|
"Le
ciel est, par-dessus le
toit..." - 3
février 2007
On ne pouvait imaginer
paradoxe lexical plus
marqué. Alors que, face
à l'urgence de sauver
notre planète menacée
d'asphyxie, on planche
sur le concept de
"passiv haus"
("maison
passive") comme
solution à tous nos
maux, v'là-ti-pas que
l'on reproche à nos
bonnes vieilles toitures
d'être trop... passives
!
Facile, me direz-vous. Il
suffit en fait de
s'entendre sur le sens
des mots. Et surtout sur
les réalités qu'ils
recouvrent.
Dans son ouvrage La
nouvelle vie des toits
(éditions Massin, 2007,
96 pages), l'architecte
Marie-Pierre Dubois
Petroff affirme en effet
: « Symbole d'abri et de
protection, le toit
couvre la maison et la
relie au ciel depuis des
siècles : avoir un toit
pour la nuit n'est-il pas
l'essentiel ? [...]
Pourtant, si sa valeur
symbolique est forte, sa
fonction se cantonne
depuis bien longtemps à
un rôle, certes
essentiel, mais
désespérément passif.
» Et là, aucune
exception ! Toutes les
techniques, tous les
matériaux, du chaume au
zinc, sont incriminés.
Une toiture, c'est le
chapeau d'une
construction, le bouquet
final (que l'on posait
effectivement autrefois
sur une charpente
terminée), la cerise sur
le gâteau, avec quand
même le noble rôle
d'isoler du soleil et de
la pluie. Et puis, basta
! Il est vrai qu'à la
décharge des
constructeurs, la
réglementation se
faisait fort d'endiguer,
voire de brider les
initiatives visant à
confier aux toitures
d'autres fonctions.
Sur la base de ce
constat, avec toute sa
compétence acquise dans
le secteur de l'habitat
individuel et de
l'agencement intérieur,
Marie-Pierre Dubois
Petroff passe en revue
les différents
aménagements possibles
permettant de rendre le
toit plus
"actif" dans la
qualité du bâti, la
protection de
l'environnement et le
recours aux énergies
renouvelables.
Récupérer l'eau de
pluie, capter l'énergie
solaire pour la
production d'eau chaude
et d'électricité, faire
place à la beauté et à
l'utilité des
végétaux, faire entrer
la lumière dans
l'habitat, se transformer
en terrasse (que
diriez-vous d'un jardin
suspendu ?), tout cela,
un toit sait le faire. À
condition évidemment
qu'on lui en donne les
moyens. Et l'auteur, pour
chacune de ces options,
d'énumérer les
avantages pratiques,
économiques et
esthétiques, les raisons
de passer à l'acte, les
critères de choix, les
aides financières
possibles, les conseils
pratiques.
« Chacun son toit »,
certes, selon que, sous
le regard affûté de
l'Administration, l'on
préfère l'ardoise, le
chaume, les lauzes ou
autres matériaux. Mais
il faut savoir - il faut
même le crier sur tous
les toits - que, dans
notre bel Hexagone, on a
accumulé beaucoup de
retard en ce domaine,
comparativement à
l'Allemagne, à la
Suisse...
Les "recettes
d'architecte" de cet
ouvrage viennent donc à
leur heure pour titiller
notre « immobilisme »
débouchant sur un «
manque d'implication du
toit dans le
fonctionnement du
bâtiment ». Nous le
savons désormais : un
toit peut être
"actif" pour
rendre une maison plus
"passive". Qui
s'en plaindrait ?
- ARCHIVES
:
Offre n° 3
Financez
vos
travaux !
Offre spéciale
|
LES
PAGES "INFO" vous
proposent les meilleurs
sites de leurs
catégories ! |
|
|
|