|
De notre correspondant à
Aytré (17), Charles
VINCENT
Orchidées d'Oléron - 9 avril
2013
Les orchidées sont partout en Charente-Maritime,
mais sur l’île d’Oléron, "il y
en a des quantités faramineuses, on ne peut pas
faire un pas sans marcher dessus".
C’est un amateur éclairé au nom singulier
qui le dit : François Marie Dit Robin(1), un
scientifique qui s’adonne à la biologie et
au naturalisme de manière indépendante. Ce
passionné de la flore fongique a récemment
créé le portail Internet Mycoléron
(www.mycoleron.fr), lequel ouvre sur une myriade
de sites dont celui qui nous intéresse :
"Orchidées du littoral de l’ouest
atlantique". Selon lui, l’île
d’Oléron est un excellent laboratoire pour
l’observation de ces fleurs extraordinaires
qui vivent en symbiose avec les champignons. À
l’heure où nous mettons sous presse, sauf
découverte de dernière minute, il y aurait 30
espèces d’orchidées
"spontanées" (terme préféré à
"sauvages") identifiées sur
l’île.
Première particularité : leur exceptionnelle
faculté d’adaptation leur permet de fort
bien s’accommoder de l’activité
humaine. Elles prospèrent dans les parcs, les
golfs, les campings, les terres agricoles et
sylvicoles, les prairies ostréicoles, les
terrains en friche, les pistes cyclables…
Rechercheraient-elles notre compagnie ? "En
réalité, explique François Marie Dit Robin,
toute portion de terre remuée ou
débroussaillée est colonisée en premier par
les plantes pionnières, parmi lesquelles les
orchidées. Et plus cette terre est entretenue
dans un état primaire, plus elles vont se
multiplier." Parmi ces espèces
"proches de l’homme", le Serapias
langue, l’Orchis bouffon ou le Spiranthe
d’automne…
La dune est également propice à
l’épanouissement des orchidées. À lire
les descriptions(2) qu’en fait notre
botaniste, on se dit que chez le scientifique
animé par la passion, le poète n’est
jamais loin : "Sur le royaume de la dune
grise […], la subtilité de cette orchidée
[Ophrys passionis] n’a rien à envier à ses
homologues tropicales et plusieurs millénaires
d’évolution auront conduit à cette fleur
étrange au labelle si bien étudié qu’il
apparaît comme spécialement conçu pour leurrer
ses insectes pollinisateur... ? François Marie
Dit Robin poursuit ainsi son exploration
minutieuse de la dune et de ses dépressions
humides " presque impénétrables " qui
constituent des biotopes à l’équilibre
incroyablement précaire et donc par nature
éphémère : " Ce sont de véritables
sanctuaires et peut être aurons-nous la chance
d’y croiser le subtil Epipactis des marais,
dont certaines colonies peuvent atteindre
plusieurs milliers d’individus, ou bien
encore cette petite espèce de la famille de
primevères aussi appelée le Samole de
Valérand... ? Passé la dune, dans les forêts
de St Trojan ou des Saumonards, vous aurez toutes
les chances de rencontrer au printemps au beau
milieu de ces pinèdes la Céphalanthère rouge
ou celle à large feuilles, à moins que vous ne
croisiez le curieux orchis homme pendu... ?
Les pages du portail Mycoléron sur les
orchidées fourmillent de détails aussi
croustillants que sibyllins pour le profane.
Entre araneola, aranifera et passionis, on y
cause " variabilité de la coloration des
pseudoyeux", "structure de marge du
labelle", "champ basal concolore",
"gibbosités proéminentes" et autres
ondulations de pétales… Autant de
considérations qui relèvent de la taxonomie
chère au cœur de tout naturaliste
normalement constitué. Comme l’indique son
nom, Mycoléron s’intéresse aussi et
surtout aux champignons. Nous y reviendrons, sur
les pas de Robin des bois…
(1) Cette orthographe est authentique. François
a entrepris des recherches généalogiques sur
les origines de cet étrange patronyme.
(2) http://www.oleronmag.com/enviro/flore-2.html
Charles VINCENT
RETOUR SOMMAIRE
REGIONS
Affichez librement ce logo sur votre site !

Le ruban bleu est le symbole sur le Web
de la défense de la Liberté d'expression !
Bon surf !
-
|
|