De
notre correspondante à
Nice, Christine
LOUIS-QUERE
CAMERONE
2006 AUBAGNE
« Ils
furent ici moins de
soixante, opposés à
toute une armée.
La masse les écrasa. La
vie plutôt que le
courage abandonna ces
soldats français, le 30
avril 1863. »
Le 30 avril 1863, dans la
hacienda de Camerone, les
3 officiers et les 62
légionnaires de la
compagnie du capitaine
Danjou résistèrent
pendant toute une
journée à 2.000
Mexicains. Au soir
d’une lutte épique,
les cinq derniers
survivants chargèrent à
la baïonnette.
En se battant
jusqu’à la
dernière extrémité,
les légionnaires avaient
empêché les Mexicains
d’attaquer le convoi
que la compagnie devait
protéger. En se
sacrifiant, ils avaient
permis au convoi de
passer, ils avaient
rempli leur mission. Ce
combat est resté comme
le symbole de la
fidélité à la parole
donnée, de la mission
remplie quel qu’en
soit le coût. Le symbole
du devoir et du
sacrifice.
Le 30 avril est devenu la
fête traditionnelle de
la Légion et, ce jour
là, toutes les unités,
où qu’elles soient,
se regroupent pour
assister à la lecture du
récit du combat.
A Aubagne, cette
cérémonie prend une
dimension particulière.
Le capitaine Danjou
portait une main
articulée. Cette main en
bois fut retrouvée sur
les lieux du combat et
ramenée à Sidi bel
Abbès. Elle est
conservée
aujourd’hui à
Aubagne, dans la crypte
du Musée de la Légion
étrangère. Le 30 avril,
elle est présentée
devant le front des
troupes, portée par un
ancien valeureux que la
Légion souhaite tout
particulièrement
honorer.
175 ANS AU
SERVICE DE LA FRANCE
Il y a 175 ans, par une
ordonnance signée en
date du 9 mars 1831, le
roi Louis-Philippe
créait la Légion
étrangère.
Il faut rappeler que des
étrangers servent la
France depuis 1346 au
sein de compagnies puis
de régiments homogènes
constitués par
nationalités. Il y eut
plus de 400 régiments
étrangers au service de
la France sous
l’ancien régime, et
l’armée de
Napoléon qui entra en
Russie en 1812 était
essentiellement composée
d’unités
étrangères.
Après la chute du
premier Empire, il fallut
donc attendre 1831 pour
voir à nouveau des
étrangers servir les
armes de la France
partout où l’Etat
le jugeait nécessaire.
Depuis lors, 35 000
d’entre eux sont
tombés au combat,
devenus fils de France,
non par le sang reçu
mais par le sang versé.
Les festivités de
Camerone 2006 prendront
une résonance
particulière, eu égard
à cette commémoration.
A travers le
recueillement autour de
la mémoire des 60
légionnaires morts à
Camerone, la Légion
étrangère cultive le
souvenir des nombreux
légionnaires,
sous-officiers et
officiers morts dans ses
rangs depuis 1831. SUITE
Christine
LOUIS-QUERE
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