|
Offre n° 2
De notre correspondant, Michel
PALUD
Les taverniers "Maître
Kanter" assignent Kronenbourg - 10
décembre 2007
Les semaines sont décidément bien agitées chez
Kronenbourg. Très agitées. Dernier avatar : les
taverniers du Quartier-Maître Kanter sortent du
bois et attaquent leur ancien patron.
Petit retour sur image. Au mois de juin dernier,
les dirigeants des Brasseries Kronenbourg avaient
vendu les Tavernes de Maître Kanter, exprimant
ainsi leur souhait de poursuivre leur stratégie
de concentration sur leur coeur de métier de
brasseur. Lheureux acquéreur était
"Groupe Flo", qui exploite notamment
les enseignes "Bistro Romain" et
"Hippopotamus".
Les cinquante-deux adhérents des Taverniers de
Maître Kanter avaient assez peu goûté la
plaisanterie. Ils viennent de porter
laffaire devant les tribunaux en reprochant
aux Brasseries Kronenbourg davoir vendu la
marque "Maître Kanter" sans
consultation préalable et davoir ainsi
rompu brutalement leur relation commerciale,
alors quun contrat de licence liait les
deux parties. En échange dune exploitation
gratuite de la marque, les établissements
sengageaient à vendre un certain volume de
bière, brassée par Kronenbourg. Le deal était
même allé plus loin, puisque Kronenbourg
allouait de coquettes subventions aux taverniers,
lesquels bonifiaient la structure.
Le brasseur alsacien est donc assigné le 21
décembre 2007 devant la chambre commerciale du
tribunal de grande instance de Strasbourg.
Le Groupement des taverniers demande au tribunal,
dans une assignation délivrée le 3 décembre
2007, de "reconnaître les préjudices subis
par le Groupement des taverniers à la suite de
la rupture brutale de la relation commerciale
initiée par les Brasseries Kronenbourg".
Parallèlement, le Groupement mène une action
auprès des services du ministère de l'Economie
et des Finances et a saisi à cet effet la
Direction Générale de la Concurrence de la
Consommation et de la Répression des Fraudes,
afin que cet organe contrôle l'acquisition de la
marque "Taverne de Maître Kanter" par
"Groupe Flo". Le litige porte sur les
fameux contrats de licence. Car, si "Groupe
Flo" est bien propriétaire de la marque
"Maître Kanter", les licences
appartiennent en propre aux taverniers, qui
peuvent dès lors refuser la nouvelle offre de
franchise. En contrepartie, les récalcitrants
perdraient de facto leur enseigne. Une bonne
partie des taverniers serait prêt à faire
sécessions. Mais nanticipons pas.
Rendez-vous le 21 décembre, donc, pour le
premier round.
Michel PALUD
Retour
Sommaire
Offre n° 3
-
|
|