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POLITIQUE FRANCAISE

De notre correspondante à Châtillon (92), Sylvie LAMPE


LA GREVE : DICTATURE OU DEMOCRATIE ?
- 28 janvier 2009




CGT, CFDT, FO, SUD-Rail, CFE-CGC, FGAAC, CFTC appellent à la grève le 29 janvier...

Pourquoi ?

Les revendications (cf http://www.regards.fr/article/?id=3778) :

« La crise économique amplifiée par la crise financière internationale touche durement une grande partie des salariés dans leurs emplois et leurs revenus. Alors qu'ils n'en sont en rien responsables, les salariés, demandeurs d'emploi et retraités, sont les premières victimes de cette crise. Elle menace l'avenir des jeunes, met à mal la cohésion sociale et les solidarités ; elle accroît les inégalités et les risques de précarité. Les seules lois du marché ne peuvent régler tous les problèmes. Face à cette situation et considérant qu'il est de leur responsabilité d'agir en commun, en particulier lors de la journée du 29 janvier, pour obtenir des mesures favorables aux salariés, les organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA ont décidé d'interpeller les entreprises, le patronat et l'Etat. Surmonter la crise implique des mesures urgentes en faveur de l'emploi, des rémunérations et des politiques publiques intégrées dans une politique de relance économique.

- maintien des emplois (évidemment seulement fonction publique!)
- pouvoir d'achat (pas de solution mais une revendication)
- orientation de la relance économique augmenter le pouvoir d'achat (on ne sait pas comment, avec quel argent) pour une relance économique
- protection sociale, droit au logement... (idem sans proposition)
- préserver les garanties collectives (travailler moins, en contexte de crise c'est antinomique)
- réglementer le sphère financière internationale (quid, comodo... alea jacta est)»
C'est une grève de mécontentement (on n'est pas contents, na !) et non, on peut le déplorer, d'appropriation des problèmes et de leurs solutions ...

Oui la liste évoquée est fondée, mais les français le savent et la grève orientée sous forme de « liste de problèmes recensés » ne va pas amener un miracle, mais risque de coûter cher, augmentant l'enveloppe de ce que nous avons déjà à amortir sur dix, voire 20 ans par taxes et impôts et tarifs interposés.

A quand un syndicat qui, au lieu de donner un préavis de grève, donnerait un rendez-vous aux ministres concernés par tel ou tel sujet pour en débattre avec des idées, des pistes et une volonté positive non pas de faire un bras de fer mais de s'augmenter mutuellement des forces respectives dans une volonté de trouver des solutions pratiques, concrètes?

Comment appelle-t-on un pouvoir unilatéral et sans contrepoids ?

Une dictature

En fait on pourrait dire que nous sommes les victimes de deux dictatures hermétiques qui jouent à « qui a la plus grosse ? » devant des spectateurs et victimes impuissants

Il s'agit du Gouvernement contre les Syndicats.

Saluer le droit de grève comme une avancée de la démocratie certes, s'en servir comme d'un droit réservé à ceux qui ne risquent rien et qui laissent indifféremment dans la rue, travailleurs, enfants scolarisés, étudiants... Sommes nous bien dans une démocratie ?

Y a-t-il eu concertations ? 5% de syndicalistes sont-ils bien représentatifs du monde du travail précaire, à risque, chômeurs, SDF enfin ceux qui ont de vrais problèmes.

A quel moment peut-on (les français) dire oui ou non ?

Le principe de l'enfant capricieux qui se roule par terre pour obtenir ce qu'il veut est typiquement français.

Tout casser, pour ensuite faire payer aux autres les pots cassés... est-ce bien nécessaire ?

Nous allons payer cher l'effondrement de l'économie a-t-on besoin de rajouter des augmentations des titres de transports inhérents au coût des grèves (oui les français payent tous ces grèves et perturbations dans les tarifs appliqués au transport, il ne faut pas se leurrer).

Pourquoi les syndicats français sont-ils les seuls à ne pas être représentatifs des salariés ?

Parce que leurs manœuvres d'intimidation ne sont pas bien perçues, elles créent un malaise.

Les syndicats allemands sont de vraies forces de concertation au sein des entreprises, respectées et respectables en ce qu'elles apportent en termes de propositions et de solutions.

Les absences du 29 janvier seront-elles liées à l'impossibilité qu'auront les salariés du privé d'accéder à son lieu de travail ou à un mécontentement « flou », sur la base de revendications qui les concernent peu? (cf analyse de Laurence Parisot, du MEDEF). Le quota même de grévistes pourra dès lors être remis en cause et perdra toute représentativité ou crédibilité.

Cette grève est-elle légitime en regard du pur droit des salariés ?

Non parce que les revendications sont élargies à un mécontement sociétal dont profite les syndicats pour fédérer plus de présence.

Les français peuvent et devraient sûrement manifester leur mécontentement et poser leurs revendications mais... ce n'est pas par le biais de revendications essentiellement pour les secteurs protégés (publics ou assimilés) que l'on doit demander au public d'arbitrer ou de participer activement ou passivement à un bras de fer dont les seuls bénéficiaires seront ceux qui n'ont pas trop de craintes à avoir pour l'avenir.

Augmenter le pouvoir d'achat de ceux qui en ont un alors qu'il en existe de plus en plus qui n'en ont pas, n'est-ce pas indécent ? Quel est le pouvoir de cette masse populi qui sans domicile ne peut même plus voter ?

Appelons à manifester contre les arbitraires : lois et grèves.


Syvlie LAMPE

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