- Jeudi
23 juin 2005 N° 1067/22463
- ALGERIE : L'organisation
de défense des droits de l'homme, Human
Rights Watch (HRW), qui a achevé
mercredi une visite de 2 semaines dans ce pays, a
rendu public ses conclusions révélant que
"le projet damnistie générale pour
les graves violations des droits de lhomme
proposé par le gouvernement algérien menace
clairement le droit des victimes à la vérité
et à la justice" ajoutant que "ce
projet pourrait également compromettre la
réconciliation nationale telle
quenvisagée par les autorités". Eric
Goldstein, chef de cette délégation a déclaré
: "Si le gouvernement algérien veut
sincèrement aboutir à une réconciliation
nationale, il doit enquêter sérieusement sur
les crimes atroces dont ont été victimes les
Algériens, faire toute la lumière sur ces
années terribles et poursuivre les responsables
en justice". Au cours de sa mission, la
délégation de Human Rights Watch a rencontré
des victimes de violations commises par des
agents de lÉtat, notamment les familles
des "disparus". La
délégation d'HRW a également rencontré les
victimes de violations perpétrées par des
groupes armés, notamment les familles de
personnes ayant été arbitrairement abattues ou
enlevées et présumées mortes. De plus, Human
Rights Watch a été reçue par des responsables
du Ministère de la Justice et par le
Président de la Commission étatique des droits
de lhomme, entre autres. Human Rights Watch
a également indiqué que la Commission ad-hoc
sur les "disparus" na pas du tout
apporté dinformations concrètes aux
familles des 6146 cas dont la Commission déclare
avoir pris connaissance. Larticle 1er du
Décret présidentiel portant création de la
Commission ad-hoc dispose que la Commission est
chargée, entre autre : "de faire
entreprendre par les autorités compétentes,
toutes les recherches nécessaires pour localiser
les personnes déclarées disparues et de faire
procéder aux opérations didentification
des cadavres retrouvés". En mars dernier,
la Commission a rendu son rapport final au
Président de la République, Abdelaziz Bouteflika (photo),
rapport qui na toujours pas été rendu
public. Lors de sa visite en Algérie, Human
Rights Watch sest penchée sur le
fonctionnement de lappareil judiciaire.
"Pendant la pire période des années
noires, les tribunaux algériens ont condamné
des milliers de personnes suspectes
datteintes à la sûreté de lEtat
dans des procès qui ne respectaient pas les
droits de la défense. Dans le même temps,
lappareil judiciaire fut incapable de juger
les agents de lEtat impliqués dans de
graves violations des droits de lhomme
précisant que La détention provisoire est
devenue la règle et non lexception comme
cela devrait être. De plus, les juges refusent
systématiquement denquêter lorsque des
détenus accusent avoir subi des tortures ou des
mauvais traitements pour les faire avouer de
leurs supposés crimes. Enfin, des décisions de
culpabilité sont souvent prises sans que les
preuves impliquant les accusés soient
rapportées". C'est la première fois,
depuis novembre 2002 qu'une mission de Human
Rights Watch, composée de 4 représentants de
lorganisation, peut effectuer une mission
en Algérie. Depuis le mois de janvier 2003, les
demandes régulières de délivrance de visas
déposées par Human Rights Watch navaient
pas reçu dapprobation et ceci
jusquau mois de juin 2005. Pendant cette
visite, les villes dAlger, Oran, Blida,
Relizane et Laghouat ont été visitées par la
délégation.
ONU/SOUDAN : Le
sous-secrétaire général de l'ONU, Jan Egeland, a
déclaré devant le Conseil de sécurité de l'ONU que
"des femmes et des enfants étaient
systématiquement victimes de viols et
d'agressions sexuelles dans cette région
ravagée par un conflit particulièrement
douloureux pour les civils. "Dans le Darfour
(...) le viol est systématiquement employé
comme une arme de guerre". Il a appelé le
gouvernement soudanais à en faire plus pour
protéger les civils et traduire en justice les
auteurs de violences. L'organisation humanitaire
Médecins sans frontières a indiqué avoir
soigné en 4 mois 500 victimes de violences
sexuelles dans le Darfour. "Ces cas ne
représentent qu'une fraction des viols commis
dans cette région de l'ouest du Soudan" a
indiqué Jan Egeland. Plus de
détails : Amnesty International :
Soudan/Darfour : Le viol : une arme de guerre. La
violence sexuelle et ses conséquences ; La Profanation des vagins : Le viol, arme de destruction
massive de l'écrivain africain, Bolya
COTE D'IVOIRE : Le
désarmement des parties en conflit, qui devait
commencé le 27 juin 2005, a été une nouvelle
fois reporté dans l'attente d'une conférence de
paix qui doit s'ouvrir la semaine prochaine à
Prétoria, en Afrique du Sud.
ITALIE : 10 anciens
nazis accusés d'avoir participé au massacre, en
1944, de plus de 500 personnes dont une centaine
d'enfants dans le village toscan de Sant'Anna di
Stazzema, situé dans le nord du pays, ont été
condamnés mercredi, par contumace, après plus
de 7 heures de délibération, à la prison à
perpétuité.
ESPAGNE : Une commission
parlementaire a rendu mercredi son rapport
portant sur la responsabilité du gouvernement de
Jose Maria Aznar lors des
attentats du 11 mars 2004 à Madrid. Ce rapport
indique que ce gouvernement a "manipulé et
déformé les faits.Le rapport "accuse le
gouvernement de Jose Maria Aznar de ne pas avoir
tenu compte d'avertissements de la police, selon
lesquels le soutien de Madrid à la guerre en
Irak avait accru les menaces d'attentats
islamistes en Espagne".
PORTUGAL : Après l'annonce par le
gouvernement d'un déficit de 6,2 % du PIB (produit intérieur brut) en 2005,
soit le double de la limite de 3 % fixée par le
pacte de stabilité, la Commission européenne a décidé
de lancer une procédure en déficit excessif
contre Lisbonne.
ALLEMAGNE : Jürgen Rüttgers,
chrétien-démocrate, a pris ses fonctions jeudi
à à Düsseldorf à la tête du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie en tant que
"ministre président". Le land de
Rhénanie était tombé, le 22 mai 2005, lors des
élections régionales, aux mains de la CDU après 39
ans de règne du SPD.
BELGIQUE : La conférence
internationale sur l'Irak de 2 jours qui s'est
terminée mercredi, réunissant à Bruxelles les
ministres des Affaires étrangères et
représentants de plus de 80 pays, a apporté
tout son soutien aux nouvelles autorités
irakiennes, les exhortant à "continuer et
intensifier ses efforts pour engager toutes les
parties à renoncer à la violence de façon à
promouvoir la réconciliation nationale". La
Syrie sest dite prête à coopérer avec le
gouvernement irakien pour renforcer la sécurité
des frontières entre les deux pays. Quant à
l'Egypte et la Jordanie, elles ont décidé
d'envoyer des ambassadeurs à Bagdad, devenant
les deux premiers pays arabes à désigner des
diplomates de ce rang en Irak depuis la chute du
régime de Saddam Hussein, en 2003.
IRAK : 4 attentats
à la voiture piégée ont été perpétrés
mercredi simultanément dans la capitale Bagdad
faisant une vingtaine de morts et une
cinquantaine de blessés. ** L'ancien
vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz, membre du
cabinet du dictateur et ancien chef de la
diplomatie irakienne, emprisonné depuis avril
2003 après s'être rendu aux forces
américaines, a comparu mercredi devant un
tribunal spécial chargé des crimes contre
l'humanité commis par le régime de Saddam
Hussein, et qui s'est tenu dans le centre
militaire américain de détention proche de
l'aéroport de Bagdad.
BANDE DE GAZA : L'armée
israélienne a lancé mercredi une opération
d'assassinat ciblé lancée à l'aide de drones
(NDLR. Avions sans pilote) armés de missiles,
contre des membres du Jihad Islamique près de la
localité de Beit Lahya, dans le nord de la bande
de Gaza.
AFGHANISTAN : De violents
affrontements ont opposé mercredi près du
district de Daychopan dans la province de Zaboul,
dans le sud du pays, des "rebelles" aux
forces américaines qui bombardaient "leur
cache" au cours desquels une dizaine de
policiers et soldats afghans ont été tués et 5
soldats américains blessés.
RUSSIE : L'Assemblée parlementaire du Conseil
de l'Europe a fortement critiqué les
progrès réalisés par la Russie dans les
domaines de la démocratie et des droits de
l'homme depuis son adhésion au Conseil de
l'Europe en 1996. L'abolition formelle de la
peine de mort, le retrait des troupes russes en
Moldavie et l'obligation de traduire en justice
les responsables avérés de violations des
droits de l'homme notamment en Tchétchénie, ne
sont pas respectés.
La citation du jour : "La
plupart des gens attendent d'avoir mal aux dents
pour aller chez le dentiste. La plupart des
sociétés attendent d'être dérangées par les
victimes pour entreprendre des réformes".
Charles Issawi (1916 - 2000) Economiste et
historien - Extrait "Columbia Forum" -
1970
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