|
Cigarette
radioactive : les
fabricants ont gardé le
secret pendant 40 ans - 18 août
2010
Selon une nouvelle étude
américaine, les grands
cigarettiers savaient
depuis les années 1960
que leurs produits
contenaient du polonium,
une substance radioactive
toxique et cancérigène.
Etant incapables
d'éliminer ce produit de
leurs cigarettes, les
fabricants auraient
décidé de cacher cette
information au public.
Cette étude a été
réalisée par Monique
Muggli, Jon Ebbert et
Richard Hurt - des
chercheurs de la Mayo
Clinic de Rochester -,
avec la collaboration de
Channing Robertson, du
département
d'ingénierie chimique de
l'Université de
Stanford.
Selon les chercheurs, les
grands cigarettiers -
notamment British
American Tobacco, Philipp
Morris et RJ Reynolds -
avaient détecté la
présence de polonium 210
dans leurs cigarettes
dès les années 1960.
Apparemment conscients
des dangers potentiels de
ce produit radioactif,
les fabricants avaient
alors étudié la
possibilité d'éliminer
le polonium 210 de leurs
cigarettes.
Monique Muggli et ses
collaborateurs indiquent
que, dans les années
1970, les fabricants
auraient tenté de
réduire la quantité de
polonium 210 dans les
cigarettes grâce à un
solvant, mais qu'ils y
auraient rapidement
renoncé à ce traitement
parce que l'opération
réduisait également la
saveur et l'arôme du
tabac.
En se basant sur des
documents déclassifiés
de l'industrie du tabac,
les auteurs de cette
étude soutiennent
également que les
fabricants ont cessé de
publier des recherches
internes susceptibles
d'alerter le public sur
le fait que les
cigarettes sont
radioactives. Les
chercheurs ajoutent aussi
que les cigarettiers
«persistent, dans les
litiges publics, à
minimiser leurs
connaissances relatives
au polonium 210 dans les
cigarettes».
Présent dans les
feuilles de tabac et la
fumée de cigarette, le
polonium 210 est un
produit dangereux qui
émet des particules
alpha, c'est-à-dire des
noyaux d'hélium (deux
protons et deux
neutrons). Le polonium
210 se désintègre
plutôt rapidement (il
possède une demi-vie de
138 jours) et se
transforme en plomb 206,
un isotope stable.
Comparées aux autres
formes de radiation
(bêta et gamma), les
particules alpha sont peu
pénétrantes. Cependant,
lorsqu'elles sont émises
directement dans les
poumons, les particules
alpha seraient
cancérigènes. La dose
de radioactivité reçue
par un fumeur consommant
30 cigarettes par jour
équivaudrait à 300
radiographies des poumons
par année! Des
chercheurs estiment
d'ailleurs qu'environ 1%
des cas de cancer du
poumon aux Etats-Unis
serait attribuable au
polonium 210,
souligne un article du
Figaro.
Le polonium proviendrait
des engrais employés
pour faire pousser les
plants de tabac.
L'apatite - la source des
phosphates présents dans
ces engrais - est un
minéral contiendrait en
effet des traces de
polonium et de radium.
Au terme de leur étude,
les chercheurs
américains estiment que
les paquets de cigarettes
devraient afficher un
symbole avertissant les
consommateurs qu'ils
s'exposent aux
radiations.
Sources :
Monique E. Muggli, Jon O.
Ebbert, Channing
Robertson et Richard D.
Hurt ont publié le
résultat de leurs
travaux dans l'article
Waking a Sleeping Giant:
The Tobacco Industry's
Response to the
Polonium-210 Issue,
publié dans l'édition
septembre 2008 de la
revue «American Journal
of Public Health».
Chafik LAMRABAT
|
LES
PAGES "INFO" vous
proposent les meilleurs
sites de leurs
catégories ! |
|
|
|