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POLITIQUE
INTERNATIONALE
De notre correspondant à
Bayeux, Tanguy
HUGUES
Quelle sécurité pour
les européens au Mali ? - 16
février 2010
Le Mali fait peur aux
Français et défraye la
chronique dans toute l’Europe
dans les médias pour ses
enlèvements. Reportage
sur place sur les traces
du risque terroriste pour
y voir plus clair.
DE MOPTI – L’humanitaire
français Pierre Camatte
est aujourd’hui au cœur
d’un enjeu
diplomatique important.
Pris en otage par des
autochtones de la
localité de Ménaka
(Nord Mali) avant d’être
cédé ou vendu à
Al-Qaïda au Maghreb
islamique (Aqmi) le 26
novembre 2009, l’otage
français se retrouve au
cœur d’un
deuxième ultimatum qui
prendra fin le 20
février, suite à l’expiration
du premier sans accord.
En effet, le groupe
terroriste exige la
libération de présumés
terroristes emprisonnés
au Mali contre celle du
français. Le ministre
français des Affaires
étrangères, Bernard
Kouchner et le
secrétaire général de
l'Elysée, Claude Guéant
se sont alors rendus le
13 février à Bamako
pour négocier une
nouvelle fois avec les
autorités nationales.
Mais la machine
diplomatique ne semble
pas amener le Mali à
changer de position
malgré l’insistance
des émissaires
français. Pourtant,
chacun mesure la faible
probabilité d’un
nouveau rallongement de l’ultimatum.
Les français installés
dans le pays le
connaissent bien « le
Camatte ». Pour eux, il
s’agit d’un
vieux règlement de
compte qui a mal tourné
: « ils sont venus chez
lui une nuit puis ils
sont partis, à pied ! »
avant de poursuivre « c’est
comme si on venait chez
moi ».
Une sécurité
maîtrisée face à une
menace limitée
A en croire nos «
fixeurs » locaux, bien
au fait des derniers
enlèvements européens,
le risque est limité. Il
suffit de ne pas aller «
au Nord », « se méfier
quand tout est trop calme
» et toujours rester
accompagné. Pourtant,
Tombouctou, ville touareg
aux portes du désert,
bien qu’étant
placée en zone rouge,
c'est-à-dire «
formellement
déconseillée », par le
Ministère français des
Affaires étrangères,
est lieu de nombreuses
visites. A en croire tous
les acteurs rencontrés,
la sécurité est donc
maîtrisée sur place si
l’on ne s’aventure
pas véritablement dans
le désert. L’unique
risque réel que voient
les agences touristiques,
c’est le danger d’une
prochaine saison ratée
par excès de
médiatisation dont les
premiers signes semblent
perceptibles. Il convient
alors important de
rappeler que si Aqmi
retient actuellement six
Européens dans la zone
désertique du nord du
Mali, les trois Espagnols
capturés et le couple
d'Italiens kidnappé l’ont
été en Mauritanie.
Tanguy HUGUES
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