- Mercredi
15 mars 2006 N°
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- BANDE DE GAZA : L'armée
israélienne a lancé mardi 14 mars 2006 un raid
sur la prison de Jéricho où étaient détenus
plusieurs membres du Front populaire de
libération de la Palestine (FPLP),
que le président de l'Autorité
Nationale Palestinienne, Mahmoud Abbas (photo)
avait indiqué vouloir libérer
prochainement, dont Ahmed Saadate, chef
du FPLP, qui a été capturé, ainsi que 7 autres
membres de l'organisation, lors de l'assaut mené
par les soldats israéliens. Ahmed Saadate en
détention depuis 2002 pour son implication dans
l'assassinat du ministre israélien du tourisme Rehavam Zeevi en 2001,
avait été confié à la surveillance de
gardiens britanniques et américains, selon un
accord conclu entre Israéliens et Palestiniens.
Ces gardiens avaient quitté l'établissement un
peu plus tôt dans la journée, ont déclaré des
responsables palestiniens. Le secrétaire
général de la Ligue Arabe, Amr Moussa, a accusé
Londres et Washington de s'être concertés avec
Israël avant l'attaque de la prison de Jéricho.
1 gardien et 1 détenu ont été tués lors du
raid. 15 autres personnes ont été blessées.
Israël affirme que Ahmed Saadate a ordonné le
meurtre du ministre israélien du tourisme. De
nombreuses manifestations ont éclaté en
Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. Le Comité
International de la Croix-Rouge (CICR) et les
Nations Unies ont annoncé mardi le retrait
temporaire de leurs employés étrangers de la
Cisjordanie et la Bande de Gaza, après
l'enlèvement de 9 ressortissants étrangers en
quelques heures en signe de protestation après
le raid israélien sur la prison de Jéricho où
un policier palestinien et un détenu ont été
tués. Nabil Abou Rdainah, conseiller du
président de l'Autorité Nationale
Palestinienne, Mahmoud Abbas, en tournée
européenne, a annoncé que ce dernier écourtait
son voyage et "rentrait immédiatement"
déclarant : "La situation est très
difficile, très grave. Israël a violé
l'accord. Israël a commis un crime. Nous
condamnons cette action et demandons instamment
aux Européens, au Quartet et aux Etats-Unis de
faire tout leur possible pour garder en vie les
personnes enlevées dans les prisons". Le
président palestinien Mahmoud Abbas était lundi
13 mars 2006 à Vienne en Autriche, qui assure
actuellement la présidence tournante de l'Union
européenne, pour tenter de convaincre les
Européens de maintenir leur aide à l'Autorité
Nationale Palestinienne, après la victoire du Hamas aux
élections législatives du 25 janvier 2006. Il a
été reçu par le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel. Le
président palestinien est arrivé mardi à
Strasbourg en France au Parlement européen où il a
prononcé un discours. Il a eu également un
entretien avec le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso. Il devait
rencontrer vendredi 17 mars 2006 le président
français, Jacques Chirac.
ISRAEL : L'armée israélienne a
ordonné le bouclage "immédiat et jusqu'à
nouvel ordre", mardi 14 mars 2006, le point
de passage de Karni, seul point de transit entre
Israël et la Bande de Gaza, "pour des
raisons de sécurité" provoquant l'arrêt
de toutes les activités économiques et
commerciales de la population palestinienne.
SYRIE : Le juge
belge Serge Brammertz, qui a
remplacé en janvier 2006, l'Allemand Detlev Mehlis à la
tête de la Commission d'enquête indépendante
de l'ONU sur l'assassinat de
l'ancien premier ministre libanais Rafic
Hariri, dans un attentat à la voiture
piégée le 14 février 2005 à Beyrouth, a rendu
public un troisième rapport qui indique que le
président Bachar el-Assad et son
vice-président Farouk al-Chara ont accepté pour
la première fois de recevoir les enquêteurs de
la Commission.
IRAN : Le chef suprême du régime
iranien, l'Ayatollah Ali
Khamenei, a déclaré mardi lors d'une
réunion avec des diplomates des ambassades
iraniennes à Téhéran que "la République
islamique d'Iran estime qu'un retrait sur la
question nucléaire (...) briserait
l'indépendance du pays", selon la
télévision publique. Ajoutant : "Tout
retrait à ce stade entraînera une chaîne sans
fin de pressions et de nouveaux retraits. En
conséquence, cette voie est irréversible".
Cette déclaration a été faite alors que les 5
membres permanents (Etats-Unis, Russie, Chine,
Grande-Bretagne et France) du Conseil de sécurité de l'ONU devaient
se réunir pour discuter des mesures à prendre
en cas de refus par Téhéran de renoncer à ses
ambitions nucléaires. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait
déjà indiqué lundi lors d'un meeting
rassemblant plusieurs milliers de personnes dans
le nord du pays "qu'aucune puissance ne
pourra priver l'Iran de la technologie
nucléaire". Concluant : "Soyez
assurés que la technologie de production de
l'énergie nucléaire est aujourd'hui entre les
mains de la jeunesse de cette terre et aucune
puissance ne peut nous la retirer".
FRANCE : La Cour européenne des droits
de l'homme a débouté l'ancien
président irakien, Saddam Hussein, de sa
plainte introduite le 29 juin 2004 contre 21 pays
européens (lAlbanie, la Bulgarie, la
Croatie, le Danemark, lEstonie, la Hongrie,
lIrlande, lIslande, lItalie, la
Lettonie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Pologne,
le Portugal, la République tchèque, la
Roumanie, le Royaume-Uni, la Slovaquie, la
Slovénie, la Turquie et lUkraine).
L'ancien président irakien, capturé en
décembre 2003 par les soldats américains, se
plaignait de son arrestation, de sa détention et
de sa remise ultérieure aux autorités
irakiennes ainsi que de son procès en cours. Il
invoquait les articles 2 (droit à la vie), 3
(interdiction de la torture et des traitements
inhumains ou dégradants), 5 (droit à la
liberté et à la sûreté) et 6 (droit à un
procès équitable) de la Convention européenne des Droits de
lHomme ainsi que de
larticle 1 des Protocoles nos 6 (abolition
de la peine de mort) et 13 (abolition de la peine
de mort en toutes circonstances) à la
Convention. Saddam Hussein soutenait quil
serait exécuté après un verdict de
culpabilité qui serait rendu au terme dune
"parodie de procès" pour lequel il ne
disposait pas même de moyens de défense
élémentaires. Il estimait relever de la
juridiction des 21 Etats concernés qui,
daprès lui, continuaient à détenir de
facto le pouvoir en Irak, ce même après la
passation de pouvoirs qui avait eu lieu en juin
2004. La Cour a estimé que le requérant
na pas démontré relever de la juridiction
des Etats défendeurs (les 21 Etats mentionnés
ci-dessus) sur lun quelconque des
fondements quil allègue. Il ne relève pas
de leur juridiction sur la base du contrôle
quils exercent sur le territoire où les
violations alléguées se seraient produites
ajoutant que l'ancien président irakien déchu
"n'a pas démontré qu'aucun de ces Etats
ait une quelconque responsabilité ou quelque
implication dans son arrestation et la détention
qui a suivi".
PAYS-BAS : Zdenko Tomanovic,
conseiller juridique de l'ancien président
yougoslave Slobodan Milosevic, mort
samedi 11 février 2006 dans sa cellule de la
prison au Tribunal pénal international pour
lex-Yougoslavie (TPYI) de La
Haye, a annoncé mardi 14 mars 2006 au cours
d'une conférence de presse que Slobodan
Milosevic sera enterré à Belgrade, capitale de
la Serbie-Monténégro (ancienne Yougoslavie). ** Le Tribunal
pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY)
a officiellement clos mardi 14 mars 2006 le
procès, ouvert le 12 février 2002, de l'ancien
président yougoslave Slobodan Milosevic,
décédé samedi 11 mars 2006 dans sa cellule de
la prison de La Haye.
SERBIE-MONTENEGRO : Le
vice-président du parti socialiste serbe de
Slobodan Milosevic, Milorad Vucelic, a annoncé
qu'un accord avait été trouvé pour organiser
"des funérailles dignes pour notre
président défunt" à Belgrade.
BELARUS : Alors que
les élections présidentielles doivent se tenir
le 19 mars 2006, et que le président sortant
Alexandre Grigorievitch Loukachenko qui brigue un
troisième mandat, est assuré de la victoire,
une vingtaine de militants de l'opposition ont
été arrêtés dans plusieurs villes du pays
accusés d'avoir organisé des manifestations non
autorisées. Il ont été immédiatement
condamnés à des peines de 7 à 15 jours de
prison. Au total ce sont 300 membres de
l'opposition qui ont été arrêtés depuis le
début de la campagne électorale. 54 000
exemplaires du plus grand quotidien du pays,
"Narodnaïa Volia" ont été
confisqués par les autorités. C'est la
deuxième fois en un peu plus d'une semaine que
le journal, imprimé en Russie pour éviter
d'être fermé, est saisi.
COREE DU SUD : Le premier
ministre Lee Hae-chan, en
fonction depuis juin 2004, a présenté, mardi 14
mars 2006, sa démission au président Roh Moo-hyun, qui l'a
acceptée. Le premier ministre a été
éclaboussé par un scandale de corruption, qui a
éclaté lundi, selon lequel une partie de golf
que lui auraient offerte des hommes d'affaires en
échange d'un soutien, alors que le pays était
paralysé par une grève des chemins de fer. Le
golf est perçu en Corée du Sud comme un sport
de luxe qui était jadis interdit aux
fonctionnaires.
THAILANDE : Une importante
manifestation réunissant 200 000 personnes selon
les organisateurs, 50 000 selon la police, s'est
déroulée mardi 14 mars 2006 à Bangkok la
capitale pour exiger la démission du premier
ministre Thaksin Shinawatra accusé de
corruption. Ce dernier a menacé d'instaurer
l'état d'urgence en cas de violences.
MAROC : La Chambre criminelle du
tribunal de première instance de Rabat a
décidé mardi 14 mars 2006 de reporter
ultérieurement la date du procès de Nadia Yassine, fille de
cheikh Abdessalam Yassine, le "guide
spirituel" du mouvement islamiste
palestinien Hamas, et l'une des porte-parole de
l'association islamiste marocaine Al-Adl
Wal-Ihsane (Justice et bienfaisance),
organisation tolérée au Maroc. Nadia Yassine
est poursuivie pour "atteinte au régime
monarchique" en vertu de plusieurs articles
du code de la presse suite à des propos publiés
le 6 juin 2005 dans l'hebdomadaire arabophone
marocain "Al Ousbouyaâ Al Jadida".
Dans un entretien accordé à 2 journalistes de
cette publication, également poursuivis dans
cette affaire, elle affirmait: "La monarchie
n'est pas faite pour le Maroc". Nadia
Yassine est passible d'une peine de 3 à 5
années d'emprisonnement et jusqu'à
l'équivalent de 9 000 euros d'amende.
La citation du jour : "La
guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix,
c'est la guerre des idées." Victor Hugo Extrait
des "Fragments"
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