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Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, synthèse
mise à jour le 18 juin 2014
REF : EUR-Lex - l33501 - FR
Souce : Union européenne, document brut
Charte des droits fondamentaux
La Charte des droits fondamentaux reconnaît un ensemble
de droits personnels, civils, politiques, économiques et
sociaux aux citoyens de lUE et les inscrit dans la
législation de lUE.
SYNTHÈSE
En juin 1999, le Conseil européen de Cologne a jugé
opportun de réunir les droits fondamentaux en vigueur au
niveau de lUnion européenne (UE) dans une charte
de manière à leur donner une plus grande visibilité.
Selon les attentes des chefs dÉtat ou de
gouvernement, cette charte devait contenir les principes
généraux énoncés dans la Convention européenne des
droits de lhomme de 1950 et ceux résultant des
traditions constitutionnelles communes des pays de
lUE. Par ailleurs, la charte devait inclure les
droits fondamentaux réservés aux citoyens de
lUnion européenne et les droits économiques et
sociaux tels quénoncés dans la charte sociale du
Conseil de lEurope et dans la Charte des droits
sociaux fondamentaux des travailleurs. Elle devait
également refléter les principes résultant de la
jurisprudence de la Cour de justice et de la Cour
européenne des droits de lhomme.
La charte a été élaborée par une convention composée
dun représentant de chaque pays de lUE et de
la Commission européenne, ainsi que de membres du
Parlement européen et des parlements nationaux. Elle a
été formellement adoptée à Nice en décembre 2000 par
le Parlement européen, le Conseil et la Commission.
En décembre 2009, avec lentrée en vigueur du
traité de Lisbonne, la charte sest vue confier la
même force juridique obligatoire que les traités. À
cette fin, la charte a été modifiée et proclamée une
deuxième fois en décembre 2007.
Contenu
La charte réunit en un seul document les droits qui,
jusquà présent, étaient dispersés dans divers
instruments législatifs, tels que les législations
nationales et de lUE, ainsi que les conventions
internationales du Conseil de lEurope, des Nations
unies (ONU) et de lOrganisation internationale du
travail (OIT). En donnant visibilité et clarté aux
droits fondamentaux, la charte instaure une sécurité
juridique au sein de lUE.
La Charte des droits fondamentaux comprend un préambule
introductif et 54 articles répartis en 7 chapitres:
chapitre I: dignité (dignité humaine, droit à la vie,
droit à lintégrité de la personne, interdiction
de la torture et des peines ou traitements inhumains ou
dégradants, interdiction de lesclavage et du
travail forcé);
chapitre II: liberté (droits à la liberté et à la
sûreté, respect de la vie privée et familiale,
protection des données à caractère personnel, droit de
se marier et droit de fonder une famille, liberté de
pensée, de conscience et de religion, liberté
dexpression et dinformation, liberté de
réunion et dassociation, liberté des arts et des
sciences, droit à léducation, liberté
professionnelle et droit de travailler, liberté
dentreprise, droit de propriété, droit
dasile, protection en cas déloignement,
dexpulsion et dextradition);
chapitre III: égalité (égalité en droit,
non-discrimination, diversité culturelle, religieuse et
linguistique, égalité entre hommes et femmes, droits de
lenfant, droits des personnes âgées, intégration
des personnes handicapées);
chapitre IV: solidarité (droit à linformation et
à la consultation des travailleurs au sein de
lentreprise, droit de négociation et
dactions collectives, droit daccès aux
services de placement, protection en cas de licenciement
injustifié, conditions de travail justes et équitables,
interdiction du travail des enfants et protection des
jeunes au travail, vie familiale et vie professionnelle,
sécurité sociale et aide sociale, protection de la
santé, accès aux services dintérêt économique
général, protection de lenvironnement, protection
des consommateurs);
chapitre V: citoyenneté (droits de vote et
déligibilité aux élections au Parlement
européen et aux élections municipales, droit à une
bonne administration, droit daccès aux documents,
médiateur européen, droit de pétition, liberté de
circulation et de séjour, protection diplomatique et
consulaire);
chapitre VI: justice (droit à un recours effectif et à
un tribunal impartial, présomption dinnocence et
droits de la défense, principes de la légalité et de
la proportionnalité des délits et des peines, droit à
ne pas être jugé ou puni pénalement deux fois pour une
même infraction);
chapitre VII: dispositions générales.
Champ dapplication
La charte est applicable aux institutions européennes
dans le respect du principe de subsidiarité et en aucun
cas elle ne peut étendre les compétences et les tâches
que les traités leur confèrent. Elle est également
applicable aux pays de lUE lorsquils mettent
en uvre la législation de lUE.
La signification et le champ dapplication de tout
droit qui correspond aux droits garantis par la
Convention européenne des droits de lhomme doivent
être conformes à ceux définis par celle-ci. À noter
que la législation de lUE peut prévoir une
protection plus étendue. Tout droit dérivé des
traditions constitutionnelles communes des pays de
lUE doit être interprété conformément à ces
traditions.
Le protocole (no) 30 aux traités sur lapplication
de la Charte des droits fondamentaux de lUnion
européenne à la Pologne et au Royaume-Uni restreint
linterprétation de la charte par la Cour de
justice et les cours nationales de ces deux pays, en
particulier en ce qui concerne les droits relatifs à la
solidarité (chapitre IV).
ACTE LIÉ
Rapport de la Commission au Parlement européen, au
Conseil, au Comité économique et social européen et au
Comité des régions: Rapport 2013 sur lapplication
de la Charte des droits fondamentaux de lUnion
européenne. ( COM(2014) 224 final of 14.4.2014 - non
publié au Journal officiel).
Ce quatrième rapport annuel sur lapplication de la
Charte des droits fondamentaux de lUnion
européenne offre un aperçu de la mise en uvre des
droits fondamentaux au sein de lUE en 2013.
Le rapport illustre notamment la manière dont les
institutions de lUE prennent en compte les droits
définis dans la Charte lorsquelles proposent ou
adoptent des actes législatifs (grâce à la liste de
contrôle des droits fondamentaux) et la manière dont
les droits consacrés dans la Charte ont joué un rôle
dans les procédures dinfraction que la Commission
a intentée contre les États membres. Dans sa décision
sur l'affaire Åkerberg Fransson en 2013, la Cour de
Justice a clarifié que la poursuite par un État membre
dun objectif prévu dans les Traités de lUE
ou le droit dérivé, plutôt que la transposition
directe de la législation européenne, pourrait suffire
pour déclencher lapplication de la Charte au
niveau national.