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Vendredi 2 janvier 2004 : 7 jours après le terrible séisme qui a touché la ville de Bam, 11 personnes ont été retrouvées vivantes parmi les décombres. 26 500 victimes ont déjà été inhumées dons des fosses communes. Se rapportant à des sources gouvernementales, un rapport de l'ONU fait état de 33 000 morts et plus de 30 000 blessés. 1 500 enfants ont perdu leur famille dans cette catastrophe et ont été confiés aux orphelinats de la région. De nombreuses répliques ont été ressenties ces derniers jours. Les autorités craignent qu'elles ne produisent la chûte des édifices fortement endommagés par le premier sinistre.

Samedi 3 janvier 2004 : Les autorités ont refusé vendredi l'envoi à Bam d'une délégation humanitaire américaine conduite par la sénatrice républicaine de Caroline du Nord, Elizabeth Dole, et comprenant un membre de la famille du président Bush. Mme Dole est l'ancienne présidente de la Croix-Rouge américaine, et épouse de l'ancien candidat républicain à la présidence Bob Dole.

Mardi 6 janvier 2004 : Après le terrible tremblement de terre qui a touché la ville de Bam dans le sud est du pays et qui a fait au moins 30 000 morts, les autorités ont indiqué lundi qu'elles envisageaient de transférer la capitale Téhéran sur un autre site en raison d'un risque majeur de séisme. ** Les enfants de Bam sont retournés lundi à l'école dans des conditions précaires. Selon le préfet, sur les 30 à 35 000 victimes du séisme, 9 000 étaient des écoliers et 2 000 leurs professeurs ou des membres de leur encadrement. 6 000 enfants ont perdu un de leurs parents et entre 1 500 à 1 800 autres seraient orphelins.

Mercredi 7 janvier 2004 : Le gouvernement a demandé à la municipalité de Téhéran de rebaptiser la rue portant le nom de l'assassin du président égyptien Anouar el-Sadate, Khaled Eslamboli. Khaled Eslamboli, exécuté pour avoir assassiné le président Sadate en 1981 lors d'un défilé militaire, est considéré comme un "martyr" par la République islamique. L'Egypte exige que le nom de cette avenue soit changée pour envisager une visite du président Moubarak en Iran et renouer des relations diplomatiques rompues en 1979, après la signature d'un traité de paix entre l'Egypte et Israël. Le conseil municipal de Téhéran a proposé de rebaptiser cette avenue avec le nom de Mohammad al-Dourra, le garçon palestinien mort quasiment en direct dans les bras de son père, sous les tirs israéliens en 2000. ** Après le tremblement de terre de Bam du 26 décembre 2003 qui a fait entre 30 et 35 000 morts, plusieurs dizaines de milliers de blessés et de sans-abris, l'ONU a annoncé débloquer une aide de 95 millions d'euros pour assister pendant 3 mois les sinistrés.

Vendredi 9 janvier 2004 : 13 jours après le terrible tremblement de terre qui a frappé la ville de Bam et qui a fait entre 30 à 35 000 victimes, un homme de 56 ans a été retiré mercredi soir vivant des décombres. Il est dans le coma.

Samedi 10 janvier 2004 : Après le terrible tremblement de terre qui a fait 31 000 morts et des dizaines de milliers de sans-abris, les autorités ont évalué les frais de reconstruction à plus d'un milliard de dollars. Les Nations-Unies ont lancé un appel à la communauté internationale pour venir en aide aux victimes du séisme.

Lundi 12 janvier 2004 : A l'approche des élections législatives, les candidatures de 80 députés réformateurs, du principal parti d'opposition "Front de la participation", ont été annulées par le Conseil des gardiens de la Révolution (conservateur) pour non-respect de l'Islam. Mohamed Reza Khatami, vice-président du Parlement et frère du président Khatami, est concerné par cette annulation. Le président Khatami et les gouverneurs (qui menacent de démissionner en bloc) dénoncent ces rejets. Selon des chiffres officiels, 3 500 candidats sur 8 000 ont été évincés des législatives dans tout le pays. Les députés réformateurs ont organisé un "sit-in" devant le Parlement.

Mercredi 14 janvier 2004 : Le président Khatami a menacé d'une démission collective des réformateurs et des gouverneurs si le Conseil des gardiens de la Révolution (conservateur) ne revenait pas sur sa décision de rejeter les candidatures de 80 députés réformateurs, du principal parti d'opposition "Front de la participation". Selon des chiffres officiels, 3 500 candidats sur 8 000 ont été radiés des législatives dans tout le pays.

Jeudi 15 janvier 2004 : L'ayatollah Ali Khameinei, Guide suprême de la Révolution, a ordonné mercredi le réexamen des candidatures invalidées pour le prochain scrutin législatif. Le président Khatami demande aux députés de cesser leur mouvement de protestation.

Vendredi 16 janvier 2004 : Les députés réformateurs ont poursuivi jeudi pour la troisième journée consécutive leur "sit-in" devant le parlement pour protester contre le rejet de leur candidature aux prochaines élections législatives malgré l'intervention du Guide suprême de la Révolution qui a ordonné un réexamen des candidatures et l'appel du président Khatami à la suspension de leur action.

Samedi 17 janvier 2004 : Un haut responsable du Conseil des gardiens de la Révolution (conservateur) a indiqué vendredi que toutes les candidatures aux prochaines législatives rejetées en masse seraient réexaminées avec attentation. ** Le bilan officiel du tremblement de terre qui a touché la ville de Bam le 26 décembre 2003 est de 41 000 morts.

Mardi 20 janvier 2004 : Le parti du président Mohammad Khatami, Association des religieux combattants (ARC), a menacé de boycotter les législatives de février si des mesures visant au réexamen des candidatures invalidées par le Conseil des Gardiens de la Constitution n'étaient pas prises rapidement.

Jeudi 22 janvier 2004 : Plusieurs membres du gouvernement du président Khatami et des vice-présidents ont présenté leur démission mercredi appelant le Conseil des Gardiens de la Révolution à revenir au plus vite sur sa décision de rejet de plusieurs milliers de dossiers de candidatures de réformateurs aux prochaines élections législatives du 20 février 2004. 200 candidats ont été réintégrés. Les 80 députés réformateurs rejetés des listes continuent leur "sit-in" devant le Parlement et menacent d'entamer une grève de la faim. Le ministre de l'Intérieur a menacé d'annuler les élections si le Conseil des Gardiens de la Révolution ne revient pas sur sa décision.

Lundi 26 janvier 2004 : Une trentaine de députés réformateurs éliminés des listes des prochaines élections législatives ont introduit devant le parlement un projet de loi visant à modifier la loi électorale et élimine les critères religieux dans la sélection des candidatures. Le Parlement l'a adoptée mais pour entrer en vigueur elle doit maintenant être avalisée par le Conseil Des Gardiens de la Révolution (conservateurs) qui ont évincé les candidats de l'opposition pour ne pas "respecter l'Islam".

Mardi 27 janvier 2004 :Le Conseil Des Gardiens de la Révolution (conservateurs) a rejeté lundi le projet de révision de la loi électorale adoptée dimanche par le Parlement et qui vise à éliminer les critères religieux dans la sélection des candidatures. Le Conseil des Gardiens a en effet rejeté plus de 3 500 candidatures dont 85 de députés réformateurs. Le gouvernement du président Khatami menace de ne pas organiser le scrutin.

Mercredi 28 janvier 2004 : Le président Mohammad Khatami a refusé mardi la démission en bloc de son gouvernement déposée le 11 janvier 2004 après le rejet des candidatures aux prochaines élections législatives des députés réformateurs. Le président iranien a rencontré mardi soir le guide suprême de la révolution Ali Khamenei pour tenter de sortir de la crise. Ils ont décidé de mandater 4 ministres chargés de trouver une solution à la crise.

Lundi 2 fevrier 2004 : 40 % des députés (124) ont donné leur démission dimanche à la suite de l'invalidation de leurs dossiers de candidature aux prochaines législatives du 20 février 2004 par le Conseil des gardiens de la Révolution. Après la révision des dossiers, le Conseil n'a pas réadmis les candidatures des députés réformateurs sortants. 1 160 invalidations sur les 3 600 prononcées par le Conseil ont été annulées vendredi. 2 400 réformateurs, dont 80 députés, sont toujours écartés du scrutin. Au total, ce sont 8 200 dossiers de candidatures qui ont été déposées pour ces élections.

Mardi 3 fevrier 2004 : Le chef du Front de la participation, Mohammad Reza Khatami, a annoncé lundi que son parti ne participera pas aux élections législatives du 20 février 2004 pour protester contre le rejet, par le Conseil des gardiens de la Révolution, des candidatures des députés réformateurs.

Mercredi 4 fevrier 2004 : Après une rencontre mardi avec le président Mohamad Khatami, le guide suprême de la Révolution, l'Ayatollah Khameinei a rejeté tout report des élections législatives fixées au 20 février 2004. Le ministère de l'Intérieur, contrôlé par les réformateurs, a interdit une manifestation d'étudiants qui devait avoir lieu mercredi à Téhéran pour dénoncer le rejet par les conservateurs des candidatures des réformateurs aux élections, estimant que cette manifestation "engendrerait de graves problèmes de circulation dans la capitale".

Jeudi 5 fevrier 2004 : Un dernier bilan a été publié sur les victimes du tremblement de terre qui a touché le 26 décembre 2003 la ville de Bam : 43 000 morts ont été recencés. La ville a été détruite à plus de 80 %. Après 40 jours de deuil, les travaux de reconstruction vont pouvoir commencer.

Vendredi 6 février 2004 : Selon l'agence officielle IRNA, le Conseil des gardiens de la Révolution va réexaminer d'ici lundi les candidatures des réformateurs rejetées. Jusqu'à présent sur 600 dossiers rejetés réexaminés, seuls 51 ont été repêchés. 130 députés ont confirmé leur démission et ne participeront pas aux élections législatives du 20 février 2004.

Lundi 9 février 2004 : N'ayant pu obtenir une révision totale de toutes les candidatures rejetées par le Conseil des Gardiens de la Révolution, le président Khatami a annoncé que les élections législatives se tiendront comme prévu le 20 février 2004.

Jeudi 12 février 2004 : Ce pays a célébré mercredi le 25ème anniversaire de l'arrivée au pouvoir de l'Ayatollah Khameinei. Le président réformateur Khatami a qualifié de "menace pour la nation toute restriction des libertés politiques" à l'approche des élections législatives prévues pour le 20 février alors que plusieurs milliers de dossiers de candidatures de réformateurs ont été rejetés par le Conseil des Gardiens de la Révolution.

Samedi 14 février 2004 : Fait rare. L'ayatollah Khameinei est intervenu à l'université de Téhéran lors de la prière du vendredi et a appelé tous les Iraniens à voter massivement aux prochaines élections législatives prévues pour le 20 février.

Lundi 16 février 2004 : Le quotidien "Jomhouri Eslami" rapporte dans son édition de dimanche qu'un groupe extrémiste "Comité pour la glorification des martyrs du monde islamique" a offert 100 000 dollars de récompense à celui qui tuera Salman Rushdie, auteur des "Versets sataniques" sous le coup d'une "fatwa" décrétée le 14 février 1999 par l'Ayatollah Khomeinii condamnant l'écrivain britannique à mort pour blasphème. Ce mouvement a appelé "tous les musulmans volontaires de s'inscrire sur le site internet du groupe à partir du 22 février 2004, début du mois du deuil chiite (Moharam), pour tuer Salman Rushdie".

Vendredi 20 février 2004 : Le président iranien Mohamad Khatami a ordonné jeudi l'ouverture d'une enquête complète sur les les causes de l'explosion d'un train de marchandises mercredi qui a fait 320 morts et plus de 460 blessés à Neishabour dans la province du Khorassan. ** Alors que le scrutin législatif doit s'ouvrir vendredi, la justice a ordonné la fermeture provisoire "pour atteinte à l'Islam" des deux principaux quotidiens réformateurs, "Yas-e-nou" (Lilas nouveau), et "Sharq" (Est) qui ont publié une lettre des députés réformateurs adressée à l'Ayatollah Khameinei et qui critique le rejet des dossiers des candidats réformateurs aux élections législatives du 20 février. ** Après 4 ans de négociations difficiles, Téhéran et Tokyo ont signé mercredi un accord d'une durée de 12 ans et demi, de 2 milliards de dollars, visant à une exploitation conjointe du gisement pétrolier d'Azadegan (en mer dans le Golfe, près d'Abadan) dont les réserves du gisement sont estimées entre 35 et 45 milliards de barils. Après avoir fait pression sur le Japon pour qu'il ne s'associe pas à Téhéran, Washington s'est dit déçu de la décision japonaise. L'Iran est placé sous embargo économique par les Etats-Unis qui le soupçonnent de développer l'arme nucléaire.

Samedi 21 février 2004 : 46 millions d'élections étaient appelés aux urnes vendredi pour élire 290 députés du Parlement et qui devraient voir la victoire des conservateurs, les dossiers de quelque 3 000 candidats réformateurs ayant été rejetés par le Conseil des Gardiens de la Révolution. La participation était élevée d'après le ministère de l'Intérieur qui a prolongé de deux heures la durée du scrutin.

Lundi 23 février 2004 : L'annonce des résultats des élections législatives qui ont eu lieu vendredi, et qui ont vu la victoire des conservateurs qui ont obtenu 157 sièges sur les 290 (décompte encore provisoire) que compte le parlement contre 25 aux réformateurs et 24 aux indépendants, ont donné lieu à des affrontements samedi qui ont fait 7 morts. Le ministère de l'Intérieur a indiqué que le taux de participation serait de 50,57 %, taux le plus bas depuis 25 ans.

Mardi 24 février 2004 : L'Union européenne a critiqué le déroulement des élections législatives de vendredi qui ont vu la victoire des conservateurs estimant que ces "élections sont un pas en arrière pour la démocratie" et que "cela pèsera dans ses relations futures avec Téhéran". D'après des résultats officiels, les Conservateurs obtiennent la majorité absolue au Parlement. Les résultats définitifs devraient être divulgués mercredi. Lors de la première session du Parlement, des heurts verbaux ont opposé Conservateurs et Réformateurs qui vont encore sièger jusqu'au 28 mai, ces derniers accusant les conservateurs d'avoir "truqué" les élections. Ils souhaitaient donner leur démission en bloc à l'issue de cette session mais la loi ne leur permet pas. Ils ont donc décidé de démissionner un à un au fil des séances.

Lundi 1er mars 2004 :
La radio d'Etat a affirmé samedi sur ses programmes en langue pachtoune que le chef du réseau Al Qaïda, Oussama Ben Laden, "avait été capturé dans une région tribale du Pakistan depuis quelque temps, mais que le président Bush a l'intention de l'annoncer au moment de l'élection présidentielle américaine". Un porte-parole de l'armée pakistanaise a démenti cette arrestation. ** Selon l'édition de samedi du New York Times, le président américain George Bush a approuvé un plan consistant à intensifier les efforts visant à débusquer ou tuer Oussama ben Laden.

Mardi 9 mars 2004 : La manifestation organisée lundi par 7 associations de femmes pour dénoncer les violences faites aux femmes, à l'occasion de la Journée Internationale de la Femme, a été déclarée illégale par les autorités.

Jeudi 11 mars 2004 : Téhéran a menacé mercredi de rompre sa coopération en matière de programme nucléaire si l'AIEA (Agence Internationale à l'Energie Atomique) et l'Union européenne cèdent aux pressions américaines. Le ministre des Affaires étrangères Kamal Kharrazzi a accusé l'AIEA d'être "sous l'influence des Etats-Unis". Il a menacé de reprendre l'enrichissement de son uranium dès que ses relations avec l'Agence seraient normalisées. Washington souhaite le vote par l'AIEA d'une résolution ferme condamnant l'Iran pour ses violations du Traité de Non Prolifération Nucléaire et qui aurait ouvert la porte à des sanctions internationales. La France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne se sont opposés à cette résolution. La Maison Blanche a alors modifié sa position (la campagne électorale américaine pour les présidentielles bat son plein) et un projet de résolution modifié et adouci a été présenté. Il repousse au mois de juin 2004 une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU seul habilité à prendre des sanctions.

Lundi 15 mars 2004 : Après le vote de la résolution de l'AIEA, la télévision et la radio d'Etat ont annoncé l'annulation de la visite samedi d'inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique repoussée à une "date ultérieure". Téhéran a estimé que Washington "a imposé ses vues" qualifiant de "propagande" cette résolution.

Mardi 16 mars 2004 : Téhéran a annoncé que la visite des experts de l'AIEA était fixée au 27 mars 2004. Le directeur général de l'Agence, Mohammed ElBaradei, a jugé "regrettable" le retard imposé par l'Iran dans les inspections de ses installations nucléaires tout en soulignant qu'il ne remet pas en cause le calendrier global des inspections.

Samedi 20 mars 2004 : L'ancien président Rafsanjani a déclaré vendredi que les "attentats de Madrid étaient dus à la politique américaine en Irak et la situation dans les territoires palestiniens".

Lundi 29 mars 2004 : Des membres de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de l'ONU sont arrivés samedi à Téhéran pour inspecter deux centrales nucléaires et interroger de hauts responsables sur le programme atomique iranien.

Mercredi 7 avril 2004 : En visite à Téhéran, le directeur de l'AIEA (Agence Internationale à l'Energie Atomique) a annoncé que le gouvernement iranien suspendrait la fabrication et l'assemblage d'équipements atomiques à partir du 9 avril et a assuré une "meilleure coopération" avec l'Agence. Téhéran souhaite que l'AIEA boucle le dossier sur le nucléaire iranien lors de la prochaine réunion de son conseil des gouverneurs en juin 2004.

Mardi 13 avril 2004 : Une équipe de 5 inspecteurs de l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA) chargés de vérifier les déclarations de ce pays quant à son programme nucléaire est arrivée lundi à Téhéran.

Samedi 24 avril 2004 : Le ministre des Affaires étrangères Kamal Kharazi a rejeté jeudi l'accusation du président américain George W. Bush affirmant que l'Iran était en train de mettre au point des armes nucléaires, la qualifiant de "dénuée de fondement".

Jeudi 29 avril 2004 : L'agence officielle Irna a annoncé mercredi qu'un tribunal de Téhéran a condamné les Etats-Unis à payer 600 millions de dollars à d'anciens soldats iraniens, victimes d'armes chimiques vendues par Washington à Saddam Hussein et utilisées durant la guerre Iran-Irak, entre 1980 et 1988. Cette condamnation intervient après que la justice américaine ait condamné la République islamique d'Iran à payer plusieurs centaines de millions de dollars après des plaintes déposées par des citoyens américains. Aucun des 2 pays ne prend en considération ces condamnations.

Mercredi 5 mai 2004 :
Le Parlement a adopté mardi une loi interdisant toute forme de torture et garantissant les droits fondamentaux des citoyens. ** Après la confirmation de la condamnation à mort de l'intellectuel et dissident Hachem Aghajari, condamné en novembre 2002 à 8 ans de prison et à la peine de mort pour "blasphème" pour avoir affirmé que les musulmans étaient des "singes" pour "suivre aveuglément un chef religieux", le porte-parole de l'autorité judiciaire a déclaré que seule la Cour suprême avait pouvoir de rendre un jugement définitif.

Lundi 10 mai 2004 : Les conservateurs ont remporté la majorité absolue des deux tiers du Parlement iranien où ils ont obtenu, au second tour, 40 des 57 sièges.

Jeudi 20 mai 2004 : Environ 100 000 personnes ont manifesté mercredi à Téhéran pour protester contre les "crimes" américains et britanniques en Irak aux cris de Mort à l'Amérique, mort à Israël" ou "Bush, Blair, Sharon représentent l'axe du mal". Elles ont également condamné la profanation des lieux saints chiites en Irak. Des cocktails molotov ont été lancés contre l'ambassade britannique à Téhéran.

Vendredi 21 mai 2004 : Le correspondant du quotidien britannique "The Guardian" à Téhéran, Dan DeLuce, a été "expulsé" par les autorités iraniennes. Il devait écrire un article sur le tremblement de terre qui a touché la ville de Bam le 26 janvier 2004 où 26 000 personnes avaient trouvé la mort dans lequel il dénonçait "la politique menée par le gouvernement en matière de reconstruction."

Samedi 29 mai 2004 : Un séisme de magnitude 5,1 a frappé vendredi le nord du pays faisant 12 morts et 80 blessés. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur a indiqué que "les dégâts semblent limités". La secousse a été ressentie à Téhéran ce qui a provoqué la panique chez les habitants qui se sont précipités dans les rues. Le 26 décembre 2003 un fort séisme avait touché la ville de Bam faisant 26 000 morts.

Mercredi 2 juin 2004 : L'agence de presse estudiantine ISNA a rapporté lundi que la justice a cassé la condamnation à mort prononcée pour apostasie contre l'intellectuel et opposant Hachem Aghajari. Il avait dans un discours affirmé que les Musulmans n'étaient pas des "singes" pour "suivre aveuglément un chef religieux". La Cour Suprême avait annulé le 14 février 2003 la condamnation à mort prononcée contre Hachem Aghajari la jugeant contraire aux lois. (Voir les archives de novembre 2002). ** Le ministère de la Défense a annoncé mardi la production du premier missile furtif iranien, capable d'échapper à la détection électronique.

Vendredi 4 juin 2004 : Le Guide suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, a dénoncé jeudi le nouveau gouvernement intérimaire irakien comme un "gouvernement aux ordres" des Américains, dans un discours retransmis par la télévision d'Etat.

Lundi 14 juin 2004 : La justice a refusé que l'avocate iranienne et prix Nobel de la paix 2004, Shirin Ebadi, représente la famille de Zahra Kazemi au procès du meurtrier présumé de la journaliste irano-canadienne décédée le 24 juillet 2003 d'une hémorragie cérébrale suite à un coup violent sur le crâne pendant son interrogatoire le 10 juillet 2003. Un agent des renseignements iraniens est accusé du meurtre. Et beaucoup, dont de nombreux conservateurs, d'affirmer qu'il n'est qu'un "bouc émissaire". La prochaine audience du tribunal doit se tenir à la mi-juillet. Voir notre édition du 14 juillet 2003.

Mercredi 23 juin 2004 : 3 bateaux britanniques ont été saisis lundi par les autorités iraniennes. Les 8 membres d'équipage ont été arrêtés. Ils se déplaçaient sur le Chatt-el-Arab, voie navigable débouchant sur le Golfe Persique et dont une des rives constitue la frontière entre l'Iran et l'Irak, source de tension entre les 2 pays. Une guerre a opposé les 2 pays de 1980 à 1988 après que Saddam Hussein ait revendiqué le contrôle total de l'estuaire. Le ministre iranien de la Défense, l'amiral Ali Chamkhani, a dit que le problème pouvait être "résolu" si, après les interrogatoires des 8 membres d'équipage britanniques, il se révèle que "ceux-ci n'avaient pas d'intentions malveillantes". L'ambassadeur d'Iran à Londres a été convoqué au Foreign Office (ministère des Affaires étrangères) pour fournir plus d'informations sur ces arrestations et le lieu où sont détenus les Britanniques tenu secret par les autorités iraniennes.

Vendredi 25 juin 2004 : 3 jours après leur capture lundi alors qu'ils s'étaient aventurés sur les eaux du fleuve Chatt-el-Arab, voie navigable débouchant sur le Golfe Persique et dont une des rives constitue la frontière entre l'Iran et l'Irak, 8 marins britanniques ont été libérés par les autorités iraniennes et remis à l'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran.

Samedi 26 juin 2004 : Un camion transportant de l'essence est entré en collision avec une file de voitures et de camions à l'arrêt au poste de police de Nosratabad, près de Zahédan (sud-est de l'Iran) faisant au moins 90 morts et 120 blessés. La plupart des victimes ont péri carbonisées. Selon le Croissant Rouge, le bilan serait d'au moins 200 morts. La télévision iranienne rapporte que la police avait stocké à ce poste de l'essence de contrebande confisquée à des trafiquants. La vitesse excessive du camion et une route en pente seraient à l'origine du drame.

Mercredi 30 juin 2004 : "Les accusations d'insulte au prophète et de négation des principes religieux, toutes 2 considérées comme constitutives d'apostasie et passibles de la peine de mort, ont été levées" par la Cour suprême à l'encontre de l'intellectuel et universitaire, Hachem Aghajari, condamné en 2002 à la peine capitale pour apostasie par un juge de Hamédan (ouest). Le juge a saisi le tribunal de Téhéran pour de nouvelles charges et a ordonné le maintien en détention du prisonnier en invoquant "certains problèmes, tels que des menaces pour sa vie". Un nouveau procès devrait s'ouvrir le 3 juillet 2004.

Samedi 3 juillet 2004 : Le journal "Qods" rapporte que 3 Kurdes irakiens ont été pendus en public mercredi à Qazvin dans le nord du pays pour vols, viols et racket. Les meurtres, vols à main armée, viols, apostasie et le trafic de plus de 5 kg d'opium sont punis par la peine de mort.

Lundi 5 juillet 2004 : Hamid Reza Asefi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères a annoncé dimanche que Téhéran rédigeait une plainte pour le Tribunal Spécial irakien contre le président déchu Saddam Hussein qu'il accuse d’avoir provoqué la guerre contre l’Iran en 1980 et d’avoir utilisé massivement des armes chimiques. Selon Téhéran 100 000 soldats iraniens auraient péri. Les chiffres officiels font état de 45 000 soldats iraniens touchés par ces armes, qui ont toujours besoin de soins intensifs. L'ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani, a demandé vendredi que le procès de Saddam Hussein soit totalement public et dénoncé le fait que la guerre Iran-Irak ne figure pas parmi les chefs d'accusation retenus contre ce dernier déclarant : "Si le tribunal irakien refuse d'évoquer (la responsabilité de Saddam Hussein) dans le déclenchement de la guerre contre l'Iran cela veut dire que c'était un ordre des Américains. Pourquoi la guerre contre le Koweit qui n'a duré que quelques mois figure parmi les chefs d'accusation mais la guerre contre l'Iran qui a duré 8 ans a été omise ? ".

Lundi 12 juillet 2004 : Le mensuel réformateur "Aftab" (Soleil) a été suspendu dimanche par les autorités judiciaires pour "insultes au Guide suprême" l'ayatollah Ali Khamenei et au fondateur de la République islamique, l'imam Khomeiny. La justice estime que la publication a "insulté" le parlement et la constitution iranienne, et a diffusé de "fausses informations visant à perturber l'ordre public". Le directeur du journal, le journaliste et responsable réformateur Issa Saharkhiz, avait été arrêté en 2003 pour "propagande contre le régime" après avoir distribué une lettre ouverte signée par 350 réformateurs demandant au Guide suprême de profondes réformes dans les institutions du régime islamique.

Lundi 19 juillet 2004 : Le tribunal chargé de juger le meurtrier présumé de la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi morte le 10 juillet 2003 d'une hémorragie cérébrale, lors de sa détention, après son arrestation pour avoir pris des photos d'une manifestation d'étudiants devant la prison d'Evine à Téhéran, a clos brutalement dimanche le dossier. Shirin Ebadi, Prix Nobel de la Paix 2003, qui dirige le collectif représentant la mère de Zahra Kazemi, a expliqué que son équipe avait refusé de signer l'acte d'accusation et quitté la salle en signe de protestation. Seule une personne a été reconnue coupable par la justice iranienne d'avoir tué la journaliste : l'agent des renseignements Mohammad Reza Aghdam Ahmadi. Il s'est déclaré innocent samedi. Le collectif d'avocats de Zahra Kazemi accuse Mohammad Bakhshi, un responsable de la justice travaillant à la prison d'Evine d'avoir frappé mortellement Zahra Kazemi. Le Parquet a rejeté cette thèse. Le président du tribunal a également refusé d'appeler à la barre les témoins demandés par l'équipe de Mme Ebadi, notamment les ministres des Renseignements et de la Culture, le procureur général de Téhéran, Saïd Mortazavi, le directeur de la prison d'Evine et de l'hôpital où Zahra Kazemi a été admise ainsi qu'une dizaine de personnes travaillant à la prison d'Evine. Le ministre canadien des Affaires étrangères Bill Graham a rappelé son ambassadeur en Iran, Philip MacKinnon parlant de "déni flagrant de justice". La justice a empêché l'ambassadeur canadien Philip Mackinnon, celui des Pays-Bas, Hein de Vries, représentant l'Union européenne, des diplomates français et britanniques, et une vingtaine de journalistes étrangers d'assister à l'audience du procès qui avait repris samedi après 9 mois d'interruption. Voir notre édition du 14 juillet 2003 ; Le dossier de Radio Canada sur Zahra Kazemi.

Lundi 26 juillet 2004 : L'agent des renseignements Mohammad Reza Aghdam Ahmadi, meurtrier présumé de la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi morte le 10 juillet 2003 d'une hémorragie cérébrale, lors de sa détention, après son arrestation pour avoir pris des photos d'une manifestation d'étudiants devant la prison d'Evine à Téhéran, a été acquitté pour "insuffisance de preuves". Les avocats de la famille de Zahra Kazemi ont fait appel de cette décision et demandé l'ouverture d'une nouvelle enquête. Voir notre édition du 19 juillet 2004.

Mercredi 28 juillet 2004 : Le Rapporteur spécial sur le droit à la liberté d'opinion et d'expression, Ambeyi Ligabo, le Rapporteur spécial sur l'indépendance des juges et des avocats, Leandro Despouy, et le Rapporteur spécial sur la question de la torture, Theo van Boven, ont exprimé "leur profonde préoccupation face aux interrogations suscitées par l'acquittement, le 24 juillet 2004, après un procès de 2 jours, de l'agent de renseignement iranien poursuivi pour le meurtre présumé de la journaliste (irano-canadienne) Zahra Kazemi", a indiqué le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), dans un communiqué paru mardi.

Jeudi 29 juillet 2004 : Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan qui est accompagné d'une importante délégation d'hommes d'affaires est arrivé mercredi à Téhéran pour des entretiens portant sur la rébellion kurde. Ankara souhaite que Téhéran place les rebelles kurdes de Turquie sur sa liste des groupes terroristes.

Jeudi 12 août 2004 : Téhéran a indiqué mercredi avoir testé avec succès son missile conventionnel Chahab 3 après y avoir apporté "quelques modifications" et d'ajouter que ce missile est une "arme de dissuasion contre Israël".

Samedi 14 août 2004 :
Des manifestants sont descendus dans les rues de Téhéran, la capitale, pour protester "contre les atrocités commises par les forces d'occupation dans la ville sainte de Najaf". Des manifestations similaires ont eu lieu en Jordanie, au Bahrein et au Liban.

Jeudi 19 août 2004 : Les autorités ont annoncé mercredi avoir restitué au Koweit, en vertu de la convention de 1970 de l'Unesco sur la lutte contre le commerce illégal d'oeuvres d'art, dont l'Iran est signataire, 399 oeuvres d'art volés dans les musées du Koweit pendant la guerre du Golfe et saisis en 1999 dans la province iranienne d'Azerbaïdjan occidental, aux frontières irakienne et turque.

Samedi 21 août 2004 : Après les menaces d'Israël d'attaquer la centrale nucléaire de Bouchehr dans le sud du pays, qui selon l'Etat hébreu et Washington sous-couvert de produire de l’électricité, met secrètement au point la bombe atomique, Téhéran a indiqué que "si l’Etat hébreu s’avise de lancer une attaque contre la centrale iranienne de Bouchehr, il peut oublier à jamais le centre nucléaire de Dimona, où il produit et garde ses armes atomiques, et c’est Israël qui sera responsable des conséquences terrifiantes de tels actes." Le commandant des Gardiens de la Révolution, Yadollah Javani, cité par l’AFP (Agence France Presse), a déjà prévenu dimanche dernier que "le territoire sioniste dans son entier, y compris les établissements militaires et les stocks nucléaires, est à présent à portée des missiles iraniens de technologie avancée." La République islamique avait procédé le 11 août 2004 "avec succès" à l’essai du missile conventionnel Chahab-3 (Etoile filante), d'une portée de 1 300 ou 1 700 kilomètres selon Téhéran, ce qui met Israël à portée du feu iranien. Le Chahab-3 est une version améliorée d'un missile sol-sol nord-coréen, qui a été livré le 20 juillet 2003 à l'armée iranienne, les Gardiens de la révolution.

Lundi 30 août 2004 :
Le vice-Premier ministre irakien Barham Salih est arrivé dimanche à Téhéran, la capitale, (par le premier vol direct Bagdad-Téhéran depuis 25 ans) en vue de préparer la prochaine visite du premier ministre irakien Iyad Alloui. Lors d'un entretien avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharrazi, il a déclaré être porteur d'un message d'amitié. Les relations entre Bagdad et Téhéran sont tendues. Le ministre irakien de la Défense Hazem Shaalam avait qualifié à plusieurs reprises l'Iran "d'ennemi principal de l'Irak", accusant Téhéran de soutenir la milice chiite de l'Armée du Mahdi.

Mercredi 1er septembre : Le ministre du Renseignement Ali Younessi a annoncé mardi l'arrestation "de plusieurs espions" ajoutant qu'un "un certain nombre de suspects liés au réseau terroriste Al-Qaïda ont également été interpellés" qui "projetaient de mener des attaques terroristes". Téhéran accuse : "L'Amérique contrôle ces groupes. Nous avons des documents appuyant ces affirmations, et nous les publierons le moment venu".

Vendredi 3 septembre 2004 : Téhéran a indiqué vouloir reprendre la production à grande échelle d'uranium enrichi, qui pourrait être potentiellement militaire, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Lundi 13 septembre 2004 : Le porte-parole des Affaires étrangères Hamid Reza Assefi, s'exprimant devant la presse, a indiqué que l'Iran refuse toute restriction à son droit à la technologie nucléaire civile : "Si les Européens et la communauté internationale veulent des assurances que nous cherchons à posséder la technologie nucléaire à des fins civiles, nous sommes prêts à les donner dans le cadre du protocole additionnel et nous sommes prêts à fournir toute la coopération voulue dans le même cadre. Mais si ce qu'ils veulent, c'est nous empêcher de maîtriser la technologie nucléaire à des fins pacifiques, c'est non."

Mercredi 15 septembre 2004 : Le porte-parole de la délégation iranienne à la conférence de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Hossein Moussavian, qui se déroule actuellement à Vienne, a indiqué que son pays refusait de s'engager à suspendre de manière illimitée l'enrichissement d'uranium et la fabrication de pièces de centrifugeuses.

Mardi 21 septembre 2004 : Téhéran a averti dimanche qu'il se soustrairait au régime d'inspections internationales de ses activités nucléaires s'il était traîné devant le Conseil de sécurité de l'ONU, comme l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), en a émis la possibilité samedi.

Mercredi 22 septembre 2004 : Téhéran a annoncé mardi qu'elle avait commencé à transformer de l'uranium brut en gaz pour l'enrichir, processus qui peut être utilisé pour la fabrication d'armes nucléaires. Le président réformateur Mohammad Khatami a déclaré lors d'une parade militaire à Téhéran : "Nous avons fait notre choix : oui à la technologie nucléaire pacifique, non aux armes atomiques".

Lundi 27 septembre 2004 : La police a dispersé dimanche plusieurs centaines de personnes qui manifestaient en faveur des libertés devant l'Université de Téhéran répondant à l'appel lancé des Etats-Unis sur les télévisions satellitaires iraniennes, très regardées en Iran bien que leur réception soit interdite.

Lundi 4 octobre 2004 : Le parlement a voté, avec 188 voix sur 258, la destitution du ministre des Transports, Ahmad Khoram en poste depuis 3 ans, qui s'est vu reprocher "l'hécatombe sur les routes (25 000 morts pour 2004) et dans les airs, le désordre voire la corruption de son ministère", mais aussi une politique trop favorable aux investisseurs étrangers. Ahmad Khoram est le deuxième ministre, après celui de l'Intérieur Abdullah Nouri en 1998, à être destitué par le parlement depuis que Mohammad Khatami a accédé à la présidence en 1997. Ce dernier a 3 mois pour lui désigner un successeur.

Vendredi 8 octobre 2004 : Le Ministère de la Culture islamique a interdit les publicités publiées uniquement en langue étrangère dans le cadre d'une campagne destinée "à prévenir l'occidentalisation du pays". Il a exigé que le farsi (langue officielle) soit utilisé obligatoirement dans les publicités imprimées. Le recours à une langue étrangère est toléré si le corps des caractères utilisés est plus petit que celui du message en farsi. L'interdiction s'applique aussi au panneaux publicitaires, enseignes lumineuses et logos d'entreprises. Tout contrevenant s'expose à une interdiction de ses activités.

Mercredi 13 octobre 2004 : Le vice-président Mohammad Ali Abtahi a annoncé mardi qu'il avait démissionné de son poste (la troisième fois en 8 mois), expliquant "qu'il ne pouvait pas travailler avec la majorité conservatrice élue en février 2004". Il a été remplacé par l'imam réformiste et ancien parlementaire Madjid Ansari. Le gouvernement iranien compte 6 vice-présidents.

Jeudi 21 octobre 2004 : Le ministre iranien de la Défense, l'amiral Ali Chamkhani a annoncé mercredi que son pays a procédé à un nouvel essai de son missile balistique Chahab-3, d'une portée de 2 000 km, (NDLR. capable d'atteindre Israël) "en présence d'observateurs".

Vendredi 22 octobre 2004 :
Lors d'une réunion à Vienne (Autriche), la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, ont proposé à Téhéran de cesser son enrichissement d'uranium en échange de lui fournir de la technologie nucléaire civile, si elle prouve "sérieusement" qu'elle ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire.

Lundi 25 octobre 2004 : Téhéran a rejeté la proposition faite par la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne lui demandant de suspendre toutes ses activités d'enrichissement d'uranium estimant qu'elle "constitue une demande excessive, contraire au Traité de non prolifération nucléaire (TNP), et elle est inacceptable".

Samedi 30 octobre 2004 : Téhéran a signé avec Pékin un contrat d'un montant de 100 milliards de dollars pour la fourniture de 10 millions de tonnes de gaz naturel liquifié iranien à la Chine par an sur 25 ans.

Mercredi 3 novembre 2004 : L'agence de presse estudiantine ISNA a rapporté lundi que la justice a ordonné la fermeture du site conservateur d'information Baztab "à la suite de plaintes selon lesquelles le site publiait de fausses nouvelles, contraires aux directives du Conseil suprême de la sécurité nationale et aux intérêts intérieurs et extérieurs du pays".

Jeudi 4 novembre 2004 : Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés devant l'ancienne ambassade des Etats-Unis à Téhéran pour célébrer le 25ème anniversaire de la prise de 52 otages américains le 4 novembre 1979. Ils ont brûlé les drapeaux américain et israélien et brandi une banderole citant le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, proclamant que "l'Amérique peut être détruite".

Vendredi 5 novembre 2004 : Le Parlement a adopté lundi une loi qui interdit aux Iraniens de fumer dans les mosquées, les restaurants, les stades et autres lieux publics. Le texte doit maintenant être accepté par les organes de contrôle institutionnel pour avoir force de loi. Il interdit également la publicité pour le tabac et impose des poursuites contre toute personne qui inciterait à la tabagie. Le gouvernement est tenu, d'après le texte, de mener campagne contre le tabac et de faire en sorte qu'au moins 50 % des paquets, qu'ils soient importés ou produits localement, portent une mise en garde contre les dangers de la cigarette. Les paquets ne devront plus porter de spécification telles que "légères" ou "semi-légères". Le gouvernement devra aussi augmenter le nombre des centres de désintoxication. Une taxe sera prélevée sur chaque paquet. Le prix d'un paquet coûte en Iran jusqu'à 17 000 rials (1,93 USD). Selon des estimations non-officielles, un Iranien sur 6 fume. Le porte-parole de la commission parlementaire de la santé, Nour-el Dinn Peer Moazen, a indiqué que "chaque année, les fumeurs dépensent environ 60 000 milliards de rials (6,8 milliards de dollars) pour la cigarette, 3 fois plus que le budget national de la santé. Environ 50 000 personnes meurent chaque année par la faute du tabac, et le chiffre atteindra 200 000 dans les prochaines années".

Mardi 9 novembre 2004 : Après un troisième round de pourparlers entamés vendredi à Paris, l'Iran a annoncé qu'un accord préliminaire sur le programme nucléaire de la République islamique, avait été trouvé avec l'Union européenne. Dans un communiqué lu à la télévision d'Etat, Hossein Moussavian, un haut responsable participant aux tractations a indiqué que le texte "doit être soumis aux capitales des 4 pays (Iran, Allemagne, France, Grande-Bretagne) et si les capitales l'approuvent dans les prochains jours, il sera rendu public officiellement". L'Iran est accusé par les Etats-Unis de vouloir développer l'arme nucléaire, constituant une menace pour Israël. Cet accord lui éviterait d'être traînée devant le Conseil de sécurité de l'ONU. La France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont offert de soutenir l'Iran avec des technologies et des équipements nucléaires y compris un réacteur à eau légère, en échange de la suspension définitive par Téhéran de l'enrichissement d'uranium. L'Iran insiste sur son droit légal à la technologie nucléaire pacifique. L'Agence internationale à l'Energie atomique (AIEA) a adopté en septembre 2004 une résolution, "exhortant l'Iran à suspendre toutes ses activités relatives à l'enrichissement d'uranium et à coopérer totalement avec les inspecteurs pour éclaircir tous les problèmes concernés avant la prochaine réunion prévue pour le 25 novembre 2004".

Mardi 16 novembre 2004 : Téhéran a annoncé dimanche avoir conclu un accord avec l'Union européenne visant à suspendre complètement l'enrichissement de l'uranium, mettant un terme à un an de négociations. Selon les informations publiées par l'agence de presse Mehr, et reproduites par l'AIEA Agence Internationale à l'Energie Atomique, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, désignés sous le sigle "E3", l'Union européenne (UE) et l'Iran ont réaffirmé leur attachement au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Dans un communiqué publié par l'AIEA, l'Iran "réaffirme qu'en conformité avec l'article II du TNP, elle ne cherche pas et ne cherchera pas à acquérir d'armes nucléaires. Elle s'engage à une coopération entière et transparente avec l'AIEA, ainsi qu'à poursuivre la mise en oeuvre du Protocole additionnel en attendant sa ratification. Dans le cadre de cet accord, qui doit garantir que le programme nucléaire iranien sert uniquement des objectifs pacifiques, les E3 et l'UE doivent entreprendre avec l'Iran des négociations en vue d'un traité d'échanges et de coopération. "L'UE et les E3 soutiendront activement l'accession de l'Iran à l'Organisation mondiale du commerce (OMC)". Plus de détails : Les pays non signataires du TNP

Mardi 23 novembre 2004 : La Télévision d'Etat a annoncé lundi que l'Iran a suspendu ses activités d'enrichissment d'uranium conformément à l'accord avec la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne conclu le 14 novembre 2004.

Mardi 30 novembre 2004 : Le ministère des Affaires étrangères a demandé au nouvel ambassadeur du Canada à Téhéran, Gordon Venner, de ne pas entreprendre de démarches pour élucider le décès en détention de la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi. Selon le porte-parole du ministère, il s'agit d'une affaire interne à la République islamique. Le ministère canadien des Affaires étrangères a annoncé mardi l'envoi d'un nouvel ambassadeur en Iran, 4 mois après le rappel de son prédécesseur pour protester contre le classement sans suite de cette affaire par la justice iranienne. Plus de détails : L'affaire Zahra Kazemi

Mercredi 8 décembre 2004 : 7 trafiquants de drogue ont été pendus sur la place publique mardi matin à Zahédan dans le sud-est du pays pour trafic international de drogue et attaques armées contre les services de sécurité. Selon un décompte tenu à partir des informations de la presse iranienne, 94 personnes ont été exécutées en Iran depuis le 1er janvier 2004, dont 61 depuis le 1er juillet. Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International, 108 exécutions ont eu lieu en 2003 et 113 en 2002. Le meurtre, l'attaque à main armée, le viol, l'apostasie et le trafic de drogue sont punis par la peine de mort.

Mardi 21 décembre 2004 : L'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution, a accusé lundi à la télévision d'Etat, les services de Renseignements israéliens et américains "d'être derrière les attentats" de Najaf et Kerbala, qui ont fait 66 morts. Ajoutant : "Soit ils ont commis les attentats directement, soit ils ont utilisé quelques individus intégristes, mais ils les ont eux-même planifié", concluant : "Après de nombreuses années, les Irakiens se rendent aux urnes pour faire leur propre choix malgré la volonté des oppresseurs, mais les forces d'occupation (américaines et britanniques) ne veulent pas cela. Elles veulent une apparence d'élection mais cherchent à faire élire leurs agents, ceux qui sont aux ordres des Américains et des Britanniques et qui gouvernent actuellement l'Irak". Enfin, l'ayatollah Ali Khamenei a motivé sa position en rappelant que "les déclarations de certaines marionnettes des Etats-Unis visent précisément accentuer les différences entre sunnites et chiites". NDLR. Le guide suprême de la Révolution fait allusion aux récentes déclarations (mercredi 15 décembre 2004, en présence d'officiers supérieurs irakiens et américains) du ministre irakien de la Défense, Hamza Chaalane, qui a accusé l'Iran d'être "l'ennemi le plus dangereux de l'Irak et de tous les Arabes".

Mercredi 22 décembre 2004 : L'Assemblée générale de l'ONU a adopté mardi une résolution présentée par le Canada qui dénonce la situation des droits de l'Homme en Iran et les restrictions à la liberté d'expression imposées par le gouvernement iranien. Elle a par ailleurs adressé une série de demandes au Gouvernement de la République islamique d’Iran, le priant notamment de procéder rapidement à une réforme du système judiciaire et du système pénitentiaire, et d’éliminer toutes les formes de discrimination inspirées par des motifs religieux ou dirigées contre des personnes appartenant à des minorités. Dans ce texte auquel s’est opposée une cinquantaine de délégations, le Gouvernement iranien est également prié d’abolir la peine d’exécution par lapidation et, en attendant que cette peine soit abolie, de mettre fin à la pratique.

Jeudi 23 décembre 2004 : Le ministre des Renseignements Ali Younessi a annoncé mercredi que "plus de 10 espions nucléaires ont été arrêtés à Téhéran et à Hormozgan (sud du pays) au cours de cette année" 2004 précisant qu'ils "travaillaient pour le Mossad et la CIA". Il a indiqué qu'ils ont été "remis entre les mains du tribunal révolutionnaire et leur identité ne sera pas révélée avant le début de leur procès" qui se tiendra à huis clos. En juillet 2000, la justice iranienne avait condamné à des peines de prison 10 Juifs et 2 Musulmans accusés d'espionnage pour Israël. Ils ont été libérés en 2003. ** L'agence officielle de presse IRNA a annoncé dans un communiqué publié par la police "qu'en raison de la situation spéciale et de la probabilité d'une dégradation des conditions en Irak, il est interdit à tous les pèlerins de se rendre dans ce pays jusqu'à ce que l'Irak soit jugé relativement sûr". La frontière avec l'Irak a été fermée. Des milliers d'Iraniens se rendent chaque semaine en Irak pour se recueillir sur les lieux saints de Najaf et de Kerbala.



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