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RELIGION
De
notre correspondante à
Châtillon (92), Sylvie
LAMPE
DIEU
ET LE PRINCIPE MASCULIN - 27 mai
2009
Dieu, l'imprononçable,
le principe originel,
Dieu unique parfois
Trinité (Père, Fils et
Saint Esprit), c'est
écrit
"Au
commencement était le
verbe(
)".
Il n'est pas question de
remettre en cause la Foi,
ni cette étincelle
divine qui donne la vie,
lui donne un sens et des
valeurs quelle que soit
la religion qui en parle
et guide les hommes.
Il s'agit bien de cette
loi religieuse, ce guide
du croyant. Ecrits par
des hommes et dès lors
interprétés et
destinés à eux-mêmes
pour leur usage.
La considération de la
dimension des femmes en
tant qu'êtres pensants
et libres est très
récente dans l'histoire
de l'humanité.
Sous tutelle des hommes
très longtemps, elle
n'acquerra son statut
d'individu qu'avec la
laïcité de l'état et
de l'éducation, pour les
pays occidentaux, et dans
la pratique du commerce,
échange, communication
pour les autres.
Les textes religieux
n'ont pas prévu cela, et
pour cause, la condition
des femmes contemporaines
à ces écrits est
spécifique au rôle qui
lui est dévolu,
"protégée",
nourrie, mère de la
descendance, plus
"faible"
physiologiquement, elle
est gardienne du foyer
tandis que l'homme
conserve son statut de
chasseur et de protecteur
du foyer, dès lors sa
vie sociale est limitée
et peu enrichissante
intellectuellement,
confortant l'idée
qu'elle a peu de
capacité à penser et à
s'élever dans la
société.
L'homme étendra cela le
plus naturellement du
monde à la religion, ses
lois de vie communautaire
et les droits qu'elle
affecte à chacun de ses
membres et jusque dans la
pratique de la religion.
Le fait que Dieu, ses
principes, la capacité
à se relier à Lui soit
toujours manifesté ou
destiné à l'homme seul
est une appropriation
conjoncturelle des hommes
des époques concernées
où tout sous-entend dans
les écrits édictés de
Dieu à l'homme, qu'Il
est guide de l'homme et
ne s'adresse qu'à eux.
Pourquoi ? Loi du plus
fort, pouvoir à la clef,
élimination facile d'une
hypothèse de partage.
La femme médium de la
parole divine
("révélations",
apparition,
mission
), est avant
tout étudiée par les
hommes, le phénomène
est placé à un niveau
subalterne, comme
véhicule d'une pensée
et non comme moteur.
La femme ne s'inscrit pas
comme garante du respect
et de l'application de la
loi religieuse (Jeanne
d'Arc a eu les faveurs de
Dieu, parce qu'elle
allait guerroyer pour un
homme : le Roi de droit
divin, Fatima a des
révélations sous la
tutelle de son époux,
Marie est guidée par
Gabriel pour être le
réceptacle du fils de
Dieu sous la vigilance de
Joseph
).
Chaque religion a ses
subtilités mais part du
même constat.
Dieu est un principe
complet Homme/Femme tout
à la fois, il en est la
synthèse parfaite, dès
qu'une loi religieuse est
soumise à
l'interprétation d'un
transcripteur, il y a
détournement au
bénéfice de ses
homologues. Aucune femme
n'a été scribe de la
religion, Marie
Madeleine, Fatima, Marie,
Sarah nous auraient
donné certainement un
complément intéressant
aux dogmes transcrits (ce
qu'elles auraient fait
sans que ce soit admis
d'ailleurs).
Le détournement du
principe universel de
Dieu au seul bénéfice
de l'homme est récurent,
depuis l'ère chrétienne
seulement. Auparavant de
nombreux cultes, tels
celui d'Isis, faisait de
sa représentation
féminine la Femme/Homme
Dieu complet ; ainsi
Osiris complète-t-elle
Isis mais celui-ci se
retrouve castré, son
frère Seth l'ayant tué
avant de disséminer ses
morceaux, Isis le
reconstituera à
l'exception de son sexe
qui demeurera
introuvable, ce culte
démontre bien
l'assexualité"
d'une divinité
rassemblant tout à la
fois les forces
masculines et féminines
sans leurs faiblesses
souvent liées à la
concupiscence et ses
expressions. Ce culte est
l'un des derniers où
féminin et masculin
participent à parts
égales à la
constitution du pouvoir
divin unique.
Que constate-t-on
aujourd'hui, en ce
troisième millénaire ?
La politique n'est plus
motivante. La Foi
n'existe plus en ces
hommes dont le pouvoir,
et son mauvais usage, ont
terni l'image. Le
capitalisme poussé dans
ses limites économiques,
l'essoufflement à
trouver de nouvelles
conquêtes, de nouveaux
défis technologiques, se
fait cruellement sentir.
La morosité et le
marasme économique de
ses pays gâtés appelle
une dimension dogmatique
voire spirituelle que la
politique n'inspire plus.
On vote pour le
"moins pire".
Que reste-t-il dès lors
comme credo encore vivant
pour mobiliser, dynamiser
?
La religion.
De là à
"récupérer"
ce feu sacré aux seules
fins politiques, le pas a
été franchi.
La politique sacrée
entame sur un hymne
guerrier une croisade
pour une conquête dont
l'enjeu économique est
à peine masqué.
L'actualité
politico-guerrière
fourmille d'illustrations
de cet exposé, Etats
Unis, Iran , Irak, Grande
Bretagne, Liban,
Israël
Toutes ces
guerres aux enjeux
économiques à peine
déguisés sont menées
par des hommes pour des
hommes se prévalant du
nom de leur Dieu qui
n'est pourtant, dans ces
préceptes, qu'harmonie
et paix.
Le principe Dieu/masculin
reprend ses droits et ses
réflexes primitifs.
Pourquoi le principe
féminin n'a-t-il pas
été choisi ? Déjà
aboli, négligé
habilement dans les
textes, en temps de
prosélytisme pacifiste
(première grande
conquête du
catholicisme, la seule
qui respectera les textes
de paix et d'amour), de
guerres saintes et
croisades au "nom de
Dieu", à peine la
femme émerge-t-elle de
son anonymat que le Grand
homme politique reprend
à son profit le flambeau
de la croisade.
La femme est encore trop
jeune dans le respect
d'équité Homme/Femme
pour s'élever et se
faire entendre. Il est à
parier que même si elle
veut parfois imiter
l'homme politique, elle
n'oserait pas se
prévaloir d'une Foi qui,
dans ses Grands livres
d'application religieuse,
soit refuse qu'elle dise
la messe, soit lise ses
écrits, les
interprète...
Sur un combat de
territoire, la femme perd
de nouveau toute
considération ou
existence en regard de la
religion.
Sylvie LAMPE
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