
poursuivi pour "propos antisémites".
Mais le tribunal correctionnel de Paris lui a
reconnu en mai 2004 le droit de critiquer la
politique du gouvernement d'Ariel Sharon en
Israël sans être accusé d'antisémitisme.
Dieudonné a été relaxé en appel en juin 2004
après avoir dit préférer le "charisme de
Ben Laden à celui de George W. Bush".
Enfin, la Cour d'appel de Nîmes l'a relaxé le
10 décembre 2004 après que le tribunal
correctionnel d'Avignon l'ait condamné à 5 000
euros d'amende pour "des propos
racistes" et des "injures
raciales" visant les Juifs, sur citation
directe de 2 avocats juifs, maîtres Helène
Levy-Leroy et Guy Guenoun. Le parquet général
(ministère public) a alors formé immédiatement
un pourvoi en cassation contre cette relaxe. Selon,
Dieudonné "Paris est devenu un enjeu pour le sionisme. Il est
impossible dy critiquer Israël". Pour le
philosophe Bernard-Henri Lévy, (Le Point), "Dieudonné, est le fils de Le
Pen".
ETATS-UNIS : Le
secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld a demandé
devant une commission du Sénat la réactivation
d'un programme de faisabilité de bombes
nucléaires baptisées "Robust Nuclear Earth
Penetrator, RNEP" destinées à pénétrer
en profondeur dans des bunkers souterrains. Ce
projet, lancé en 2002, avait été annulé à la
fin 2004 par le Congrès, des études
financières montrant que la production de l'arme
coûterait quelque 500 millions de dollars au
Trésor américain. Lorsque ce projet de nouvelle
arme avait été évoqué aux Etats-Unis, des
experts et des parlementaires comme la démocrate
Dianne Feinstein avaient
souligné qu'elle allait à contre-courant du
principe de la dissuasion car cette arme
nucléaire était destinée à devenir une arme
tactique. La puissance de la RNEP pourrait être
10 fois supérieure à celle de la bombe d'Hiroshima. Plus de
détails : Mini-nuke, vers une guerre
nucléaire en Irak !
TOGO : Lors d'une
allocution télévisée, Faure Eyadéma, qui a
été nommé Président par le chef d'état-major
des Forces armées togolaises (FAT), le général
Zakari Nandja, après la mort de son père
Gnassingbé Eyadéma (69 ans), en poste depuis 38
ans, le 5 février 2005 des suites d'une crise
cardiaque (selon une thèse officielle), alors
qu'il s'envolait pour Israël pour être soigné,
a déclaré que des élections présidentielles
seraient organisées d'ici 2 mois "dans
l'intérêt de la nation (...) sans délai, comme
le requiert la Constitution". Le Président
nommé n'a pas précisé s'il resterait en
fonctions jusqu'au prochain scrutin ni s'il se
présenterait. Il avait indiqué vendredi qu'il
comptait rester en place jusqu'en 2008, date à
laquelle devait s'achever le mandat de son père.
ALGERIE : Le centre
régional d'Alger de la Fédération
internationale des journalistes (FIJ) a officiellement reprise
ses activités jeudi au cours d'une cérémonie
organisée dans un grand hôtel d'Alger. Nadir
Benseba, journaliste algérien, est le
coordinateur de ce centre régional. Le
secrétaire général du Syndicat national
algérien des journalistes (SNJ), Rabah Abdellah,
le responsable pour l'Afrique du Nord et le
Moyen-Orient de la FIJ, Bertrand Ginet, et le
coordinateur du centre d'Alger ont appelé à la
libération de Mohamed Benchicou, le
directeur du "Matin", et
à la levée de l'interdiction de son journal.
Celui-ci est emprisonné depuis 8 mois, à la
suite d'une condamnation à 2 ans de prison pour
infraction à la législation douanière.
Présent, le chef de cabinet du ministère
algérien de la communication, Ahmed Benzelikha,
n'a pas réagi à cet appel lancé par les
représentants de la FIJ. L'ambassadeur de
l'Union Européenne à Alger, Lucio Guerrato, des
représentants du corps diplomatique accrédités
à Alger et des patrons de presse algériens
étaient également présents. Créé en 1996, le
centre régional d'Alger de la FIJ n'a jamais
été actif, étant réduit à une existence
symbolique pour des raisons financières. Il
bénéficie aujourd'hui des aides d'organisations
européennes. Plus de détails : Rapport 1999 sur la situation des
médias et de la liberté de la presse en
Algérie
IRAK : 2 journalistes
indonésiens, travaillant pour la télévision
privée Metro TV, ont été enlevés à l'ouest
de la capitale. Dans une vidéo diffusée par la
télévision satellitaire qatariote Al-Jazeera, un groupe
armé islamiste jusque-là inconnu, Jaïch
Al-Moujahidine (Armée des moudjahidines), a
revendiqué leur enlèvement, demandant "au
gouvernement indonésien de préciser la mission
pour laquelle les 2 journalistes étaient
venus", indiquant que "l'Indonésie,
(NDLR. Pays musulman le plus peuplé au monde) a
toujours été "opposée à l'opération
militaire des Etats-Unis et de leurs alliés en
Irak". ** Plusieurs
attentats ont été perpétrés vendredi dont 3
contre des mosquées chiites,faisant une
trentaine de morts et 45 blessés en plein deuil
de l'Achoura,
commémoration religieuse observée par les
Chiites pour célébrer la mort violente de
l'imam Hussein, le petit-fils du prophète
Mahomet à Kerbala en 680. ** "Un
soldat a été tué et deux autres ont été
blessés (...) le 18 février lorsqu'un engin
explosif artisanal a explosé à 30 km au nord de
Diwaniyah" (environ 150 km au sud de
Bagdad)", selon un communiqué de l'armée
américaine. Ce décès porte à 1 467 le nombre
de soldats américains morts en Irak depuis
l'invasion du pays en mars 2003, selon des
chiffres donnés par le Pentagone.
LIBAN : Les autorités ont rejeté
la mise en place d'une ''enquête
internationale'' sur l'attentat qui a coûté la
vie à l'ex-premier ministre, Rafik Hariri,
demandée par la France et la famille du défunt.
Elles ont toutefois déposé une requête
d'assistance, présentée oralement jeudi à
l'ambassadeur de Suisse à Beyrouth, et a
décidé de demander à la place
"l'assistance d'experts suisses" en
matière d'explosifs et d'identification. **
Le ministre du Tourisme Farid Khazen
a annoncé vendredi sa démission, 5 jours après
l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafik
Hariri, expliquant qu'il "jugeait que le
gouvernement n'était pas capable de diriger le
pays en cette période critique" et que
celle-ci "était conforme à "ses
convictions et son sens de la responsabilité
nationale". L'opposition a appelé le
gouvernement du Premier ministre Omar Karamé à
démissionner. Pour que le gouvernement en place
tombe il faut soit la démission du Premier
minsitre soit la démission d'un tiers des
ministres (10).
SYRIE : 5 jours après l'assassinat
du Premier ministre libanais Rafik Hariri, le
président Bachar al-Assad a
remplacé le chef des services de renseignement
militaire, le général Hassan Khalil,
"atteint par l'âge de la retraite",
par son beau-frère, le général Asef Shawkat,
numéro 2 des services de renseignement de
l'armée syrienne.
TUNISIE : Après la visite de
l'émissaire algérien Abdelkader Ben Salah,
président de l'Assemblée nationale algérienne,
venu lui transmettre une invitation du président
Abdelaziz Bouteflika à participer au sommet
arabe d'Alger, le Président Zine El Abidine Ben
Ali a annoncé qu'il participera aux travaux du
17e sommet arabe, qui se tiendra du 22 au 23 mars
2005 à Alger.
GRANDE-BRETAGNE : Le ministre
de l'Intérieur, Charles Clarke, a
annoncé vendredi que le projet de réforme de la
loi antiterroriste britannique ("Anti-Terrorism, Crime and Security
Act") sera présentée au
parlement la semaine prochaine. Cette loi
présenté par le ministre fin janvier 2005 et
visant à placer les personnes suspectées de
terrorisme, qu'elles soient étrangères ou
britanniques, sous arrêt domiciliaire, quand
ceux-ci ne peuvent être jugés, faute de preuves
suffisantes, a été vivement critiquée par
l'ensemble de l'opposition. Dans les cas
extrêmes, une personne pourrait même être
contrainte de rester à son domicile en
permanence et être interdite de toute visite et
communication avec l'extérieur, excepté avec sa
famille. Cette éventualité a été très
largement critiquée par les associations de
défense des droits civiques. Le gouvernement
britannique avait annoncé le 26 janvier 2005 la
révision de la loi antiterroriste de 2001 après
le jugement des Law Lords, la plus
haute instance judiciaire en Grande-Bretagne, en
décembre 2004, selon lequel les dispositions de
la loi, permettant la détention sans inculpation
ni procès de suspects de terrorisme violaient la
Convention européenne des droits de l'Homme.
ITALIE : Des dizaines de milliers de
personnes sont attendues samedi à Rome pour
participer à une grande manifestation pour la
libération de la journaliste italienne Giuliana
Sgrena, retenue en otage en Irak. D'après le
quotidien "Il Messagero",
quelque 200 000 personnes sont attendues à la
manifestation qui débutera à 14 heures, dont 2
000 journalistes exprimant leur solidarité avec
leur consoeur du quotidien communiste "Il
Manifesto" enlevée le 5
février 2005 à Bagdad en Irak. Selon le plus
grand quotidien sportif italien, "La
Gazzetta dello Sport", les appels en faveur
de la libération de la journaliste seront
également relayés ce week-end lors des matches
du championnat de football de série A et B à
travers toute l'Italie. Une vidéo a été
transmise mercredi à l'agence Associated Press
Television News (APTN), dans
laquelle la journaliste appelait à l'aide et
demandait le retrait des troupes étrangères
d'Irak, dont le contingent italien de 3 000
hommes. ** Le Fonds
des Nations Unies pour l'Agriculture et
l'Alimentation (FAO) a estimé vendredi que
les raz-de-marée qui ont dévasté le continent
asiatique le 26 décembre 2004, ont causé pour
520 millions de dollars de dégâts à
l'industrie de la pêche des 7 pays les plus
touchés (l'Inde, l'Indonésie, les Maldives, le
Myanmar (Birmanie), la Somalie, le Sri Lanka et
la Thaïlande). Selon la FAO, les vagues, qui ont
tué 300 000 personnes, ont endommagé ou
détruit plus de 111 000 bateaux de pêche. Le
coût estimatif de leur remplacement est évalué
à 161 millions de dollars
ESPAGNE : Ce pays
sera le premie de l'Union européenne à se
prononcer dimanche par référendum sur la constitution européenne. Les
sondages estiment que le "oui" sera
majoritaire et la participation
"faible". Le PSOE
(socialistes au pouvoir) et le PP (conservateurs) ont fait
campagne en faveur du "oui".
PORTUGAL : 8,8 millions d'électeurs
sont appelés aux urnes dimanche pour renouveler
le Parlement unicaméral de 230 sièges pour un
mandat de 4 ans. Selon les sondages, l'opposition
socialiste de José Socrates, ancien ministre de
l'Environnement, pressenti nouveau Premier
ministre, devrait remporter ces élections
législatives anticipées aux dépens du
gouvernement de centre droit de Pedro Santana
Lopes, alors que le pays connaît de sérieuses
difficultés économiques. Le chômage a atteint
son plus haut niveau depuis 6 ans avec 7,1% fin
2004, et le niveau des revenus reste bas, le
salaire moyen s'établissant à 650 euros par
mois, selon l'Institut national des statistiques.
Par ailleurs, le régime des retraites est
menacé à cause du vieillissement de la
population et pourrait faire faillite d'ici 2020
selon certaines études.
GEORGIE : Le président Mikhaïl
Saakachvili, avocat de 37 ans formé aux
Etats-Unis, a limogé vendredi le chef de
l'état-major "pour créer une armée
moderne en vue de reprendre le contrôle de
l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud", 2
provinces en lutte contre le pouvoir central.
Vakhtang Kapanadze cédera son poste à Levan
Nikoleishvili, un proche du ministre de la
Défense Irakly Okruashvili. Le Président
géorgien a déjà fusionné les forces de
l'intérieur avec l'armée, triplé la solde
militaire et obtenu une aide des Etats-Unis, qui
ont envoyé des instructeurs dans le pays.
RUSSIE : Le Président Vladimir
Poutine a déclaré vendredi que "la Russie
est convaincue que l'Iran n'a pas l'intention de
fabriquer l'arme atomique et compte donc
poursuivre sa coopération avec Téhéran dans
tous les domaines y compris le nucléaire
civil".
AFGHANISTAN : Selon une
équipe de l'ONG "Catholic Relief Services" pour
l'ouest du pays, plus de 1 000 enfants seraient
morts de froid en 15 jours dans la province de
Ghor touchée par une vague de froid sans
précédent. 2 convois de camions du Programme alimentaire mondial (PAM)
partis le 3 février d'Herat (ouest) avec 140
tonnes de vivres n'avaient toujours pas pu
atteindre vendredi ces deux districts, en raison
d'importantes chutes de neige.
La citation du jour : "Le
problème, en matière de défense, est de savoir
jusqu'où vous pouvez allez sans détruire de
l'intérieur ce que vous vous efforcez de
défendre de l'extérieur". Dwight Eisenhower
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