- Déclaration faite
mercredi 21 janvier 2009 par le
Secrétaire général de lONU, Ban
Ki-moon, devant le Conseil de sécurité
de l'ONU, lors de sa réunion sur la
situation au Moyen-Orient, y compris la
question palestinienne. La déclaration a
été lue par le Secrétaire général
adjoint aux affaires politiques, B. Lynn
Pascoe
Source Fil-info-France Jeudi
22 janvier
2009 N° 2189/23585

Ban Ki-Moon,
secrétaire général de l'ONU
Jai eu le
plaisir de faire un exposé au Conseil et
de le consulter il y a huit jours avant
mon voyage au Moyen-Orient qui avait pour
but denvoyer un message simple et
sans ambiguïté à propos de la crise à
Gaza et dans le sud dIsraël: les
combats doivent cesser, la résolution
1860 (2009) doit être pleinement
respectée et appliquée. Je suis
profondément reconnaissant de lappui
du Conseil à ma mission, appui
réaffirmé par lAssemblée
générale dans sa résolution ES-10/18
vendredi dernier. Je suis convaincu que
ceci a sensiblement renforcé mes efforts
pour faire cesser la violence.
Depuis, jai rencontré les
dirigeants de lEgypte, de la
Jordanie, dIsraël, du territoire
palestinien occupé, de la Turquie, du
Liban et de la Syrie. Jai
participé à une réunion organisée par
le Président Moubarak à Charm el-Cheikh
et au sommet économique arabe au
Koweït. Je me suis aussi entretenu au
téléphone à maintes reprises avec
plusieurs dirigeants et jai
évidemment rencontré tous les
dirigeants lors de deux réunions
organisées pour débattre de la
situation à Gaza. Je me suis rendu dans
la ville de Gaza et à Sderot hier pour
montrer ma solidarité avec les civils et
souligner les tâches importantes et
urgentes à accomplir. Tout au long de ma
mission, jai cherché à maximiser
la coordination des efforts diplomatiques
pour mettre fin à la crise et expliquer
les attentes de lONU, telles quénoncées
dans la résolution 1860 (2009).
Je rends hommage au Président égyptien
Moubarak pour sa direction éclairée et
linitiative quil a prise dans
le but de parvenir à un cessez-le-feu.
Je rends également hommage aux nombreux
dirigeants du monde entier qui ont
contribué de façon décisive à cet
effort.
Les combats ont cessé avec des
déclarations unilatérales de
cessez-le-feu et le retrait aujourdhui
des troupes israéliennes. Cest là
un résultat important et cela donne un
répit si nécessaire aux civils qui
souffrent, surtout dans la bande de Gaza.
Mais, la situation reste précaire, et il
reste encore beaucoup à faire sur les
fronts diplomatique et humanitaire.
A cet égard, je me tourne vers lEgypte
et dautres pour poursuivre les
efforts indispensables visant à
favoriser la compréhension et à mettre
en place des mécanismes pour veiller à
ce quun cessez-le-feu durable et
viable soit en place au plus vite. Je me
tourne également vers les dirigeants
régionaux et internationaux, y compris
les membres de la Ligue des Etats arabes,
du Quatuor et du Conseil de sécurité,
pour quils contribuent ensemble à
ces garanties et à ces arrangements et
aident à les maintenir, conformément à
la résolution 1860 (2009). Les
cessez-le-feu unilatéraux doivent être
concrétisés par des arrangements qui
empêchent le trafic illicite darmes
et de munitions et assurent la
réouverture continue des points de
passage de Gaza sur la base de lAccord
de 2005 réglant les déplacements et le
passage entre lAutorité
palestinienne et Israël. Tel est le
cadre établi par la résolution 1860
(2009), et il contribuera à stabiliser
la situation sur le terrain.
Pour nombre dhabitants de Gaza, cest
une heure de désespoir, de deuil et de
besoin. Ils se sont trouvés pris, au
cours de cette crise, entre les actions
irresponsables et inacceptables du Hamas
et le blocus imposé par Israël et son
recours à une force militaire
disproportionnée et excessive.
Pendant ma visite hier, jai vu une
partie des destructions et des
souffrances causées à cette petite zone
densément peuplée par plus de trois
semaines de bombardements intensifs, de
pilonnage et de combats de rue. Ceci fait
suite à des mois et à des années doccupation,
de conflit et de privations économiques.
Jai été profondément ému par ce
que jai vu.
Je me suis rendu à Gaza pour exprimer ma
préoccupation et pour rendre hommage aux
nombreuses personnes qui sont mortes et
qui ont été blessés, et aux milliers
de personnes qui ont perdu des proches et
des amis. Je tenais à faire passer le
message que lONU est aux côtés de
ceux qui ont souffert de cette tragédie
et de cette catastrophe, et que nous ne
les abandonnerons pas.
Et je me suis rendu à Sderot pour
rencontrer des civils dans le sud dIsraël
qui ont subi des tirs aveugles de
roquette et de mortier depuis trop
longtemps.
Dans les deux endroits, jai
souligné quil était urgent et
nécessaire de respecter pleinement le
droit international humanitaire et de
protéger les civils. Comme je lai
clairement indiqué, lorsque des civils
sont tués et lorsquil y a des
allégations de violation du droit
international humanitaire, il faut mener
des enquêtes approfondies, fournir des
explications complètes et, lorsque cela
est nécessaire, que les responsables
répondent de leurs actes.
A Gaza, jai rencontré le personnel
de lONU sur le terrain qui a
travaillé avec courage et héroïsme ces
dernières semaines. LONU en est
fière et leur exemple nous inspire un
sentiment dhumilité. Je ne saurai
assez les louer et les remercier, et je
rends hommage aux membres du personnel
des Nations Unies et aux sous-traitants
qui ont été tués ou blessés.
Jai donné lassurance aux
habitants de Gaza que lONU
travaillerait durgence et avec soin
pour fournir laide humanitaire durgence
et commencer le processus très difficile
de relèvement et de reconstruction.
Demain, le Coordonnateur spécial, M.
Robert Serry, et le Secrétaire général
adjoint aux affaires humanitaires, M.
Holmes, se rendront à Gaza pour faire
une évaluation des besoins durgence
en se concentrant sur lensemble des
priorités humanitaires immédiates. Cela
comprend les soins médicaux, la
nourriture, le logement, lenlèvement
des décombres, les engins non explosés
et éventuellement les mines, lélectricité,
la question des liquidités monétaires,
leau et lassainissement.
M. Holmes et la Commissaire générale de
lOffice de secours et de travaux
des Nations Unies pour les réfugiés de
Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA),
Mme Karen AbuZayd, rendront compte
directement au Conseil la semaine
prochaine sur la situation humanitaire. LONU
entend lancer un appel humanitaire
éclair dans les 10 jours suivant cette
première mission. LONU travaille
aussi à établir des évaluations et des
plans pour les activités de relèvement
rapide et la remise en état de services
essentiels, tout en appuyant les
activités de réparation durgence.
Nous travaillerons en étroite
coordination avec le Premier Ministre
Fayyad à cet égard. Il est prévu quun
rapport détaillé soit présenté à une
conférence au Caire et ce rapport
contribuera aux travaux qui suivront du
Comité spécial de liaison. Il est
essentiel que les principaux pays
donateurs participent à ces efforts
humanitaires et à ces efforts de
relèvement rapide et y contribuent de
façon généreuse.
En effet, je tiens à souligner que,
alors que nous commençons à faire face
au défi des secours humanitaires, du
relèvement rapide et de la
reconstruction, il nous faut travailler
ensemble en étroite coordination et
consultation. En plus des parties
elles-mêmes, lONU est déjà en
contact étroit avec des partenaires
clefs: lEgypte et dautres
pays arabes, la Commission européenne,
la Banque mondiale, la Norvège qui
préside le Comité spécial de liaison,
la Turquie, et les membres du Quatuor
lEurope, la Fédération de
Russie et les Etats-Unis. A cet égard,
je continuerai dexhorter le nouveau
Président des États-Unis et son équipe
à faire de la paix au Moyen-Orient une
de leurs priorités absolues.
Je voudrais signaler ici quun
accès immédiat et accru à Gaza est
essentiel à toute initiative
humanitaire, sans même parler de la
reconstruction. Au cours des réunions
que jai eues avec les dirigeants
israéliens, jai insisté sur limportance
dun accès accru à la bande de
Gaza. Jai demandé au Président
Moubarak de veiller à ce que Rafah soit
ouvert pour le passage de matériel
humanitaire.
Le Conseil est bien conscient de
plusieurs cas dattaques
scandaleuses contre des locaux de lONU
et a entendu un exposé ici même jeudi
dernier sur les attaques au cours
desquelles lentrepôt principal de
lUNRWA a entièrement brûlé, ce
qui a entraîné la perte dune aide
extrêmement nécessaire. Cette attaque sest
produite le jour de mon arrivée en
Israël, et jai vu en personne hier
les ruines encore fumantes de nos locaux.
Jai immédiatement protesté, dans
les termes les plus vifs, contre ces
attaques visant les locaux de lONU,
et jai appelé tous les combattants
à respecter linviolabilité des
bâtiments de lONU. Jinforme
le Conseil de sécurité que lorsque jétais
en Israël, jai reçu des
autorités israéliennes lassurance
personnelle que ce type dattaques
ne se reproduirait plus. Mais, deux jours
plus tard à peine, il y a eu une attaque
contre une école de lONU où sétaient
réfugiées et abritées des personnes
qui navaient dautre endroit
où se cacher, et deux petits garçons
ont trouvé la mort.
Toutes les fois où je me suis réuni
avec les dirigeants israéliens, jai
exigé quIsraël mène une enquête
approfondie sur chacun de ces incidents.
Jattends de recevoir une
explication complète de chaque incident,
et jespère que les responsables
auront à répondre de leurs actes. Le
Premier Ministre Olmert a promis de me
communiquer de toute urgence les
résultats de leur enquête. Je
déciderai alors des mesures de suivi
appropriées à prendre.
Les difficultés qui nous attendent sont
immenses et nombreuses. Si notre
priorité immédiate aujourdhui est
peut-être de fournir des secours
humanitaires et daider à un
relèvement rapide, nous devons
également continuer duvrer
à des arrangements viables qui seront la
base dun cessez-le-feu durable et
nous devons poursuivre notre action à
long terme pour réaliser la paix.
Dans le cadre de cette action, jai
discuté longuement de la voie à suivre
avec des dirigeants régionaux et
internationaux. Il me semble évident que
des progrès politiques durables soient
enregistrés et pour que Gaza se relève
et se reconstruise comme il se doit, les
Palestiniens doivent relever le défi de
la réconciliation. Tant à Gaza quà
Ramallah, jai appelé avec ferveur
les Palestiniens à surmonter leurs
divisions et à uvrer à rétablir
le Gouvernement palestinien dans le cadre
légitime de lAutorité
palestinienne. Aujourdhui, je
réitère cet appel. Jai dit
clairement que lONU coopérera avec
un Gouvernement palestinien uni englobant
Gaza et la Cisjordanie. Au Koweït, jai
appelé le monde arabe à sunir en
appui à cette entreprise, et jai
pris note des efforts menés par le Roi
Abdullah dArabie saoudite en la
matière. Jappelle également la
communauté internationale dans son
ensemble à faire de même.
Je me suis également rendu au Liban, où
jai rencontré le Président
Sleiman, le Premier Ministre Siniora et
le Président de lAssemblée Berri.
Jai eu lhonneur de prendre la
parole devant le Parlement libanais.
Avant mon arrivée, jétais bien
conscient quil existait un risque
que le Liban entre de nouveau en conflit
avec Israël du fait de la situation à
Gaza. Toutefois, jai été
encouragé par la condamnation par le
Gouvernement libanais des tirs de
roquettes lancées depuis le Sud-Liban
contre Israël, et par les mesures
rapides prises par les Forces armées
libanaises et la Force intérimaire des
Nations Unies au Liban (FINUL).
En Israël, jai demandé aux
dirigeants politiques et aux responsables
de la défense de faire preuve de retenue
et de prendre des mesures en vue de
mettre en oeuvre les points en suspens de
la résolution 1701 (2006), notamment le
retrait de Ghajar. Jai visité la
FINUL dans le sud, et jaimerais
encore une fois la féliciter du rôle
important quelle joue pour
stabiliser la région et appliquer la
résolution 1701 (2006), en coopération
avec les Forces armées libanaises. En
Syrie, jai également parlé
longuement du Liban avec le Président
Assad.
Que les choses soient claires. Certes la
récente crise à Gaza et dans le sud dIsraël
exige que soient prises des mesures pour
gérer le conflit et le contenir, mais
elle est aussi un symptôme de problèmes
plus vastes et de conflits plus profonds
qui exigent dêtre réglés. Si ces
dernières semaines de violence ne
cèdent pas rapidement la place à une
vaste action politique, nous risquons de
nous retrouver face à un véritable
danger de polarisation et de frustration
accrues dans la région, sans même
parler de la possibilité que se
reproduisent les événements auxquels
nous avons assisté.
Seul un règlement juste et global du
conflit israélo-arabe permettra de
mettre véritablement fin à la violence
et de garantir une sécurité durable
tant aux Palestiniens quaux
Israéliens. Cet effort doit être axé
sur la mise en uvre des
résolutions du Conseil de sécurité et
sur lInitiative de paix arabe. Nous
navons pas besoin de nouveaux plans
ni dautres processus. Nous avons
les outils nécessaires. Nous avons
besoin de faire montre de volonté
politique et dagir. Il y a bien
trop longtemps que la paix nous échappe.
La violence, la destruction et les
souffrances dont nous sommes témoins ont
été la manifestation dun échec
politique collectif. Nous avons déployé
un effort sincère lannée
dernière, mais il na pas réussi.
Aujourdhui, nous devons faire
davantage. Il ne faut rien de moins quun
effort international massif pour appuyer
et exiger un règlement de ce conflit.
Les peuples de la région, et en fait la
communauté internationale, lexigent.
En ma qualité de Secrétaire général
de lOrganisation des Nations Unies,
je continuerai dinsister sur la
nécessité de mettre fin à loccupation
qui a commencé en 1967, de créer un
Etat palestinien coexistant dans la paix
et la sécurité avec Israël, et de
parvenir à une paix juste, durable et
globale entre Israël et tous ses voisins
arabes. Je suis plus déterminé que
jamais à voir cela se réaliser.
-
SOS-Reporters
: Liberté d'expression et
liberté d'opinion sans frontière !
LIBERTE
D'EXPRESSION ET D'OPINION, DROITS :
Rappel des
droits ( textes ) fondamentaux :
A - "Tout
individu a droit à la liberté d'opinion
et d'expression, ce qui implique le droit
de ne pas être inquiété pour ses
opinions et celui de chercher, de
recevoir et de répandre, sans
considération de frontière, les
informations et les idées par quelque
moyen d'expression que ce soit"
- Article 19 de la Déclaration
universelle des droits de l'homme
Déclaration internationale des droits de
l'homme, adoptée par l'Assemblée
générale de l'ONU à Paris, le 10
décembre 1948.
B -
"Toute personne a droit à la
liberté d'expression. Ce droit comprend
la liberté d'opinion et la liberté de
recevoir ou de communiquer des
informations ou des idées sans qu'il
puisse y avoir ingérence d'autorités
publiques et sans considération de
frontières."
- Article 11-1 de la "Charte des
droits fondamentaux de l'Union
européenne".
2000/C 364/01. Nice, le 7 décembre 2000.
C -
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peut donc parler, écrire, imprimer
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