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De
notre correspondante à
Châtillon (92), Sylvie
LAMPE
- OMERTA
OU LOI DU SILENCE - 27 janvier
2009
VIOLENCE
CONJUGALE (cf émission
M6 du 14 janvier 2009)
Un sujet qui dérange ?
Lorsquil est
évoqué, la réaction
quasi unanime est : « il
ne faut pas en parler »,
« cest du domaine
de lintimité ou de
lindécence » ou
bien : « se faire le
relais de faits, propos
ou évoquer
lexistence de la
violence conjugale,
cest donner de
limportance à une
situation ou une personne
qui est impensable
(traduisez, « ça me
dérange quon en
parle », « arrêtez, je
ne sais pas quoi en
penser », ou « je ne
veux pas y penser », ou
« ça me prend la tête
»)
Ne pas en parler
cest faire le déni
dun fait de
société pourtant bien
implanté dans notre «
moderne occident ».
LEVONS LE VOILE
QUELQUES CHIFFRES
Nota 1 : Violence
physique, verbale et
psychologique sont celles
recensées, elles partent
toutes de la même idée
que quelquun
sautorise la
violence pour faire
valoir sa raison !
Nota 2 : La violence des
femmes à légard
de leur compagnon existe
mais est un
épiphénomène et
nentraîne que
rarement la mort (hors
crimes passionnels qui ne
sont pas inclus dans ces
statistiques que ce soit
homme ou femme)
- 30 %
daugmentation en
France en 2008 par
rapport à 2007
- tous les milieux
sociaux et culturels sont
visés
- ouvriers, cadres,
chanteurs, politiques
- 1 femme meurt tous les
3 jours sous les coups de
son compagnon : 166
femmes en 2007-
- des traces
indélébiles dans
lesprit des enfants
Contre quoi se
bat-on ?
Les mentalités (cf site
romy.tetue.net):
« (
) (Espagne) :
21 % des hommes (et près
de 9 % des femmes)
interrogés estiment que
les victimes de violences
domestiques aiment être
maltraitées, ou bien
sont idiotes, ou bien
obtiennent quelque chose
en échange, sinon elles
quitteraient le domicile
conjugal ou se
sépareraient de leur
conjoint. De même 10,7 %
des hommes pensent que,
si une femme est
maltraitée, cest
quelle la
mérité...
(
)Les chiffres sont
à peu près les mêmes
en France : en 1999, 72
femmes ont été tuées
volontairement par leur
mari, sans compter celles
qui sont décédées des
suites de blessures. Au
moins un foyer sur dix
est le lieu de violences
graves dont les victimes
sont à 95 % des femmes
et des enfants. Parmi les
femmes de 20 à 59 ans
vivant en couple, une sur
dix a déjà été
victime de violences.
Chaque année, 4 millions
de femmes sont agressées
par leur partenaire, une
femme tous les trois
jours en France.
(
)Cette situation
au sein des familles
espagnoles, françaises,
mais aussi européennes ,
est tristement
représentative dun
phénomène universel :
un récent rapport de
lONU assure
quune femme sur
trois dans le monde est
victime de mauvais
traitements ou
dabus de la part
dun proche. Selon
lUNIFEM, que ce
soit dans les pays riches
ou pauvres, les femmes
vivent le même type de
violence. Tandis
quau Cambodge, 16 %
des femmes disent être
physiquement maltraitées
par leurs maris, au
Royaume-Uni, on en compte
presque deux fois autant.
A Sao Paulo, au Brésil,
13 % de femmes en âge de
reproduire sont tuées et
parmi elles, 60 % le sont
par leurs maris ou
concubins. Aux
Etats-Unis, 7 millions de
femmes sont violées ou
sexuellement agressées
chaque année, etc.
Bref, dans le monde, 70 %
des femmes assassinées,
le sont par leur
partenaire masculin
(OMS). »
Un héritage
historique :
La notion de
responsabilité et de
droit omnipotent sur la
famille et ses avoirs a
disparu il ny a pas
si longtemps une
cinquantaine
dannées tout au
plus (années 60).
Notamment : « En France
au XXe siècle on
sest attaché à
garantir légalité
entre les deux sexes
(discrimination), ce qui
fut obtenu par une lente
reconnaissance des droits
de la femme à tous les
plans : électoral (1945)
et civique , dans le
monde du travail et au
sein de la famille. Dès
les années 60, on
sefforça
dadapter les textes
aux nouvelles situations
sociales, régimes
matrimoniaux, concubinage
et aux nombreux enfants
qui en sont issus, aux
familles recomposées,
monoparentales etc. On
ressent la nécessité de
réformer le droit de la
famille en adoptant, en
1999, le Pacte Civil de
Solidarité,
laccouchement sous
X et les droits
successoraux du conjoint
survivant. (cf
AGAM-06.org) »
Ceux qui ont plus de 50
ans peuvent se souvenir
des mentions sur le
livret de famille de
leurs parents portant sur
la définition du pater
familias et de ses droits
(origine du livret de
famille 1872-1876
METAYER/JULES SIMON).
Ces textes donnaient des
devoirs au père qui
était le seul
représentant légal de
sa famille constituée.
De là à extrapoler sur
le droit de
châtiement
et la
légitimité dune
éducation « musclée
»
Qui a le droit
dexercer sa loi sur
le seul principe barbare
dune supériorité
physique ?
Que ce soit sur les
enfants, une femme, ou un
autre plus faible, il est
nécessaire de dénoncer
le principe de lâcheté
qui dirige ces
agissements de violence
facile.
La pression
sociale et familiale :
Ajoutons à cela la
pression sociale et
familiale avec des
principes inhumains mis
en avant : « tu sais,
elle lavait
provoqué », ou « ce
nest pas si grave,
tu vois elle nest
pas morte » ou « dans
quelques jours ça ne se
verra plus ».
Pire encore lorsque la
victime elle-même
culpabilisée vous dit «
surtout ne dis rien, ton
père pourrait perdre son
emploi », ou « avec la
notoriété quil a
on ne peut rien faire, la
police va étouffer
laffaire et ça
fera plus de mal que de
bien ».
Imaginons encore
lenfant qui voit sa
mère prendre des coups
à sa place (culpabilité
immédiate et qausi
indélébile qui appelle
la réaction de ne plus
rien dire, de devenir
muet par instinct de
survie et pour le bien du
parent brutalisé).
Imaginons-le voyant la
masse imposante du parent
violent stigmatiser à
vie son impuissance.
Les enfants dune
même fratrie, avec le
même vécu vont pour
certains, essayer de
légitimer
limpunité de celui
qui est génétiquement
leur parent, pour
dautres porter la
trace dune
irréparable blessure .
Ces derniers verront les
premiers adopter la même
violence pour arracher
leur silence.
La scission est
consommée dans la
fratrie sous couvert des
non-dits et la pesanteur
des sous-entendus ou
menaces voilées.
Il faut appuyer sur la
résonance irréparable
causée par la violence
de celui ou celle qui est
sensé(e) être leur
premier protecteur devant
la vie.
La violence est un
commerce davenir.
Pourquoi ?
Parce quil
est insupportable de
descendre dun
monstre, parce que
loubli est plus
confortable parfois que
des mémorisations
difficiles à évacuer.
La reproduction du
schéma « jai
été battu, je nen
suis pas mort, alors je
bats à mon tour », ou
« jai vu ma mère
battue et cest
normal que mon compagnon
me batte »
Cest un cercle
vicieux de non valeurs
qui deviennent
transgénérationnelles
Pendant de nombreuses
années de travail
psychologique sur
soi-même on entend
toutes sortes de propos
des militants pour le
pardon (lire «
impunité, oubli
»).
Il faut clamer avec force
: « cest
absolument hors de propos
! Pardonner des actes qui
nont eu ni leurs
aveux (on ne peut
pardonner quà
celui qui demande pardon,
sinon on pardonne un «
innocent », ce qui
na pas de sens), ni
leur légitime punition,
na pas lieu
dexister ! ».
Lignorance de
lautre est la seule
répression quune
personne blessée peut
exercer.
Car sattaquer à
celui qui ne peut se
défendre étant bloqué
de surcroît dans une
situation de dépendance
quil na pas
choisie (le cas dun
enfant) ne justifie aucun
« pardon ».
Le fait seul de
sattaquer à son
égal en force peut
aboutir à une
explication.
Mais dans un combat où
le « gagnant » physique
est sûr de sa victoire,
et quil fait passer
ainsi son seul diktat, il
y a question
Sentendre à
nimporte quel prix
?
Lentente entre
deux, trois,
. X
personnes est un
phénomène étrange,
cela tient autant de la
culture, de linné
de lacquis de la
chimie, voire
lalchimie.
Le désaccord est sain
tant quil est une
ouverture de dialogue et
na pas pour fin en
soi davoir raison.
Il y a souvent autant de
vérités que
davis.
Ensuite les valeurs
morales respect, amour,
générosité créent les
vraies affinités ou
dissenssions.
Chacun doit avoir le
choix de ses affinités
et de ses
incompatibilités.
Aujourdhui si deux
êtres humains sont
incompatibles, ils
choisissent de ne pas se
côtoyer. Ce devrait
être aussi simple que
cela.
La dépendance à
lautre (même
incompatible) est une
fracture psychologique,
une faille quun
esprit dépendant à la
dépendance de
lautre va investir.
La personne dévalorisée
par un passé, une
enfance ne peut se
construire et se
déployer dans
lombre de la menace
qui peut être
psychologique, affective,
matérielle
Pour conclure, ce post
naurait de sens que
sil permet de faire
avancer certaines choses,
celle que je voudrais
voir bouger est celle de
lomerta où
coupables et victimes
sont coincés dans un mur
de silence qui les
placent au même niveau.
On nest pas
coupable dêtre
victime, ce principe est
indéfendable
humainement.
PARLER :
Il faut relayer et
inciter à la parole,
leffet est
thérapeutique de dire,
décrire, de casser
lomerta et
daller au-delà de
toute pression familiale
sociale, bien-pensante,
politiquement correcte
dans une chaîne de
parole libre
Violences physique,
verbale et psychologique
sont celles recensées,
elles partent toutes de
la même idée que
quelquun
sautorise la
violence pour faire
valoir sa raison !
Apprenez :
le 3919
SOS Femmes Solidarité
SOS femmes battues
(www.femmes-battues.skyrock.com)
Pour vous et votre
entourage. Soyons
vigilants et rejetons
toute explication à
linacceptable.
Létat pathologique
dun violent,
drogué, alcoolique ne
peut être pris en charge
que par lui-même dans la
conscience et la mesure
quil prendra de son
problème.
Sylvie
LAMPE
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