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De
notre correspondant Christian
Bailly-Grandvaux
02
mars 2005
Un
étudiant ivoirien
menacé d'expulsion sur
des motifs mensongers et
calomnieux.
Monsieur De Villepin
ressemble fort à la mule
du Pape.
On se souvient tous des
péripéties qui ont
émaillé la visite du
Ministre des affaires
étrangères français
Monsieur Dominique De
Villepin les 3 et 4
janvier 2003 à Abidjan,
capitale économique de
la Côte d'Ivoire où une
foule l'a harangué
copieusement. Ils
étaient venus pour
protester contre ce
quils considèrent
comme "le double
jeu" de la France.
Ils réaffirmaient, par
ailleurs, leur soutien à
leur président. La
tension était telle que
le numéro un ivoirien
est venu lui-même calmer
les manifestants. Le
sentiment des Ivoiriens
sur la politique
française est un des
principaux obstacles au
processus de paix en
Côte dIvoire : les
intrigues, contradictions
et guerres
dinfluence qui ont
lieu actuellement dans le
sérail français
empêchent à la
puissance colonisatrice
davoir une
politique claire.
Depuis, Monsieur De
Villepin est devenu
Ministre de l'intérieur
en remplacement de celui
qui semble être le
challenger à la
prochaine présidentielle
française faisant ainsi
de l'ombre à Chirac et
sa cohorte de souteneur
dont De Villepin est
sûrement un des plus
fidèle. Fort de cette
position et n'ayant pas
perdu la mémoire de son
voyage à Abidjan en
janvier 2003, notre
Ministre de l'intérieur
ne trouve rien de mieux
pour se venger que de
faire expulser un
étudiant ivoirien en
évoquant des motifs des
plus inconvenants,
prouvant la petitesse
d'esprit du personnage et
sa singulière rancune
digne de "la mule du
Pape" des
"Lettres de mon
moulin" d'Alphonse
Daudet.
Afin de vous rendre
compte par vous-même du
ridicule de
lattaque de
Monsieur De Villepin, je
vous retranscris
ci-dessous les pièces du
dossier.
Monsieur Abdalah
Coulibaly est étudiant
en langue étrangère
dans une université
parisienne. De
nationalité ivoirienne,
il bénéficie pour cela
d'une carte de séjour
d'étudiant valable un an
et renouvelable. Cette
dernière arrivant à
expiration, c'est tout
naturellement qu'il fit
la demande de
renouvellement auprès de
la préfecture des Hauts
de Seine. La surprise de
la réponse est à la
hauteur des motifs
invoqués pour le refus
de son renouvellement. Je
cite:
Préfecture des Hauts de
Seine
Le Préfet des Hauts de
Seine
Chevalier de la Légion
d'Honneur
Chevalier de l'Ordre
National du Mérite
Vu la Convention
Européenne de Sauvegarde
des Droits de l'Homme et
des Libertés
fondamentales du 04
novembre 1950 et
notamment ses articles 3
et 8;
Vu l'ordonnance
n°45-2658 du 02 novembre
1945 modifiée et
notamment son article 12;
Vu le décret n°46-1574
du 30 juin 1946 modifié
réglementant les
conditions d'entrée et
de séjour en France des
étrangers;
Vu la demande de
renouvellement de carte
de séjour temporaire en
qualité d'étudiant
déposée par Monsieur
Abdalah El Rahman
Coulibaly ressortissant
ivoirien, né le ... à
Abidjan (Côte d'Ivoire)
et actuellement
domicilié ...
Considérant que la
présente demande de
renouvellement de titre
de séjour entre dans le
cadre des dispositions de
l'article 12-2°) de
l'ordonnance du 02
novembre 1945 modifié.
Considérant que la carte
de séjour temporaire
prévue à l'article 12
de l'ordonnance du 02
novembre 1945 peut être
refusée à tout
étranger dont la
présence constitue une
menace à l'ordre public
Considérant que
l'intéressé, depuis la
période au cours de
laquelle sont survenus à
Abidjan des évènements
contre la communauté
française, s'est
signalé à plusieurs
reprises sur notre
territoire national par
des actions hostiles à
la France en appelant à
des manifestations de
voie publique
susceptibles de générer
des violences
anti-françaises;
Considérant dans ces
conditions que la
présence de
l'intéressé sur le
territoire constitue une
menace pour l'ordre
public qui conduit à ne
pas donner suite à sa
demande de renouvellement
de titre de séjour;
Sur proposition de
Monsieur le Sous-Préfet
de Boulogne-Billancourt.
ARRETE
Article 1: La demande de
renouvellement de carte
de séjour temporaire en
qualité d'étudiant
déposée par Monsieur
Abdalah El Rahman
Coulibaly est rejetée.
Article2: Monsieur le
Sous-Préfet de
Boulogne-Billancourt est
chargé en ce qui le
concerne de l'exécution
du présent arrêté
Fait à Nanterre le 18
février 2005
Le Préfet des Hauts de
Seine
Michel DELPUECH
Pour Ampliation
Le Sous-Préfet de
Boulogne-Billancourt
François LAMELOT
P.J: A cela, est joint
une notification d'un
arrêté de reconduite à
la frontière.
Fin de citation.
Monsieur Abdalah
Coulibaly a déposé un
recours le lundi 28
février et à reçu le
mardi matin sa parution
à comparaître devant le
tribunal administratif de
Versailles le jeudi 3
mars. La précipitation
et la prestance dans le
traitement de ce dossier
indique quil
sagit de sen
débarrasser le plus vite
possible afin
déviter une
réaction de
lopinion publique
et la mise en oeuvre des
différents recours
possibles. Lavocat
chargé de défendre
lintéressé
sest vu remettre un
dossier vide de preuve
daccusation, chose
normale puisquil
sera impossible aux
institutions den
fournir, à part des
faux.
Bien sur, il faut être
dupe pour ne pas voir la
main du Ministère de
l'Intérieur sur cette
décision, car de
mémoire, il est très
rare de voir ce genre de
motif émaner directement
d'une instance
préfectorale,
particulièrement quand
le dossier touche un
problème de politique
étrangère sensible
comme celui-ci. Donc, cet
ordre ne peut pas venir
de la Préfecture mais de
bien plus haut. Le
Préfet n'étant dans ce
cas que le porte-plume de
Monsieur De Villepin qui
espère ainsi se
camoufler pour perpétrer
son forfait. Car FORFAIT
il y a en la matière.
FORFAIT sur les motifs
invoqués, FORFAIT sur
l'abus de pouvoir
caractérisé, FORFAIT
sur les conséquences de
cette expulsion.
Je m'explique:
FORFAITURE SUR LES MOTIFS
INVOQUES
Depuis les tristes
évènements de 8 et 9
novembres 2004 à Abidjan
ayant opposé les soldats
français de l'opération
Licorne aux manifestants
ivoiriens venus protester
contre la destruction de
l'arsenal militaire
aérien ivoirien et
protéger la résidence
présidentielle visée
par des chars et des
hélicoptères de combat
français, faisant
redouter un coup d'état
fomenter par la France,
et qui s'est soldé par
la mort d'une trentaine
de civils ivoiriens dont
certains atteints par les
balles des militaires
français qui n'ont pas
hésité à tirer sur une
foule désarmée, la
représentation du FPI en
France, parti politique
ivoirien dont est issu le
Président Laurent
Gbagbo, a organisé deux
manifestations à Paris
place Victor Hugo avec
les autorisations
préfectorales en bon et
due forme. Lors de ces
deux manifestations,
aucun débordement,
aucune casse ne fut
recensée. Les
manifestants scandaient
des slogans contre les
forces Licornes qui ont
tué leurs concitoyens de
sang froid, sans motif
valable malgré les
nombreuses tentatives de
dédouanement balbutiées
par le Ministre des
Armées Michelle Aliot
Marie. Abdalah Coulibaly,
membre du FPI était
naturellement présent à
ces manifestations. A
plusieurs reprises, il a
demandé à ces
concitoyens de ne surtout
pas s'en prendre aux
étrangers vivant en
Côte d'Ivoire, et
particulièrement aux
Français qui n'avaient
pas à faire les frais de
l'insouciance politique
en Afrique de leurs
représentants au pouvoir
actuellement. Et de
nombreuses preuves audio
et vidéo présentent
Monsieur Abdalah
Coulibaly comme un
modérateur des ivoiriens
et non un agitateur.
FORFAITURE PAR ABUS DE
POUVOIR CARACTERISE
Comme je le signalais
plus haut, il est
quasiment impossible à
un Préfet de porter ce
genre de motif sur une
décision de
non-renouvellement d'une
carte de séjour sans en
référer aux instances
supérieures,
c'est-à-dire au
Ministère de
l'Intérieur et au
Ministère des Affaires
Etrangères qui doivent
statuer sur un fond
d'ordre politique qui
n'est pas dévolu aux
Préfets. C'est ainsi que
l'on fait porter la
responsabilité de
l'arrêté au Préfet
alors que les vrais
décisionnaires sont les
Ministres. Et dans ce
dossier, il est clair que
cela vient du Ministre de
l'Intérieur qui espère
ainsi régler des comptes
avec "Les
Patriotes" d'Abidjan
qu'il ne porte pas dans
son coeur. Cette façon
d'opérer dans l'ombre
est bien du style du
personnage qui tente
d'utiliser la loi à des
fins personnelles.
FORFAITURE SUR LES
CONSEQUENCES DE CETTE
EXPLUSION:
Il va de soit que cette
expulsion va remuer le
couteau dans la plaie et
qu'au lieu d'apaiser les
Ivoiriens, cela va
relancer le sentiment
anti-français. Donc,
c'est par la
responsabilité directe
du Ministre De Villepin
que l'ordre public risque
fort d'être troubler
pour de bon et
principalement en Côte
d'Ivoire où il faut peu
pour exacerber la tension
sous-jacente entre
"les Patriotes"
et la force Licorne. Ce
Ministre n'a jamais su
calculer la porté de ces
actes en tant que
technocrate et non
politicien. Il est
regrettable que la France
soit représentée par
des personnes qui ne
savent pas faire la
différence entre les
intérêts des citoyens
français, rôle pour
lequel il sont
normalement élus et
nommés à ces postes, et
leurs intérêts
personnels qui leur font
prendre des décisions
engageant la France pour
assouvir leur propre
ambition ou se venger
bassement comme c'est le
cas ici. Le cas Hervé
Gaymard ne suffit donc
pas.
Aussi, j'en appelle aux
citoyens français à
dénoncer l'utilisation
frauduleuse et honteuse
des institutions de la
"Patrie des Droits
de l'Homme" pour
atteindre des objectifs
personnels qui mettent en
péril le sérieux,
l'honneur et
l'impartialité de notre
patrie et les invite à
venir manifester devant
le tribunal administratif
de Versailles le jeudi
matin à 9h30, heure de
la comparution de
Monsieur Abdalah
Coulibaly.
J'accuse donc Monsieur De
Villepin d'abus de
pouvoir et demande sa
démission immédiate de
toute institution
française.
Fait à Paris le 1er mars
2005
Christian
Bailly-Grandvaux
Président du MEDDA (Mouvement
Européen de Défense de
la Démocratie en
Afrique)
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