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Jardins
familiaux - 26
mai 2006
Ces espaces de détente
et d'utilité publique
sont bons centenaires.
Ils complètent, en
égayant leurs horizons,
les abords de nombre de
nos cités. Ils sont
implantés auprès
d'immeubles, le long
d'une voie de chemin de
fer, sur d'anciens
terrains vagues, là où
des collectivités
locales ou les sociétés
d'aménagement foncier et
d'établissement rural
exercent leur droit de
préemption.
Destinés, au début du
siècle dernier, à
l'amélioration des
conditions de vie des
familles les plus
démunies pour leur
assurer une alimentation
plus saine et plus
abondante (d'où leur
appellation de
"jardins
ouvriers"), ils
furent créés par « la
soutane la plus populaire
de France » (avant un
certain abbé Pierre) :
l'abbé Lemire.
C'est à cette véritable
institution qu'est
consacré le récent
ouvrage de Denis Clavreul
Les Jardins ouvriers
(éditions Gallimard,
2006, 74 pages). L'auteur
réserve tout d'abord
quelques pages à
l'historique de ces
terrains cultivés dont
l'impact social,
économique et même
culturel fait honneur à
ses créateurs et à ceux
qui les font vivre. Puis
il se faufile d'une
allée à l'autre, au
milieu des salades et des
cerisiers en fleurs. Il
observe, l'oeil à la
fois attentif et discret,
les gestes et attitudes
des uns et des autres, le
rythme des travaux au
gré des saisons, les
traditions et rencontres
entre copains, les
travaux de la terre et
les chaleureux moments de
détente dont on a bien
besoin pour refaire le
monde.
Pour ne pas gâcher notre
plaisir de le suivre pas
à pas, Denis Clavreul ne
s'est pas encombré de
longs développements. Il
a eu recours à
l'aquarelle, qui suggère
plus qu'elle ne démontre
par A + B. Du beau
travail, en somme, en
parfaite harmonie avec
cette passion du lopin de
terre que l'on sent
vibrer d'une page à
l'autre. Une passion au
travers de laquelle on
apprend, mine de rien,
l'art de cultiver les
haricots ou les
aubergines comme celui
d'écouter le chant de la
mésange charbonnière
qui, elle aussi, se sent
bien là, pas tout à
fait par hasard.
Amoureux de la terre,
celle qui sent bon
l'humus et le trèfle
rouge, ce livre est pour
vous. Vous y découvrirez
des espaces à la fois
utiles et ludiques, de
véritables mondes à
part. Sont-ils pour
autant futiles ? «
Peut-être moins qu'il
n'y paraît. Le jardin
est un lieu de partage et
de convivialité. Un
univers intime qui
renvoie à des jardins
plus secrets»
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