Le mondial de l’auto, un salon décisif… ? - 30 septembre 2012


C’est dans un climat pour le moins morose que s’ouvre cette édition 2012 du Mondial de l’automobile de Paris. L’actualité récente des constructeurs sur le plan socio-économique vient ternir un marché pour le moins fragile. Les diverses marques présentes sur la capitale, se doivent de séduire la clientèle en présentant des modèles qui pourraient influencer de manière positive le marché lors de ces prochains mois. Honneur aux constructeurs français, hôtes de ce Mondial. Si PSA a été plutôt chahuté ses derniers mois avec la perspective de suppression de postes, Les deux marques du groupe, Peugeot et Citroën, gardent pour objectif de conquérir de nouveaux marchés émergeants. Parmi ces pays, la Chine reste la cible privilégiée. Pas étonnant dès lors de voir Peugeot mettre en valeur sur son stand la Peugeot 301, sorte de 508 en réduction et Citroën présenter sa Numéro 9, préfigurant une future limousine prestigieuse qui serait logiquement baptisée DS9. Pour les autres marchés, français notamment, Peugeot présente un duo de 208, la Gti pour les plus sportifs et la XY modèle plus féminin et raffiné. La version GTI entend se rapprocher le plus possible de l’esprit et du succès de sa vénérable grande sœur la 205 GTI. Autre nouveauté sous forme de concept la 2008 qui préfigure le futur et imminent petit 4X4 de la marque Sochalienne. Mais c’est surtout du côté des concept car que Peugeot marque une nouvelle fois son empreinte d’un habile coup de griffe stylistique avec l’Onyx, magnifique super car aux lignes futuristes. Comme souvent malheureusement nous auront peu de chance de voir un jour évoluer cette auto sur nos routes. Mais l’Onyx restera sans aucun doute le joyau de ce salon. Citroën quant à lui continu de surfer sur le succès de sa petite DS3 en la déclinant cette fois-ci en cabriolet. La C4 se dédouble de son côté en Crosser pendant que la C3 Picasso se refait une beauté avec un habile lifting. Chez le grand concurrent de toujours, Renault, l’accent a été porté sur la nouvelle Clio IV en berline et version break dénommé Estate, si la ligne semble séduisante, en ne peut pas en dire autant de la finition intérieur. Cette dernière marque un sérieux retour en arrière, laissant très sceptique les journalistes et les premiers essayeurs. Autre cible de Renault, le marché des voitures électriques, la marque au losange continu de développer une vraie gamme de la plus petite Twizy à la plus grosse avec la Fluence en passant par la Zoe à la ligne séduisante et nouvellement restylée. Dacia, la marque low cost de Renault, renouvelle pour sa part, la Logan et la Sandero avec une deuxième génération au visage modernisé et avec un équipement technologique inédit pour ce créneau. Dans la catégorie des constructeurs à la diffusion plus modeste, Heuliez tente de séduire avec sa Mia et Venturi décline son coupé électrique en version off road baptisé America. Du côté des constructeurs germaniques, on se marque à la culotte entre les trois grands que sont Mercedes, Audi et BMW avec respectivement la Classe A, la nouvelle A3 et la version 3 portes de la série 1. VW quant à lui dévoile la septième génération de sa Golf avec la même recette que pour les autres modèles de la gamme, à savoir la continuité en douceur. Ford profite du designer maison pour renouveler sa Mondeo avec des lignes inspirées des Aston Martin, coup de crayon que profite également la petite sœur Fiesta pour son restylage. Mais le gros coup de cœur de ce salon chez les allemands est à chercher du côté d’Opel. Ce constructeur en retrait depuis quelques années mise beaucoup sur son adorable Adam, petite citadine concurrente directe des DS3 et autres Fiat 500 et avec son petit 4X4 Mokka. Les Anglais n’étaient pas en reste avec notamment Jaguar et sa Type F qui n’aura jamais été aussi prêt de succéder à la mythique Type E dans l’esprit. Land Rover s’impose sur son stand avec une version XXL de son modèle phare, le Range. Mais la grande surprise vient de McLaren, qui jusqu’ici ne nous avait pas habitué de sa présence sur les grands salons internationaux. Pour marquer cette sortie, la prestigieuse marque sportive est venue avec une version spider de sa MP4-12C. Les constructeurs transalpins avaient traditionnellement réservés la plus grande majorité de leurs nouveautés pour le salon de Genève en mars dernier. Il faut regarder du côté de Fiat pour trouver la seule véritable surprise de cette édition parisienne avec la Panda 4X4. Les marques japonaises ont quant à elles été plus productives, à l’image de Mazda avec ses nouvelles 6 et CX-5 et Nissan avec une version vitaminée de son adorable Juke à la sauce Nismo. Toyota mise sur son modèle Auris, pour renforcer sa place de leader mondiale. Les autres constructeurs nippons ont surtout dévoilé des nouveautés dans la catégorie des SUV avec le Honda CR-V et le Hyundai Santa Fé pour ne citer que les plus attrayants. Si cette édition 2012 du Mondial n’est pas aussi prolifique que les autres années, elle n’en présente pas moins quelques modèles séduisants pouvant donner un coup de fouet à un marché qui en a bien besoin. L’avenir de certains constructeurs passe même par le succès de leurs dernières réalisations. Reste l’opinion du grand public qui ne manquera pas durant 15 jours de venir en nombres à la Porte de Versailles pour se faire une idée des intentions d’achat des semaines à venir. Un salon reste un des meilleurs indicateurs du marché et un véritable juge de paix pour les constructeurs.


Jean-François DUBY