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"Félix
ou l'esthétique des
mathématiques" - 26
janvier 2007
Gérard Chamayou, plus
connu sous le nom de
Félix, se présente
lui-même comme un
ingénieur-artiste. Ce
qu'il est assurément...
Ses multiples et très
diverses créations
l'attestent : qu'il
s'agisse de sculptures,
de bijoux, de décors, de
luminaires ou, a
fortiori, d'oeuvres
architecturales, il part,
à sa manière, à la
"conquête de
l'espace" en
utilisant l'outil
mathématique qu'il
transfigure en lui
donnant une fonction de
« lyrisme géométrique
».
Son projet personnel
tient en ces quelques
mots d'une simplicité
rare et exigeante : « Je
voudrais être heureux !
» Sur le terrain de la
création artistique, cet
idéal se traduit ainsi :
« Exprimer l'ordre
inexorable qui règne au
sein de la matière, sous
des apparences
chaotiques. »
Doté d'une étonnante
puissance de création,
Félix définit son art
comme « combinatoire »,
au confluent de la
technique (avec notamment
l'invention du système
Multicub qui permet
l'assemblage, sur un
noyau cubique, d'un
ensemble de tubes
orientés suivant douze
directions différentes),
de recherches
mathématiques sur les
polyèdres et de l'art.
Cet ouvrage (*) se
compose d'une partie
introductive (éléments
biographiques, parcours
de l'artiste, réflexions
sur sa création...) et
d'un abondant catalogue
raisonné regroupant et
illustrant tous les
secteurs où
l'ingénieur-artiste
s'est exprimé, toutes
les formes qu'il a
données à son art :
squelettes, apparences,
multicolores,étoiles,
flexibles, faisceaux,
lumières, etc.
Dans le secteur de
l'architecture qui nous
concerne plus
particulièrement ici, la
célébrité de Félix
est liée essentiellement
à trois oeuvres majeures
: les Voûtes islamiques
de l'aéroport de Bagdad
(44 000 m² de décors
suspendus au plafond,
avec 600 000 chandelles),
la Base polaire Concordia
(deux modules, reliés
par un couloir aérien,
en forme de coupoles sur
pilotis pour éviter la
formation de congères en
partie basse, par des
températures de -85 °C)
et surtout la Sphère
Miroir de la Géode,
construction
emblématique de la
Villette, à Paris
(charpente composée de
trente-six longueurs
différentes de tubes, 7
536 plaques triangulaires
pour la peau miroir).
La réussite
incontestable que fut la
construction de la Géode
a malheureusement été
suivie d'une véritable
déroute financière pour
Félix. En 1985, ruiné
par l'État français, il
dut vendre sa société.
Un peu plus de dix ans
plus tard, fort de cette
expérience, il créa
l'association Félix
Cité pour venir en aide
aux SDF. Il construisit
ainsi à Corbeil un
village de réinsertion,
composé de quinze
Abrisphères de son
invention.
Aujourd'hui, à l'âge de
78 ans, l'artiste
continue de créer,
d'imaginer de nouveaux
projets. Sa façon à
lui, sans doute, d'être
« heureux »...
(*) éditions
Alternatives, 2007, 192
pages
- ARCHIVES
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