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De notre correspondant au Cameroun, Jean-Paul Marius OWONA FOUDA


Pr. Michel Kazatchkine : Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme
- 5 mai 2010


Pr. Michel Kazatchkine, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme Visite Cameroun Michel Kazatchkine, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme
Copyright 2010 Jean-Paul OWONA-FOUDA



En visite au Cameroun du vendredi 07 mai au 08 mai 2010, le directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, le Pr. Michel Kazatchkine, a souhaité samedi soir lors d'une conférence de presse qui s'est tenue au Synergies africaines à Yaoundé que le plus grand nombre de personnes dans ce pays puisse avoir accès à la prévention et au traitement de ces trois maladies, qui rongent la population.

Selon les statistiques récentes (2008) du ministère camerounais de la Santé publique, le paludisme est la cause de 41% des consultations en milieu hospitalier, 43% des décès dans les hôpitaux, deux tiers des hospitalisations des enfants de moins de 5 ans, des femmes enceintes et des décès dans cette même catégorie puis de 45 % des cas d’arrêt de travail ou d’absences à l’école.

Parmi les actions menées par le gouvernement depuis 2000 pour faire reculer cette maladie, figurent la distribution de 2 millions de moustiquaires aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 5 ans et une stratégie de prise en charge à domicile mise en œuvre depuis 2007 suite à la formation de près de 15.000 relais communautaires répartis sur les 1500 aires de santé du pays.

Les autorités de Yaoundé annoncent par ailleurs le coût d’une crise de paludisme simple aujourd’hui à 70 francs CFA pour les jeunes enfants et 200 francs pour les adultes, soit moins d’un demi-dollar américain.

Grâce au Fonds mondial, 11 millions de moustiquaires supplémentaires seront bientôt mises à disposition du pays, a annoncé le Pr. Kazatchkine lors d’une conférence de presse au siège de Synergies africaines contre le SIDA et les souffrances, organisation non gouvernementale panafricaine créée par la première dame camerounaise, Chantal Biya.

Le Cameroun se reconnaît aussi comme un pays à prévalence et incidence relativement élevées en ce qui concerne la tuberculose. D’après le programme national de lutte contre cette maladie, 35.000 cas d’infections sont attendus chaque année, alors que le nombre de cas dépistés (toutes formes confondues) est progressivement passé de 16.478 en 2003 à 25.125 en 2008.

Toutefois, le taux de succès thérapeutique déclaré est en progression croissante, établi à 72 % en 2003 et 76 % en 2008. De même, la prise en charge de la co-infection TB/VIH (tuberculose et virus du SIDA) s’est améliorée, avec un taux de 40 % de séropositifs chez les patients souffrant de la tuberculose.

Pour le SIDA, avec une prévalence estimée à 5,1% en fin 2007, les femmes étant plus touchées que les hommes, le Cameroun se situe également dans un contexte d’épidémie généralisée. L’on estime fin 2008 à 543 000 le nombre de Camerounais vivant avec le VIH parmi lesquels 45 000 enfants et 300.000 femmes, et 39 000 décès liés à la maladie et quelque 305 000 orphelins.

Principale source de financement des programmes de lutte contre ces trois maladies, avec 18,4 milliards de dollars de financement approuvés pour plus de 572 programmes répartis dans 140 pays, le Fonds mondial a octroyé au Cameroun depuis sa création en 2002 environ 270 millions de dollars américains (environ 135 milliards de francs CFA), selon le Pr. Kazatchkine.

Il a insisté sur de remarquables progrès réalisés par le Cameroun dans la lutte contre le SIDA. Au début de la décennie, a-t-il souligné, seuls quelques milliers de personnes avaient accès aux antirétroviraux. « En 2005, c’était 17.000. Aujourd’hui, ils sont plus de 75.000 ", a-t-il poursuivi.

Selon lui, le SIDA, comparativement à la tuberculose et au paludisme, est la maladie dans laquelle les taux de réussite sont moins bons : environ 47% de taux d’acceptation de projets. Mais, le Fonds mondial a notifié en janvier au CCM (Coordinating Country Mecanism ou mécanisme de coordination pays) un accord de financement de 8,187 milliards de francs CFA (soit environ 16,374 millions de dollars américains) sur deux ans en faveur des services aux personnes vivant avec le VIH/SIDA.

En compagnie de Jean Elie Malkin, conseiller spécial du directeur exécutif de l’ONUSIDA , le Pr. Kazatchkine a séjourné à Yaoundé de vendredi soir à samedi soir.

Le ministre camerounais de la Santé publique, André Mama Fouda, a salué comme « un avantage sur les relations que le Cameroun entretient avec le Fonds mondial " cette visite ayant coïncidé avec la célébration de la 4e Journée africaine de réduction de la mortalité maternelle et néonatale et le lancement de la campagne nationale contre ce phénomène, dans le cadre de l’Initiative d’accélération de la réduction de la mortalité maternelle et néonatale de l’Union africaine (UA).

Outre les autorités du Cameroun avec en tête le Premier ministre Phelimon Yang, Michel Kazatchkine s’est concerté avec les partenaires au développement, des associations des personnes vivant avec le VIH et les personnes infectées, les responsables du CCM puis l’équipe de recherche du Centre international de référence Chantal Biya qui travaille en ce moment sur un vaccin contre le VIH.


Jean-Paul Marius OWONA FOUDA




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