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Cigarette
radioactive : les
fabricants ont gardé le
secret pendant 40 ans - 27
juillet 2009
Selon une nouvelle étude
américaine, les grands
cigarettiers savaient
depuis les années 1960
que leurs produits
contenaient du polonium,
une
substance radioactive
toxique et cancérigène.
Etant incapables
d'éliminer ce produit de
leurs cigarettes, les
fabricants auraient
décidé de cacher cette
information au public.
Cette étude a été
réalisée par Monique
Muggli, Jon Ebbert et
Richard
Hurt - des chercheurs de
la Mayo Clinic de
Rochester -, avec la
collaboration de Channing
Robertson, du
département
d'ingénierie
chimique de l'Université
de Stanford.
Selon les chercheurs, les
grands cigarettiers -
notamment British
American Tobacco, Philipp
Morris et RJ Reynolds -
avaient détecté la
présence de polonium 210
dans leurs cigarettes
dès les années 1960.
Apparemment conscients
des dangers potentiels de
ce produit
radioactif, les
fabricants avaient alors
étudié la possibilité
d'éliminer le polonium
210 de leurs cigarettes.
Monique Muggli et ses
collaborateurs indiquent
que, dans les années
1970, les fabricants
auraient tenté de
réduire la quantité de
polonium
210 dans les cigarettes
grâce à un solvant,
mais qu'ils y auraient
rapidement renoncé à ce
traitement parce que
l'opération réduisait
également la saveur et
l'arôme du tabac.
En se basant sur des
documents déclassifiés
de l'industrie du tabac,
les auteurs de cette
étude soutiennent
également que les
fabricants
ont cessé de publier des
recherches internes
susceptibles d'alerter le
public sur le fait que
les cigarettes sont
radioactives. Les
chercheurs ajoutent aussi
que les cigarettiers
«persistent, dans les
litiges publics, à
minimiser leurs
connaissances relatives
au polonium
210 dans les
cigarettes».
Présent dans les
feuilles de tabac et la
fumée de cigarette, le
polonium 210 est un
produit dangereux qui
émet des particules
alpha,
c'est-à-dire des noyaux
d'hélium (deux protons
et deux neutrons). Le
polonium 210 se
désintègre plutôt
rapidement (il possède
une demi-vie
de 138 jours) et se
transforme en plomb 206,
un isotope stable.
Comparées aux autres
formes de radiation
(bêta et gamma), les
particules alpha sont peu
pénétrantes. Cependant,
lorsqu'elles sont
émises directement dans
les poumons, les
particules alpha seraient
cancérigènes. La dose
de radioactivité reçue
par un fumeur consommant
30 cigarettes par jour
équivaudrait à 300
radiographies des poumons
par année! Des
chercheurs estiment
d'ailleurs qu'environ 1%
des cas de
cancer du poumon aux
Etats-Unis serait
attribuable au polonium
210,
souligne un article du
Figaro.
Le polonium proviendrait
des engrais employés
pour faire pousser les
plants de tabac.
L'apatite - la source des
phosphates présents dans
ces engrais - est un
minéral contiendrait en
effet des traces de
polonium et de radium.
Au terme de leur étude,
les chercheurs
américains estiment que
les
paquets de cigarettes
devraient afficher un
symbole avertissant les
consommateurs qu'ils
s'exposent aux
radiations.
Monique E. Muggli, Jon O.
Ebbert, Channing
Robertson et Richard D.
Hurt ont publié le
résultat de leurs
travaux dans l'article
Waking a
Sleeping Giant: The
Tobacco Industry's
Response to the
Polonium-210
Issue, publié dans
l'édition septembre 2008
de la revue «American
Journal of Public
Health».
Chafik LAMRABAT
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