De notre correspondant à Paris (75), Stéphane LOISON


6 juin 2012

Salle Pleyel, Paris
ManiFeste 2012
Vendredi 1er juin, 20h
György Ligeti : Atmosphère ; Lontano
Philippe Manoury : Echo-Daimónon
Gustave Mahler : Symphonie n°10, Adagio

Orchestre de Paris
Direction : Ingo Metzmacher
Piano : Jean-Frédéric Neuburger
Réalisation informatique musicale : IRCAM/Thomas Goepfer

Il y avait Agora qui réunissait à Paris, chaque année, les mélomanes amateur de la création contemporaine ; il y avait Acanthes, académie internationale annuelle qui rassemblait en juillet à Aix-en Provence, puis à Avignon puis à Metz des jeunes compositeurs autour des plus chevronnés. Il y aura désormais ManiFeste, dont un beau concert, pour sa naissance, a été donné par l’Orchestre de Paris, salle Pleyel. On peut dire que l’avant-garde a quand même pris de la bouteille à l’instar de la star de la soirée et du festival le compositeur Philippe Manoury, 60 ans. Il offrait une création : le Concerto pour piano, orchestre et électronique en temps réel, Echo-Daimonon, entre deux pièces symphoniques de György Ligeti Atmosphères et Lontano qui firent date lors de leur création au Festival de Donaueschingen et l’Adagio de la dixième symphonie de Mahler.

A l’entrée de Pleyel la queue des invitations était plus longue que celle des entrées payantes (la salle était à moitié vide !). Nous avions droit aux concerts de bisous digne de Nicolas Frize. Cela « frisait » le ridicule. Une jeune compositrice, voisine de mon siège, avait l’impression d’être à un concert de Mozart tant tout cela était convenu et paraissait bien académique. Bien sûr les deux œuvres de Ligeti sont devenues des classiques de la littérature musicale et c’est tant mieux ; Mais que dire de la création de Manoury superbement interprétée par le pianiste Jean Frédéric Neuburger, par un Orchestre de Paris très motivé et dirigée par le chef allemand Ingo Metzmacher. Cela sonnait comme une œuvre du répertoire, (Bartok sans travail sur les cordes)?. Le gadget électroacoustique n’était pas trop présent grâce aux deux compères Julien Aléonard, ingénieur du son, et Thomas Goepfer, le réalisateur informatique. On ne va pas s’y attarder, attendons les prochaines créations, il reste un mois pour ce faire une opinion. Pour une ouverture d’un festival qui s’appelle ManiFeste, l’IRCAM ne serait-il plus un laboratoire d’idées ? Bah on ne s’est pas ennuyé quand même…enfin presque… Heureusement Ligeti avec ses oeuvres "silencieuses" était plus présent face au "tapage assourdissant" de Manoury.


Stéphane Loison