REGIONS
: CENTRE VAL DE LOIRE
De
notre correspondante à
Saint-Jean-de-Braye (45),
Morgane
La révolte gronde chez
les surveillants de la
prison d'Orléans ! - 8 mai
2009
Il fait frais et il est
9h30 ce lundi 4 mai 2009
!
Devant l'entrée de la
prison un panneau
«hôtel complet » et
devant 9 croix plantes
pour rappeler les
suicides des camardes !
Des hommes sont là,
décidés à se faire
entendre et surtout,
surtout, à obtenir des
conditions de travail
normales, en rapport avec
les lois européennes :
pas plus de détenus que
de place normale dans les
cellules !
Actuellement, la prison
d'Orléans est faite pour
105 places et ils sont
234, secteur femmes y
compris !
Ils sont comme tous leurs
collègues de France :
fatigués de ne pas être
entendus et ne veulent
plus qu'on leur demande
l'impossible !
Un délégué Fo m'a
parlé des dépressions,
des 9 suicides connus et
d'un dixième, non
médiatisé, qui va
bientôt rejoindre le
triste record des
victimes des prisons
depuis 2009, parmi le
personnel !
La prison d'Orléans
fonctionne avec un chef
d'établissement en
intérim depuis 2 mois.
Il n'y a plus d'adjoint
depuis un bon moment !
Le personnel devrait
être (' pour la
surveillance des
détenus, ils ne sont que
47 ! Impossible d'avoir
du renfort !
Il faut 8 mois de
formation pour être
surveillant de prison,
une formation va se
terminer en juin prochain
et libérer 500 élèves
! La prison d'Orléans
n'a pas encore d'effectif
d'attribué venant de
cette promotion !
Il n'y a pas assez de
recrutement par rapport
à la montée des
emprisonnements.
Les peines planchers
n'ont pas arrange les
choses et les prisons
deviennent trop petites !
Comment ne pas parler de
dépression quand on sait
qu'un surveillant doit
gérer 100 personnes à
lui tout seul et
s'occuper de la
sécurité du bâtiment
et de la partie technique
!
Si on fait le calcul du
temps accorde à chaque
prisonnier par un
surveillant qui travail
6h par jour soit 360
minutes cela donne 3,6
minutes par détenu en
n'ayant que cela à
s'occuper dans la
journée !
Le rythme de travail
n'est pas évident : 6 h
par jour travaillés mais
tous les 4jours ce sont
18 H de présence : 7 h
13 h et 19 h
7 h .
Les congés sont imposés
et comme m'ont dit
certains : nous sommes
bien les seuls à faire
du ski en été ! Ils
peuvent prendre leurs
congés d'été en hiver
et vice versa en fonction
de la direction !
Pour les week end en
famille c'est toutes les
6 semaines !
Vu la vie de famille
qu'ils ont, la majorité
des surveillantes et
surveillants de prison
sont divorces !
Pour ceux qui arrivent à
garder leur conjoint et
enfants, ils
reconnaissent que la vie
de famille est gâchée
mais qu'ils ont des
conjoints qui méritent
le respect !
En plus de leur travail,
on leur demande de gérer
le téléphone des
détenus, plus ils en
font et plus on leur en
demande (a l'origine le
surveillant de prison est
là pour surveiller mais
aussi pour aider à la
réinsertion du détenu)
mais pas l'ombre d'une
augmentation d'effectif !
Vous comprendrez
qu'après tous ce qu'on
leur demande de faire,
ils n'apprécient pas de
voir le terme «maton»
dans la presse car pour
eux, c'est comme si ont
les présentaient comme
des tortionnaires !
Ils se donnent à fond
pour leur travail et pas
l'ombre d'une
reconnaissance par la
direction, par leur
ministre, par leur
président de la
république, par leurs
députés et par le
sénat !
La prison d'Orléans est
l'établissement le plus
plein de toute la France
et qui gère des
prisonniers condamnes à
de lourdes peines puisque
certaines vont jusqu'à
18 ans.
Pour transférer une
détenue de longue peine
dans un établissement
adéquat à la
condamnation, il faut
compter 8 mois minimum !
Attention, il ne faut pas
être malade, c'est mal
vu et considéré comme
de la fainéantise. Le
surveillant malade est
contrôle
systématiquement chez
lui ! On leur retire 1/
»-àeme de prime par
jour de maladie !
Le droit de grève est
interdit donc ils
viennent manifester leur
mécontentement en
prenant sur leurs jours
de congés ou quand ils
sont hors service !
Qui a dit qu'être
surveillant de prison,
c'était la planque ?
Ces femmes et ces hommes
ne demandent pas
d'augmentation mais de
meilleures conditions de
travail et la
reconnaissance de leur
hiérarchie ainsi que le
respect des détenus car
il n'est pas facile
d'aller travailler tous
les jours, en sachant que
l'on va se faire cracher
dessus, insulter et
parfois menacer de mort
ainsi que leur propre
famille et qu'il va
falloir peser ses mots
pour répondre afin de ne
pas être traité de
raciste au niveau de
certain des détenus !
Soutenons nos
surveillants de prison
car ils le méritent !
Morgane