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notre correspondant à
Nogent-sur-Marne (94), François
JAUMEAU
Quand
les arts de la table se
racontent ! - 5 mai
2009
Le musée de Guéret
(Creuse) organisait
dernièrement une
nouvelle conférence,
cette fois-ci sur le
thème des arts de la
table aux 17è et 18ème
siècles.
Cette période de notre
histoire est très
intéressante car elle
correspond à la
renaissance dans le
domaine des arts
décoratifs, et cette
région limousine a
constitué un centre
d'orfèvrerie sans égal
dès le 11ème siècle.
En réalité, ces arts
décoratifs se
distinguent selon deux
périodes: celui de
l'émail champ levé
consacré à des thèmes
plus religieux jusqu'au
14ème siècle, et celui
de l'émail peint avec le
renouveau de ces arts
décoratifs et de la
volonté d'orner les plus
belles demeures.
Le grand nom en ce
domaine fut sans aucun
doute Léonard Limosin
(1505-1565) qui travailla
avec François 1er et
dont la spécificité fut
de représenter une
scène centrale entouré
de quelques médaillons.
On peut aussi faire
référence à Bernard
Palissy qui fut un des
grands maîtres de la
faïence (= céramique
d'origine italienne à
base d'argile cuite).
Celle-ci est dite soit à
grand feu si le décor
est apposé directement,
soit à petit feu si ce
décor est apposé après
la cuisson.
Cette faïence va se
développer aux 17è et
18ème siècles au
détriment des émaux
peints, et donner
véritablement son essor
aux arts de la table.
La plus ancienne
manufacture de faïences
est celle de Nevers dont
la production remonte
dès le 16ème siècle
grâce aux Frères
Corades qui ont importé
leur savoir-faire
d'Italie, notamment
grâce au soutien de
Louis IV. Cette
manufacture n'utilise au
départ ni le bleu ni le
rouge, mais sa production
va évolué sous
l'impulsion de la
manufacture de Rouen
dirigée par la famille
d'Edme Potenat qui elle
ne fabriquait que du
bleu. Aux côtés de ces
deux grandes
manufactures, coexistent
aussi celle de Moustiers
appartenant à la famille
Cléricy (couleur orange)
et celle de Strasbourg
(couleur rouge).
Ces arts de la table vont
non seulement voir une
évolution en terme de
matériaux utilisés,
mais aussi selon le sens
des mots. L'emploi des
expressions "service
de table" ou
"menu"
n'apparaîtront qu'au
18ème siècle, et
certains items n'auront
pas le sens qu'on leur
donne actuellement. Le
couvert était alors ce
plat que l'on apportait
couvert pour la chaleur
et pour éviter les
empoissonnements, et non
ces ustensiles dont on se
sert pour manger. Le
restaurant était
l'endroit où l'on
achetait les mets. Le
sucrier remplacera le
saupoudoir.
Cette conférence a
permis de découvrir
aussi l'évolution de la
société: de petites
tablées de 2 à 4
convives jusqu'au 18ème
siècle à des tablées
plus imposantes ensuite
où les domestiques
interviennent moins
grâce à deux petites
innovations: la table de
desserte et le
rafraîchissoir à
verres.
L'apogée de ces arts de
la table au 18ème
siècle va permettre une
démocratisation de ces
services en faïence et
leur arrivée dans des
foyers plus modestes.
Francois Jaumeau
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