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vaut mieux hasarder de
sauver un coupable
que de condamner un
innocent."
- Voltaire
1694 - 1778
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Correspondance
suisse de Cedric
Morgenstern
LE TORCHON BRULE ENTRE
BERNE ET TRIPOLI - 29 juillet
2008
L'affaire a débuté
mi-juillet à Genève
lorsqu'Hannibal Kadhafi,
fils du colonel a été
interpellé par la police
genevoise et entendu par
le juge d'instruction,
suite à une plainte
déposée contre lui et
son épouse pour
maltraitance de deux
domestiques.
L'épisode a rapidement
tourné au vinaigre
puisque les gardes du
corps sont intervenus
pour empêcher
l'arrestation de Kadhafi
junior. Ce dernier a
finalement passé deux
jours dans les geôles
genevoises - qui ne
valent pas l'hôtel
Président Wilson mais
sont certainement plus
confortables que les
geôles libyennes - avant
d'être libéré sous
caution de Frs. s.
500.000.-. Puis Hannibal
Kadhafi et son épouse -
enceinte de 9 mois et qui
devait accoucher à
Genève - ont quitté le
territoire suisse non
sans que Aïcha Kadhafi,
soeur d'Hannibal, ait
publiquement menacé la
Suisse de représailles,
"oeil pour oeil,
dent pour dent "
selon sa propre
expression.
Celles-ci ne se sont pas
fait attendre.
Kadhafi père a
immédiatement fermé les
robinets de pétrole en
Suisse. Or, même si le
pétrole importé de
Libye ne représente
qu'un 6ème de la
consommation helvétique,
cette mesure de
rétorsion n'a fait
qu'envenimer les
relations entre les deux
pays. Parallèlement, les
trois vols hebdomadaires
entre les deux pays ont
été ramenés à un
seul, les chargés
d'affaires à Berne et
Genève ont été
rappelés immédiatement
à Tripoli, des
manifestations hostiles
à la Suisse ont eu lieu
en Suisse devant
l'ambassade de Libye et
à Tripoli devant
l'ambassade suisse,
toutes les entreprises
suisses en Libye ont
été fermées et mises
sous scellés mais
surtout, deux
ressortissants suisses
ont été arrêtés en
Libye, inculpés sous
d'obscurs motifs et
emprisonnés dans des
conditions décrites
comme particulièrement
éprouvantes. Devant la
dégradation rapide et
inhabituelle des
relations entre les deux
pays, Micheline
Calmy-Rey, Ministre des
Affaires Etrangères a
interrompu ses vacances
et délégué des
émissaires pour tenter
de débloquer
diplomatiquement la
situation.
Emmenée par le No. 3 du
DFAE (Département
Fédéral des Affaires
Etrangères),
l'ambassadeur Pierre
Helg, cette délégation
est revenue bredouille de
Tripoli. Elle n'a pas pu
rencontrer les Suisses
incarcérés dans des
conditions confirmées
comme très dures mais
ramène en revanche de
Tripoli des exigences qui
semblent comprendre des
excuses du Conseil
Fédéral à la Libye,
assorties d'une
"caution"
financière. Kadhafi ne
perd pas le nord !
A Genève, les deux
domestiques, un Marocain
et une Tunisienne, ont
été placés sous
protection policière
après leurs fracassantes
dépositions mais la
mère du Marocain aurait
été arrêtée à
Tripoli alors qu'elle
s'apprêtait à reprendre
l'avion pour Casablanca
après avoir rendu visite
à son fils. Un avocat,
délégué par le DFAE
pour la défense des deux
Suisses aurait pu les
rencontrer et confirme
les conditions
particulièrement
pénibles de leur
détention. L'Algérie,
l'Italie et la France
auraient offert leurs
bons offices à la
Suisse. Président de la
Confédération pour
2008, Pascal Couchepin
s'est dit préoccupé et
prêt à rencontrer le
leader libyen Muammar
Kadhafi pour trouver une
solution acceptable. Les
séjours en Libye sont
fortement déconseillés
à tous les détenteurs
de passeports à croix
blanche.
Aux dernières nouvelles,
les deux Suisses auraient
reçu des médicaments et
des effets personnels,
ils auraient été
transférés dans des
prisons plus décentes,
la Suisse aurait opté
pour des négociations
bilatérales et celles-ci
se poursuivraient dans le
plus grand secret afin de
ne pas compromettre les
chances de régler cette
crise.
L'intervention du Conseil
fédéral in corpore
démontre une fois de
plus que la prétendue
"séparation des
pouvoirs" derrière
laquelle se réfugient
les politiciens qui ne
veulent pas de mouiller,
n'est qu'un leurre.
Aujourd'hui, devant les
représailles de la
Libye, la justice
helvétique a bel et bien
besoin de l'aide du
gouvernement pour la
sortir de sa position
inconfortable. Mais
surtout, cette épreuve
de force, dans laquelle
la justice suisse a
embarqué chaque citoyen
et tout le pays,
permettra enfin à tout
un chacun de mesurer la
crédibilité des juges
suisses et de juger de
leur honnêteté et de
leur impartialité.
On attend donc la suite
avec impatience.
Cedric
Morgenstern
Correspondant www.fil-info-france.com
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