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Vendredi 9 janvier 2004 : Plusieurs milliers de femmes portant le voile islamique, ainsi que 5 000 fillettes, ont manifesté jeudi devant l'ambassade de France à Beyrouth pour protester contre la décision du président français Jacques Chirac, d'interdire les "signes religieux ostensibles" et notamment le voile islamique dans les écoles françaises.

Samedi 17 janvier 2004 :
Les autorités ont annoncé la reprise des exécutions capitales malgré les pressions exercées par l'Union européenne, les associations de défense des droits de l'homme et des personnalités politiques. 3 prisonniers libanais condamnés à mort pour meurtre doivent être exécutés samedi. Une loi avait rétablie la peine de mort en 1994 dans la pratique. Elle n'avait jamais été abolie dans les textes. Paris a jugé cette mesure "contraire à l'esprit de l'accord d'association signé entre l'Union européenne et le Liban en juin 2002" et souhaite "vivement que le moratoire sur la peine de mort en vigueur au Liban depuis 1998 soit prolongé et que le président Emile Lahoud fasse usage de son droit de grâce". Plus de détails : Etat de la peine de mort dans le monde ; Amnesty International : action urgente.

Mardi 20 janvier 2004 :
Le Hezbollah a revendiqué la destruction d'un bulldozer israélien lundi. L'un des deux occupants de l'engin a été tué, l'autre blessé. Dans son communiqué, le Hezbollah affirme que le bulldozer était en territoire libanais. L'armée israélienne quant à elle dément : il procédait à une opération de déminage en territoire israélien. Le porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), Milos Strugar, a confirmé que l'incident s'était produit au Liban.

Mercredi 21 janvier 2004 : Après l'attaque à la roquette mardi d'un bulldozer israélien qui a fait un mort et un blessé israélien, l'aviation israélienne a effectué un raid en représailles bombardant des positions du Hezbollah à 10 km à l'est de Tyr. Le porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), Milos Strugar, avait confirmé que l'attaque du bulldozer israélien s'était bien produite en territoire libanais contrairement aux affirmations de l'armée.

Samedi 24 janvier 2004 : Des pluies diluviennes et des tempêtes de sables se sont abattues vendredi sur Beyrouth et sa région provoquant des inondations. Des routes ont été coupées et la fourniture d'électricité interrompue dans tout le pays. Le port de Saïda a dû être fermé.

Lundi 26 janvier 2004 : Le chef du Hezbollah, le cheikh Nasrallah, a indiqué dimanche qu'un échange de prisonniers avec Israël aura lieu jeudi prochain selon un accord conclu sous une médiation allemande qui prévoit la libération de 400 prisonniers palestiniens, 23 Libanais, 12 Arabes et 1 ressortissant allemand en échange d'un homme d'affaires et de 3 soldats israéliens présumés morts.

Lundi 9 février 2004 :
Les services de sécurité ont annoncé que l'aviation israélienne avait violé une nouvelle fois l'espace aérien libanais passant le mur du son au-dessus de Baalbek et survolant à plusieurs reprises tout le territoire et la capitale Beyrouth. L'armée a indiqué avoir tiré sur 8 avions israéliens. Le Hezbollah a également riposté à l'intrusion israélienne.

Samedi 21 février 2004 :
Un millier de Libanais et de Palestiniens ont manifesté vendredi à Beyrouth à l'appel de la "Campagne de soutien à la Palestine et à l'Irak", lancée à l'initiative de partis laïques et d'ONG libanais et palestiniens pour dénoncer la construction du mur de sécurité qu'érige Israël en Cisjordanie.

Mardi 23 mars 2004 :
Le Hezbollah a bombardé lundi le secteur controversé des fermes de Cheeba, zone occupée par Israël depuis 1967, et revendiquée par Beyrouth, tirant plus de 65 roquettes et obus de mortier sur des positions israéliennes. L'aviation israélienne a riposté en tirant sur un village frontalier.

Mercredi 24 mars 2004 :
Un Palestinien a été tué et un autre blessé mardi lors d'un raid d'hélicoptères israéliens sur des villages frontaliers au Liban sud selon un communiqué de la police libanaise.

Lundi 26 avril 2004 :
Plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens en provenance de tous les camps de réfugiés du pays ont manifesté dimanche à Tyr pour soutenir le président palestinien Yasser Arafat, menacé "d'atteinte à son intégrité physique" par le premier ministre israélien Ariel Sharon.

Jeudi 6 mai 2004 : L'aviation israélienne a mené un raid dans le sud du pays tirant sur des positions du Hezbollah près d'un village de la région de Tyr après des tirs sur des avions israéliens qui avaient violé l'espace aérien libanais.

Samedi 8 mai 2004 :
Des soldats israéliens qui avaient franchi vendredi "la ligne bleue" qui sert de frontière entre Israël et le Liban sont tombés dans une embuscade. 1 soldat israélien a été tué et 8 autres blessés dont 2 grièvement. Le Hezbollah a également bombardé des positions israéliennes dans la zone contestée des fermes de Chebaa. Israël a répliqué en bombardant à l'artillerie lourde pendant plus de 2 heures les environs de villages adjacents à ce secteur. Staffan de Mistura, le Représentant personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sud-Liban, a vivement déploré les nombreuses violations de la Ligne bleue et de l'espace aérien libanais par des avions israéliens. Staffan de Mistura s'est dit "consterné" par ces incidents qui ont mis fin à une période de calme relatif dans le secteur. Il a demandé à Israël de cesser ses survols, et aux Libanais d'arrêter ses ripostes anti-aériennes et a rappelé à toutes les parties qu'une violation n'en justifiait pas une autre.

Mercredi 19 mai 2004 : Devant plusieurs milliers de fidèles, dans la banlieue sud de Beyrouth, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a accusé mardi les soldats américains de profaner les lieux saints des villes irakiennes de Najaf et Kerbala, déclarant : "En attaquant ces lieux saints, ils attaquent tous les musulmans et tous les chiites du monde". ** Selon le quotidien As-Safir, un réseau d'espions recrutés par Israël pour aider à un projet d'assassinat du chef du Hezbollah a été déjoué par la police libanaise. Israël, qui a récemment intensifié ses menaces contre les dirigeants de groupes islamistes, n'a fait aucun commentaire sur cette affaire.

Mardi 25 mai 2004 : 20 pays ont débuté lundi les travaux de la Commission des forêts pour le Proche-Orient de la FAO, qui se tiennent à Beyrouth du 24 au 27 mai 2004. Hosny El-Lakany, sous-directeur général de la FAO pour les forêts, estime que "planter des arbres n'aide pas seulement la région à avoir une eau de meilleure qualité, les arbres servent aussi de coupe-vent et protègent contre la désertification", ajoutant "bien que le couvert forestier soit faible, le boisement et l'aménagement du paysage gagnent du terrain au Proche-Orient, en dépit de conditions climatiques rudes". Le couvert forestier de la région s'élève à environ 110 millions d'hectares, soit 5,9 % de la surface totale de la zone. Le Liban compte pour plus de la moitié de la surface forestière totale de la région. Pour tous les autres pays, les forêts représentent en moyenne moins de 3 % de leur surface totale. La FAO estime qu'au Proche-Orient, 8,3 millions d'hectares sont des forêts plantées ; elles représentent 5,5 % de la surface forestière totale de la région. L'Iran et la Turquie comptent pour près de la moitié des forêts plantées. Les forêts sont importantes en tant que sources de bois de chauffe et de fourrage pour le bétail. Pour la région, elles fournissent quelque 2 millions de mètres cube de produits ligneux ainsi que des produits non-ligneux (gomme arabique, liège, pistaches, miel) d'une valeur, à l'exportation, de plus de 100 millions de dollars. Dans une région qui est la plus pauvre en eau du monde avec seulement 2,2 % environ des ressources en eau renouvelables mondiales, la gestion durable des forêts est un élément clé pour améliorer la sécurité des approvisionnements en eau et pour réduire la pauvreté. Les pays du Proche-Orient sont actuellement exposés à des pénuries d'eau et à la menace de déforestation sous l'effet de l'expansion des terres agricoles et de l'urbanisation. Le couvert forestier global du Proche-Orient a baissé d'un peu moins d'un million d'hectares chaque année au cours de la dernière décennie. 6 pays de la région ont enregistré une chute record de leur couvert forestier.

Vendredi 28 mai 2004 : L'armée a ouvert le feu jeudi à Beyrouth, la capitale, sur une foule de manifestants qui s'étaient rassemblés devant le siège du gouvernement pour protester contre la hausse des prix du carburant, la corruption, le chômage et la politique d'austérité du gouvernement. 3 personnes ont été tuées et 7 autres blessées. 4 militaires ont été blessés par des jets de pierres.

Jeudi 3 juin 2004 : Réunion extraordinaire des pays membres de l'OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) à Beyrouth après la hausse historique du prix du baril à New York (42 dollars). L'Organisation s'apprêterait à accepter d'augmenter de 2,5 millions de barils par jour (mbj) son plafond de production, actuellement fixé à 23,5 mbj. Le Koweit et les Emirats Arabes Unis ont également annoncé qu'ils augmenteraient leur production afin de faire descendre les cours. Selon les observateurs, les pays producteurs sont prêts à augmenter la production sous certaines conditions. Ils craignent en effet que les pays consommateurs n'en profitent pour "faire du stock" et ensuite faire baisser les prix vers des niveaux très bas. Les Etats-Unis sont montrés du doigt. Alors que l'on parle d'économiser l'énergie et l'essence, les Américains achètent de grosses voitures réputées être de grandes consommatrices d'essence au détriment des petites cylindrées. Les Etats-Unis consomment à eux seuls un tiers de l'essence consommée dans le monde.

Mardi 8 juin 2004 : Les services de la sécurité libanaise ont annoncé lundi que l'aviation israélienne a tiré au moins 4 missiles sur des cibles situées sur les collines de Naameh près de Beyrouth en représailles à des tirs de roquettes à destination d'Israël. Le bilan des victimes n'est pas connu pour l'instant.

Mercredi 9 juin 2004 : Le Hezbollah a tiré des roquettes sur des positions israéliennes dans le secteur controversé des fermes de Chebaa après le raid israélien sur des positions palestiniennes à une vingtaine de km de Beyrouth qui a officiellement porté plainte contre Israël auprès de l'ONU.

Lundi 28 juin 2004 : Le ministre libanais du Tourisme Ali Abdallah, représentant au gouvernement du mouvement Amal, rival du Hezbollah, s'est vu interdire samedi par des miliciens du Hezbollah chiite l'entrée du fortin des Croisés, à la frontière entre le Liban et Israël, dénommé "Qalaat Cham'h", utilisé comme place forte par les forces israéliennes avant leur retrait du Liban sud en mai 2000 après 22 ans d'occupation et endommagé durant la guerre, qu'il entendait inspecter.

Jeudi 1er juillet 2004 :
Le Représentant spécial de l'ONU au Sud-Liban, Staffan de Mistura, a réclamé mercredi l'arrêt des survols de la Ligne bleue (qui marque la frontière entre le Liban et Israël, et délimitée en 2000 sous les auspices de l'ONU) par des avions militaires israéliens déclarant que "11 violations de l'espace aérien ont été enregistrées hier" ajoutant : "Ce cycle de survols et de tirs anti-aériens peut entraîner une escalade dangereuse pour le calme recherché, selon leurs dires, par les parties". Il a conclu : "l'ONU appelle une fois de plus à s'abstenir de toute violation de la Ligne bleue et rappelle qu'une violation de la Ligne bleue ne peut en justifier une autre".

Mardi 20 juillet 2004 :
Un responsable du mouvement chiite Hezbollah, Ghalib Aouali, a été tué lundi par une explosion dans les faubourgs sud de Beyrouth alors qu'il quittait son domicile. Un responsable du Hezbollah a accusé le Mossad, les services secrets israéliens, d'être responsable de sa mort.

Mercredi 21 juillet 2004 : L'armée israélienne a mené un raid mardi sur des positions du mouvement chiite Hezbollah faisant 2 morts dans les rangs du Hezbollah. ** L'aviation israélienne a par ailleurs franchi le mur du son au-dessus de la capitale Beyrouth et d'une base palestinienne au sud de la capitale provoquant des tirs de DCA libanais et syriens. Les autorités libanaises ont déposé une nouvelle plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU pour violation de leur espace aérien. ** L'armée israélienne a annoncé mardi que 2 soldats israéliens ont été tués lors d'échanges de tirs avec le Hezbollah.

Mardi 27 juillet 2004 :Poursuivant à Beyrouth sa tournée des pays voisins de l'Irak, le Premier ministre irakien Iyad Allaoui a indiqué lundi lors d'une conférence de presse avec son homologue libanais Rafik Hariri que "les relations futures avec Israël sont déterminées par 2 questions : l'application des résolutions internationales et une paix globale et juste qui soit approuvée par les dirigeants arabes, y compris les dirigeants palestiniens. L'Irak ne prendra aucune action unilatérale pour un règlement avec Israël en dehors de ces 2 cadres" ajoutant "nous avons eu connaissance d'informations dans la presse arabe qu'il y a 10 000 Israéliens, et des histoires selon lesquelles l'Irak serait devenu une base du renseignement israélien. Tout ceci est absolument faux. L'Irak et son territoire ne seront pas une base pour toute action hostile à quelque pays arabe que ce soit". Selon certaines informations, des Israéliens seraient présents dans le Kurdistan irakien. Rappelons que la générale américaine Janis Karpinski, ancienne responsable limogée à la suite d'exactions, tortures et humiliations commises sur des prisonniers irakiens par des soldats américains dans la prison d'Abou Ghraïb, avait affirmé avoir des preuves montrant que des Israéliens avaient participé à des interrogatoires de détenus irakiens dans un autre centre de détention. Les services du Premier ministre israélien Ariel Sharon ont démenti ces informations.

Vendredi 30 juillet 2004 : Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé de 6 mois jusqu'au 31 janvier 2005 le mandat de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). Plus de détails : Voir le Rapport du Secrétaire général sur la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (pour la période allant du 21 janvier 2004 au 21 juillet 2004), format pdf.

Mercredi 18 août 2004 :
Une plainte a été déposée mardi par 6 Libanais accusant le président déchu Saddam Hussein, l'ancien vice-Premier Ministre Tarek Aziz, l'ancien ministres des Affaires étrangères Nadji Sabri et l'ancien ministre de l'Information Mohamed al-Sahaf d'être impliqués dans la mort de ressortissants libanais en Irak entre 1980 et 1991. Les plaignants demandent 20 millions de dollars pour chaque personne tuée. Ils affirment que les 4 accusés ont pris part de façon directe ou indirecte à l'enlèvement, la détention et l'assassinat de leurs proches.

Jeudi 26 août 2004 :
Le président Emile Lahoud a annoncé qu'il briguerait un second mandat et que cette candidature nécessiterait un amendement constitutionnel. L'élection présidentielle est prévue selon la Constitution entre le 24 septembre et le 24 novembre 2004. L’article 49 interdit au chef de l’Etat de briguer 2 mandats consécutifs. Toutefois un amendement "à titre exceptionnel et pour seule fois" pourrait permettre à Emile Lahoud de se présenter à nouveau comme cela s’est produit en 1995 pour permettre une prorogation de 3 ans du mandat d’Elias Hraoui, à la demande du président syrien Hafez el-Assad. Les communautés musulmanes et l'opposition chrétienne ont vivement critiqué cette décision.

Lundi 30 août 2004 : 3 personnes ont été tuées, dont le colonel Mohammad al-Hayja, officier du Fatah (parti du président palestinien Yasser Arafat) lors d'une manifestation dans le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn Héloué, (le plus grand du Liban avec quelque 70 000 Palestiniens), réunissant plusieurs milliers de personnes, organisée par le Fatah en soutien aux détenus palestiniens dans les prisons israéliennes en grève de la faim depuis le 15 août 2004, lorsque des inconnus armés ont ouvert le feu sur la foule. ** Sur pression de la Syrie, la constitution va être modifiée pour permettre au président Emile Lahoud de prolonger son mandat qui se termine fin novembre 2004. Le gouvernement a adopté samedi le projet d'amendement de la constitution. Le Parlement a été convoqué en session extraordinaire lundi afin de voter la prorogation du mandat présidentiel pour 3 ans. L'opposition et la communauté internationale avaient pourtant multiplié les appels afin que soit respectée la constitution libanaise. Le patriarche maronite, Nasrallah Boutros Sfeir, a indiqué que "l'amendement à la constitution allait anéantir ce qui reste de démocratie au Liban". Voir notre édition du 26 août 2004

Vendredi 3 septembre 2004 : Les Etats-Unis et la France ont déposé un projet de résolution sur la souveraineté du Liban devant le Conseil de sécurité des Nations Unies pour un vote jeudi visant à "mettre l'accent sur la nécessité que l'élection présidentielle devant se dérouler prochainement au Liban soit libre et équitable".

Samedi 4 septembre 2004 : Le Parlement a adopté vendredi, (avec 96 voix pour et 29 contre sur 125), un amendement constitutionnel visant à reconduire pour un mandat de 3 ans le président Emile Lahoud, malgré les protestations de l'ONU qui réclamait la tenue d'une élection présidentielle. La porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Cécile Pozzo di Borgo, a déclaré : "Au lendemain du vote de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, cette modification constitutionnelle d'opportunité est un défi à la communauté internationale" qui "ouvre la voie à une évolution inquiétante de la vie politique libanaise, contraire à la tradition démocratique de ce pays". Cette résolution présentée par la France et les Etats-Unis, adoptée avec 9 voix sur 15, les 6 autres membres s'abstenant, visait à "mettre l'accent sur la nécessité d'une élection présidentielle libre et équitable, selon les règles constitutionnelles libanaises établies sans interférence étrangère (pression de la Syrie)". Elle appelait également à un retrait immédiat de toutes les forces étrangères du pays, une allusion à la présence de l'armée syrienne dans le pays.

Mardi 7septembre 2004 : Après l'amendement constitutionnel voté le 3 septembre 2004 par le parlement visant à reconduire pour un mandat de 3 ans le président Emile Lahoud, les ministres de l'Environnement, Farès Boueiz, de l'Economie et du Commerce, Marouan Hamadeh, de la Culture, Ghazi Aridi et des Déplacés, Abdallah Farhat, ont donné lundi leur démission ouvrant la voie à un remaniement ministériel qui pourrait intervenir d'ici le 17 septembre. Le Liban a demandé lundi à la Ligue arabe de l'aider à contrer l'application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'ONU avec 9 voix pour et 6 abstentions (Chine, Algérie, Pakistan, Russie, Brésil et Philippines), appelant au respect de la souveraineté de ce pays et au retrait de toutes les troupes étrangères de son sol.

Vendredi 10 septembre 2004 : Le Bureau du Représentant personnel du Secrétaire général pour le Sud-Liban, Staffan de Mistura, s'est dit "inquiet" face aux nombreuses violations israéliennes de l'espace aérien libanais : "5 violations aériennes israéliennes ont été enregistrées mercredi le long de la Ligne bleue. On compte 8 autres infractions similaires depuis le début de la journée. Ces infractions perturbent le calme qui prévaut depuis les dernières semaines". Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, dans un rapport publié le 21 juillet 2004 exhortait d'une part le gouvernement libanais à assurer le contrôle de la zone frontière aux mains du Hezbollah et d'autre part Israël à cesser les violations de la "Ligne Bleue" qui s'étaient aggravées.

Mercredi 22 septembre 2004 : Selon l'agence italienne de presse ANSA, un attentat à la voiture piégée planifié contre l'ambassade italienne à Beyrouth a été déjoué mardi par les forces libanaises et italiennes. 10 suspects, dont les nationalités n'ont pas été dévoilées, ont été arrêtés. Ils sont soupçonnés d'appartenir à la cellule libanaise du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) présumé proche du réseau terroriste Al Qaïda. ** La Syrie a débuté mardi le redéploiement de 3 000 de ses 20 000 soldats présents dans le pays (contre 30 000 à la fin de la guerre civile en 1989) vers la frontière syrienne et évacuer des positions situées dans les villes côtières d'Aramoun, Chuweifat, Damour, Doha et Khaldeh, au sud de Beyrouth, et de Dhour al-Chouair, à 25 km au nord de la capitale. Le 2 septembre 2004, le Conseil de sécurité de l'ONU avait approuvé la résolution 1559 soutenue par les Etats-Unis et la France visant à "mettre l'accent sur la nécessité d'une élection présidentielle libre et équitable, selon les règles constitutionnelles libanaises établies sans interférence étrangère (pression de la Syrie)". Elle appelait également à un retrait immédiat de toutes les forces étrangères du pays.

Mardi 28 septembre 2004 : Le Hamas a démenti dimanche avoir pris la décision de frapper les intérêts israéliens à l'étranger, contrairement à ce qu'avait annoncé sa branche armée après l'assassinat en Syrie de l'un de ses membres, attribué aux services secrets israéliens.

Samedi 2 octobre 2004 : Une voiture piégée a explosé vendredi à Beyrouth, la capitale, au passage du véhicule de l'ancien ministre démissionnaire de l'Economie Marouan Hamadeh qui est sorti blessé de l'attentat alors que son chauffeur était tué et son garde-du-corps grièvement blessé. Marouan Hamadeh fait partie des 3 ministres issus du groupe parlementaire du chef druze Walid Joumblatt, président du Parti socialiste progressiste (PSP), qui ont quitté début septembre 2004 le gouvernement de Rafic Hariri pour protester contre l'amendement constitutionnel, voté sous la pression de la Syrie, prolongeant le mandat présidentiel d'Emile Lahoud.

Mercredi 20 octobre 2004 : ONU - LIBAN : Dans une déclaration formelle adoptée à l'unanimité, le Conseil de sécurité des Nations Unies a "implicitement appelé mardi la Syrie à se conformer aux termes de la résolution 1559 du 2 septembre 2004 demandant le retrait du Liban de toutes les forces étrangères (sans jamais nommer la Syrie).

Jeudi 21 octobre 2004 : Le Premier ministre Rafic Hariri a présenté mercredi sa démission au président Emile Lahoud, ne pouvant former un nouveau gouvernement et a indiqué qu'il n'était pas candidat à sa propre succession. Le gouvernement de Rafic Hariri était en fonction depuis octobre 2000. Le président Emile Lahoud a été reconduit dans ses fonctions par un vote du Parlement, le 3 septembre 2004, (avec 96 voix pour et 29 contre sur 125), en adoptant un amendement constitutionnel visant à reconduire pour un mandat de 3 ans le président Emile Lahoud, malgré les protestations de l'ONU qui réclamait la tenue d'une élection présidentielle.

Vendredi 22 octobre 2004 : Le président Emile Lahoud a nommé jeudi soir, aux termes de ses consultations, au poste de Premier ministre, Omar Karamé, 70 ans, le député sunnite de Tripoli, pro-syrien, ancien chef du gouvernement entre décembre 1990 et mai 1992, peu après la fin de la guerre civile (1975-1990) en remplacement de Rafic Hariri, démissionnaire.

Samedi 23 octobre 2004 : Le nouveau Premier ministre, Omar Karamé, 70 ans, le député sunnite de Tripoli, pro-syrien, ancien chef du gouvernement entre décembre 1990 et mai 1992, peu après la fin de la guerre civile (1975-1990), a indiqué vendredi "qu'il ne ferait pas de miracles" et que son cabinet s'assurerait du bon déroulement des élections législatives prévues au printemps 2005. Washington a réagi après la nomination du Premier ministre libanais dénonçant "le rôle inapproprié de Damas dans le choix d'un homme étroitement lié à la Syrie".

Mercredi 27 octobre 2004 : Le nouveau Premier ministre Omar Karamé a annoncé mardi la composition de son gouvernement qui comprend 30 membres. Pour la première fois 2 femmes font partie du gouvernement, Leila Solh, fille du père de l'indépendance en 1943, Riad Solh, et tante de l'émir milliardaire libano-saoudien Walid Ben Talal, et Wafaa Hamzé, cadre supérieur du ministère de l'Agriculture proche du Président du Parlement Nabih Berri. Il comprend également 2 banquiers dont les établissements sont classés parmi les 10 premiers du pays : le ministre de l'Economie, Adnane Kassar, et le ministre de l'Energie, Maurice Sehnaoui.

Lundi 8 novembre 2004 : Le nouveau cabinet formé par le Premier ministre, Omar Karamé, a obtenu samedi la confiance de 59 des 128 membres du Parlement, soit la plus faible majorité réunie par un gouvernement depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).

Mercredi 10 novembre 2004 : Le Représentant personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sud-Liban, Staffan de Mistura, a condamné mardi "le survol de l'espace aérien israélien par un drone (NDLR. avion sans pilote) depuis le côté libanais de la Ligne Bleue, ce qui constitue une violation par le Liban de l'espace aérien au-dessus de la Ligne Bleue" et les "2 violations de la Ligne Bleue, cette fois par Israël, qui ont été constatées plus tard dans la journée, lorsque 5 avions ont pénétré l'espace aérien libanais, sans provoquer de tirs anti-aériens du côte libanais".

Mardi 16 novembre 2004 : Des responsables de la sécurité libanaise ont annoncé lundi que 2 roquettes Katiousha ont été tirées en direction d'Israël depuis le Sud-Liban sans faire de dégâts ni de victimes et qu'une enquête allait être ouverte. Le Hezbollah a nié toute implication dans ces tirs.

Samedi 27 novembre 2004 : L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International a dénoncé les mauvaises conditions de détention de Samir Geagea, ancien chef de la milice chrétienne dissoute des Forces Libanaises (FL), et d'un de ses partisans, Jirjis Khoury accusant sur son site Internet : "L'organisation demeure préoccupée par le sort de Samir Geagea et Jirjis Khoury, qui sont toujours victimes de mauvais traitements en détention. Plus de 10 ans après leur interpellation, ils restent détenus à l'isolement cellulaire au ministère de la Défense. Il leur est interdit de communiquer avec d'autres détenus, de lire les journaux, d'écouter la radio ou de regarder la télévision, et toute littérature à caractère politique leur est défendue" ajoutant que "les 2 hommes sont autorisés à recevoir la visite de leur famille certains jours de la semaine, sous réserve d'approbation du ministère public. Ces visites ne se déroulent pas librement : elles ont lieu en présence d'agents des services de renseignements de l'armée". Selon Amnesty, "totalement coupés du monde, ces prisonniers politiques endurent de toute évidence des souffrances physiques et mentales. Samir Geagea est notamment atteint d'ostéomalacie, une maladie osseuse qui pourrait être liée au manque d'exposition au soleil". Samir Geagea et Jirjis Khoury ont été arrêtés en 1994 après un attentat perpétré contre une église qui avait fait 10 morts.

Mercredi 1er décembre 2004 : Environ 200 000 personnes ont manifesté mardi dans les rues de Beyrouth, la capitale, pour dénoncer la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'ONU réclamant la fin de l'ingérence de Damas (Syrie) au Liban. Mobilisés, avec l'appui du gouvernement, par les partis pro-syriens, notamment le Hezbollah et le mouvement Amal chiites, le Parti national social syrien (PSNS, favorable à une "Grande Syrie") et la branche libanaise du parti Baas au pouvoir en Syrie, les manifestants ont été convoyés de tout le pays par des centaines de bus.

Jeudi 9 décembre 2004 :
Dans le cadre d'une visite de nations arabes, le Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï et Mahmoud Abbas, chef de l'Organisation de libération de Palestine (OLP), sont arrivés mercredi à Beyrouth, la capitale. Il s'agit de la première visite de hauts dirigeants palestiniens depuis 1982, 20 ans après que le Président de l'Autorité Nationale Palestinienne, Yasser Arafat, décédé le 11 novembre 2004, près de Paris (France) et ses combattants de l'OLP, aient été chassés du Liban en guerre avec Israël. Ahmed Qoreï a déclaré lors d'une conférence de presse : "Nous sommes pour la souveraineté du Liban sur chaque millimètre de son sol national. Il n'y aura donc aucune action qui violera la souveraineté et la sécurité du Liban" sans aborder la question du désarmement des militants palestiniens au Liban. Ahmed Qoreï et Mahmoud Abbas ont eu des entretiens séparés avec le président libanais Emile Lahoud, le Premier ministre libanais Omar Karamé et le président du Parlement Nabih Berri. Ahmed Qoreï et Mahmoud Abbas doivent se rendre jeudi dans un camp de réfugiés palestiniens, dans le sud du pays. Le Liban abrite environ 350 000 réfugiés palestiniens, dont plusieurs milliers de combattants armés, vivant dans une dizaine de camps très densement peuplés. Les premiers réfugiés palestiniens sont arrivés au Liban après la guerre de 1948 et la création de l'Etat d'Israël.

Vendredi 10 décembre 2004 :
Le Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï et Mahmoud Abbas, chef de l'Organisation de libération de Palestine (OLP), arrivés mercredi à Beyrouth, la capitale, au cours d'une tournée dans les pays arabes visant à améliorer les relations et recueillir le soutien à la relance du processus de paix, ont été accueillis triomphalement par quelque 5 000 personnes du camp de réfugiés palestiniens de Rachidiyeh, proche de la ville portuaire de Tyr et contrôlé par le Fatah, parti du président défunt Yasser Arafat. Mahmoud Abbas a déclaré : "Tous les principes d'Arafat, dont le droit au retour, question fondamentale pour les 2,8 millions de réfugiés et leurs descendants vivant dans les camps de Jordanie, du Liban et de Syrie, sont comme un testament qui doit être respecté par chaque Palestinien". Et Ahmed Qoreï d'ajouter : "Nous ne ferons aucun compromis sur ce droit (au retour). Nous nous y accrocherons et nous combattrons pour lui. Sous la direction du frère Abou Mazen (NDLR. nom de guerre de Mahmoud Abbas), nous poursuivrons le chemin de frère Abou Ammar (NDLR. nom de guerre de Yasser Arafat). L'armée libanaise avait été déployée sur la route entre Beyrouth et Rachidiyeh pour éviter tout débordement.

Jeudi 16 décembre 2004 :
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mercredi à l'unanimité, une résolution prorogeant pour une nouvelle période de 6 mois, jusqu'au 30 juin 2005, le mandat de la Force des Nations Unies chargée d'observer le dégagement (FNUOD) des forces israéliennes et syriennes des Hauteurs du Golan.

Lundi 20 décembre 2004 :
L'armée libanaise a fait samedi la déclaration suivante : "Suite aux directives des présidents libanais et syrien, Emile Lahoud et Bachar Al-Assad, l'armée syrienne a décidé de fermer des permanences des services de renseignement de l'armée syrienne à proximité de l'aéroport de Beyrouth, dans la banlieue sud (de la capitale) et à Batroun (nord) (...) dans le cadre des opérations de redéploiement des troupes syriennes et de la coordination avec les dirigeants des 2 pays". Le 29 septembre 2004, 3 000 soldats syriens sur les 14 000 déployés au Liban avaient pu regagner leur pays.

Mardi 21 décembre 2004 :
Une cinquantaine d'opérateurs privés ont interrompu la diffusion à Beyrouth de la chaîne francophone TV5 en représailles à l'interdiction par la France de la télévision du Hezbollah chiite libanais Al Manar, accusée de tenir des propos racistes et antisémites. Plus de détails : Dossier Al Manar

Samedi 25 décembre 2004 : En visite à Beyrouth, le ministre iranien des affaires étrangères, Kamal Kharrazi, où il a rencontré le chef du Hezbollah Cheikh Hassan Nasrallah et le président libanais Emile Lahoud, a fortement critiqué la décision de Washington d'inscrire sur la liste des organisations terroristes la chaîne de télévision télévision Al-Manar du groupe chiite du Hezbollah, criant à une "atteinte à la liberté d'expression". Rappelons que le 13 décembre 2004, la France avait interdit, à la demande du Consistoire israélite de France, la diffusion d'Al-Manar, accusée d'incitation à la violence et à l'antisémitisme.



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