FRANCE : Le Conseil représentatif des institutions juives de France CRIF, présidé par Richard Prasquier, également président du Comité français pour Yad Vashem, ex-vice-président du Congrès Juif Européen (European Jewish Congress), avait appelé, dimanche 4 janvier 2009, à un "rassemblement silencieux en solidarité avec les victimes israéliennes du Hamas". Prévu à 15 heure devant l’ambassade d’Israël à Paris, 3 rue Rabelais dans le 8e arrondissement, celui-ci s'est tenu avenue Matignon par mesure de sécurité. 12 000 personnes selon l'organisateur étaient présentes dans le calme. 5 jours après sa prise officielle de fonction, le nouveau Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, a pris la parole : "Israël se bat uniquement pour la liberté et la survie de son peuple, il n’y a aucune volonté de détruire un autre peuple". Le Grand rabbin de France a également déclaré "notre première pensée est pour le soldat Gilad Shalit (NDLR. jeune franco-israélien otage à Gaza depuis juin 2006, citoyen d'honneur de la ville de Paris) dont le quotidien est difficile à imaginer". Mais Gilles Bernheim a insisté sur ce point : "Il est fondamental qu’en France, les relations entre Juifs et Musulmans soient des relations de qualité et de confiance". Etaient présentes de nombreuses personnalités de gauche comme de droite, dont Claude Goasguen, député-maire UMP du 16e arrondissement et président du groupe d'amitié France-Israël à l'Assemblée nationale. Intime du président de la République Nicolas Sarkozy, le chanteur Enrico Macias, ambassadeur itinérant de l'ONU pour promouvoir la paix et la défense de l'enfance, était présent face à un public agitant le drapeau israélien qui est actuellement brûlé devant les caméras du monde entier. Serge Klarsfeld, orphelin de père mort à Auschwitz, fondateur de l’association des fils et filles de déportés juifs de France, vivant en Israël, a déclaré à propos de l'attaque contre Gaza "qu'il n'y avait pas d'autre moyen" tout en espérant "qu'on trouvera un moyen d'interrompre la spirale de la haine et de la violence". Avant d'être reçu en délégation à l'ambassade d'Israël à Paris, Meyer Habib, vice-président du CRIF a déclaré que l'intervention israélienne "Plomb durci" était de la "légitime défense". A l'ambassade d'Israël, un attaché du service de l'information nous précise qu'Israël a "infligé des pertes sévères au Hamas dont les dirigeants ont abandonné la population de la Bande de Gaza. Israël doit poursuivre son opération pour démanteler le Hamas et garantir une sécurité durable aux habitants du sud du pays". Précisant : "Il n’est pas question de renouveler l’emprise israélienne sur la Bande de Gaza, Tsahal (NDLR. armée israélienne) entend uniquement éliminer les sites de lancement de roquettes et de mortiers. Israël ne souhaite pas porter atteinte aux Palestiniens de la Bande de Gaza. Malgré les hostilités et malgré la poursuite des tirs de missiles et de roquettes contre la population civile israélienne, Israël continue de permettre à l’aide humanitaire de pénétrer à Gaza". L'ambassade d'Israël à Paris apporte plus de détails à Fil-info-France : "Plus de 9400 missiles et roquettes tirés sur Israël à partir de la Bande de Gaza depuis 2003 soit plus de 5 missiles par jour en moyenne. Plus de 3200 missiles et roquettes tirés sur Israël à partir de la Bande de Gaza pour la seule année 2008, malgré les 6 mois de "trêve", c'est-à-dire une moyenne de près de 9 missiles par jour". Le service diplomatique de l'ambassade déclare que "la Communauté internationale soutient Israël", pour preuve la déclaration du Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, retransmise par un porte-parole pour la présidence de l'Union européenne, qui a estimé samedi 3 janvier 2009 que l'opération israélienne était "plus défensive qu'offensive". Enfin, l'ambassade d'Israël en France rappelle que depuis la rupture de la trêve du Hamas, l'opération militaire israélienne a visé plus de 600 cibles du Hamas et des organisations terroristes et que plus de 400 roquettes et missiles ont été tirés à partir de la Bande de Gaza sur Israël.

PRO PALESTINE : Près de 20 000 personnes ont manifesté à Paris la capitale samedi 3 janvier 2009 pour demander l'arrêt de l'offensive militaire israélienne contre la Bande de Gaza aux cris de "Nous sommes tous des Palestiniens, Israël assassin" ou "Gaza, Gaza, on est tous avec toi". Alors que des manifestants tentaient de rejoindre l'ambassade d'Israël, des heurts avec la police ont éclaté. Plusieurs voitures ont été incendiées et des vitrines brisées. En province, des manifestations sans précédent par le nombre de participants ont eu lieu samedi 3 janvier 2009 dans les principales villes de France, dont Dijon, Lyon, Mulhouse, Nantes, Strasbourg. L'association, CAPJPO - EuroPalestine qui milite pour une "Paix Juste au Proche-Orient" a accusé, dans un communiqué publié dimanche 4 janvier 2009, le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, "d'inciter à la haine raciale" estimant qu'il s’était "surpassé", dimanche, lors d’un "rassemblement de soutien aux crimes de l’armée israélienne devant l’ambassade israélienne à Paris". Europalestine ajoute : "Comme si les représentants politiques du sionisme en France, type CRIF, ne suffisaient pas pour exciter leurs sympathisants à la haine raciale, Bernheim a tenu, par sa présence, à y ajouter une dimension religieuse, en prenant officiellement la parole devant les manifestants". (...) "Bernheim n’a évidemment pas eu une parole pour les centaines de Palestiniens, hommes, femmes et enfants, massacrés par l’armée juive, puisqu’il s’en félicite". Concluant : "Mais là où Bernheim dépasse, en ignominie, les rabbins de l’armée israélienne elle-même, c’est quand il dit qu’il est fondamental qu’en France, les relations entre Juifs et Musulmans restent des relations de qualité et de confiance". En France, le Comité national palestinien, qui représente la société civile palestinienne en Cisjordanie et à Gaza, déclare : "Les manifestations, la dénonciation, c’est bien, mais il faut aller plus loin. Si nous voulons sauver les Palestiniens, il faut organiser sans plus attendre le boycott d’Israël sous toutes ses formes : cesser les relations culturelles, universitaires et commerciales". Enfin, dans un communiqué publié le lundi 5 janvier 2009 sur son site internet, le MDI, mouvement anti-impéraliste présidé par le leader noir antisioniste Kemi Seba, fondateur de l'ex-Tribu Ka dissoute, annonce de "son côté, l’imminence d’une grande action dans laquelle il n’y aura ni slogans ni chansons". Le MIDI dénonce également "l'opportunisme" des partis politiques du "système" (LCR et Les Verts) qui se sont "greffés de façon opportuniste" aux milliers de manifestants venus "exprimer leurs dégoûts du colonialisme sioniste".

ANTISEMITISME : Le Bureau National de Vigilance Contre l'Antisémitisme BNVCA, présidé par Sammy Ghozlan, recommande de signaler tous les faits antisémites soit en téléphonant au 01 45 08 88 55, soit au moyen du site sosantisemitisme.org sur lequel toute déclaration (qui sera vérifiée et suivie) peut être formulée. Sammy Ghozlan déclare : "Nous ne supportons pas que les descendants des survivants de la Shoah soient encore menacés" en marge des "manifestations qui ne se font pas faites en soutien au peuple palestinien qui n’est pas visé, mais en faveur du Hamas, ennemi de l’Autorité palestinienne, obstacle à la paix, et dont le but avoué est l’élimination d’Israel". NDLR. Sammy Ghozlan avait réagi le 31 décembre 2008, après un communiqué "partisan" des Elus Communistes et Républicains de l’ADECR en Seine-Saint-Denis, relatif au conflit qui oppose l’Etat d’Israël au mouvement terroriste Hamas à Gaza, et non aux Palestiniens".

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