REGIONS
: CENTRE VAL DE LOIRE
De
notre correspondante à
Saint-Jean-de-Braye (45),
Morgane
Orléans, la prison la
plus peuplée de France ! - 17 mai
2009
En ce lundi 4 mai 2009,
il fait froid et gris et
devant l'entrée de la
prison d'Orléans où lon
voit écrit sur une
pancarte : hôtel complet
!
Devant le bâtiment des
hommes sont la, décidés
à se faire entendre et
surtout, surtout a
obtenir des conditions de
travail normales en
rapport avec la loi
européenne : pas plus de
détenu que les cellules
ne doivent contenir !
Actuellement la prison
d'Orléans est faite pour
105 places et ils sont
235, tout secteur
confondu, femmes y
compris !
Ils sont comme tous leurs
collègues en France :
fatigués de ne pas être
entendus et ne veulent
plus quon leur
demande limpossible
!
Ils mont parlé des
dépressions, des 9
suicides connus et un
dixième non médiatisé,
qui va bientôt rejoindre
le triste record des
victimes des prisons,
parmi le personnel !
La prison d'Orléans
fonctionne avec un chef
d'établissement en
intérim depuis plus de
deux mois. Il na
plus dadjoint !
Le personnel devrait
être 54, ils sont 47 !
Impossible davoir
du renfort.
Il faut 8 mois de
formation pour être
surveillant de prison.
Une formation se termine
en juin 2009 avec 500
élèves sortant et la
prison d'Orléans na
pas encore deffectif
d'attribué !
Il ny a pas assez
de recrutement, les
prisons sont trop petites
surtout depuis le passage
de la loi sur les peines
planchers.
Comment ne pas parler de
dépression quand on sait
quun surveillant
doit gérer 100 personnes
a lui tout seul dans la
journée et faire en plus
: la sécurité du
bâtiment et tout ce qui
est la partie technique !
Si on fait le calcul du
temps accorde à chaque
prisonnier par le
surveillant, cela
représente 3,6 minutes
pour 6h de travail, a
condition de navoir
rien dautre a faire
!
Le rythme de travail nest
pas évident : 6 h par
jour mais tous les 4
jours, ce sont 18 h de
présence : 7 h 13
h et 19 h 7 h.
La majorité des
surveillants et des
surveillantes de prison
sont divorces ! Pour ceux
qui arrivent à garder
leur conjoint et enfants,
ils reconnaissent que la
vie de famille est
gâchée par les
contraintes
professionnelles.
En plus de leur travail,
on leur a demande de
gérer le téléphone
pour les prisonniers.
Plus ils en font et plus
ont leur en demande mais
pas lombre dune
augmentation deffectif.
Nos surveillants doivent
également être :
psychiatre, nounou (comme
ils le disent) assistante
sociale, etc.
Vous comprendrez
qu'après tout ce quon
leur demande, ils napprécient
quon leur donne le
surnom de «maton » dans
la presse car pour eux cest
comme si on les
présentait comme des
tortionnaires !
Ils se donnent à fond
pour leur travail et pas
lombre dune
reconnaissance par leur
direction, par leur
ministère, par leur
président de la
république, par leurs
députés et par le
sénat !
La prison d'Orléans est
la prison la plus
peuplée de France. Elle
gère des prisonniers
condamnés à de lourdes
peines puisque certains
ont jusqu'à 18 ans de
prison.
Un transfert de
prisonniers demande plus
de 8 moi afin de les
envoyer dans des
établissements adéquats
sur la région
parisienne.
Attention, il ne faut pas
être malade, cest
mal vu et considéré
comme de la fainéantise.
Ils sont
systématiquement
contrôlés chez eux et
on leur retire autant de
1/360 eme de la prime sur
leur salaire que de jour
de maladie !
Le droit de grève est
interdit donc ils
prennent sur leur repos
ou en dehors de leur
service !
Qui a dit que surveillant
de prison cétait
la planque ?
Ces femmes et ces hommes
ne demandent pas daugmentation
de salaire mais de
meilleures conditions de
travail et la
reconnaissance de leur
hiérarchie ainsi que le
respect des détenus.
Il nest pas facile
daller travailler
en sachant que lon
va se faire cracher
dessus, insulter et quil
va falloir surveiller ses
paroles pour répondre
afin de ne pas être
traite de raciste par
certains ou certaines !
Pour le moment les choses
se sont apaisées mais il
ne faudrait pas beaucoup
de chose pour que la
colère refasse surface.
Soutenons nos
surveillantes et
surveillants de prison
car ils méritent notre
respect !
Morgane