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De
notre correspondant au
Cameroun, Jean-Paul
Marius OWONA FOUDA
Rites
et veuvage - Le calvaire
de la femme dans la
société camerounaise - 22
décembre 2010
Les rites post funèbres
expose les veuves à des
pratiques
déshumanisantes, dans de
nombreuses régions du
pays.
"Les rites de
veuvages s'inspirent de
la tradition que de
nombreuses communautés
sont soucieuses de
perpétuer et de
préserver au Cameroun.
Mais si c'est cette
tradition qui demande de
rouler dans la boue et de
rouer de violent coups de
bâton une pauvre veuve
qui vient de perdre son
mari, il y a bien lieu de
interroger et de
s'inquiéter sur sa
valeur",
s'interrogeait le mois
dernier dans un village
situé à 50 km de
Yaoundé, un jeune homme
donc la tante venait de
perdre son époux. Veuve
Mme Etoundi Rebecca, la
cinquantaine sonnée,
n'était pas d'ailleurs
au bout de ses peines.
Car les frères et soeurs
de son défunt mari, qui
au nom de la tradition
"AKUSS", lui
avaient complètement
rasé les cheveux de la
tête, avant le bain
trempé de boue et
l'humiliante séance de
flagellation publique,
l'on contrainte, deux
jours après
l'enterrement de son
époux, à passer la nuit
la nuit dans le lit de
l'un de ses beaux-pères,
l'oncle de son défunt
mari. Après avoir subi
toutes ces atrocités et
humiliations, veuve
Rebecca s'est vue fermée
les portes de
l'héritage, dont la
plupart des biens avaient
été confisqués par la
belle famille. Voilà une
image bien triste qui
expose en sombres
clichés, le traitement
infligé à la veuve dans
une communauté Beti du
centre Cameroun. Un
traitement qui n'est pas
d'ailleurs diffère de
celui vécu chez les
Douala et les bassa du
littoral où la veuve qui
se fait raser les
cheveux, après le
décès de son mari doit
se faire purger 09 jours
de calvaire dans une
cabane, couchée à même
le sol, sans faire sa
toilette intime. Au nord
Cameroun, plus
précisément chez les
gbaya ou les moundang, la
veuve reste très souvent
la cible de nombreux
règlements de comptes de
la part des membres de la
belle famille, qui
profitent de la situation
pour décharger leur rancur
sur celle-là accusée,
du vivant de son mari
d'égoïsme,du vivant
d'infidélité, et
d'orgueil. Les rites de
veuvages dans ces
communautés explique
Adamu, fils de la région
"donnent la latitude
à tous ceux et celles
qui veulent se venger de
se jeter un mauvais sort
sur la femme qui peut
facilement succomber, si
Dieu n'est pas avec
elle".
Des cas qui reste dans la
région du sud Cameroun,
où les veuves sont
victimes d'attaques
mystiques et diabolique,
par des individus plus ou
moins proches de la belle
famille et que l'on
présente le plus souvent
comme des ennemies du
défunt mari, des cousins
et cousines rongés par
une jalousie mortelle. Ou
encore, des mâles en mal
de sensations, voulant
assouvir leur libido sur
la pauvre veuve. Des
pratiques et autres
comportements qui
déshumanisent la femme
dans notre société et
qui devraient en appeler
au sens de la morale et
de la dignité humaine,
les gardiens de la
tradition. c'est pourquoi
Simon pierre Ngomo
pasteur de l'église
presbytérienne reformée
du Cameroun basée à
Zoetélé dans le sud, à
150 km de Yaoundé
demande qu'un travail de
sensibilisation et
d'épuration des
mentalités soit fait
dans nos communautés
villageoises". A
commencer par les chefs
de villages et les
patriarches qui
curieusement reste muets
et complices devant ces
actes criminels.
Lorsqu'une tradition ne
s'abreuve pas de la
source des Saintes
écritures, elle est
appelée à
disparaitre"
soutient l'homme de Dieu
qui vient d'être fait
Ambassadeur de la paix
par la Fédération pour
la Paix Universelle (UPF)
ce 1er octobre.
Espérons donc qu'a lissue
dune campagne
intense et persuasive
menée par le Gabon, à linitiative
de la Première Dame,
Sylvia Bongo Ondimba, à
la quelle l'Assemblée
générale des Nations
Unies a approuvé la
résolution créant une
Journée Internationale
de la Veuve à partir de
2011, que la veuve sera
mieux traité et
respecté dans nos
sociétés.
Journée qui aura lieu
chaque 23 juin.
Mme Veuve Meka Suzanne 62
ans
"Il faut donner aux
veuves la chance de se
remarier"
"A la mort du Mari,
la famille du défunt
maltraite la veuve.
Quelques fois, la belle
famille fait marcher la
veuve nue sous le soleil
brûlant en étalant au
grand jour sa vie
conjugal. L'obligeant
parfois, tant que la
dépouille de son mari
n'est pas encore
enterrée, d'aller se
coucher à coté d'elle,
même si le corps du mari
suinte encore.
Ceci pour mieux la
narguer. Il faut que nos
traditions recherchent
d'abord la paix des
veuves et de leurs
descendants. Il faut que
l'esprit de pitié, de
charité, de respect de
l'autre se retrouvent
dans nos rites.
Je préfère le mode de
partage des biens du
défunt entre la veuve et
les parents du défunt
qui peut laisser
entrevoir une option de
remariage pour la
veuve".
Mlle Bella
Marie-Thérèse,
Secrétaire au ministère
de la jeunesse.
"Qu'on laisse les
veuves pleurer
tranquillement leurs
maris"
"Le veuvage dans son
vécu est une aberration,
et ce malgré le fait
qu'on lui attribue des
occultes. Car voyez vous,
perdre son mari est
déjà quelque chose de
très affligeant. Alors
qu'à cela on vienne vous
ajouter des sévices
corporels et
psychologique est suicide
à mon avis. Je crois
qu'il faut dire non aux
rites de veuvage. Nous
sommes aujourd'hui dans
une époque moderne, ou
les femmes sont déjà
très éprouvées à
travers nos traditions.
Dans certaines sociétés
même, elles ont les
mêmes droits que
ceux-ci. Pourquoi ces
pratiques ne sont pas
aussi infligées aux
hommes ? Bref, qu'on
laisse la veuve pleurer
son défunt mari en
paix".
Propos recueillis par
Jean-Paul Owona Fouda
Jean-Paul
Marius OWONA FOUDA
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