|
-
- De
notre correspondant à
Brest, Michel
PALUD
La Voie de la Liberté 17
juin 2007
6 juin 1944. Au soir de
ce jour mythique, jour de
tant despoirs, les
forces alliées
totalisent près de 10
000 victimes. Dix mille
hommes, morts, disparus,
ou hors de combat,
tombés pour la conquête
dun littoral
rebaptisé pour raisons
tactiques. Ce jour rouge
marque laube dune
libération conquise
mètre par mètre, heure
après heure, sang après
sang. De longs mois
seront encore cependant
nécessaires pour mettre
à genou loppression,
pour joindre ce 6 juin
1944 à la Victoire, le 8
mai 1945. Lorsque se
furent tues les armes,
innombrables furent les
stèles érigées, les
plaques posées, les
lieux du souvenir
inaugurées. Il suffit,
aujourdhui, de
cheminer au gré des
villages normands pour se
convaincre de la force
avec laquelle la
reconnaissance du pays
fut immense. Le sentiment
est encore plus prégnant
chaque 6 juin, où fleurs
et drapeaux viennent
colorer ces souvenirs en
noir et blanc. Dans ce
déluge dune
nécessaire
reconnaissance, une
initiative émerge par
son incontestable
originalité.
Dès juin 1944, le
colonel Guy de la
Vasselais, ancien chef de
la mission militaire
française de la liaison
tactique près le 2ème
corps de la 3ème Armée
US, conçoit de réaliser
un souvenir grandiose de
la libération de la
France, à la pleine
mesure de lévénement.
Au sortir de la guerre,
au retour dun
voyage aux Etats-Unis en
compagnie du maire de
Metz, les deux hommes
décident dhonorer
la progression des
alliés en jalonnant une
Voie de la Liberté. Le
parcours de la 3ème
Armée du général
Patton est choisi.
Probablement le plus
glorieux, le plus
prestigieux. Deux mois et
demi d'une marche
harassante de pour relier
la Normandie à Metz, en
Lorraine.
La voie sera symbolisée,
chaque kilomètre, par
une borne en ciment rose
dun mètre vingt de
hauteur. Oeuvre du
sculpteur François
Cogné, lobjet
symbolise larrivée
par la mer des troupes
libératrices, au moyen dune
flamme sortie des flots,
puisée au flambeau de la
Statue de la Liberté à
New York. En quelque
sorte, un retour fort de
ce feu offert par notre
pays aux Etats-Unis. Au
sommet, 48 étoiles
issues du drapeau
américain rappellent que
les combattants sont
venus de chacun de ces
Etats. En mars 1946,
alors que laffaire
franco-française est
entendue entre le sol
normand et Metz, Belges
et Américains proposent
aux Français de terminer
le parcours originel en
prolongeant la Voie jusquà
Bastogne, par Luxembourg
et Arlon, soit 1145
kilomètres.
Le 5 juin 1947, la borne
terminale est inaugurée
à Bastogne. Le 16
septembre de la même
année, la borne « 0 »,
lieu de départ, est
dévoilée à
Sainte-Mère-Eglise. Une
borne « 00 » existe
également sur la plage dUtah
Beach, lieu des premiers
pas sur notre sol de la
3ème Armée. Entre
temps, le 25 août 1947
à Saint-Symphorien,
près de Metz, la Voie de
la Liberté est
consacrée. Enfin, le 18
septembre 1947 à
Fontainebleau, la Voie
est officiellement
inaugurée. Le 1er mars
1947, Vincent Auriol,
Président de la
République française,
écrivait : « La Voie de
la Liberté, jalonnée de
sacrifices et dhéroïsmes,
a été la voie de la
victoire et de la
libération. Elle
rappellera aux
générations à venir la
grande et ardente
solidarité des nations
libres et limpérissable
reconnaissance du peuple
français envers ces
jeunes et nobles fils dAmérique
qui, irrésistiblement,
chassèrent de nos terres
spoliées et mutilées,
la terreur et lesclavage
». Le 6 juin 1947 à
Collevile-sur-mer, au cur
du cimetière américain
dominant la plage dOmaha-la
sanglante, terre
concédée à
perpétuité à nos
libérateurs, lieu fort sil
en est, Hervé Morin, le
ministre français de la
défense, a rappelé
cette reconnaissance
éternelle, cette dette
à ne jamais oublier.
Dans quelques semaines,
la Voie de la Liberté
fêtera son soixantième
anniversaire. Puissent
ces centaines de bornes
jalonnant nos routes,
pérenniser notre devoir
de mémoire.
Michel PALUD
-
Offre n° 3
Offre
spéciale
|
LES
PAGES "INFO" vous
proposent les meilleurs
sites de leurs
catégories ! |
|
|
|