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Des
us et coutumes des archis - 29
octobre 2006
Les architectes
représenteraient-ils une
caste à part ? Ce n'est
pas impossible, si nous
nous référons au
récent ouvrage de René
Beudin : Charrette au
cul, les nouvôs !
(éditions Horay, 2006,
104 pages).
Ce petit bouquin,
présenté sous forme
d'abécédaire, comporte
de nombreux termes
techniques liés au
métier d'architecte. Le
contre-calque, le
double-gras, le
grand-aigle, le
normographe, le rendu et
les différentes
structures
représentatives de la
profession font tout
naturellement partie de
l'inventaire dressé par
l'auteur. Mais son
intention première est
de dépeindre, avec moult
détails plus ou moins
croustillants,
l'atmosphère connue
(endurée ?) par les
anciens élèves
architectes de l'Ecole
nationale supérieure des
Beaux-Arts de Paris, à
l'époque où il
n'étaient encore que des
nouvôs (« le plus bas
de la hiérarchie dans un
atelier de l'École »),
bien avant de rentrer
dans la catégorie des «
vieux cons »
(architectes diplômés).
Âmes sensibles ou
enclines à la pruderie,
s'abstenir ! A une
époque où le bizutage
faisait partie des
moeurs, sans poser le
moindre problème de
déontologie ou de
bienséance, les nouveaux
admis sur les rangs de la
formation en architecture
devaient, bon gré mal
gré, se plier à de
nombreuses contraintes
pouvant apparaître
aujourd'hui comme autant
d'humiliations. Passons
sur les détails ! Ils
valent leur pesant de
gaudrioles qui n'ont rien
à envier à
l'imagination débridée
des carabins.
Ce faisant, même si
l'auteur prend un
évident plaisir à se
remémorer cette époque
épique aujourd'hui
désuète, il n'en oublie
pas pour autant de
décrire, en décochant
au passage quelques
piques à qui de droit,
les conditions actuelles
d'exercice de la
profession d'architecte.
Passons sur le client
traité au passage d' «
emmerdeur » ! L'auteur a
surtout quelque compte à
régler avec la
mentalité ambiante
puisqu' « en France,
[l'architecte] n'est pas
considéré comme
intéressant. Quand il
est le personnage d'un
livre ou d'un film, il
est le plus souvent
caricaturé et a un rôle
grotesque ou volontiers
magouilleur. » Il n'en
oublie pas non plus son
ministère de tutelle «
qui se fiche royalement
du métier d'architecte
et qui, pour faire
autorité, se cache
derrière quelques grands
noms, toujours les mêmes
d'ailleurs ». Et vlan !
À bon entendeur, salut !
A l'évidence, l'auteur a
quelque compte à
régler. Cela lui fait
assurément le plus grand
bien de déverser toute
son acrimonie. Et à
nous, ses lecteurs et
témoins, de comprendre
les conditions d'exercice
d'une profession à la
fois indispensable, mais
si souvent décriée par
les maîtres d'ouvrage et
maîtres d'oeuvre. À
l'écart de toute
diatribe, cet ouvrage
nous apparaît surtout
comme un flash-back sur
une période où les
vieux et très vieux
architectes auront
plaisir à se
reconnaître, comme si,
soudainement, ils se
payaient un coup de
nostalgie en se risquant
à monter, pour la
énième ultime fois, à
l'atelier où, dans un
hier bien lointain, ils
ont tout appris de leur
métier.
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