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"Du
local à
l'universel" : les
réflexions d'André
Ravéreau sur la fonction
d'architecte -
1er octobre 2007
L'architecte André
Ravéreau (né en 1919) a
consacré de longues
années à l'étude des
architectures et des
habitats vernaculaires.
De 1965 à 1971, alors
qu'il exerçait les
fonctions d'architecte en
chef des Monuments
historiques en Algérie,
il s'est
particulièrement
intéressé aux maisons
traditionnelles du M'zab
et à la Casbah d'Alger.
En 1980, il a reçu le
prix Agha Khan
d'architecture pour un
dispensaire construit en
terre à Mopti (Mali) et,
en 1982, la Médaille
d'argent de l'Urbanisme,
décernée par
l'Académie
d'architecture.
Dans son récent ouvrage
Du local à l'universel
(éditions du Linteau,
2007, 156 pages), il
revient notamment sur les
enseignements qu'il a
tirés de son expérience
de l'architecture du Sud
algérien et qu'il
développa dans un
ouvrage antérieur : Le
M'zab, une leçon
d'architecture (Actes
Sud, 1987, 221 pages)
Exempt de tout
pédantisme, mais avec
suffisamment de
conviction pour confondre
la pratique de certains
architectes qui pensent
pouvoir construire de la
même manière au Havre
et à Marseille,
Ravéreau y rappelle les
principes élémentaires
de toute véritable
architecture digne de
cette noble fonction.
L'architecte, dans chacun
de ses projets, s'inspire
nécessairement des
acquis de son expérience
construite sur le
terrain, mais il se doit
surtout d'intégrer,
outre les besoins
élémentaires de
l'homme, les paramètres
locaux que sont
l'adaptation au site et
aux conditions
climatiques, la
référence au contexte
culturel, le recours aux
matériaux disponibles
sur place, l'impact sur
l'environnement...
"L'architecture
populaire, poursuit
l'auteur-architecte, est
là essentiellement pour
servir l'homme, ce qui
est mon objectif, et
c'est entre autres
pourquoi elle m'instruit.
Je ne cherche pas à
plaire, je cherche à
satisfaire tous les sens
de celui qui vivra dans
mon architecture, qu'il
se sente accueilli, qu'il
ait frais quand il fait
trop chaud dehors, qu'il
ait chaud au bon moment,
qu'il soit respecté dans
son intimité, qu'il soit
aussi respecté dans ses
perceptions visuelles,
que ce soit vis-à-vis du
lieu que j'ai conçu pour
lui, ou vis-à-vis de son
environnement".
Conformément à cette
philosophie du
bien-construire,
l'architecture est
harmonie, équilibre,
cohérence partant du
détail, adéquation au
réel et à la vie
quotidienne.
Telle est la "leçon
d'architecture"
qu'André Ravéreau nous
transmet suite à sa
longue pratique de
l'habitat du M'zab, qui
est "le résultat
d'une notion d'urgence,
mais tellement bien
pensée qu'ils [les
Mozabites] ont pu la
vivre dix siècles".
N'est-ce pas cela aussi
le développement
"durable" ?
Marc CHARTIER
http://surlaroutedesbatisseurs.hautetfort.com/
http://surlaroutedesbatisseurs.over-blog.net/
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