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vaut mieux hasarder de
sauver un coupable
que de condamner un
innocent."
- Voltaire
1694 - 1778
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Correspondance
suisse de Cedric
Morgenstern
L'AFFAIRE KADHAFI : CA
CONTINUE ! - 4 janvier
2009
Non, l'affaire Kadhafi
n'est pas réglée et les
autorités helvétiques
continuent à
"ramer" face
aux exigences toujours
plus loufoques du leader
libyen.
En octobre 2008, aux
portes d'un hiver qui se
promettait d'être
rigoureux, on apprenait
que la compagnie libyenne
Tamoil cessait de livrer
du pétrole à la Suisse
et que le colonel Kadhafi
retirait 7 milliards des
banques suisses. En
outre, des trois liaisons
aériennes hebdomadaires
vers la capitale
libyenne, Swiss n'était
plus autorisée qu'à un
seul vol et Tripoli
exigeait toujours des
excuses de Berne.
Presqu'en même temps,
Daniel von Muralt,
ambassadeur de Suisse en
Libye, réfutait
formellement cette
situation pour le moins
catastrophique en ces
termes : "C'est de
la pure imagination !
J'ai discuté vendredi
avec une personne très,
très haut placée, que
je ne peux citer. Nous
nous acheminons vers une
résolution du problème.
Nous sommes tout près de
conclure des
négociations".
Trois mois plus tard, à
la veille de Noël, on
les attendait encore ces
fameuses conclusions.
Quant au colonel Kadhafi,
il exigeait toujours des
excuses de la Suisse pour
"le traitement
inapproprié" subi
par les époux Kadhafi,
excuses auxquelles
s'ajoutaient alors le
versement d'une
indemnité par la Suisse
de Frs. 300.000.- au
profit de l'UNICEF et
l'application de
sanctions, par Berne, à
l'encontre des
responsables.
Quelques jours plus tard,
Tripoli menaçait de
durcir ses sanctions
contre la Suisse et le
vice-ministre libyen aux
Affaires Etrangères,
Abdul Ati al-Obeidi
déclarait publiquement :
"Notre patience a
des limites!".
L'avocat genevois Charles
Poncet, qui défend le
gouvernement libyen,
affirmait alors qu'un
comité ad hoc
indépendant, composé de
deux juristes dont le
Suisse Lucius Caflisch,
élu en 2006 à la
Commission du droit
international des Nations
Unies, avait siégé sept
fois en août et
septembre 2008 pour
émettre des
recommandations que les
deux pays allaient devoir
s'engager à suivre.
Mais en même temps, la
Libye interdisait alors
tout vol vers Tripoli,
supprimant ainsi la
dernière liaison
hebdomadaire avec la
Libye, les sociétés
helvétiques n'avaient
plus le droit d'exercer
leurs activités
librement - les bureaux
d'ABB et de Nestlé ont
été fermés - il était
toujours interdit aux
deux Suisses de quitter
le pays et selon Me
François Membrez,
défenseur des deux
domestiques maltraités
par le couple Kadhafi, le
frère du domestique,
arrêté en Libye, était
toujours porté disparu.
Au 31 décembre 2008, on
connaissait enfin la
conclusion du rapport
rendu par le Professeur
Lucius Calisch, mandaté
par le DFAE (Département
Fédéral des Affaires
Etrangères)pour trouver
une issue à la crise
diplomatique
helvético-libyenne.
Selon le juriste, le
droit suisse et le droit
international ont été
respectés mais la police
genevoise "aurait pu
veiller à appliquer de
manière plus nuancée et
sensible les accords
internationaux" lors
de l'arrestation des
époux Kadhafi en juillet
2008.
Ce rapport - on attend
encore celui du juriste
libyen - a d'ores et
déjà suscité des
réactions. Pour
Anne-Marie Von
Arx-Vernon, qui a
recueilli les deux
domestiques maltraités
par les époux Kadhafi,
il n'est pas question de
remettre en cause le
travail de la Police
genevoise. Pour le
député socialiste
Alberto Velasco,
Président de la
Commission judiciaire et
de la Police du Grand
Conseil, "Berne a
baissé son froc!".
Le DFAE ne souhaite pas
s'exprimer pour le moment
et le Procureur genevois
Daniel Zappelli et le
conseiller d'Etat
genevois Laurent Moutinot
sont injoignables.
L'affaire est donc loin
d'être réglée et,
selon toute apparence, le
Président de la
Confédération élu pour
2009, Hans-Rudolf Merz,
pourrait bien avoir à se
rendre en personne à
Tripoli, pour tenter de
trouver enfin un
compromis à cette crise
diplomatique démesurée.
A l'heure où le monde
s'embrase parce que le
pouvoir politique et le
pouvoir judiciaire
dérapent un peu partout,
on peut dès lors se
poser la question : La
Suisse est-elle encore à
l'abri de la violence
terroriste ?
Cedric
Morgenstern
Correspondant www.fil-info-france.com
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