C’est une salle comble qui avait acheté ses billets depuis plus d’un mois qui a reçu la chanteuse Rose dans sa ville natale : Nice. Rose y a chanté les titres de son premier album, modifiés par de nouveaux arrangements : des reprises mais aussi un final inédit Moi je guéris. Ce titre qu’elle affectionne particulièrement fait partie des trois chansons déjà composées de son prochain album mais cet album n’est pas d’actualité (pas avant début 2009) car la chanteuse entame une grande tournée en France et en Allemagne. Ce prochain album sera moins jazzy, plus positif et ne sera toujours pas en anglais. Rose a su lier une grande complicité avec son public, dès les premiers titres, elle a invité son public à la rejoindre devant la scène, presque à sa hauteur. A noter que Oshen, sa première partie, a conquis toute la salle avec son humour, ses chansons décalées et une grande énergie.

Qui est Rose ? Retour sur cette jeune et charmante artiste à la plume poétique qui a conquit les bacs assez rapidement et qui fait encore parler d’elle avec Ciao Bella, un an après la sortie de son premier album.

Keren Meloul a choisi le pseudonyme de Rose pour se démarquer de Keren Ann à qui les chroniqueurs musicaux la compare. C’est en tombant dans sa vidéothèque sur le film «The Rose » inspiré de la vie de Janis Joplin, son idole, qu’elle a choisi le pseudonyme de Rose.

Depuis toujours, elle écrit en rime avec aisance mais compose son premier morceau à l’âge de 20 ans, juste après sa découverte de Janis Joplin. C’est son père qui l’a poussée en lui disant qu’elle était une artiste mais c’est au final, par le hasard, qu’elle signe son premier album. Le hasard, une philosophie de vie pour Rose qui a fait des études de droit, poussée par ses parents avant de remplacer pendant six mois une amie institutrice. Elle réitérera sans grande conviction cette activité pendant un an. Puis, tout a basculé quand sa meilleure amie, Johanna, son actuelle manageuse , a montré deux chansons de Rose à sa « boss », une productrice.

Une semaine après, l’album était signé alors que seulement deux chansons étaient composées. Ces deux chansons de départ, sont Julien et la liste. La liste a été composée sur un banc du jardin du Luxembourg, après que Julien l’ai quitté. Ces chansons, comme toutes celles de cet album autobiographique et exutoire, sont
touchantes et attachantes : la clef de ce succès.

Merci à Rose, aux équipes de Sources etc et à l’équipe du théâtre Lino Ventura de Nice.


Interview de Rose à quelques heures de son concert à Nice, sa ville natale

C’est en toute simplicité et authenticité que Rose a accepté de participer à cette interview à quelques heures de son concert niçois, juste avant de commencer les balances.

Vous parlez souvent de Nice dans vos interviews, vous aimez particulièrement cette ville, vous êtes niçoise. C’est un concert un peu particulier pour vous, ici, ce soir ?

C’est plus par rapport aux personnes qui y vivent et qui vont être là ce soir. Ça fait bizarre de revenir à Nice avec son groupe. C’est vrai que l’on a tournébeaucoup et que l’on n’est pas encore venus à Nice. C’est assez étrange d’arriver avec le camion comme si on arrivai dans n’importe quelle ville alors que là ont reconnais tout et que c’est chez nous.

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Vous dites que vous avez peur de décevoir sur scène, ce soir, ce doit être encore plus présent ?

Je ne suis pas traqueuse en général, je n’ai pas peur de monter sur scène mais il y a toujours le petit doute de se dire « est-ce qu’ils vont aimer ? ». Ce soir c’est encore plus fort car j’ai des amies, j’ai mes parents et pleins de gens qui m’ont connus à la fac, à l’école, à Nice. Ils viennent voir ce que c’est vraiment Rose parce qu’ils n’ont jamais vu. Ils ont entendus parler de Keren qui vendait des disques. C’est vrai qu’à Nice, c’est un peu un mythe. Ils sont restés sur l’idée que Keren c’est Rose… Et ce soir ils vont vérifier cela.

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Tout c’est fait très vite. L’écriture des dix titres manquants, l’enregistrement de l’album, et votre, notoriété. Les chansons cartonnent encore alors que l’album est sorti l’année dernière, vos concerts se jouent à guichets fermés… Vous êtes étonné de tout ça, de cette rapidité ?

J’ai été étonnée que tout aille si vite. Surtout au début car j’ai été étonnée en présentant mes deux morceaux d’être signée. Du moment où j’ai fait cet album, j’étais plus qu’optimiste. C’était peut –être un peu prétentieux et pour moi les chansons me plaisaient donc j’ai dit « ça va marcher !». Après c’est partit super doucement donc j’été un peu déçue. Mais après quelques émissions, Taratata et un JT de 13h, ça a tout de suite décollé. C’est pas une notoriété soudaine comme ont le dit, ce n’est pas comme une surexposition comme à la Star Academy où après tout le monde les reconnait dans la rue. Moi, je peux marcher tranquillement et honnêtement. Je ne me fais pas beaucoup reconnaître.

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Ça a été facile de monter sur scène ?

Rien n’a été facile. Je n’arrête pas de dire à chaque interview que j’ai eu beaucoup de chance donc ça a été facile au niveau du concret. Après, dans ma tête, ça n’a jamais été simple. Ce qui a été difficile c’est que l’on nous prend et que l’on nous dit « Tiens tu est capable maintenant de faire un Olympia ». Alors que j’avais juste composé une chanson. Après quand on m’annonce qu’il y aura cent dates sur la tournée, est-ce que je vais être capable ? Finalement, pas tant que ça car c’est la cinquième date et je n’ai plus de voix. A chaque fois, ce sont des doutes et beaucoup de remises en questions, tout le temps. La scène ça a été la chose la plus difficile mais qui, aujourd’hui, est la plus grande joie de ce métier.

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Vous avez déclaré au journal Cosmopolitan en octobre : « L'amour est insaisissable. C'est un vide intérieur qui se comble. C'est la seule façon de se sentir vivant ».

C’est un peu le résumé de votre album. Quel est le secret de cet album qui touche tant de personnes, alors qu’il décrit des sentiments si personnels et intimes ?

Oui, moi aussi j’ai cru que c’était intime et personnel mais au final on est tous pareil. On est tous constitué pareillement et on a tous vécu plus ou moins ce genre d’histoire. Avec une histoire d’amour, il y a obligatoirement des blessures et tout ce que je raconte. Même avec « Ciao Bella », je pense que tout le monde a déjà vécu la mort d’un proche. Je n’ai pas fait ça pour toucher les gens spécialement. J’ai fait ça pour raconter ma vie. Je pense que ce qui a fait que ça marche pour moi, c’est que les gens ont senti que je n’avais pas fait ça pour ça et que ça a vraiment été une démarche authentique.



Tanguy HUGUES