- DISCOURS DE MONSIEUR
DOMINIQUE DE VILLEPIN
- LA HALLE FREYSSINET
A PARIS 13ème , SAMEDI 19 JUIN 2010
Source :
quotidien international francophone Fil-info-France
du lundi 21 juin 2010.
Discours intégral de Dominique de
Villepin, ancien Premier Ministre :
Merci dêtre là. Merci
dêtre venus si nombreux. Quel
formidable engagement pour fonder tous
ensemble notre mouvement : République
Solidaire.
Je sais que vous êtes venus de loin, de
partout en France, de métropole et de
lOutre-mer, comme dailleurs.
En ce 19 juin, vous marquez, par votre
présence, une conviction qui est celle
de tous les hommes libres : notre destin
est entre nos mains. Oui, dans la longue
histoire de notre pays, cest
toujours du rassemblement quest né
le changement.
Cest une poignée de citoyens qui
en juin 1789 donnèrent la force aux
Etats Généraux de résister face à
labsolutisme.
Ce sont des artisans et des ouvriers qui
se levèrent en 1830, pour défendre la
liberté de la presse.
Ce sont des républicains de tous les
horizons qui, en juin 1881, enracinèrent
la République par lécole gratuite
et la liberté de réunion.
Ce sont des hommes de cur de tous
bords qui se dressèrent contre
linjustice faite à un petit
capitaine de larmée française
parce quil était juif.
Alors, que tous ceux qui, dans notre
pays, pourraient se laisser gagner par le
fatalisme, par le cynisme ou
lindifférence, puissent en nous
regardant ici, cet après-midi, se
convaincre que quelque chose se lève à
nouveau en France, quelque chose qui ne
cessera, au fil des mois, de grandir.
Car au cur de notre histoire, il y
a une ambition plus forte que la
politique, il y a lamour de la
France.
Car même dans lépreuve, la France
est toujours capable de se redresser.
Noublions pas quil y a
soixante-dix ans, en 1940, des hommes,
des femmes, jeunes ou moins jeunes,
répondaient à lappel dun
général inconnu, prêts à tout
abandonner, leur foyer, leur terre, pour
reconquérir lessentiel.
Reprenons aujourdhui ce flambeau de
la fidélité républicaine. Reprenons ce
flambeau de justice et de liberté,
reprenons ce flambeau dun rêve
toujours vivant. La France,
aujourdhui encore, nous rappelle à
notre devoir.
Nous, citoyens rassemblés, de toutes
origines, de toutes conditions, pour dire
une seule chose : nous voulons vivre
ensemble, rebâtir une nation et incarner
une certaine idée de la France.
Nous, citoyens debout, attachés à notre
différence, sans place réservée dans
la République. Nous, libres, égaux,
même si parfois orphelins de la
République, chaque fois quun de
ses enfants est privé dune chance,
privé dun emploi, dun
regard, parce quil na pas le
nom ou la couleur de peau quil
faut.
Nous, irréductibles, insoumis parce que
nous croyons en la République.
Parce que nous pensons quune
alternative est possible, quune
autre voie est possible. Grâce à vous.
Mais, pour cela, chers amis, nous devons
dire la vérité aux Français.
Pour cela, jai voulu aller à la
rencontre des Français, à Bergerac, à
Bondy, à Mantes la Jolie, en Bourgogne
ou dans le Finistère, à Lille, à
Strasbourg, à Toulouse, Bordeaux ou
Marseille.
Et jai vu lhumiliation
douvriers qui ont construit une vie
de travail et qui du jour au lendemain
sont expulsés de leur usine, comme
sils avaient moins de prix que les
machines et les stocks.
Jai vu langoisse de mères
seules qui narrivent plus à faire
face à toutes leurs tâches pour donner
un avenir à leurs enfants.
Jai vu le désespoir
dagriculteurs condamnés à
travailler toujours plus, pour presque
rien.
Jai vu, à lheure de la valse
des milliards pour sauver les banques, la
colère de tous ceux qui ont le sentiment
de devoir payer pour une crise dont les
responsables se tirent toujours à bon
compte.
Comment les Français ne seraient-ils pas
déboussolés, fatigués, exaspérés,
sous la pression du chômage, sous la
pression de la peur du déclassement et
de la baisse du pouvoir dachat ?
Aujourdhui, tous les repères se
brouillent. La crise a ruiné des Etats,
des entreprises, des pans entiers de nos
vieilles économies. Elle menace notre
monnaie.
On voulait croire le marché infaillible,
il ne lest pas.
On voulait croire que les Etats ne
feraient pas banqueroute. Ils le peuvent.
On voulait croire que le progrès
règlerait tous nos problèmes. Hélas,
létat de notre planète, le
réchauffement climatique, les marées
noires, montrent quil nen est
rien.
On voulait croire que nous dominions la
nature. Les tempêtes et leurs dégâts
nous montrent quil nen est
rien. Et je voudrais que nous ayons
ensemble une pensée fraternelle pour les
victimes des inondations dans le Var.
Si nous ny prenons garde,
limpatience deviendra colère et la
colère violence.
Le désespoir des ouvriers grandit par
flambées soudaines lors des
séquestrations de patrons, lors de
menaces désespérées de destruction de
leurs propres machines.
La fatigue et le stress au travail
épuisent, sous leffet dune
course au profit toujours plus grande.
Les écarts de salaire se creusent. Et
aux injustices sociales sajoute
linjustice morale quand ce sont
toujours les mêmes ouvriers de
lindustrie, agriculteurs, salariés
précaires, les jeunes et les classes
moyennes- qui payent un si lourd tribut
à la crise.
La vérité, cest que nous sommes
à un tournant de lhistoire. Rien
ne sera jamais plus comme avant.
Le monde change. Je lai vu de New
York à Shanghai, de New Delhi à
Casablanca. La mondialisation est une
véritable révolution économique à
léchelle de la planète.
Un nouveau monde apparaît sous nos yeux.
Un nouveau monde doù émergent de
nouvelles puissances, la Chine
lInde, le Brésil. Des pays qui
consomment, qui produisent, qui financent
nos déficits.
Un nouveau monde du numérique qui
modifie en profondeur les façons de
produire, de consommer, de créer, de
vivre.
Un nouveau monde de la rareté où tout
peut devenir source de conflit, si on ne
fait pas leffort de la régulation
concertée quil sagisse de
leau, de lénergie ou des
matières premières.
Ce monde est un monde dangereux de
déséquilibres de croissance, de
déséquilibres démographiques, de
déséquilibres financiers.
Entre des puissances émergentes qui
accumulent le capital et nous qui le
dilapidons.
Entre des banques qui risquent des
montants considérables et des Etats qui
payent pour leurs excès.
Dire la vérité, cest assumer des
choix.
Cest reconnaître quil faut
regarder les choses en face. Oui, il y a
un risque sérieux que la zone euro se
disloque.
Cest reconnaître que nous sommes
en train de décrocher irrémédiablement
par rapport à lAllemagne, sur les
exportations comme sur les finances
publiques et sur le modèle économique
même. Ce qui pourrait briser
lunité européenne source de paix
et de prospérité depuis cinquante ans.
Cest reconnaître quil ne
sert à rien de mener les combats
dhier dans le monde
daujourdhui. Il faudra
opérer des reconversions indispensables
pour transformer notre modèle
économique et mettre en valeur nos
savoir-faire.
Dire la vérité, cest dire que la
France risque de nêtre plus
quune puissance secondaire et
fragile si nous cédons au renoncement.
Dire la vérité, cest dire que
notre système politique, économique et
social est à bout de souffle.
Dire la vérité, cest dire
quil faudra dix ans deffort
pour nous redresser.
Reprenons en main notre destin
Car nous sommes confrontés à un déni
de réalité, avec un écart toujours
plus grand entre le discours et les
actes, entre ce que vivent les Français
et ce que disent nos dirigeants.
La récession ? Mais quelle récession ?
Que penser dune politique qui
semble nier lévidence que les
Français vivent au quotidien, entre
chômage, précarité et fins de mois
difficiles ?
La rigueur ? Mais quelle rigueur ? Que
penser dune politique qui refuse
les mots qui fâchent et qui tient sur la
ligne Maginot des promesses de 2007 : pas
plus dimpôts, pas plus
dimpôts.
Le chômage ? Cela ira mieux ! cest
certain, nous dit-on. Cest facile
quand on a pour toute politique de mettre
un cierge à une croissance miraculeuse.
Les déficits publics ? Peut-on vraiment
se satisfaire de comptes virtuels qui
veulent nous faire croire que tout sera
réglé demain ?
La dette de la France ? Pourquoi
sinquiéter pour quelques centaines
de milliards de plus ?
En réalité il y a là un abandon, une
défaite de la politique.
Comment pourrions-nous accepter une telle
défaite ?
Nous nacceptons pas que soit
démonté brique à brique ce qui fonde
notre République Démocratique et
Sociale, née dans lépreuve au
sein du Conseil National de la
Résistance.
Nous nacceptons pas quun
gouvernement laisse filer les déficits
et la dette au prix de graves
inégalités. En cinq ans, la France sera
mise à la merci de ses créanciers.
Nous nacceptons pas que lEtat
puisse se mettre au service de
lintérêt particulier et que
largent puisse prendre le pas sur
lintérêt général.
Nous nacceptons pas quon
touche à lindépendance de la
France, en revenant dans le commandement
intégré de lOTAN.
Quand la France se renie, ce nest
pas la France.
Nous nacceptons pas la logique des
boucs-émissaires, les dérives du débat
sur lidentité nationale, quand
tout devient prétexte à dénoncer,
montrer du doigt, stigmatiser.
Nous nacceptons pas les clivages
diabolisants et les petits jeux tactiques
de louverture qui abaissent la
politique.
Quand la France se divise, ce nest
pas la France.
Nous nacceptons pas quun
gouvernement instrumentalise la peur de
lautre, la peur de limmigré,
la peur de létranger, la peur de
lislam, dans le déni de la
vocation de la France.
Non, nous nacceptons pas quun
gouvernement se lance dans une fuite en
avant sécuritaire et que le karcher
tienne lieu de politique dans le déni
des réalités économique et sociale.
Quand la France a peur, ce nest pas
la France.
Je me suis déjà élevé contre cet
engrenage de la peur qui a conduit
ladministration BUSH à la guerre
en Irak après le Onze Septembre.
Cest la même logique de la peur
qui règne aujourdhui au Proche
Orient.
Cest la même logique de la peur
qui dissout lUnion Européenne.
Aujourdhui, nous refusons de
nêtre plus que lombre
dun peuple. Nous refusons de
devenir des étrangers les uns pour les
autres.
Oui, jentends la frustration et je
sais linquiétude :
De ceux qui ont choisi le vote extrême
le 21 avril 2002.
De ceux qui ont dit non à lEurope
libérale et lointaine lors du
référendum de 2005.
De ceux qui se sentent exclus de la
République et dont on ne se souvient
quà loccasion de violences,
comme en 2005 dans les banlieues.
Le rendez-vous présidentiel de 2007 a
été une occasion perdue de dénouer le
drame des divisions françaises. Au lieu
dêtre ressoudée, la France est
plus divisée que jamais.
Non, ce nest pas ça la France.
Dans les moments difficiles, les
Français se sont toujours réunis pour
défendre leurs principes.
A la Révolution, la France a proclamé
la liberté, légalité et
laspiration à la fraternité.
Avec la République, elle a enraciné
partout la solidarité.
A la Libération, elle a affirmé la
dignité de lhomme, avec le droit
au travail, le droit au logement et à
léducation.
Tous les cinquante ans, la France a
rendez-vous avec son histoire pour
accomplir sa promesse.
Les Français disposent de créativité
et dintelligence pour relever les
défis du monde.
Des ingénieurs et des chercheurs qui
sont parmi les meilleurs.
Des professeurs et des médecins qui
contribuent à notre rayonnement.
Des écrivains, des cinéastes, des
artistes qui rencontrent le succès.
Des artisans qui ont acquis les meilleurs
savoir-faire.
Tous les Français que jai
rencontrés veulent aller de
lavant.
Des policiers, des infirmiers, des
enseignants qui ne demandent quà
remplir leurs missions.
Des agriculteurs qui veulent vivre de ce
quils produisent.
Des entrepreneurs et des salariés qui
veulent sortir de lornière.
Des jeunes des banlieues et
dailleurs qui veulent être
respectés et exprimer leurs talents.
Aujourdhui, il ny a plus de
temps à perdre pour redonner un avenir
aux Français, à tous les Français.
Notre feuille de route est là.
Avant tout, faisons tous ensemble le
choix de la réconciliation.
Jamais les fossés entre les Français ne
se sont autant creusés.
On les dresse les uns contre les autres
le privé contre le public, les
précaires contre les emplois stables,
les actifs contre les retraités.
Dun côté, il y a ceux qui ont des
relations, ceux qui connaissent les
ficelles, ceux qui sen sortent
toujours. Et, de lautre côté, il
y a ceux qui doivent attendre, ceux qui
ne choisissent pas ni leur école,
ni leur hôpital, ni leur lieu de
travail. Nous sommes entrés sans le dire
dans un nouvel Ancien Régime.
Combien de nouvelles Bastilles à
renverser ?
Les Bastilles de largent,
dabord. Des agriculteurs qui
subissent la loi des grandes enseignes.
Des écarts de salaires qui deviennent
autant dinsultes pour les
mal-payés. Nous voulons une Charte des
salaires qui fixerait au sein de chaque
entreprise lécart acceptable entre
le salaire moyen et le salaire le plus
élevé.
Les Bastilles du pouvoir sont aussi
dangereuses, quand ressurgit
lesprit de cour, le « deux poids
deux mesures » et limpunité ;
quand les nominations procèdent plus de
la faveur que du mérite. La politique ne
doit pas devenir un métier
dargent. La politique nest
pas un métier, la politique cest
un engagement. Ce nest ni le cumul
des salaires, ni le cumul des mandats.
Enfin, il y a les Bastilles des
discriminations. Celles qui ferment les
portes de lemploi ou du logement au
gré de la couleur de peau, celles qui
condamnent les femmes à la précarité,
aux bas salaires, aux carrières
discontinues. Il appartient aux
entreprises de donner aux femmes la place
qui leur revient, fût-ce au moyen
dune sanction fiscale.
Ces Bastilles, elles ne tomberont pas
toutes seules. Mais nous savons,
quune fois la première pierre
tombée, les autres suivront.
Pour réconcilier les Français entre
eux, nous devons réconcilier aussi les
mémoires.
Mémoires dimmigrés, de
pieds-noirs, danciens-combattant,
de harkis. Mémoires blessées, à vif,
prêtes à senflammer à nouveau à
la moindre occasion. Mémoires de
lesclavage. Nous ne pouvons plus
continuer à vivre dans le silence, comme
chargés dun secret de famille qui
nous ronge. On voudrait sommer la France
de choisir entre son honneur et la
repentance, mais cest un faux
choix. Cest de reconnaissance
quil sagit.
Il faut regarder notre passé en face si
lon veut se tourner vers
lavenir et vers le monde.
Jacques CHIRAC a su le faire avec courage
dans le discours du Vel dHiv
vis-à-vis des Juifs de France. Il a su
le faire avec la commémoration de
lesclavage. Et cest ce
quil a tenté de faire encore en
proposant le traité damitié avec
lAlgérie. Jétais avec lui
à Oran et à Alger et jai pu
mesurer alors combien lattente de
nos deux peuples était grande.
Nous devons le faire vis-à-vis de notre
histoire coloniale, et chaque fois que
nous avons manqué aux valeurs et aux
principes mêmes qui étaient les
nôtres.
La reconnaissance oui, celle du respect,
celle de légalité, celle de la
dignité, sachant que les principes et
les messages de la France ne se sont pas
éteints parce que toujours, des
Français se sont levés pour les faire
entendre.
Et noublions pas, parmi les enfants
de notre pays, les fils et petit-fils
dimmigrés. On voudrait quils
renoncent à une partie
deux-mêmes, comme expulsés de
leur propre vie. Mais ce serait réduire
leur identité, alors quils peuvent
être fiers de ces histoires, de cette
histoire quils portent en eux. Là
encore, cest dabord de
reconnaissance quil sagit.
Reconnaissance de leur existence et du
lien si personnel qui les attache à la
France.
Alors ouvrons nos mémoires, car les
mémoires de la France sont les mémoires
du monde entier.
Notre mémoire ne se résume pas à nos
ancêtres les Gaulois. Quelle que soit la
durée de notre histoire commune, nous
sommes liés par les mêmes valeurs et le
même destin qui a fait de nous par
lhumanisme, les Lumières, la
Révolution et la République un pionnier
du monde libre.
Un quart des Français ont un de leurs
grands-parents né à létranger.
Dans nos mémoires, il y a aussi le
souvenir dAbd el Kader, de
Massinissa, de lempire du Mali ; il
y a Toussaint Louverture ; il y a Félix
Eboué, Aimé Césaire et Léopold Sédar
Senghor.
Et souvenons-nous que parmi les
combattants de la France Libre qui firent
le sacrifice de leur vie, la moitié
étaient venus du Maghreb et
dAfrique, beaucoup étaient venus
dailleurs, dEurope et du
monde.
Notre unité est faite de mots, de
gestes, de célébrations qui fondent
notre vie ensemble et notre espoir pour
demain. Je nai pas oublié la
victoire de 1998, lors de la coupe du
monde de football, car elle nous disait
quelque chose sur la France, elle faisait
ressentir ce que cest que
dêtre Français.
Choisir ensemble la réconciliation,
cest vouloir la République
Qui ne voit aujourdhui que nos
principes sont bafoués ?
Légalité des chances recule quand
pour de nombreux enfants les jeux sont
faits dès le CP, quand lécole
fait disparaître chaque année
léquivalent de la population de
Nevers ou de Sète dans un trou noir
délèves sans diplôme, sans
qualification et sans avenir.
Les libertés reculent, quand trop de
gardes-à-vue sont injustifiées, quand
on retient des gamins pendant 96 heures,
comme des terroristes. Quand on arrête
des parents clandestins devant
lécole de leurs enfants comme des
malfaiteurs. Quand les fichiers et les
officines prolifèrent, quand la
surveillance par internet ou par les
caméras menace la vie privée de chacun.
La dignité recule au royaume des
prébendes et des petits plaçous, quand
la menace et linsulte
sinstallent au cur du
pouvoir.
La République semble avoir rendu les
armes.
Que fait lEtat ? LEtat est
affaibli, méprisé.
Les fonctionnaires en souffrent, face à
une politique du rabot aveugle qui les
démotive et les empêche de remplir leur
mission.
Les citoyens en souffrent lorsquils
sont privés dun accès équitable
à la justice, à la police, aux
hôpitaux.
Et que fait la Loi ? La Loi est bradée,
bafouée par ceux-là même qui ont
vocation de la faire respecter. Que la
loi sur la burqa ne soit pas conforme à
la constitution ? Qui sen soucie ?
Que la loi soit soumise à
lémotion et à la surenchère
partisane, cest inacceptable et
dangereux. Une loi ne peut pas être de
circonstance. Elle doit rester la règle
de notre vie commune.
Revenons donc à ce qui fait
lessence de la République.
Le respect des droits et des devoirs, le
respect de lautre. Cest ce
qui nous rassemble. Regardons dans les
salles de professeurs des lycées,
regardons parmi les forces de
lordre, regardons dans les
laboratoires et dans les hôpitaux et
nous les verrons, les preuves de
lintégration. La discrimination et
linjustice sociale sont des
réalités à combattre, mais la
vérité, cest quà
conditions sociales égales, les enfants
dimmigrés réussissent aussi bien
que les enfants de parents français.
Alors, reprenons notre bien commun, notre
promesse républicaine.
Pour la porter partout sur notre
territoire.
Dans les campagnes. Par laccès de
tous aux services publics, par le soutien
à linstallation, nous aurons plus
déchanges entre villes et
campagnes, plus de peuplement, plus
dactivités. Car nos campagnes ne
demandent quà revivre. Elles nous
donnent lexemple de la solidarité
au quotidien, comme dans les temps
exceptionnels, face aux tempêtes, dans
les Landes, en Charente-Maritime, en
Vendée ou dans le Var. Elles nous
donnent lexemple de
linventivité quand on sait les
défis que nos territoires ruraux ont du
relever depuis la guerre, quand on sait
lenjeu déquilibre
quils représentent pour notre pays
tout entier.
Dans les banlieues. Sortons dune
politique condescendante, dune
politique encore empreinte de
réminiscences coloniales. Reconnaissons
des citoyens de plein droit ; donnons le
pouvoir du changement aux quartiers, par
des projets territoriaux financés par
lEtat mais élaborés et pilotés
par des Conseils de quartier comme
dans la capitale. Des conseils de
quartier élus au suffrage universel,
travaillant en liaison avec les élus
locaux, avec les associations, avec les
entreprises. Reconnaissons les énergies
et fédérons-les avec lappui
dune Agence de Développement
Economique, quand on sait que tant de
projets ne demandent quà être
encouragés.
Reprenons la promesse républicaine et
portons-la partout dans nos écoles.
Demain, lécole doit être capable
de faire vivre ses principes, capable de
donner à chacun sa chance, à chacun sa
place, à travers une refonte de
léducation prioritaire, en
conférant aux élèves qui en ont le
plus besoin un droit personnalisé, en
créant un corps spécialisé
denseignants expérimentés pour
les établissements difficiles.
Ainsi, avec une République forte, nous
pourrons retrouver la voix de la France.
Ainsi nous pourrons assumer notre
indépendance.
Peut-on admettre que la France se courbe
devant quelque président que ce soit,
fût-ce le Président de la Chine ?
Peut-on admettre que la France avec les
autres Etats européens suspende sa
politique au verdict de la Bourse et des
agences de notation ?
Peut-on admettre que la France laisse
mourir ses soldats en Afghanistan dans
une guerre dont elle na pas le
courage de se retirer ?
Nous pourrons à nouveau agir avec le
monde.
Cela implique dassumer notre devoir
de paix et de justice. Cest vrai en
matière de sécurité, cest vrai
pour le règlement des crises.
Au Proche-Orient, en Irak, en Iran ou
ailleurs, où sont les propositions
françaises ? Quel est notre engagement
face au conflit israélo-palestinien
devant ce drame dun peuple
palestinien sans terre et sans avenir.
Oui Israël a droit à la sécurité. Oui
le peuple palestinien a droit à un Etat.
Oui Israël et la Palestine peuvent vivre
en paix côte à côte.
Où est notre politique africaine
au-delà des élucubrations sur
lhomme africain qui ne serait pas
entré dans lhistoire, quand on
sait les liens qui nous rattachent à ce
continent si proche ; quand on sait
lenjeu que représente
lAfrique en matière politique,
économique, culturelle ?
La vocation de la France cest
dêtre un trait dunion entre
lest et louest, le nord et le
sud, cest dapporter son
expérience et sa vision, cest
dêtre fidèle à ses valeurs,
soucieuse de faire progresser partout les
droits de lhomme.
Agir, cest aussi défendre notre
ambition. Partout, je rencontre nos
entrepreneurs. Je sais leur énergie,
leur ténacité pour développer des
marchés, pour prendre des initiatives ou
innover. Mais il leur faut plus de
soutien de la part de lEtat, pour
accompagner les filières
dexcellence, pour développer les
pôles de compétitivité, pour faciliter
les financements.
Agir cest valoriser tous nos
atouts.
Mesurons bien ce que lOutre-Mer
apporte à la France de passion, de
richesse, dinfluence du Pacifique
aux Caraïbes, de lOcéan Indien à
lAtlantique Nord.
Cest cette richesse qui fait de
notre pays un pays-monde.
Cest cette richesse qui fait de la
France sur les cinq continents un pays à
la fois singulier et universel.
Prenons également conscience de
limportance de la francophonie, qui
est un outil de dialogue, de paix et de
prospérité à travers le monde,
montrant quil ny a jamais de
fatalité au choc des civilisations.
Agir, cest enfin relancer une
Europe affaiblie et désunie.
Une Europe entraînée par la France et
lAllemagne qui doivent être
capables de surmonter leurs divisions.
Sans eux rien ne se fera.
Une Europe qui doit saffirmer
pionnière de la régulation, soucieuse
de sa gouvernance économique, renouant
avec de grands projets au service des
citoyens, notamment en matière de
défense.
Pour peser sur ces choix, nous avons un
devoir dengagement.
Pour réhabiliter la politique, il faut
imaginer un mouvement neuf.
Un mouvement indépendant. Non pas un
parti de plus, mais un mouvement de
mission. Un mouvement qui ira à la
rencontre des Français et en particulier
de tous ceux qui sont orphelins de la
République.
Tous les Français qui, élection après
élection, ne votent plus. Une moitié de
la France.
Tous les Français qui ne se sentent plus
représentés par les partis politiques
et qui veulent retrouver tout leur rôle
et toute leur place.
Tous les Français qui ont le sentiment
que leur parole a été confisquée et
qui veulent se faire entendre.
Un mouvement de rassemblement, au-dessus
des partis, ouvert à tous, quelques que
soient nos origines, quelles que soient
nos croyances, quels que soient nos
engagements. Certains dentre vous
viennent dhorizons très
différents, droite, centre ou gauche :
gaullistes, libéraux, centristes,
socialistes, communistes.
Enfin, un mouvement dalternative.
Une alternative est nécessaire, car tout
le monde voit que la politique menée
aujourdhui ne donne pas les
résultats espérés.
Je suis issu de la majorité. Mais, comme
une majorité de Français, je ne me
reconnais pas dans le discours, je ne me
reconnais pas dans les décisions prises
aujourdhui par le gouvernement.
Notre mouvement veut offrir cette
alternative. Il se veut une force
daction et de proposition.
Une alternative est indispensable, car
les Français voient bien, dune
alternance à lautre,
lépuisement des jeux politiciens.
Ils veulent sortir de limpasse :
Quand les socialistes refusent de voir la
réalité en face, refusent
dassumer les réformes
indispensables en sen remettant aux
vieilles recettes et avec pour seul
projet une société de limpôt et
de lassistance, alors que les
Français veulent construire une
société de lautonomie.
Oui, je veux croire aujourdhui que
la France est prête à séveiller.
Je veux croire que notre mouvement
incarnera cette aspiration, cette
ambition.
Ce mouvement jen prends la
présidence. Jen mesure toute
laudace, toute la gravité.
Mais à 56 ans, je ne mengage pas
par ambition, encore moins par opposition
à qui que ce soit. Jai écarté
toute rancune. Je mengage parce que
je pense que les Français ont besoin
dune autre voix.
Je mengage riche dune
expérience auprès de Jacques CHIRAC,
dont le combat a été de tracer une voie
déquilibre et dintérêt
général. Jacques CHIRAC dont
laction politique sest
toujours nourrie de volonté, de
générosité et dhumanité.
Je mengage fidèle à mes choix de
toujours et par passion du service de la
France que jai eu lhonneur de
défendre sur la scène internationale,
partout sur le terrain des crises, en
Afrique, au Moyen Orient, jusquà
la tribune de lONU en 2003.
Je mengage fier de mon bilan comme
chef du gouvernement entre 2005 et 2007 :
En deux ans, avec Jean-Louis BORLOO et
Gérard LARCHER, nous avons conduit la
bataille pour lemploi et réussi à
réduire de 600 000 le nombre des
chômeurs et à obtenir le taux de
chômage le plus bas depuis vingt ans.
En deux ans, avec Thierry BRETON et
Jean-François COPE, nous avons réussi
à réduire nos déficits de 20 milliards
deuros et amorcé une baisse
historique de lendettement public.
Je mengage en en connaissant le
prix, léchec, avec le CPE
et jen ai tiré les leçons : il ne
suffit pas de croire quune idée
est juste ; il ne suffit pas de vouloir
den haut pour quune idée
chemine- le prix cest aussi la
calomnie que jai affrontée avec
Clearstream.
Mais ma détermination est
Renforcée par mes rencontres avec les
Français aux quatre coins de la France.
Renforcée par le courage de nos amis
parlementaires et élus, et de Brigitte
GIRARDIN, qui a accepté de devenir
secrétaire générale de notre nouveau
mouvement. De Marie-Anne MONTCHAMP, notre
porte parole.
Plus que tout, ma détermination est
renforcée par votre enthousiasme et
votre mobilisation.
Jai besoin de vous.
Jai besoin de votre force pour
porter notre espérance commune.
Jai besoin de votre courage pour
changer le cours des choses.
Jai besoin de votre passion pour
engager le sursaut de la France.
Car nous croyons au destin de la France.
Nous sommes dans le temps de
lurgence, du courage et des choix
refondateurs.
Face à la défiance généralisée qui
paralyse notre pays, nous devons
restaurer la confiance. Confiance dans
nos institutions, confiance dans
lavenir, confiance dans notre
modèle économique social. Face à la
défiance, nous avons un devoir de
propositions :
Dabord, et comme en dautres
temps de notre histoire, la France doit
retrouver une vraie capacité de
décision. Et pour cela la première
réponse doit être institutionnelle.
Notre système est devenu inefficace,
sens dessus dessous. Regardez la
concentration et la confusion des
pouvoirs. Elles nous condamnent à la
demi-mesure et à la demi-réforme.
Nous avons besoin jen ai
acquis la conviction de
responsabilité :
Un président au-dessus de la mêlée qui
assume pleinement son rôle de guide, de
garant et darbitre, qui
sengage dans la durée sur les
priorités essentielles au service de
lintérêt général.
Un premier ministre qui doit affirmer son
rôle dimpulsion, de coordination
du gouvernement et de
ladministration.
Des ministres réellement patrons de
leurs administrations, chargés de mettre
en uvre les réformes et qui ne
soient pas aux ordres de conseillers
politique de lElysée sans
légitimité politique.
Un Parlement pleinement souverain avec
une Assemblée Nationale dégageant des
majorités fortes et un Sénat élu à la
proportionnelle sur une base régionale.
Un Conseil Economique et Social qui remet
la société civile au cur de
lEtat et qui doit devenir la grande
assemblée du dialogue social, chargée
déclairer et de se prononcer avant
toute réforme de notre droit social.
Nous avons également besoin
dindépendance.
Il nest que temps, pour redonner
aux Français confiance et foi dans leur
justice, il nest que temps de
rompre le lien hiérarchique entre le
Parquet et le pouvoir politique.
Enfin nous avons besoin dune
information libre, nous avons besoin de
journalistes qui alertent, à
lheure où les médias font
lobjet de tant dattentions et
de convoitises. Plus de connivence, plus
de conflits dintérêts : il faut
interdire aux groupes dépendant
étroitement de la commande ou de la
régulation publique de posséder
directement ou indirectement des médias.
Nous devons assumer une rigueur juste et
partagée pour retrouver notre
souveraineté.
Un effort à la hauteur de nos déficits
à travers une baisse ciblée des
dépenses, bien sûr, mais aussi une
augmentation de la fiscalité.
Un effort crédible suppose une vision à
lhorizon 2020. Disons-le
clairement, nous avons besoin de temps.
Nous avons besoin de dix ans. Cest
le délai nécessaire pour effectuer les
réformes sans brutalité et avec
justice. Nous avons besoin dun
calendrier contraignant. Cet engagement
sera dautant plus crédible
quil aura été inscrit dans la
constitution une bonne fois pour toutes
et pas par un bail renouvelable tous les
cinq ans.
Cest enfin un effort partagé
équitablement et socialement acceptable.
Chacun contribuera, mais au niveau de sa
capacité.
Les plus riches devront faire un effort
particulier ce qui suppose une réforme
fiscale denvergure qui préserve le
travail et garantisse la progressivité :
augmentation de limposition des
grosses successions, création dune
nouvelle tranche de limpôt sur le
revenu pour les plus riches, en
contrepartie de la suppression de
lISF, surcote de limpôt sur
les sociétés pour les grandes
entreprises épargnées par la crise et
suppression du bouclier fiscal.
Cest comme cela que nous enverrons
un signal clair à tous les Français.
Tous les Français devront apporter leur
contribution. La plus juste socialement
et la plus efficace économiquement
passera par une augmentation de la durée
légale du travail. Nous devons revenir,
ce qui na jamais été fait, sur la
loi des 35 heures, mais cela suppose une
autre conception du travail, associant
plus de souplesse, plus de liberté, plus
de garanties. Parce que le travail
aujourdhui, cest au-delà du
temps de travail effectif, un temps
nécessaire de formation et un meilleur
équilibre au sein du travail comme avec
la vie privée. Parce que le travail
aujourdhui doit davantage prendre
en compte préventivement la
pénibilité, lusure physique et
psychique, en particulier pour ceux qui
sont en travail de force, en travail
posté ou en travail de nuit.
Cette rigueur, si nous voulons
quelle porte ses fruits, doit
sinscrire dans une démarche
européenne, à lheure où
lEurope traverse une de ses crises
les plus graves.
Elle a besoin dune vision.
Aujourdhui lEurope na
plus de boussole. Aujourdhui
lEurope donne le sentiment que la
préservation des intérêts des peuples
dEurope passe souvent derrière la
défense de dogmes ultralibéraux :
politique de la concurrence,
démantèlement de nos monopoles de
services publics, dérégulation du
marché agricole. Ce quil nous faut
aujourdhui cest changer
radicalement dorientation avec nos
amis allemands.
Nous avons besoin dun véritable
patriotisme économique européen qui
défende les intérêts de nos
entreprises et de nos salariés.
Enfin, sur des sujets aussi stratégiques
pour la France que lénergie ou
lagriculture, lEurope doit
aujourdhui mieux prendre en compte
nos spécificités. Dans ces domaines
vitaux, nous nous faisons imposer des
mesures contraires à lintérêt
national. Nous devons être sans
concessions pour défendre notre
souveraineté.
LEurope a besoin dun centre,
elle a besoin dun moteur. Ce doit
être un couple franco-allemand rénové.
Français et Allemands, nous devons aller
plus loin dans un esprit
dégalité. Nous devons assumer
toutes nos responsabilités, ce qui veut
dire plus de coordination des politiques
économiques et budgétaires, plus
dharmonisation sociale et fiscale.
Mais, la principale bataille
aujourdhui est, plus que jamais, la
bataille de lemploi, face à un
chômage qui frappe durement les
Français.
La croissance, cest lemploi.
Cest pourquoi, dans ces dix
années, nous devons stimuler la
croissance par tous les moyens.
Il ny aura pas de croissance sans
investissements productifs pour
développer la qualité de nos
infrastructures et notre attractivité.
Il ny aura pas de croissance sans
innovation et pas dinnovation sans
éducation. Soyons clairs, les économies
qui seront à faire ne devront pas
toucher à ce domaine stratégique.
Prenons un engagement pour les dix
prochaines années et sanctuarisons le
budget de léducation, de
lenseignement supérieur et de la
recherche avec une loi pluriannuelle.
Il ny aura pas de croissance sans
une industrie forte. Or il y a de grands
secteurs, où nous avons la capacité
dêtre leaders, lénergie, le
secteur des technologies de
linformation et de la
communication, sans parler des industries
culturelles et du tourisme.
Lemploi, cest baisser le
coût du travail, ce qui suppose une
réforme du financement de la protection
sociale, qui pèse lourdement sur les
salaires aujourdhui. Transférons
massivement les charges sociales des
cotisations vers dautres sources de
financement : prélèvements directs sur
les revenus, taxation spéciale des
revenus du capital.
Lemploi, cest enfin un
véritable droit à lemploi à
travers une sécurisation des parcours
professionnels offrant à chacun
formation, accompagnement vers la
qualification et indemnisation en cas de
chômage.
Je vous lai dit, jai tiré
les leçons du CPE. Mais je ne me suis
jamais résolu à baisser les bras devant
le chômage des jeunes. Cela reste
linjustice la plus criante dans
notre société. Cest la cause
principale de la perte de confiance des
Français dans lavenir. Ny
allons pas par quatre chemins et
proposons une mesure simple : dans chaque
entreprise de plus de 500 salariés, nous
devons avoir un pourcentage minimum de
jeunes de moins de 25 ans au travail.
Cela permettra à des jeunes, y compris
en formation, en apprentissage, de
surmonter cette barrière
infranchissable, du premier emploi.
Nous avons aussi le devoir dagir
pour préserver notre modèle social,
ciment de notre communauté nationale. Il
est aujourdhui menacé par la crise
et par le vieillissement de notre
population.
Il y a bien sûr la question des
retraites.
Une réforme est nécessaire. Allonger la
durée de temps de travail, on ne peut
pas faire autrement quand
lespérance de vie sest tant
allongée. Aligner public et privé,
cest une mesure déquité
dans notre pays.
Mais je regrette vivement que la réforme
naille pas assez loin dans la
justice, concernant les carrières
longues, les carrières discontinues et
la garantie des petites retraites avec
une sollicitation réelle des hauts
revenus et de ceux du capital.
Je regrette que le gouvernement ne
privilégie pas lallongement de la
durée des cotisations sur le report de
lâge légal de départ à la
retraite.
Je regrette surtout quon
sarrête au milieu du chemin et
quon ne sécurise pas durablement
et complètement les retraites à
lhorizon de 20 ans. En létat
du projet, une nouvelle réforme sera
nécessaire en 2020.
Jen ai la conviction, cest
seulement par le courage et la justice
que nous pourrons conduire dans le
rassemblement les réformes sociales dont
le pays à besoin.
Nous proposons davancer vers un
régime unique pour tous les Français, y
compris les fonctionnaires, un régime
par points, où chacun pourra se
constituer ses droits à la retraite et
avoir accès à une retraite à la carte.
Nous proposons que la réforme
sinscrive dans un véritable projet
de société portant sur lemploi
des jeunes, des femmes, des seniors,
ceux-là même qui souhaiteraient
travailler plus longtemps.
Plus encore que sur les retraites, il y a
urgence à agir pour sauver
lassurance maladie. Je dénonce
cette loi du silence qui conduit à
accepter des déficits abyssaux et à
renvoyer à laprès 2012 des
réformes qui risquent de devenir
impossibles. Nous ne voulons pas
dune médecine à deux vitesses.
Cela suppose des économies bien sûr,
mais, il faut avoir le courage de le
dire, des financements nouveaux.
Enfin, face à la crise de civilisation
dont nous prenons tous conscience avec le
réchauffement climatique, nous devons
enclencher un profond changement de mode
de vie et de modèle économique.
Cela suppose une démarche de
rassemblement, comme dans lesprit
originel du Grenelle de
lEnvironnement. Cela suppose de
réconcilier écologie et progrès, pas
seulement le progrès économique, pas
seulement le progrès technologique, mais
au premier rang le progrès social.
La France est aujourdhui un
champion dans le domaine de
lénergie, disposant de quatre
fleurons mondiaux. Nous avons tous les
moyens pour être les leaders mondiaux du
nucléaire. Favorisons aussi
lémergence dun cinquième
géant mondial dans le secteur des
énergies renouvelables. Développons nos
atouts dans les solutions technologiques
environnementales.
Cest de mode de vie quil
sagit. Allons vers des villes
durables, en développant des modes de
transport collectifs. Jai une
conviction, cest que nos moyens de
circulation ne seront pas les mêmes dans
dix ans que ceux daujourdhui.
Misons largement sur les transports
collectifs et les voitures propres.
***
Mes chers amis,
Nous sommes, cest vrai, dans un
temps dincertitude, de difficulté,
mais cest aussi un temps
despoir.
Nous sommes dans un temps de faiblesse du
pouvoir, de faiblesse de lEurope,
mais cest aussi le temps du
sursaut.
Cest dans cet esprit que je propose
à tous les républicains un engagement
solidaire pour la France des dix
prochaines années qui pourrait
rassembler une large majorité de
Français pour redresser lEtat,
pour raffermir la République, pour
relever la Nation.
Alors oui, ensemble, relevons le défi
dune politique aux couleurs de la
France, une politique qui rassemble, qui
redresse et dont nous soyons fiers.
Ensemble, retrouvons le véritable
horizon de la République, celui de
légalité, de la liberté, de la
fraternité pour chaque citoyen.
Ensemble relevons lesprit de la
France, dune République sans murs,
sans fossés, sans oubliés, dune
République qui tend les mains,
dune République qui donne des
chances, qui donne une voix, qui donne un
espoir à ceux qui nen ont pas.
Ensemble bâtissons une République pour
tous, une République solidaire, dans
lhonneur et dans lespoir.
Vive la République.
Vive la France.
VIDEO DU DISCOURS de
Dominique de Villepin :
http://www.fil-info-france.com/video_discours_Dominique_de_Villepin_Republique_solidaire_samedi_19_juin_2010.htm
Adresse de cette page sur Internet :
http://www.fil-info-france.com/discours_Dominique_de_Villepin_Republique_solidaire_samedi_19_juin_2010_.htm
Source site officiel de Dominique de
Villepin : République
solidaire
-
-
SOS-Reporters
: Liberté d'expression
et liberté d'opinion sans
frontière !
LIBERTE
D'EXPRESSION ET D'OPINION, DROITS
:
Rappel des
droits ( textes ) fondamentaux :
A - "Tout
individu a droit à la liberté
d'opinion et d'expression, ce qui
implique le droit de ne pas être
inquiété pour ses opinions et
celui de chercher, de recevoir et
de répandre, sans considération
de frontière, les informations
et les idées par quelque moyen
d'expression que ce soit"
- Article 19 de la Déclaration
universelle des droits de l'homme
Déclaration internationale des
droits de l'homme, adoptée par
l'Assemblée générale de l'ONU
à Paris, le 10 décembre 1948.
B - "Toute
personne a droit à la liberté
d'expression. Ce droit comprend
la liberté d'opinion et la
liberté de recevoir ou de
communiquer des informations ou
des idées sans qu'il puisse y
avoir ingérence d'autorités
publiques et sans considération
de frontières."
- Article 11-1 de la "Charte des
droits fondamentaux de l'Union
européenne". 2000/C
364/01. Nice, le 7 décembre
2000.
C - "La libre
communication des pensées et des
opinions est un des droits les
plus précieux de l'Homme : tout
Citoyen peut donc parler,
écrire, imprimer librement, sauf
à répondre de l'abus de cette
liberté dans les cas
déterminés par la Loi."
- Article 11 de la Déclaration des
Droits de l'homme et du citoyen
du 26 août 1789.
Webmasters
indépendants ?
Affichez
librement ce logo sur votre site
!
Le ruban bleu est le symbole sur
le Net
de la défense de la Liberté
d'expression !
-
|