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Jeudi 29 avril 2004 :

Chaos à l'Assemblée nationale où la séance de mercredi a falli se terminer - entre le ministre d'Etat Nicolas Sarkozy et les députés socialistes - en pugilat sans l'interposition des huissiers. Nicolas Sarkozy a accusé l'ancien ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant, son prédécesseur place Beauvau, et le gouvernement de Lionel Jospin d'avoir "fait croire aux Etats-Unis que la France était un pays antisémite". Spontanément, les députés socialistes ont quitté leur banc pour se masser au bas de l'hémicycle tentant de s'en prendre à Nicolas Sarkozy, en scandant "des excuses, des excuses". Nicolas Sarkozy répondait au député socialiste Philippe Martin, rappelant à l'assemblée, qu'il avait été aussi l'invité à Washington, le 24 avril 2004 de la "totalité des associations juives américaines" représentées par l’American Jewish Committee (AJC), qui ont souhaité "remercier la France pour le combat déterminé que nous menons contre l'antisémitisme". Mardi déjà, le socialiste et ancien président de l'assemblée nationale Henri Emmanuelli avait vivement protesté contre les accusations qu'auraient proférées contre lui Nicolas Sarkozy qui l'aurait menacé en ces termes "fais gaffe à toi, fais gaffe à toi, fais bien attention à toi" après s'être fait traiter de "guignol". Les accusations de Nicolas Sarkozy envers les socialistes sont les suivantes : "Vous avez imposé à l'économie française des verrous à l'emploi qui n'existent nulle part ailleurs dans le monde et si nous connaissons moins d'emplois qu'ailleurs, c'est que vous n'avez que le mot social à la bouche, mais en réalité vous êtes responsables du fait que la France connaît plus de chômeurs que tous les autres pays au monde". S'en prenant au bilan du gouvernement socialiste de l'ancien premier ministre Lionel Jospin, le ministre d'Etat a surenchéri : "J'étais à Washington (23-24 avril 2004) avec le ministre socialiste des Finances anglais, et il n'a pas eu de mots assez durs pour condamner les 35 heures, et le bilan qui était le vôtre", avant de lancer : "Finalement, il vaut mieux être socialiste en Angleterre qu'en France". Répondant au député socialiste Eric Besson, qui dénonçait "l'échec" de la politique de l'emploi du gouvernement Raffarin, ainsi que la mise en réserve de 556 millions d'euros de crédits du budget 2004 pour la formation professionnelle et les dispositifs d'insertion dans le cadre des mesures annoncées la semaine dernière par Nicolas Sarkozy, ce dernier appela les socialistes à un exercice de mémoire : "Le 19 août 1999, (pendant qu'une majorité de Français étaient en vacances) dans l'opacité la plus totale, vous avez fait 1 milliard cent millions de régulation budgétaire sur les crédits d'emploi et vous venez aujourd'hui nous reprocher de faire ce que vous avez fait dans la plus totale obscurité !" Avant de s'interroger sur l'attitude opportuniste des socialistes : "Il y a 15 jours, le groupe socialiste accusait le gouvernement de laisser filer les déficits. Quinze jours après, le même groupe socialiste nous accuse d'en faire trop par la régulation pour la réduction des déficits. Où est la cohérence ?", provoquant la colère des députés de gauche. C'est la deuxième fois en 2 jours que le chef de l'Etat, Jacques Chirac, est saisi par le premier secrétaire du parti socialiste PS, François Hollande, sur un incident les opposant à Nicolas Sarkozy, qui demande des excuses. Sur les bancs socialistes on jubile du caractère excessif et instable de Nicolas Sarkozy qui démontrerait son incapacité à devenir un chef d'Etat. Nicolas Sarkozy, prenant à partie publiquement Henri Emmanuelli, a scandé : "le socialisme, c'est scandaleux". "Qui c'est ce Monsieur ?", a répondu le député des Landes. Le leader politique bourguignon, François Sauvadet, porte-parole de l'UDF a jugé que "la réponse de Nicolas Sarkozy était exagérée". Ndlr. "Schwarzenegger, comme Sarkozy, est un nom difficile qui n'a pas empêché les Californiens de l'élire gouverneur. En Amérique, tout le monde a sa chance. En Amérique, personne n'est jugé sur son nom ou sur son faciès", avait déclaré Nicolas Sarkozy, faisant allusion à ses origines juives hongroises. Il avait reçu le prix de la tolérance 2003 du "Simon Wiesenthal Center" pour sa lutte sans merci contre l'antisémitisme intensifiant en Europe et autour de la Méditerranée la lutte contre l'islamisation, dont le port du voile à l'école. Surnommé par les journaliste "Sarkozy l'Américain", il avait répondu en anglais "Je n'ai pas peur de dire que je partage de nombreuses valeurs américaines". Il a reçu la "médaille de président" de l'université George Washington.
 
Les policiers de la section financière, qui enquêtent sur des détournements de fonds présumés au comité d'entreprise d'EDF-GDF, ont perquisitionné mercredi les locaux de la société de communication, Compact, installée au Bourget (Seine-Saint-Denis) et une entreprise de location de voitures de Montreuil, dans le cadre d'une commission rogatoire du juge d'instruction spécialisé dans les affaires financières Jean-Marie d'Huy, après une information judiciaire ouverte contre X à la mi-février 2004 pour "abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux". Compact, qui travaille notamment sur la fête de L'Humanité organisée chaque année par le parti communiste est soupçonnée d'avoir été rémunérée frauduleusement par le comité d'entreprise CE d'EDF-GDF pour la fête du PCF, ce qui serait susceptible de constituer un financement occulte du parti. D'autres perquisitions ont été lancées mardi au siège du comité d'entreprise d'EDF-GDF à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et dans plusieurs autres sites. Contrôlé tous les dix ans (au plus) par la Cour des comptes, le plus important comité d'entreprise de France, avec 585 000 bénéficiaires, la Caisse centrale d'activités sociales (CCAS) d'EDF-GDF (monopoles de l'électricité et du gaz en France depuis le 8 avril 1946), créé à la Libération, perçoit 1% des ventes de Gaz et d'Electricité en France et dans le monde et compte 3 700 salariés permanents pour un budget, en 2001-2002, de près de 400 millions d'euros. La CGT en assure la direction depuis l'origine dans une totale opacité couverte par une absence de contrôle sérieux par l'Etat. Doté d'un conseil d'administration géré par la CGT (22 élus), la CFDT (8), FO (4) et CFE-CGC (2), la CCAS dispose de 400 centres de vacances et possède des copropriétés pour un montant minimum de 43 millions d’euros sous forme de participation dans 18 sociétés civiles immobilières, ainsi que des assurances, des centres de soins, une maison de retraite, un centre pour handicapés et 269 points de restauration ! Jean-Claude Laroche, ancien directeur général de la CCAS avait dénoncé son opacité financière en tentant de réorganiser le CE. Il s’était alors heurté à l’hostilité de la CGT et avait été remercié en avril 2003. Un départ qui encouragea certains salariés à déposer plainte contre la CCAS. Des collaborateurs avaient avoué que "certains contrats n’étaient pas accordés aux sociétés qui proposaient le prix le plus bas et qu’il y avait des employés présents dans l’organigramme que personne n’avait jamais vus à la CCAS" ou que "des passations de marché s'effectuaient avec un seul fournisseur, que des surfacturations étaient pratiquées sur plusieurs contrats entre "200 000 euros et 300 000 euros", enfin et pour l'exemple, 77 000 CD de Sergent Garcia, ont été encartés dans l'Humanité Hebdo, non comptées des prestations de restauration offertes à des organisations tierces (ex : fête de l'Humanité)".




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