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- De notre
correspondant Marc
CHARTIER
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- Habitat provençal -
8 avril 2005
Avec leurs enduits colorés et leurs
toits aux tuiles canal, les maisons
traditionnelles de Provence ont un charme
qui n'est plus à vanter. Qui n'a rêvé
un jour d'habiter un confortable mas au
beau milieu d'un jardin planté
d'oliviers, pour profiter d'une douce
quiétude bercée par le chant des
cigales ?
Une telle poésie toutefois se mérite.
C'est ce que rappelle fort utilement,
tous détails techniques à l'appui,
l'ouvrage de Jean-Luc Massot "
Maisons rurales et vie paysanne en
Provence ".
Pour dresser son inventaire, l'auteur a
sillonné les routes de la Provence de
l'intérieur, excluant de son propos la
région côtière et les modernes
villégiatures. Seule l'architecture
rurale est ici minutieusement décrite
dans ses multiples variantes et très
abondamment illustrée de photos et
croquis.
Du simple cabanon à la cabane de
gardien, de la borie au vaste mas,
l'habitat provençal traditionnel
présente comme caractéristique
première de "coller" aux
conditions de vie de ses occupants.
L'architecture qui l'inspire privilégie
la liberté, la simplicité, l'économie
des moyens, l'intégration au site, sans
oublier des proportions ramenées à
l'échelle humaine. Elle est le fruit
d'une parfaite complicité entre l'homme
(le paysan) et son environnement (d'où
sont extraits les matériaux de
construction). Avant que d'être guidée
par un souci esthétique, elle est
conçue prioritairement pour répondre à
des exigences climatiques, agricoles et
sociales. Mais l'on comprend très vite
que de ce souci du confort le plus banal
naît une véritable harmonie entre les
lignes et les volumes. Lié à un terroir
et aux contraintes du quotidien, le Beau
n'en a que plus de saveur et
d'authenticité.
" Quiconque voudra bâtir, écrivait
Vauban cité par l'auteur, doit se
proposer de faire la cage pour l'oiseau,
c'est-à-dire de proportionner son
bâtiment au revenu de sa terre, à sa
condition, à ses besoins et surtout aux
moyens qu'il a d'en sortir à son
honneur. En user autrement, on tomberait
dans l'excès ou la mesquinerie ; l'un et
l'autre desquels sont également
méprisables et ridicules. "
On ne pourrait imaginer meilleure
démonstration de l'art de bâtir !
(Jean-Luc Massot, " Maisons rurales
et vie paysanne en Provence ", Actes
sud, réédition 2004, 288 p)
Marc
CHARTIER
http://mchartier.site.voila.fr/
Offre n° 3
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