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De notre correspondante en
Suisse, Cendrine HIRT
La pollution sonore ou le
bruit qui rend malade !
3 mai 2004
Il y a cent ans, le silence était d'or.
Aujourd'hui, il est de plus en plus rare. Raison
pour laquelle l'ATE (Association Transports et
Environnement) a lancé en Suisse en février
dernier une campagne de sensibilisation contre le
bruit.
Les premiers responsables de la pollution sonore
en Suisse sont les transports (80 % des
nuisances). Pendant la journée, un quart de la
population souffre des bruits du trafic routier
alors que la nuit, cette proportion monte à un
tiers.
En 1987, une Ordonnance sur la protection contre
le bruit (OPB) avait pour objectif d'assainir les
routes trop bruyantes d'ici 2002. Ce délai a
été prolongé jusqu'en 2015, voire 2018, car à
ce jour, seul un tiers des assainissements a
été réalisé. Assainir les routes et le
matériel roulant, construire des véhicules
moins bruyants, sont des solutions pour lutter
contre la pollution sonore à sa source.
L'Association Transports et Environnement propose
d'installer des péages à l'entrée des centres
urbains pour réduire le trafic automobile au
profit des transports publics. D'autres voient
une solution dans la limitation de la vitesse à
30 km/h dans les zones résidentielles, voire
partout en ville, ou encore dans les vitrages à
isolation phonique.
Des valeurs limites au-delà desquelles des
mesures doivent être prises sont calculées en
tenant compte de l'exposition acoustique
objective et mesurable mais également de la
gêne perçue. A titre d'exemple, dans les zones
d'habitation, ces valeurs sont fixées à 60 dB
la journée et 50 dB la nuit, mais elles
augmentent dans les zones mixtes (habitation et
artisanat) et industrielles. Mais pour que des
mesures d'assainissement soient entreprises, il
faut que 20-25 % de la population touchée
affirme ressentir une forte gêne à cause du
bruit. Ce facteur subjectif qui varie d'une
personne à l'autre transforme cette mesure en
véritable casse-tête.
Les conséquences du bruit de la vie quotidienne
(voitures, téléphone, cris d'enfants) ne menant
pas à une perte auditive, elles ne sont pas
toujours prises au sérieux bien qu'il soit de
plus en plus reconnu maintenant que le bruit rend
malade car nos oreilles ne dorment jamais.
Une exposition à 80 dB pendant plus de 8 heures
(équivalent au bruit du trafic ou d'une usine)
peut être dangereuse. A partir de 120 dB
(concert de rock écouté près des
hauts-parleurs), des lésions auditives peuvent
apparaître.
Les effets secondaires du bruit sont nombreux :
perturbation du sommeil, problèmes
cardiovasculaires, maux de tête, augmentation de
la pression sanguine, stress, nervosité,
tensions, abattement, irritabilité, agressivité
et symptômes psychosomatiques. Toutes ces
perturbations diminuent notre bien-être mais
entraînent aussi des coûts de santé,
d'aménagement du territoire et de protection
contre le bruit ainsi qu'une baisse du rendement.
Il est primordial aujourd'hui que les citoyens
fassent entendre leur mécontentement;
malheureusement, les nuisances étant localisées
et ponctuelles, elles ne touchent souvent que des
collectivités ou quelques individus trop peu
nombreux pour faire pression et défendre leurs
intérêts.
Dans le canton de Vaud, l'association
"L'Oreille cassée" a vu le jour en
2002 pour lutter contre les bruits
"inutiles" (fêtes populaires en plein
air et en pleine ville, terrasses des
cafés-restaurants, etc), par opposition aux
bruits "utiles" des trains et du trafic
routier, sous prétexte que la population
subirait des animations bruyantes près de 100
jours par an.
Aux Etats-Unis, une Journée internationale du
bruit existe depuis 9 ans ; à cette occasion,
chacun est invité à prêter attention au bruit
qu'il produit (en baissant la radio et la chaîne
stéréo, etc.).
Mais à quand une Journée internationale du
silence
De notre correspondante en Suisse, Cendrine
HIRT
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n° 3
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