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Pour
vivre heureux, ils vivent
perchés - 19
juin 2006
Les maisons
"arboricoles"
ne datent pas
d'aujourd'hui. Elles ne
sont pas l'exclusivité
de babas cool en mal
d'originalité ou, plus
radicalement, en conflit
ouvert avec une certaine
société de
consommation.
Dans leur ouvrage
"Habiter dans les
arbres" (éditions
Ulmer, 2005, 176 pages),
Paula Henderson et Adam
Mornement commencent par
rappeler que ce style
d'habitat, tout en
gardant son caractère
insolite, a néanmoins
une longue histoire,
notamment en Occident.
Déjà, dans son
"Histoire
naturelle", Pline
l'Ancien (1er siècle)
évoquait deux maisons
construites dans de
grands platanes, dont
l'une servait de
"nid" à
l'empereur Caligula pour
y recevoir ses invités.
Lieux de rendez-vous pour
le moins originaux ou
refuges pour les esprits
contemplatifs, les
maisons perchées
apparaissaient comme des
excroissances du mythe du
"bon sauvage",
même si leur
aménagement ne laissait
rien au hasard (les
Médicis, par exemple, y
installaient des jeux
d'eau dont le mérite
était d'épater la
galerie !).
Et l'histoire continue
aujourd'hui... Par
nécessité (c'est le cas
des Korowai en
Indonésie, contre les
risques d'attaques et
d'inondations), pour
protester contre
certaines menaces
écologiques (l'abattage
intensif des arbres) ou
même pour résoudre
partiellement la crise du
logement (projet de
l'architecte éthiopien
Ahadu Abaineh), les
maisons dans les arbres
n'en sont plus au stade
du farfelu. Par quelque
latitude que ce soit, il
est rare qu'on y habite
en permanence. Elles
peuvent offrir à leurs
locataires des vacances
originales à proximité
immédiate de la nature.
Dotées du minimum de
confort (eau et
électricité), elles
servent parfois de
bureaux, d'espaces de
jeux, de lieux discrets
de rencontres galantes,
voire de restaurants ou
d'hôtels. Le Alnwick
Garden Treehouse, créé
par la duchesse de
Northumberland dans le
nord-est de l'Angleterre,
comporte une salle de
restauration dont la
capacité d'accueil est
d'une centaine de
convives. Le Green Magic
Treehouse Resort, dans la
jungle du Kérala (Inde),
présente la
spécificité d'être
accessible soit par un
ascenseur (en fait : une
cage en bambou) mû par
l'eau, soit par une
échelle raide et un pont
suspendu. Mais que ne
ferait-on pas, tous
risques étant par
ailleurs considérés,
pour échapper à la
banale condition humaine
et retrouver les
"vertus
curatives" du fait
de couper tout contact
avec le sol ?
Comme on pouvait s'en
douter, les architectes
ne sont pas restés
passifs face à cet
engouement. Un concours
international a même vu
le jour en 2000, sur une
idée de David Greenberg,
dirigeant des Treehouses
de Hawaii. Pas moins de
cinq cents architectes,
de quarante-six pays,
présentèrent leurs
différents projets dont
certains, précise avec
un brin d'ironie
l'histoire, étaient «
techniquement
réalisables ».
Construire et habiter
dans un arbre n'est donc
plus un rêve inspiré de
modernes robinsonnades.
Les auteurs concluent
même leur ouvrage par un
chapitre consacré aux
aspects techniques d'un
tel style de construction
: choix de l'arbre et des
fixations, type d'accès
(corde ou escalier en
colimaçon), sécurité
et entretien, permis de
construire, coût,
adresses utiles.
Ultime constat relaté
par Paula Henderson et
Adam Mornement : ceux qui
construisent des maisons
dans les arbres « ont en
général beaucoup de
choses à raconter ».
Sans doute parce que ce
qu'ils voient et
éprouvent de là-haut
est bien différent de
nos réalités et
préoccupations terre à
terre !
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