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vaut mieux hasarder de
sauver un coupable
que de condamner un
innocent."
- Voltaire
1694 - 1778
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Correspondance
suisse de Cedric
Morgenstern
L'AFFAIRE KADHAFI
CONTINUE D'EMBARRASSER LA
SUISSE - 21 août
2008
Certes, le trafic aérien
entre la Suisse et la
Libye a été rétabli à
raison d'un vol
hebdomadaire mais deux
restent encore
supprimés. Certes, les
deux Suisses emprisonnés
dans des conditions
éprouvantes ont été
libérés mais ils n'ont
toujours pas le droit de
quitter la Libye. Certes,
une "rançon"
aurait été payée pour
cette libération mais
elle ne serait que de
Frs. 8.000.- par individu
et son payement aurait
été assuré par leurs
employeurs respectifs et
non par la
Confédération
helvétique. Restent
encore la mère et le
frère du domestique
marocain, toujours caché
à Genève et, selon les
autorités marocaines,
une troisième personne
non-identifiée.
A Berne, le DFAE (ndlr. :
Département Fédéral
des Affaires Etrangères)
a fait savoir, lors d'une
conférence de presse,
que "le dénouement
de la crise diplomatique
entre la Suisse et la
Libye se situe à
Genève", ce qui est
une manière élégante
de refiler aux autorités
genevoises, le cadeau
empoisonné de la Libye
qui exige toujours des
excuses de la Suisse et
un classement pur et
simple de la plainte.
A Genève, le Procureur
Daniel Zappelli a fait de
son côté une
déclaration fracassante
devant la presse en
affirmant "qu'il est
exclu de classer
l'affaire Kadhafi pour
des raisons politiques.
Le DFAE est hautement
respectueux de notre
indépendance. Nous
traitons la plainte
contre Hannibal et Aline
Kadhafi comme toutes les
autres. L'application de
la loi est égale pour
tous. Il en va de la
préservation de la
démocratie et de l'Etat
de droit".
Si caresser le DFAE dans
le sens du poil comme le
fait le Procureur
Zappelli peut donner
l'impression d'une
identité de vue entre
Berne et Genève, les
plus perspicaces ne sont
pas dupes.
D'abord, la Suisse a
laissé filer Hannibal et
Aline Kadhafi. De son
côté, la Libye elle,
retient toujours les deux
Suisses, la mère, le
frère de l'un des
domestiques et, selon
toute apparence, une
troisième personne. Il y
a donc fort peu de
chances pour qu'Hannibal
et Aline Kadhafi
reviennent spontanément
à Genève pour y être
jugés.
Ensuite, présenter des
excuses à la Libye et
classer l'affaire Kadhafi
équivaudrait à
confirmer que la justice
helvétique a bel et bien
deux poids deux mesures,
qu'"elle n'est pas
égale pour tous" et
que "la
préservation de la
démocratie et de l'Etat
de droit" sont
manifestement le cadet de
ses soucis. L'autorité
du déjà très
controversé Procureur
Daniel Zappelli serait
alors complètement
anéantie.
Une seule solution
pourrait mettre un terme
à la crise diplomatique
qui oppose aujourd'hui
les deux pays : Le
retrait de la plainte
pénale déposée par les
deux domestiques. Or,
leur avocat, Me Membrez,
s'y oppose
catégoriquement.
Les pressions : Le
Procureur genevois
dément toute pression de
la part de Berne ou de
Tripoli. Mais qu'en
est-il de Genève ? Le
juge Michel-Aleandre
Graber, qui instruit la
plainte, n'a pas exclu un
retrait de cette
dernière par les deux
domestiques. De plus, il
dispose d'une caution non
négligeable d'un demi
million de nos francs,
payée par le clan
Kadhafi, dont une partie
pourrait être versée à
titre compensatoire aux
deux victimes, le reste
servant à couvrir les
frais de justice. En
arrivera-t-on dès lors
à convaincre les deux
domestiques à retirer
leur plainte, quitte à
leur offrir en échange
un permis de séjour et
un partie de l'argent des
Kadhafi ? On attend la
suite.
Cedric
Morgenstern
Correspondant www.fil-info-france.com
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