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"Maisons
de famille" - 31
janvier 2007
Sous ce titre (*),
Christiane de
Nicolay-Mazery nous
invite à pénétrer dans
l'intimité d'une dizaine
de demeures habitées par
de longues et parfois
riches histoires
familiales : une «belle
maison des collines»
près des monts du Forez,
une chartreuse au coeur
du Périgord, une
ancienne commanderie des
Templiers au pays de
George Sand, une bastide
édifiée à la fin du
XVIIe siècle et
transformée sous la
direction du grand Claude
Nicolas Ledoux, un
charmant manoir
Renaissance, propriété
du baron Guy de
Rothschild... Nous le
savons déjà : ces
"maisons" ne
ressemblent pas - ou si
peu - à celles de nos
quotidiens habituels.
Rien n'y est commun ou
banal. Tout y est
raffinement et
distinction, dans le
sillage d'un passé
marqué par des ancêtres
ayant connu peu ou prou
la célébrité.
À la suite de brèves
notices à la fois
descriptives et
historiques grâce
auxquelles nous prenons
connaissance des lieux,
l'auteur fait rapidement
place aux admirables
reportages
photographiques de
Bernard Touillon. Ces
illustrations, très
abondantes et souvent de
grand format (pleine
page, voire double page),
décrivent mieux que tout
commentaire les
perspectives ou les
spécificités
architecturales. Très
souvent, elles
s'attardent sur des
détails qui, mis ainsi
en pleine lumière,
traduisent le temps qui
passe : une faïence de
Gien aux armes
familiales, une
silencieuse bibliothèque
où il serait sans doute
vain de chercher le
dernier roman à la mode,
de fines chaises
Directoire à feuilles
d'eau, des passementeries
soyeuses adoucissant les
grandes pièces voûtées
du château de la fée
Mélusine, un grand salon
à la turque avec sa
longue radassière
entourée de miroirs...
tout traduit un
authentique art de vivre,
tel qu'on le concevait
pour le moins dans un
hier pas si lointain que
cela.
Empressons-nous de le
remarquer : cet ouvrage
n'a rien d'un catalogue
ou d'un inventaire
muséographique. Seuls
trois chapitres,
consacrés aux merveilles
de la soie, aux papiers
peints anciens et à la
magie des greniers, ont
un aspect quelque peu
plus généraliste.
Chaque page est surtout
le reflet d'une histoire,
d'un amour partagé,
d'une tradition englobant
plusieurs générations.
«Cette maison, affirme
Sabine Sechiari en
parlant de la bastide de
la Mignarde où elle
réside avec sa famille,
est devenue une passion
familiale. Mon mari, mes
enfants et moi-même,
nous lui apportons toute
notre énergie. En
retour, elle nous offre
beaucoup de paix, et j'ai
l'étrange impression
qu'elle nous protège.
Quand je suis ici, je
n'ai jamais peur. Elle me
donne de la force. C'est
peut-être une maison qui
attire le bonheur. J'ai
aussi la sensation
profonde que tous ceux
qui ont vécu ici sont
toujours là, prennent
soin de nous et nous
gardent. Je ne les vois
pas, mais ils sont là.»
Une «maison qui attire
le bonheur» : on ne
saurait trouver meilleure
définition pour toute
forme d'habitat, quelle
qu'en soit l'importance,
qui abrite une intimité
familiale...
"Maisons de famille
- Le temps
retrouvé",
éditions du Chêne,
2002, 192 pages
- ARCHIVES
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