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Correspondance suisse de Cedric Morgenstern
.



PROCES D’APPEL AU PEUPLE : JUGEMENT CONFIRME


– 20 juillet 2007





Le 21 juin 2007 à Lausanne, le Tribunal cantonal a publiquement confirmé – à quelques minimes modifications près - le jugement du Tribunal correctionnel du 24 novembre 2006 à l’encontre des membres et sympathisants de l’Association APPEL AU PEUPLE. On se rappelle que les deux principaux accusés, Gerhard ULRICH et Marc-Etienne BURDET avaient été condamnés respectivement par le Tribunal correctionnel de Lausanne à 21 et 18 mois de prison ferme, les autres accusés se partageant des peines de prison avec sursis de 1 à 9 mois, assorties de frais délirants. Selon toute apparence, des recours au Tribunal Fédéral puis à la CEDH seraient prévus.

Par la suite, un deuxième procès s’est tenu à Lausanne du 25 au 29 juin 2007. Intenté exclusivement à Gerhard ULRICH et Marc-Etienne BURDET, ce procès s’est déroulé cette fois en présence des deux accusés à l’encontre desquels le Procureur Eric COTTIER a requis l’emprisonnement immédiat. Sa demande a été refusée par la Cour.

Mais le vendredi 13 juillet 2007, le Tribunal est revenu sur sa décision et, tout de suite après la lecture publique du jugement, Marc-Etienne BURDET, a été emmené menottes aux mains, directement en prison. Gerhard ULRICH, qui n’assistait pas à la lecture du jugement, s’est alors spontanément présenté à la police. Il a été emmené à son tour, dans un lieu tenu secret, et même sa famille ignore l’endroit où il se trouve.

Certes, tout au long de son existence, l’Association APPEL AU PEUPLE a dénoncé des dossiers brûlants mais force est de reconnaître qu’elle n’a pas su les exploiter.

Selon un observateur au procès, lui-même avocat, « une voie s’offrait pourtant, une seule, non en raison d’une lacune dans le droit, mais au contraire parce que les tribunaux cessent d’appliquer le droit dans son intégrité ou dans son intégralité.

En Suisse, la responsabilité pénale des magistrats de l’ordre judiciaire dans leur fonction est, de fait, niée, et elle est niée contre le droit en vigueur, qui le sanctionne par un crime dûment mentionné dans notre code pénal fédéral. Contre de tels dénis de justice, la rupture éloquente de la presse, du silence des organes de surveillance parlementaire de l’administration de la justice, du silence des autorités spirituelles et religieuses, s’impose comme un impératif tant moral que civique. S’il ne s’était agi que de cela dans le procès d’APPEL AU PEUPLE, tous les palais de justice de notre pays auraient tremblé. Tous ne connaissent pas ce crime, mais le seul fait que des citoyens puissent raisonnablement répandre le soupçon fondé que certains ne l’ignorent pas, aurait suffi à créer un séisme dans tout le pays. Ce séisme n’a pas eu lieu, APPEL AU PEUPLE n’a donc rien fait. »

Or, on connaît « le cas emblématique » d’APPEL AU PEUPLE :

C’est le non-respect intégral – dû à des délits d’ordre pénal - d’un Arrêt définitif, exécutoire, entré en force et imprescriptible, prononcé par le Tribunal administratif du Canton de Vaud le 23 janvier 1992 en faveur d’une des accusées au procès. Le magistrat – aujourd’hui décédé – qui a précisément et en toute connaissance de cause, « étouffé » l’affaire, avec la complicité d’un des plaignants, connaissait – comme ledit plaignant, au demeurant docteur en droit - l’existence du crime qu’il avait commis, dans le but de protéger un de ses assesseurs, alors Député au Grand Conseil vaudois et gendre d’un ami, Président du Tribunal cantonal. Dans un courrier adressé le 5 décembre 1993 à sa victime, aujourd’hui condamnée à 9 mois de prison avec sursis pour calomnie qualifiée, le Président du Tribunal administratif concerné avait en effet reconnu qu’il n’avait pas le droit de rejuger une affaire qu’il avait déjà jugée. Or si APPEL AU PEUPLE s’en était tenu à ce seul cas, exigeant de l’appareil judiciaire qu’il respecte sa propre décision entrée en force, il n’en n’aurait pas fallu plus pour fairetrembler toute la magistrature suisse. Car ce crime, dans lesquels étaient impliquées plusieurs personnalités du monde politique et judiciaire, est sanctionné par le code pénal fédéral d’une peine de 5 ans de prison ferme minimum.

Gerhard ULRICH et Marc-Etienne BURDET ont donc passé à côté de l’essentiel, préférant miser, dès le premier jour du procès d’octobre 2006, sur la défection de leur avocat d’office commun dans le but fort improbable de faire sauter le procès.

Après d’interminables « guignoleries », ils ont quitté le prétoire puis dénigré publiquement leurs collègues restés dans la salle. Ouvrant ainsi une brèche à leurs adversaires qui n’ont eu aucune peine à diviser le groupe, ils ont écarté du même coup « l’affaire emblématique » gênante qui aurait été à même de provoquer le « séisme » tant redouté.


QUEL AVENIR POUR APPEL AU PEUPLE ?

Privée de ses deux meneurs pour quelques années – les peines cumulées contre Gerhard ULRICH atteignent 41 mois de prison ferme - l’Association risque fort de rester silencieuse pendant longtemps, à moins que sa section suisse-allemande ne reprenne le flambeau en son absence. Mais cela résoudra-t-il le problème du « cas emblématique » qu’APPEL AU PEUPLE n’a pas su exploiter ? Certainement pas ! On sait cependant aujourd’hui que détachée d’APPEL AU PEUPLE, la journaliste et écrivain au coeur de ce « cas emblématique » poursuit discrètement son combat en solitaire. Un combat qui se ventile actuellement à la Cour Européenne des Droits de l’Homme, par des moyens reposant exclusivement sur le droit et qui ont certainement de meilleures chances d’aboutir que ceux employés jusque-là par l’Association APPEL AU PEUPLE.


Cedric Morgenstern

Correspondant
www.fil-info-france.com



 


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