REGIONS
: CENTRE VAL DE LOIRE
De
notre correspondante à
Saint-Jean-de-Braye (45),
Morgane
3000
agriculteurs et près de
300 tracteurs dans
Orléans - 17
octobre 2009
Il a gelé ce matin du 16
octobre 2009 et la ville
d'Orléans se prépare à
une visite peu commune :
3000 agriculteurs et des
tracteurs qui les
accompagnent pour dire
leur colère devant la
baisse de leur pouvoir dachat
et la colère qui les
anime devant la surdité
du gouvernement français
et la surdité du
gouvernement européen !
Apres une visite musclée
a Bruxelles, ce sont les
capitales régionales
françaises qui
bénéficient «du
tourisme » de leurs
agriculteurs.
Que dire devant le
désarroi dune
profession que lon
essaie d'étrangler au
bénéfice de
fournisseurs étrangers
qui sont «soit disant »
moins chers que nos
agriculteurs locaux ?
Vouloir travailler
honnêtement et respecter
les cahiers des charges
ne rapporte plus et « ne
nourrit plus son homme »
cest ce que me
disait un exploitant du
loire et cher.
Comment motiver les
jeunes pour prendre la
succession des
exploitations familiales
? Quand ils voient que
leurs parents gagnent lequivalent
du RSA et passent des
heures dans leurs champs
ou dans les prés et les
étables avec leurs
animaux. Ils ne veulent
pas de cette vie la, cest
ce que me disait un
adhèrent du syndicat des
«jeunes agriculteurs »
Sans parler des prix
exagérés par les
sociétés qui
fournissent lalimentation
du bétail.
Un jeune qui débute dans
lagriculture en
2007 est endette à 60%
et en 2009 a 150 % et
pourtant «il a travaille
plus » mais «a gagner
moins que moins » mais
continuera «a payer
toujours plus » !
Je vous parle des petites
exploitations familiales
pas de celles qui sont
rattachées avec des
accords avec des
sociétés
agro-alimentaires.
Un fabricant de matériel
agricole était présent
et il nétait pas
le seul de sa profession.
Il me disait que la chute
des revenus des
agriculteurs avaient des
retombes sur sa société
et quil avait été
oblige de licencier. Il
m'expliquait quil
voyait ses clients de
plus en plus enfonces
dans les dettes au point
dêtre exsangue.
Un autre agriculteur me
disait qu'est métier nétait
pas France télécom mais
quil connaissait
des cas de suicide à
cause de la crise dans lagriculture
mais de ces suicides
personne nen
parlait !
Un autre me parle du
scandale des prix de leur
récolte achetée par les
grandes surfaces et
autres acheteurs ; pour
le lait : 0,25 au
producteur pour 0,75
a 1,10 au
consommateur et pour le
pain : 0,027 pour
le producteur et 0,90
Pour le consommateur, la
différence entre ces
deux prix étant la marge
des supermarchés et
autres acheteurs et ce nest
que deux exemples parmi
tant dautres mais
qui révèlent bien la
tension qui existe entre
les producteurs et les
acheteurs.
Pendant que nous
discutions les
manifestants se
regroupaient devant le
théâtre du bd Alexandre
Martin. Ils arrivaient en
voitures, cars et
tracteurs.
Les parkings qui
entouraient le théâtre
étaient dignes dune
foire exposition de
matériels agricoles.
C'était très
impressionnant.
Vers 10h15, les tracteurs
avec et sans remorques,
placardes daffiches
de contestations se sont
ébranlés suivis des
manifestants regroupés
derrière leurs
banderoles, avec les
panneaux illustres et par
départements.
Des maires et des élus
locaux étaient en tête
pour montrer queux
aussi soutenaient les
agriculteurs mais je nai
pas vu d'élus connus
d'Orléans, présents
dans la manifestation et
cest dommage.
Le parcours sest
fait de la manière
suivante : départ du
théâtre par le bd
Alexandre Martin, passage
devant la gare du bus
sous le centre darc,
à côté de la ligne de
tram avec arrêts durant
un bon quart dheure
pendant lequel les
oignons, les pommes de
terre, les pommes
étaient envoyées à la
pelle dans le vrai sens
du mot, sur la rue.
On a eu le temps dadmirer
les monceaux de : pneus
usages, fumiers fumant,
détritus divers
récoltes dans les fermes
avec un panneau dominant
le tout ou on pouvait
lire : tendre penses pour
paris et ses décideurs.
En continuant, les mêmes
tas se retrouvaient
devant la grande
médiathèque d'Orléans
mais avec les oignons en
plus et les salades ainsi
que des pommes de terre.
Le parcours a continué
en amorçant dans le
début de la rue bannier
puis rue de la
bretonnerie en traversant
la rue de la république
devant le magasin de
chaussure Bata et
jusqu'au devant de la
mairie d'Orléans :
vieille mairie et
nouvelle mairie. Idem
pour les monceaux
déposer par les
tracteurs au fur et à
mesure quils
arrivaient mais nous
avons eu droit a un
spectacle pas banal : un
streap tease masculin
digne des chippendals !
12 agriculteurs du
syndicat des jeunes
agriculteurs se sont
déshabillés alors que
le temps ne marquait pas
plus de 10° au
thermomètre et se sont
mis en caleçons.
Une fois quils sétaient
mis de dos et tous les
uns contre les autres, on
pouvait lire la phrase
suivante étalée sur les
12 caleçons : « notre
métier a un prix ».
Cela figurait aussi sur
les tee shirt quils
portaient quand ils
étaient habillés.
La situation était
cocasse pour celui qui ne
cherche pas a comprendre
plus loin mais il faut
comprendre que ce nétait
pas pour le plaisir quils
se sont exhibés mais
parce que leur misère
les mets sur la paille
dans tous les termes du
mot !
Monsieur le maire
d'Orléans nest pas
sorti pour apporter sont
soutien aux agriculteurs
alors quil a un
superbe balcon a sa
mairie qui lui permettait
de juger de la situation
devant de son hôtel de
ville.
Monsieur le préfet, lui
non plus, nest pas
venu apporter son soutien
aux agriculteurs alors
que son bureau est à 5
minutes de la mairie.
Monsieur le président du
conseil régional, lui
non plus nest pas
sorti alors que cela se
passait, lui aussi, à 5
minutes de ses bureaux,
idem pour monsieur le
président du conseil
général, qui lui, avait
7 à 8 minutes de marche
pour venir voir les
agriculteurs.
Comment ne pas se sentir
lâché par les
politiques qui vous
représentent à
Bruxelles quand ceux de
chez vous ne bougent pas
le petit doigt lorsque
vous êtes près deux
?
Le cortège a repris sa
route vers 12h30 pour
revenir au point de
départ ou les attendait
des sandwichs aux
merguez, chipolata et
fromage et un bon verre
de vin pour faire couler
tous cela en plus de la
colère ruminée.
Tout le long du trajet,
des légumes ont été
jetés sur le bitume et
il fallait faire très
attention en marchand et
en roulant pour ne pas
déraper.
Beaucoup de gens se sont
attroupes pour ramasser
tous ces légumes et
repartaient avec des
sachets et des sacs
pleins. Beaucoup de soupe
a l'oignon et de salades
ou de frites en
perspectives mais tout
cela sont les «légumes
de la colère ».
Vers 13h30 les
responsables locaux sont
venus sexprimer au
micro, sur une remorque,
dire leur amertume et
leurs désillusions de
ministres de lagriculture
: passé et présent et
rappeler quil ne
faut plus leur faire de
promesses non tenues,
plus de
"mesurettes" ;
que de largent il y
en eu pour soutenir des
entreprises, le secteur
de lautomobile et
surtout les banques qui
sembles avoir oublié doù
vient largent quils
versent a leur traders et
actionnaires.
S'ils ne sont pas
entendus, ils iront à
Paris se faire entendre
à l'Elysée !
3000 manifestants à
Orléans cela sest
entendu et senti mais 50
000 manifestants a paris
et vous serez sûrs que
les Parisiens ne pourront
plus dire quils ne
savaient pas que le
milieu rural existait.
A Orléans, les habitants
navaient jamais vu
une manifestation dune
telle ampleur et surtout
tous ces tracteurs
traverser leur centre
ville.
La voirie a eu du travail
surtout avec les rails du
tram a nettoyer après le
passage des tracteurs et
des détritus qui ont
été déposés sur les
rails.
La circulation du tram et
des bus a été
perturbée de 10 h a plus
de 16 h surtout pour le
tram.
Il faut retenir de cette
journée a Orléans que
la manifestation sest
faite avec le plus grand
calme malgré la colère
des manifestants.
Il ny a pas eu de
débordement important
sauf que les tas de pneus
et de pailles ont été
brûles mais il valait
mieux que ce soit cela
que les voitures et que
la casse des vitrines des
commerces.
Monsieur le président de
la république ouvrez vos
oreilles aux cris de
désespoirs que vous
adresse le milieu rural,
vous avez été
généreux dans plusieurs
domaines surtout les
banques qui ne tiennent
pas compte de la crise
alors soyez généreux
avec les agriculteurs qui
nous donnent à manger,
faites travailler vos
exploitations françaises
avant davoir
recours à l'étranger
où, si les prix sont
plus bas, les salaires le
sont aussi et surtout les
légumes sont plus
trafiques que chez nous
car il faut quils
tiennent le coup durant
le transport et soient
beaux sur l'étal.
Jallais oublier une
chose très importante,
nous avons eu droit a une
manifestation sous la
surveillance dun
hélicoptère de la
police comme aux
Etats-Unis et cest
la 1ere fois que jai
vue cela. Qui va payer ?
*
http://www.dailymotion.com/video/xau5h9_manifestation-agriculteurs-a-orlean_news
* le lien permanent
associé à la vidéo.
Morgane