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RD
Congo : quelle marche et
quelle destinée ? - 11 octobre
2007
La troisième République
na pas apporté la
paix aux Congolais qui,
chaque jour, se trouvent
soit devant une
catastrophe, soit devant
une épidémie qui, somme
toute, endeuillent le
pays.
En effet, depuis le
début de lannée
en cours, le Congo
démocratique a
enregistré pas moins de
mille morts de suites des
accidents ferroviaires,
maritimes, aériens et
routiers. Sil faut
ajouter à cette liste
des morts de guerre et
des assassinats de tout
genre, la liste battra le
record du genre au monde
pour les seuls dix mois
de lannée en
cours.
Ces accidents
mortels !
Collusion de bateaux dans
le Kivu, Déraillement de
trains dans le Kasaï,
crash davions au
Katanga et tout
récemment à Kinshasa la
capitale du pays, le tout
couronné par des
dizaine, voire des
centaines des morts comme
dans le cas de deux
bateaux en plein lac
Albert il y a quelques
deux mois. De même que
cet accident ferroviaire
du 1er août dernier à
Kakenge, au Kasaï
Occidental, qui continue
à faire parler de lui et
qui a fait plus de deux
cents morts. Disons en
passant que les victimes
de cet accident ou leurs
familles ne seront jamais
dédommagées par la
compagnie nationale de lEtat
qui les avait
transportés.
Déclaration faite
publiquement par lAdministrateur
Directeur Générale de
la Société Nationale de
Chemin de Fer du Congo,
SNCC en sigle. Le
Gouvernement qui avait à
lépoque fait
semblant dêtre
préoccupé par cet
accident et par le sort
des victimes, la
bouclé depuis et on ne
parle plus de cette
affaire, sauf que Joseph
Kabila, dans le cadre de
son marketing politique,
sest rendu sur le
lieu de laccident
quelques jours après
afin de consoler les
victimes ou leurs
familles. Cest
tout.
De même que le premier
accident qui était
survenu sur la même voie
ferré quelques semaines
plutôt et qui avait
causé six morts navait
ému personne. LEtat
Congolais na jamais
dédommagé les victimes
ou leurs familles et
plus, na jamais
cherché à élucider les
causes réelles de ces
catastrophes tout comme
il ny a jamais eu
des sanctions envers les
responsables de la SNCC
puisquon na
jamais établi les
responsabilités.
Coup de théâtre
Mais le dernier accident
en date, est celui dun
aéronef de marque
Antonov tombé en plein
quartier populaire de
Kinshasa, à Kingasani,
causant plus de cinquante
morts, plusieurs blessés
graves et plusieurs
maisons entièrement
détruites !
Pour cet accident survenu
le jeudi 04 octobre 2007,
les Congolais sont
surpris par des mesures
aussi inhabituelles que
brutales prises contre le
Ministre des Transports
qui, quelques heures
après laccident
mortel, sest vu
"révoqué", cest
le terme utilisé, par
une ordonnance signée
conjointement par Joseph
Kabila et son Premier
Ministre Gizenga !
Tout le monde se demande
pourquoi cette
précipitation de la part
de la haute hiérarchie
congolaise à sanctionner
un aussi haut cadre sur
des faits dont il na
jamais été entendu ? Et
pourquoi dans les cas du
crash de lavion
dans le Katanga où il y
avait eu aussi des morts
et surtout dans le
déraillement du train de
Kakenge dans le Kasaï,
il ny pas eu une
réaction aussi musclée
?
La réponse à cette
interrogation est venue
le lundi 08 octobre 2007
à lAssemblée
Nationale où quelques
membres du gouvernement
ont été interpellés
par les honorables
Députés Nationaux. Il a
été démontré que le
Ministre Kuseyo des
Transports nen
était pour rien dans
cette affaire, mais
plutôt le bras droit à
Kabila, Me Nkulu,
Ministre dEtat
près du Président de la
République, qui avait
par devers lui, fait
déroger la décision
salutaire du Ministre des
Transports interdisant
aux avions de type
Antonov de voler dans lespace
aérien congolais.
Lopinion a compris
que Kabila avait pris
précipitamment cette
mesure de révocation
juste pour sauver la
tête de son lieutenant
à défaut de la tienne
propre au cas où Me
Nkulu aurait agit sous
son ordre. Voilà ce qui
est claire comme leau
de source. Enfin, lopinion
se réjouit du fait que
les élus du peuple on
démontré quil y
avait anomalie dans la
démarche de Kabila et
Gizenga à vouloir
trouver en monsieur
Kuseyo un bouc émissaire
dans un dossier où sa
responsabilité est
pourtant dégagée.
Que dire de
catastrophes naturelles ?
Il a été signalé le
mois dernier, la parution
dans les territoires de
Mueka et Luebo, au Kasaï
Occidental, province
située au cur du
Congo, dune
épidémie mortelle du
nom de virus dEbola.
Ce virus a fait plusieurs
morts et continue encore
à tuer jusquaujourdhui.
Dieu merci, la
communauté
internationale a pris la
chose en main en
investissant des moyens
humains, financiers que
matériels, pour arriver
à bout de ce virus
sauvage qui tue après
quelques jours de
contamination et qui se
propage au simple
touché.
Il ny a pas eu quEbola
qui a endeuillé le Congo
Kinshasa cette année. Il
faut aussi signaler les
ravages de lirruption
volcanique dans le Nord
Kivu cette année
toujours qui a endommagé
plusieurs maisons et mis
plusieurs familles en
difficulté.
Devant toutes ces
calamités naturelles, le
pouvoir de Kinshasa est
dépassé et ne sait plus
où donner de la tête.
Mais, au lieu de se
concentrer à la
recherche des moyens pour
résoudre ces différents
problèmes, Kabila semble
être plus préoccupé à
rechercher comment se
maintenir longtemps au
pouvoir et plus, comment
senrichir plus et
rapidement. Ces deux
points pourraient faire lobjet
dune sérieuse
étude très
prochainement.
Le phénomène
Nkunda
Le général déchu des
FARDC, ancien du RDC,
Laurent Nkunda est devenu
trop célèbre aujourdhui
quil ne se passe
pas une semaine sans que
la presse ne lui consacre
des manchettes. En effet,
cet homme que lon
considère par le pouvoir
de Kinshasa comme un hors
la loi est un dissident
pour ne pas dire opposant
au régime kabiliste en
place au Congo-Kinshasa.
Depuis quelques mois, lhomme
fort de Masisi (dans le
Nord Kivu) ne fait que
défier Kabila et son
armée dans lEst du
pays où des localités
entières sont sous son
contrôle et les forces
loyalistes loin de lui
imposer la loi dans ce
pays pour le moins
balkanisé.
Pour ce combattant qui
clame tout haut quil
défend une cause juste,
celle de protéger ses
frères Tutsi Congolais
quil estime à
tort où à raison- être
menacés par la majorité
bantoue qui les entoure.
Dans cette vision de
Nkunda, la paix reste
précaire dans cette
partie de la RDC dont le
pouvoir kabiliste ne
contrôle presque pas. Et
tout compte fait, les
civils innocents en plus
des militaires meurent
tous les jours sous les
balles des antagonistes
qui ne se font pas des
cadeaux.
Devant lincapacité
du pouvoir de Kinshasa de
conquérir par force les
terres conquises par le
général dissident
doublée de cette autre
incapacité de pouvoir
trouver une solution
négociée à travers le
dialogue que Kinshasa
refuse toujours, les
Congolais sont loin de
retrouver la paix chère
quils cherchent à
tout prix. Dire que les
promesses électorales de
Kabila avaient pour
objectifs entre autre : lunification
du pays et linstauration
de la paix sur lensemble
de la République, on est
aujourdhui loin de
ce discours que lopinion
commence à considérer
comme démagogique.
Somme toute, Nkunda reste
un cas que daucuns
considèrent comme un
casse tête et si lOccident
ny fourre pas son
nez, il sera difficile à
larmée de Kabila dy
sortir tête haute. Comme
lon sait que les
FARDC nont jamais
gagné une moindre guerre
depuis leur création, il
y a de quoi demeurer
pessimiste quant à lissue
réelle de cette guerre,
la énième que vit le
Congo-Kinshasa depuis son
accession à sa
souveraineté nationale
il y a 47 ans aujourdhui.
Pour répondre à linterrogation
que nous nous posons, la
marche de la RD Congo est
tâtonnante et sa
destinée inconnue.
Richard KABAMBA
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