- Discours
(écrit) de Martine
Aubry à l'Université d'été du PS à
la Rochelle
Dimanche 30 aout
2009 - Parti socialiste - Fil-info-France
édition du lundi 31 août 2009
Martine
Aubry : Une "offensive de
civilisation"
Seul le prononcé fait foi, la vidéo
sera bientôt disponible sur le site
officiel du Parti socialiste.
Cher(e)s Ami(e)s, cher(e)s Camarades,
Nous avons voulu que cette université
dété soit utile à la France et
aux Français. Je crois que nous avons
réussi.
Les Français doivent savoir quils
ont été au cur des débats qui se
sont déroulés, ici, à La Rochelle,
pendant ces trois jours : pour apporter
nos réponses à la crise, mais aussi
pour préparer un projet de société et
le rassemblement de la gauche.Ce travail
nous lavons mené avec les
syndicalistes, les associations et les
ONG, les mouvements déducation
populaire, avec des élus, de militants
mais aussi avec les autres formations de
la gauche. Je le dis en votre nom à tous
: la gauche, pour le Parti Socialiste,
cest notre histoire, cest
notre identité et cest notre
avenir. Je veux remercier toutes celles
et tous ceux qui ont apporté leur
contribution.
Jai aimé cette Université car
elle a été à limage de ce que
notre Parti doit être : ouvert sur la
société, ouvert sur la gauche, ouvert
sur le monde. Et puis, disons le aussi,
jai aimé la convivialité de ces
trois jours passés ensemble. Comme vous,
elle ma fait chaud au cur. On
sengage pour des idées, bien sûr,
mais rien nest possible sans la
passion de réfléchir et dagir
ensemble. Rien nest possible sans
rassemblement des socialistes, sans
camaraderie, sans amitié.
Noublions jamais que la source de
notre énergie est en nous, mais aussi
entre nous.
***
Notre rendez-vous de La Rochelle a lieu
en pleine crise économique et sociale.
Une crise économique sans précédent
depuis 1929, une explosion de la
précarité et du chômage, un
investissement qui baisse et une
consommation en recul si lon
excepte lachat dautomobiles.
Bien sûr la crise est internationale,
mais le moins que lon puisse dire
est que les réponses de la France
nont pas été à la hauteur. Le
seul vrai plan de relance dans notre
pays, cest celui de nos Présidents
de région, de nos Maires et de nos
Présidents de Conseil Généraux et
dIntercommunalités.
Notre pays va mal financièrement. La
dette explose atteignant le chiffre
historique de 73% du PIB. Cette dette
nest pas liée à des dépenses
utiles pour notre pays, mais à des
décisions inutiles et injustes. Ce ne
sont pas seulement les socialistes qui le
disent, cest aussi Philippe Seguin,
Président de la Cour des Comptes. Le
fameux paquet fiscal de juin 2007 est
aujourdhui le boulet fiscal qui
plombe la France. Et on vient
dapprendre que le gouvernement ne
sattaquera pas aux niches fiscales,
qui ont augmenté de 20 milliards
deuros depuis 2002, inutile de dire
au profit de qui !
Et puis, alors que nous avons que le
modèle social français est un
amortisseur de la crise, grâce à
lassurance chômage, au RMI, aux
services publics, ce modèle est attaqué
en France au nom du libéralisme.
Quand les finances publiques sont
exsangues, quand les catégories
populaires et les classes moyennes sont
précarisées, quand les jeunes galèrent
et que les pensions de retraite sont
rognées, quel sens y a-t-il à
subventionner les heures supplémentaires
? Quel sens y a-t-il à supprimer les
majorations des heures travaillées le
dimanche, réduire les retraites des
mères de famille ou encore poursuivre en
cette rentrée le plus grand plan de
licenciements de notre pays par des
suppressions massives demplois dans
la fonction publique à
lécole, à lhôpital, dans
la police ou dans la justice ?
Alors que lon attendait de
nouvelles mesures, le gouvernement veut
nous faire croire que la crise est
derrière nous et sen attribuer les
bénéfices. Quelle indécence !
Il sait très bien que le léger
frémissement de croissance est lié aux
exportations soutenues par les plans de
relance chez nos partenaires, notamment
en Allemagne. Non seulement nous ne
sommes pas sortis de la crise, mais nous
risquons de nous y enfoncer un peu plus
car le pouvoir dachat est reparti
à la baisse et les risques dune
nouvelle montée en flèche du pétrole
et du fuel se font jour. Plus que jamais,
pour les familles, pour notre économie,
des mesures de soutien à la consommation
simposent.
Au-delà de notre contre-plan de relance,
nous proposons des mesures durgence
pour la consommation.
Tout dabord, un remboursement de
200 euros de TVA pour les 16 millions de
ménages modestes, non imposables, qui
nont pas bénéficié du
remboursement des deuxième et le
troisième tiers de limpôt sur le
revenu. Le coût est de 3,2 milliards
deuros, qui se retrouveront ici
immédiatement dans la croissance et
lemploi. Cest le même
montant que la baisse de la TVA dans la
restauration, dont on demande
lannulation même dans les rangs de
lUMP. Faute davoir imposé
des contreparties, les prix dans les
cafés-restaurants nont baissé que
de 1% !
Et puis la rentrée sannonce
épouvantable pour les jeunes et leurs
familles : nous demandons le maintien des
allocations familiales pour les enfants
majeurs de plus de 20 ans.
Ce serait plus utile que de voir M.
Châtel parader devant les caméras de
télévision au rayon fourniture
scolaires des grandes surfaces, flanqué
de militantes de lUMP transformées
pour loccasion en ménagères
modèles et sans problème !
A la fin du 18ème siècle, un premier
ministre de Catherine II de Russie avait
inventé les villages Potemkine, villages
fabriqués de toute pièce pour faire
croire aux visiteurs que tout allait
bien. Au début du 21ème siècle, voilà
quun ministre de Nicolas Sarkozy
invente les supermarchés Potemkine,
fausse vitrine dune fausse reprise
destinés à duper les caméras et, à
travers elles, les Français ! Je vous
rassure, cela na pas marché.
Quelle indécence, aussi, à parler de
reprise, quand aucune famille nest
épargnée par le chômage. Deux mille
chômeurs en plus chaque jour depuis un
an, et les plans sociaux se poursuivent.
Nous avons fait des propositions pour
aider plus fortement les entreprises en
difficulté notamment dans la
sous-traitance automobile. Nous
navons pas été écoutés et ce
secteur est en grande difficulté. La
politique du gouvernement en la matière
illustre son état desprit en toute
chose : pour quelques-uns, les
bénéfices, pour tous les autres, de
linjustice ! Deux fois trois
milliards deuros ont été versés
aux deux constructeurs français ; il
fallait bien sûr les aider. Mais comme
pour les banques renflouées par
lEtat, les aides publiques ont
été réelles, et les contreparties,
virtuelles. Soutien aux sous-traitants,
respect des délais de paiement,
renoncement aux bonus et dividendes,
investissement massif pour la recherche
afin de faire advenir les voitures du
futur, rien de tout cela na été
imposé, contrairement à ce qua
fait Barack Obama avec Chrysler et
General Motors.
Nous avons fait des propositions pour que
les entreprises bénéficiaires qui
licencient, financent le reclassement de
salariés et la ré-industrialisation de
leur site. Nous avons fait des
propositions pour accroître le niveau et
la durée de lindemnisation du
chômage alors que la durée de celui-ci
augmente. Sur tous ces sujets nous
navons pas été écoutés et
pourtant leur actualité reste entière.
Jajoute aujourdhui une
proposition en réponse au scandale que
constitue le comportement
dentreprises largement
bénéficiaires, qui profitent de cette
période de crise pour transférer
lactivité à létranger en
pillant les carnets de commandes et les
savoir-faire détablissements
totalement rentables. Ces salariés
vivent, en plus de difficultés
personnelles, lhumiliation de
telles décisions à leur égard.
Je pense bien sûr à ces conflits
emblématiques que sont ceux de
Continental et de Molex. Mais il y en a
beaucoup dautres : New-Fabris à
Châtellerault, Freescale à Toulouse,
Nortel à Chateaufort, SKF à
Fontenay-le-Comte.
Alors que la loi protège
aujourdhui les actionnaires et les
créanciers face à des patrons peu
scrupuleux ou mauvais gestionnaires, rien
nest prévu pour empêcher ce
pillage dentreprises françaises au
détriment des salariés. Le Parti
socialiste propose une procédure de mise
sous tutelle de lentreprise par le
tribunal de grande instance sur saisine
des salariés en amont des licenciements
; un administrateur judiciaire serait
nommé pour gérer lentreprise le
temps nécessaire pour faire cesser des
pratiques contraires aux intérêts de
lentreprise et de ses salariés.
En cette rentrée, comment ne pas aussi
penser aux jeunes dont la situation est
dramatique ? Ce sont sans doute eux qui
paient le plus lourd tribu à la crise.
Premiers à souffrir de la crise du
pouvoir dachat, près dun
jeune sur quatre est en dessous du seuil
de pauvreté ; premiers à devoir
renoncer à se soigner ; premiers aussi
à être frappés par le chômage, la
précarité des CDD, de la précarité et
des stages. Mais derniers à être
indemnisés car sans droits aux assedics
ni au RMI et derniers à accéder au
logement car sans garanties financières.
Le drame, cest quainsi se
reproduisent les inégalités. Ceux qui
ont des parents capables de les aider
sen sortent. Les autres enchaînent
les galères et senfoncent dans la
précarité. Une bonne partie du
problème des banlieues est là. Quand
une société sacrifie sa jeunesse, la
traite comme si elle navait pas sa
place dans la société, alors on peut
dire que cette société est vraiment
malade.
Dans quelques jours, 650 000 jeunes
arrivent sur le marché du travail sans
espoir de trouver un emploi. Il serait
irresponsable de les laisser sans rien.
Nous avons fait de multiples
propositions, lors de la commission
Hirsch. Je nen reprends ici
quune seule : la création de 150
000 emplois-jeunes dans léconomie
verte et des services aux personnes. Les
besoins sont immenses dans ces secteurs.
Humainement passionnants, utiles pour la
société, ces nouveaux métiers sont
souvent difficilement solvables par le
marché. Il faut les aider à naître au
profit des jeunes, en renouant avec ce
qui, dans le passé, a marché. Investir
dans lintelligence et lavenir
des jeunes, cest aussi donner un
sens la société. Ne pas le faire, en
temps normal, cest du dogmatisme ;
dans une période de crise aussi grave,
cest de lirresponsabilité.
Soutien au pouvoir dachat, pouvoir
accru pour les salariés, avenir de la
jeunesse : les propositions des
socialistes existent, solides, crédibles
et jajoute disponibles : puisque
Monsieur Sarkozy veut un emprunt utile
pour la France, quil commence donc
par emprunter les idées de la gauche !
Oui, mes chers camarades, cette rentrée
est dure. Elle est dure pour tous les
Français. Seul le CAC40 sest
redressé et avec lui les bonus des
traders et des dirigeants. Dun
côté, la reprise financière, de
lautre la crise populaire, voilà
la réalité de cette rentrée !
Les Français nen peuvent plus des
scandales à répétition, des
stock-options de la Société Générale
aux bonus des patrons de GDF et Suez ou
des traders de la BNP. Le capitalisme
financier poursuit sa route et continue
comme avant. Et pourtant, que de grands
discours de Nicolas Sarkozy, à Toulon ou
dans les Ardennes ! La main sur le
cur, des trémolos dans la voix, le
menton droit et le doigt pointé haut, il
promettait de traquer les patrons voyous
et de limiter les hautes rémunérations
et les bonus.
En communication, le président de la
République est hors catégorie. Côté
action, il est franchement hors course !
Il a reçu mardi dernier, pour la
septième fois, les banquiers à
lElysée. Ils connaissaient déjà
la chanson : des mots, toujours des mots,
« transparence », « moralité », «
sanction ». Mais de décision, aucune,
sauf de repousser le versement de 50% des
bonus des traders de la BNP de quelques
mois. Rassurez-vous, ils toucheront quand
même 59 000 tout de suite en
moyenne. Les contribuables
nacceptent plus que des milliards
aient été donnés aux banques sans
autre résultat que de venir remplir les
poches de ceux qui sont responsables de
la crise.
Je demande à nouveau au Président de la
République de faire voter une loi
sinspirant de la proposition de loi
des députés socialistes, plafonnant les
écarts de rémunération, limitant
fortement les bonus je propose une
règle simple, quils ne dépassent
pas la part fixe du salaire-, interdisant
les parachutes dorés et les
stock-options sauf pour les entreprises
naissantes.
En second lieu, nous demandons avec
insistance que lEtat rentre dans
les conseils dadministration des
banques refinancées par la puissance
publique afin de contrôler
lutilisation des 21 milliards
deuros dargent public qui
leur ont été versés. Car chacun sait
aujourdhui que si les banques ont
repris leurs opérations financières et
en récompensent leurs traders, les PME
sont toujours en attente de crédits pour
se développer ou survivre, de même que
les Français pour acquérir un logement.
Nous aurions aimé que la France soit en
tête du combat pour la régulation
financière. Mais Nicolas SARKOZY
ny est pas prêt. Jai
demandé à Poul Rassmussen, le
Président du PSE, de lancer une grande
campagne des socialistes européens pour
imposer une régulation financière au
cur de laquelle se trouvent la
limitation et la réglementation des
rémunérations variables et
lencadrement des hautes
rémunérations. Il vient de me confirmer
son plein accord sur cette initiative. Il
a déjà pris contact avec les
démocrates américains, qui eux aussi
veulent se joindre à ce mouvement.
Oui, nous devons reprendre le flambeau
des fondateurs de lEurope pour
construire une Europe politique, sociale,
écologique et juste !
Gageons que le président Obama aura la
même détermination que les socialistes
européens sur ce sujet, lui qui, dans la
fidélité du grand combat du sénateur
Ted Kennedy dont je salue la mémoire, se
bat courageusement pour permettre à 47
millions dAméricains davoir
enfin recours aux soins.
Cest un exemple parmi dautres
de la nécessaire internationalisation de
notre engagement qui doit répondre à la
mondialisation. LInternationale
Socialiste comme le Parti Socialiste
Européen prépareront leurs propositions
pour Pittsburgh, en espérant cette fois
ci que le G20 ne sera pas un grand show
médiatique comme celui de Londres, mais
bien le début dune vraie
régulation.
Voilà quelques mesures durgence
pour les mois à venir. Elles sont
nécessaires dans la situation
économique de notre pays, elles sont
nécessaires pour faire face à
lurgence sociale, mais il faut
aller beaucoup plus loin.
Il nous faut dabord avoir les
idées claires sur lorigine de la
crise.
Cest là que commence la
différence entre les libéraux et les
autres, entre eux et nous, la gauche. Le
capitalisme na jamais été sans
capitaine et le capitalisme financier
nest pas une hydre sans tête ! Ce
nest pas parce quil est moins
réel et plus immatériel, plus
patrimonial et moins familial, global
plutôt que national, que le capitalisme
est sans direction aux deux sens de ce
mot : oui il a des objectifs, oui il a
des dirigeants. Ils préfèrent
léconomie virtuelle à
léconomie réelle, cest cela
quil faut changer.
Mais il faut aussi ne pas se tromper sur
le bouleversement qui sopère sous
nos yeux et qui nest pas seulement
économique et financier : il renvoie à
des mutations profondes, à la fois
idéologiques, écologiques,
sociologiques.
Oui, la crise est sociale : cest
lincertitude et la précarité qui
ont remplacé la progression et la
sécurité ; cest la dégradation
des conditions de travail et de logement
; cest le difficile accès aux
droits, de léducation à la santé
en passant par la sécurité ; cest
la relégation hors des centres villes de
pans entiers de la population, associés
à un désert rural ; cest
linsupportable écart de revenus,
au sein de notre pays comme entre le Nord
et le Sud.
Urgence sociale mais aussi crise
environnementale : pollutions,
déforestation, réchauffement
climatique, manque deau, fin du
tout pétrole. Le mot de Paul Valéry
prend toute sa résonance : désormais,
nous savons que nous, humains sommes
mortels, que toute forme de vie peut
cesser par la folie des hommes, des
techniques non maîtrisées, des
intérêts particuliers dévoreurs de
lintérêt général.
Et que dire de la crise agricole! Le blé
? Les prix baissent ! Le lait, les
légumes, le cochon, tout baisse ! Le
métier devient de plus en plus dur, dur
de devoir se battre avec les banques pour
simplement continuer à le faire, dur de
nourrir sa famille, dur à vivre aussi
quand on est perçus de plus en plus
comme des pollueurs, avides de
subventions ! Cette crise, si elle ne
reste sans réponse, emportera avec elles
de multiples exploitations. Nul chef
dEtat qui se respecte ne devrait
laisser ses agriculteurs sans secours !
Lagriculture française va mal.
Elle doit changer. Elle y est prête. Il
faut laider à accélérer son
évolution vers larrêt des
pesticides et des nitrates, vers le bio,
le durable, la proximité.
Tout à sa recherche de la rentabilité
maximale à court terme de la «
profitation » comme lont justement
dénoncée nos compatriotes de
Guadeloupe, de la Martinique, de la
Réunionet de Guyane voilà quelques mois
, le libéralisme entrainera
lhumanité dans sa perte.
Finis les grands systèmes ! La chute du
Mur de Berlin en 1989 a disqualifié le
communisme stalinien. Vingt ans plus
tard, la finance folle invalide le
capitalisme anglo-américain.
Profits-salaires, nation-Europe,
Etat-citoyen, les compromis historiques
de la social-démocratie traditionnelle
sont secoués et même bouleversés par
la mondialisation, lindividualisme
et linjustice sociale.
Non seulement les lendemains ne chantent
plus, mais des siècles de croyance
aveugle dans la science, la technique, le
libre-échange, révèlent les ratages
sous les conquêtes. Nous vivons
lombre des Lumières. Cest
lidée même de progrès qui est
épuisée.
Dresser ce constat, pour moi, cest
refuser sa fatalité ! Comment en sortir
? Devant une crise aussi globale, mes
camarades, nous le savons, il ne suffira
pas pour la gauche de proposer quelques
adaptations ou de mieux gérer,
cest le système tout entier
quil faut changer. Nous devons
conduire une offensive de civilisation,
transformant profondément notre façon
de produire, de redistribuer, de
consommer mais aussi de vivre ensemble.
Oui, au cur ce choix de
civilisation, se trouve le nouveau
modèle de développement économique,
social et durable que nous devons
construire. Cest lobjet de la
convention que nous préparons pour
début 2010. Il sagit
délaborer ensemble notre « new
deal » pour le monde daprès. Avec
une idée centrale, qui secoue nos
habitudes et nos certitudes : nous savons
maintenant que labondance ne rend
pas mécaniquement la vie meilleure.
Il nous faudra nous poser la question
fondamentale du « que produire ? ». Le
post-productivisme que nous souhaitons ne
nous invite pas à renoncer à produire,
mais bien à définir une production
utile et sobre. Que produire mais aussi
comment créer des richesses et des
emplois sur notre territoire ?
Il faut remettre léconomie en
avant, et lEtat a son rôle à
jouer pour retrouver une politique
industrielle, qui manque tant à la
France. Oui, lindustrie à un
avenir dans notre pays. Lidée
dune division internationale du
travail partageant le monde entre ceux
qui pensent et ceux qui fabriquent est
une impasse. La désindustrialisation,
avec son cortège de licenciements,
nest ni nécessaire, ni utile, ni
fatale.
Une politique industrielle, cest
former les salariés et sauver les
bassins, cest aussi préparer les
secteurs davenir, les textiles
techniques et intelligents, les nouveaux
matériaux, la gestion des déchets,
léco-construction, les moteurs
propres, les énergies renouvelables ;
les transports publics ; les fibres
optiques. Cest dans ces secteurs
que se trouvent les airbus et les TGV de
demain. Soutenons la recherche,
aujourdhui méprisée ; valorisons
les créateurs et les innovateurs
aujourdhui supplantés par les
rentiers et les financiers ; accompagnons
les PME aujourdhui délaissées.
Une fiscalité adaptée et de nouvelles
régulations devront remettre
léconomie devant la finance.
La politique industrielle est de nouveau
au cur de la réflexion des
socialistes, comme en témoigne notre
proposition de créer, dans notre pays,
un pôle public dinvestissement
industriel, mobilisable sous forme de
fonds régionaux et massivement abondé.
Cette question sur le « que produire »
nous amènera à un grand débat avec les
Français : une société développée
nest elle pas une société qui
consacre plus de richesses à
léducation, à la recherche, à la
santé, à la culture ? Il faudra faire
des choix, fixer des priorités mais
aussi faire de vrais réformes porteuses
de progrès pour nos concitoyens. On est
là bien loin de la conception de la
réforme que porte Nicolas Sarkozy, sans
sens pour la société et fondée sur le
seul dogme du « moins dEtat ».
Ainsi à titre dexemple, une vraie
réforme de la santé tournera le dos aux
franchises médicales, aux
déremboursements, à la transformation
de lhôpital en entreprise. Elle
confortera notre système de soins fondé
sur la qualité de nos hôpitaux publics.
Elle développera la recherche en
matière de santé. Elle sengagera
enfin vers une politique de prévention
tant négligée et pourtant si
nécessaire. Elle luttera contre les
déserts médicaux et contre les
inégalités.
« Que produire », oui, mais aussi
comment produire ? Une double exigence,
sociale et environnementale simpose
aujourdhui.
Lexigence sociale, cest une
organisation du travail qui sappuie
sur les compétences des salariés, des
conditions de travail moins stressantes
et plus valorisantes, mais aussi une
intervention des salariés dans le
fonctionnement des entreprises par une
présence dans les conseils
dadministration ou dans les
comités de rémunération.
Cest aussi ouvrir de nouveaux
droits, nous en avons les premiers
outils, avec la sécurité sociale
professionnelle, pour permettre la
progression de chacun dans la vie au
travail et pour éviter le chômage sans
activité. Ce chantier est demain, pour
le monde du travail, à léchelle
de ce que furent lEcole sous la
IIIème République et la Sécurité
Sociale à la Libération.
Lexigence écologique simpose
au « comment produire », permettez-moi
de my arrêter quelques instants.
Tout dabord pour dire que les
socialistes narrivent pas les mains
vides. Nos collectivités locales ont
toutes mises en place des politiques
environnementales innovantes et
audacieuses : transports collectifs
propres, alternatives à la voiture,
maîtrise des dépenses dénergie
dans les bâtiments publics, aides aux
ménages pour les dépenses
disolation thermique, construction
de logements sociaux HQE, investissements
dans les énergies renouvelables,
éco-quartiers, introduction du bio dans
les cantines scolaires, soutiens à
lagriculture biologique
Non seulement, nous navons pas à
rougir du bilan de nos actions en
matière denvironnement, mais nous
avons même toutes les raisons den
être fiers.
Que disent les socialistes sur
lécologie ? Dune part,
quil ne peut y avoir de politique
écologique audacieuse quavec
ladhésion de la population et donc
avec des mesures justes socialement.
Dautre part, quil ne suffira
pas, pour être efficaces, dinciter
financièrement ou de sanctionner
fiscalement, de réparer les dégâts
même sil faut le faire sans
sattaquer aux véritables causes.
Regardez deux décisions prises
récemment par le gouvernement.
Le premier exemple, ce sont les algues
vertes. Le gouvernement vient den
découvrir la dangerosité, semble-t-il.
Que fait-il ? Il les enlève, sans
sattaquer aux pollutions agricoles
et donc à un modèle de développement
intensif qui est en train de faire
faillite. Les algues vertes, cest
un peu le symbole du cynisme de la
politique du gouvernement en matière
écologique : vertes à lextérieur
mais incarnant en réalité un
laissez-faire toxique !
Le deuxième exemple touche à la
fiscalité écologique. Nous ne voulons
pas de cette taxe carbone telle que
lenvisage lUMP. Une taxe
inefficace sur le plan écologique et
injuste socialement accroissant la
pression fiscale sur les familles,
risquant dêtre affectée à la
réduction du déficit budgétaire ou à
la compensation de la suppression de la
taxe professionnelle.
La contribution énergie-climat que nous
proposons concerne toutes les formes
dénergie. Son produit doit être
utilisé à des compensations sociales.
Mais à quoi servirait de taxer les
déplacements en voiture si on ne
favorise pas en même temps les
transports collectifs publics ?
Alors je fais une proposition, que le
gouvernement sengage dans un grand
« plan de transports carbone zéro » :
financement par lEtat à hauteur de
50% de tous les projets de transports
publics ; incitation forte aux plans de
déplacement dentreprise pour
ramèner le coût des déplacements
domicile-travail à moins de un euro par
jour.
Lécologie exige des réponses de
fond, difficilement compatibles avec les
dogmes du libéralisme, la privatisation
des missions de lEtat et le laisser
faire du marché. Cest dans cet
esprit que nous nous rendrons à
Copenhague, en insistant sur les actions
envers les pays du Sud, qui ont besoin et
moyens et de transferts de technologies
et de savoir-faire. Nous sommes
totalement solidaires et partie prenante
de la campagne « Copenhague 2009
lultimatum climatique », lancée
par les ONG.
Enfin, penser un nouveau modèle de
développement, pour nous socialistes,
cest traiter la question de la
juste distribution des richesses. Ne
loublions jamais : la valeur
fondatrice de la gauche, cest
légalité ! Il ny aura pas
de reprise durable sans un autre partage
des richesses au profit des salariés.
Sur la question des salaires, le
gouvernement est aux abonnés absents.
Pour la droite et les libéraux,
cest rarement le moment
daugmenter les salaires. Pour
Nicolas SARKOZY, jamais, sauf pendant les
campagnes électorales. Quand la
croissance est forte, il ne faut surtout
pas augmenter les salaires parce que cela
pourrait conduire à la surchauffe.
Quand la dépression est là, il ne faut
surtout pas augmenter les salaires car
cela pourrait fragiliser la reprise.
Et si Sarkozy a mis la question du
partage des profits sur la table,
cest justement pour évacuer celle
des salaires. Pour nous, cest la
valeur ajoutée quil faut partager
en premier. Lintéressement aux
résultats, nous ne sommes pas contre,
mais il ny a pour nous de vraie
rémunération, ni dans les heures
supplémentaires, ni dans les profits qui
sont par nature précaire, mais dans les
salaires.
Cest pour y parvenir que notre
convention proposera une grande réforme
fiscale profondément redistributive.
Chers Camarades, le système libéral a
non seulement la preuve de son
inefficacité économique et de son
injustice sociale mais a conduit à une
société porteuse de violence, en panne
de sens et en grave crise morale. Soyons
en sûr, lélection de 2012 se
jouera au niveau des valeurs.
Jai parlé ces jours-ci de conduire
une offensive de civilisation.
- Une offensive de civilisation,
cest vouloir une société fondée
sur des valeurs dhumanité,
légalité, la justice, à rebours
de la brutalité de tant
doppression, dexploitation,
de marchandisation, ou tout simplement de
renoncement ; cest vouloir une
société qui laisse sa trace et
cest pour cela que la culture est
aussi importante, pour nous, les
socialistes.
- Une offensive de civilisation,
cest vouloir une société où le
mieux-être supplante les injonctions à
consommer à outrance. Oui, il nous est
permis, à nous socialistes, de lancer ce
questionnement et ce débat sur un avenir
post-matérialiste. Devons-nous passer à
côté daspirations essentielles,
qui ne se résument pas à la possession
de marchandises ?
- Une offensive de civilisation,
cest vouloir une société qui
développe de nouveaux liens entre les
personnes, des solidarités concrètes et
collectives, indispensables à une
société du souci de lautre et de
la responsabilité. Qui va prendre soin,
aider et accompagner les personnes
âgées dépendantes pour ne prendre que
cet exemple ? Quel va être à
lavenir le partage des
responsabilités entre les familles, le
marché et lEtat ? Voilà des
questions auxquelles nous avons à
répondre.
- Une offensive de civilisation,
cest vouloir une société
dindividus respectés dans leur
identité comme dans leurs aspirations.
Nous y avons toujours répondu à gauche,
en défendant la culture, la laïcité,
léducation. Ces combats restent
plus que jamais dactualité. De
nouveaux défis sont devant nous, comme
la construction de services publics
personnalisés capable découter
chaque personne, déviter les
traitements anonymes ou stéréotypés,
de respecter le principe dégalité
tout en prenant en compte les besoins de
chacun. Comment ne pas le rappeler en
cette rentrée où lEcole est plus
que jamais malmenée ? Nous devons
défendre lécole de la
République, mais nous devrons aussi
proposer une réforme ambitieuse. Ne
renonçant en rien à porter chaque
enfant au plus haut sinon que
serait notre rêve démancipation
?-, mais prenant en compte chaque enfant
tel quil est dans les méthodes
pédagogiques, dans les rythmes
scolaires.
Chers camarades, laction politique
se mesure à lattention que la
société porte à chacun, à
lattention que chacun porte aux
autres et aux générations futures.
Humaniser notre société, cela fait
aussi partie de la mission de la
politique.
Cest retrouver la France que nous
aimons, qui est aussi celle de la
République et de la démocratie.
Il nous faut oui, défendre la
République, qui subit aujourdhui
une remise en cause sans précédent de
la part de Nicolas Sarkozy. Oui, le
Président de la République
sarroge tous les pouvoirs. Il veut
neutraliser lensemble des corps
intermédiaires et des contre-pouvoirs.
La justice a été reprise en main. Avec
le retour de la pratique des instructions
individuelles au parquet, avec la
nomination par le pouvoir politique des
principaux magistrats, avec la
suppression annoncée du juge
dinstruction, je nhésite pas
à dire que dans notre pays, la
séparation des pouvoirs est
sérieusement écornée. Je
nhésite pas à dire que nous
entrons dans un régime de justice soumis
au pouvoir politique.
Dérive autoritaire, dérive sécuritaire
aussi, mais échec sur la sécurité. Le
bilan est clair : depuis 2002, 12 lois en
plus et une augmentation des violences
sur les personnes de plus de 40 % !
Suppression de la police de proximité,
réduction des moyens aux associations de
prévention, réduction des effectifs de
la police et de la justice : les
résultats sont là, un désastre, la
violence au quotidien.
Comment ne pas sinquiéter aussi
des conséquences pour notre démocratie
de la main mise sur les médias, avec le
placement sous tutelle de
laudiovisuel public, alors que les
principaux journaux et les principaux
médias sont déjà aux mains des amis du
Nicolas Sarkozy ? Oui, dénonçons-le,
mais disons aussi que nous ne
construirons pas une pleine démocratie
sans un quatrième pouvoir qui joue
pleinement son rôle, recherchant bien
sûr les faits dans une presse
danalyse et dinvestigation,
mais aussi porteuse de débats de fond
sur lavenir de notre pays. Ce
chantier là aussi nous devrons
louvrir avec les journalistes et
les professionnels des médias.
Sur tous ces terrains qui mettent en
cause la République, nous serons
présents. Mais je souhaite aborder
maintenant le grand combat qui sera celui
de la rentrée, celui qui met en cause
lorganisation territoriale de notre
pays et le caractère démocratique des
scrutins.
Après avoir affaibli les droits de
lopposition au Parlement, le
gouvernement sest attaqué à un
redécoupage électoral dont les
conséquences sont claires : une
quarantaine de députés socialistes en
moins avec le même score, plus de 51%
voix nécessaires pour avoir la majorité
des sièges. Pourquoi ce scandale
nest-il pas unanimement dénoncé ?
La démocratie est bafouée. Nous nous
battrons jusquau bout pour nous
faire entendre.
Ce mépris du chef de lEtat pour
lopposition, cette volonté de ne
pas lentendre, on la mesure chaque
jour, pas de concertation pour le retour
de la France dans lOTAN, pour la
présence des troupes françaises en
Afghanistan. Aucune information fiable
non plus sur des sujets comme la grippe A
qui intéresse tous les Français, nous
demandons là de la transparence.
Mes chers camarades, le grand combat de
la rentrée, je lai dit, nous le
mènerons aussi contre le projet de loi
sur les collectivités locales.
Ce projet de loi nest pas une
réforme, cest une revanche. La
droite naccepte pas que nous
gouvernions 20 régions sur 22, les deux
tiers des départements et 14 des 20 plus
grandes villes françaises.
Loffensive a été préparée.
Depuis des mois, le gouvernement
étrangle financièrement les
collectivités locales en leur imposant
de nouvelles missions tout en réduisant
leurs dotations et en vidant les bases de
leurs ressources fiscales, jusquà
maintenant supprimer de la taxe
professionnelle.
Ils veulent faire croire aux Français
que nous sommes dépensiers, y compris
avec un discours populiste contre les
élus. Nous lancerons dès la rentrée
une double initiative, initiative
politique autour de lappel de la
FNSER pour mobiliser autour de la
défense de nos collectivités au service
de notre pays et des Français et une
grande campagne nationale, rappelant que
les services rendus par nos
collectivités sont de meilleure qualité
et moins coûteux que lorsque lEtat
les réalisait. Cette campagne
sappuyera sur ladhésion et
lattachement des Français à leur
Région, à leur Département, à leur
commune.
Nous démontrerons que les vrais
conservateurs sont ceux qui tournent le
dos à la décentralisation, qui
continuent par la déconcentration à
exercer des contrôles tatillons sur les
collectivités locales et qui proposent
à la France une organisation archaïque
du territoire.
Nous, socialistes, nous croyons que les
collectivités locales ont deux grandes
missions à remplir : le développement
ainsi que la vision et la préparation de
lavenir. Cest le rôle
principal des Régions et des Communauté
Urbaines ; la proximité des territoires
et des habitants, cest le rôle
principal des Départements et des
Communes.
Linstitution de ces conseillers
territoriaux est incompatible avec une
organisation efficace. Trop près pour
voir loin et trop loin pour être près
de leurs administrés. En réalité cette
réforme na quun seul
objectif, modifier au profit de la droite
les scrutins Régionaux et
Départementaux. Les conseillers
territoriaux seraient en effet élus à
la proportionnelle dans les
agglomérations et à la majorité dans
les zones rurales. Cest partager
les sièges entre la droite et la gauche
là où la gauche est majoritaire, et les
attribuer à 100% à la droite ailleurs.
Cest vouloir gagner sur le tapis
vert ce que la droite a perdu dans les
urnes. Voilà le véritable objectif du
gouvernement.
Cette réforme est une honte pour la
démocratie mais cest aussi une
faute majeure pour lavenir de notre
pays. Un bon exemple est le Grand Paris.
Pour contrebalancer les projets menés
par nos élus avec Paris Métropole, on
veut instituer une société du Grand
Paris dans laquelle les collectivités
locales nauront quun
strapontin. Pourquoi ne pas non plus
revenir à une administration
préfectorale de Paris, comme avant 1977
? Après avoir été punie pendant près
de 100 ans pour avoir cédé à la
commune, les Parisiens et les franciliens
le sont-ils pour avoir élu un grand
maire socialiste à Paris, un grand
Président de Région, et donné ou
renouvelé leur confiance scrutins après
scrutins à nos élus ?
Nous qui considérons que la
décentralisation a été la réforme
démocratique la plus puissante de ces 30
dernières années, nous voulons en
garder lesprit et en approfondir la
portée.
Nos propositions sont sur la table. Une
décentralisation pleine et entière, ce
sont des collectivités avec des missions
claires et compréhensibles par tous. Une
décentralisation pleine et entière, ce
sont des collectivités autonomes, dans
leurs décisions, avec une fiscalité
propre, dynamique et juste. Une
décentralisation pleine et entière,
cest la démocratie jusquau
bout, avec une élection directe par les
Français, maintenue pour les Conseils
Régionaux et établie demain pour les
communautés urbaines. Mais il ny a
pas de République sans justice et là
aussi lEtat doit jouer son rôle en
faisant jouer la solidarité par une
péréquation financière digne de ce
nom.
Ce combat nous allons le mener, parce
quil sagit de lavenir
de nos territoires et de la qualité de
vie des Français. Nous allons aussi le
mener parce que la démocratie est en
cause quand les modes de scrutins sont
biaisés.
Nous poserons aussi la question de la
présence des services publics sur tout
le territoire. Au nom de la même folle
idéologie libérale qui veut faire
reculer la puissance publique sous toutes
ses formes, les services publics sont
attaqués aussi. Il nous faut les
défendre. Ainsi, le 3 octobre, journée
nationale contre la privatisation de la
Poste, nous organiserons dans toutes les
municipalités socialistes, des votations
citoyennes afin de demander au chef de
lEtat dorganiser un
référendum dinitiative populaire
sur lavenir de la Poste.
Vous le voyez, mes chers camarades, le
travail est immense. Notre feuille de
route est claire à moyen terme, elle
lest aussi à court terme.
Le Parti socialiste, premier parti
dopposition, doit être utile à
100% aux Français, en combattant les
régressions sociales, en proposant comme
nous le faisons encore ce matin, en
préparant un grand projet de la gauche
en 2012.
Ce projet ne sécrit plus à huis
clos. Jengagerai dans quelques
jours avec beaucoup dentre vous un
Tour de France à la rencontre et à
lécoute des Français, pour
débattre de la société dans laquelle
nous voulons vivre, du mieux-être que
nous voulons construire. Nous proposerons
aux Français dêtre des activistes
de notre projet. Ils pourront constituer
le socle de nos primaires ouvertes.
Nous engagerons les grands rendez-vous de
notre projet, la convention nationale sur
le nouveau modèle de développement, des
Assises sur léducation et la
recherche, sur le climat, sur la ville et
sur la culture.
Jengage tous les militants à nous
donner la feuille de route de la
rénovation le 1er octobre. Je vous
appelle tous à une grande mobilisation
pour défendre les collectivités locales
et remporter la bataille des régionales.
Nous entrons dans la construction de la
maison commune de la gauche, car la
gauche, cest notre histoire,
cest notre avenir.
Refonder les idées, refonder notre Parti
et construire la maison commune de la
gauche, voilà lambition fixée à
La Rochelle.
Le travail est immense mais vous êtes
là, fiers de ce que nous sommes et
enthousiastes à ramener
lespérance.
Alors tout est possible. La France
quon aime le mérite !
Alors bon travail mes camarades !
Adresse de cette page sur
Internet :
http://www.fil-info-france.com/discours_martine_aubry_parti_socialiste_la_rochelle_2009.htm
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SOS-Reporters
: Liberté d'expression
et liberté d'opinion sans
frontière !
LIBERTE
D'EXPRESSION ET D'OPINION, DROITS
:
Rappel des
droits ( textes ) fondamentaux :
A - "Tout
individu a droit à la liberté
d'opinion et d'expression, ce qui
implique le droit de ne pas être
inquiété pour ses opinions et
celui de chercher, de recevoir et
de répandre, sans considération
de frontière, les informations
et les idées par quelque moyen
d'expression que ce soit"
- Article 19 de la Déclaration
universelle des droits de l'homme
Déclaration internationale des
droits de l'homme, adoptée par
l'Assemblée générale de l'ONU
à Paris, le 10 décembre 1948.
B - "Toute
personne a droit à la liberté
d'expression. Ce droit comprend
la liberté d'opinion et la
liberté de recevoir ou de
communiquer des informations ou
des idées sans qu'il puisse y
avoir ingérence d'autorités
publiques et sans considération
de frontières."
- Article 11-1 de la "Charte des
droits fondamentaux de l'Union
européenne". 2000/C
364/01. Nice, le 7 décembre
2000.
C - "La libre
communication des pensées et des
opinions est un des droits les
plus précieux de l'Homme : tout
Citoyen peut donc parler,
écrire, imprimer librement, sauf
à répondre de l'abus de cette
liberté dans les cas
déterminés par la Loi."
- Article 11 de la Déclaration des
Droits de l'homme et du citoyen
du 26 août 1789.
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