- Discours de Nicolas
Sarkozy au Congrès de Versailles
Fil-info-France,
lundi 22 juin 2009
DÉCLARATION
DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
DEVANT LE PARLEMENT RÉUNI EN CONGRÈS
Versailles lundi 22 juin 2009
Monsieur le Président du Sénat,
Monsieur le Président de lAssemblée
nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
En madressant à vous aujourdhui,
jai conscience dinaugurer un
changement profond dans notre
tradition républicaine.
Depuis 1875, le Chef de lEtat navait
pas le droit de venir parler devant les
Assemblées. Il ne pouvait
communiquer avec elles que par des
messages écrits quon lisait à sa
place. Cette règle avait été posée
dans un climat de méfiance où la
République se sentait fragile et
menacée. Cette époque est révolue
depuis longtemps. La République est
solidement ancrée dans notre pays. Le
temps était donc venu que
sétablissent entre le pouvoir
législatif et le pouvoir exécutif des
rapports plus conformes à lesprit
dune démocratie apaisée.
Une démocratie apaisée ce nest
pas une démocratie où tout le monde est
daccord mais où tout le
monde sécoute et se respecte.
Si jai voulu mexprimer devant
vous aujourdhui cest pour
montrer limportance que jattache
au
Parlement, à son rôle, à son travail.
Cest un moment important. Je laborde
avec gravité et avec humilité tant la
situation que nous vivons
est sans précédent. Nul, dans ces
circonstances, nest assuré de
détenir la vérité.
Jai voulu venir vous dire les
conséquences que je tire de la crise. Jai
déjà eu loccasion de parler de la
politique européenne de la France et de
ce quelle souhaitait pour réguler
la mondialisation.
Aujourdhui cest de notre
pays, de lavenir quil peut se
construire dont je suis venu vous parler.
La crise nest pas finie. Nous ne
savons pas quand elle se terminera.
Nous devons tout faire pour que ce soit
le plus rapidement possible.
En attendant nous devons continuer à
soutenir lactivité.
Nous devons continuer à garantir la
stabilité de notre système bancaire.
Nous devons protéger nos concitoyens les
plus fragiles, ceux qui souffrent le
plus.
Nous devons tout faire pour éviter que
les victimes de la crise ne deviennent
des exclus que nous ne
pourrions plus ensuite réinsérer dans léconomie
et dans la société.
Lexclusion, cest ce que la
crise peut engendrer de plus grave.
Relâcher notre vigilance, nos efforts
pour conjurer ce danger au prétexte que
la crise serait finie, ce
serait irresponsable. Ce ne serait pas
seulement compromettre la reprise, ce
serait hypothéquer
lourdement notre avenir.
Lidée selon laquelle nous
pourrions nous en sortir en laissant une
partie des Français sur le bord du
chemin, cest une idée injuste et cest
une idée fausse.
Lidée selon laquelle nous
pourrions nous en sortir en abandonnant
une partie de nos territoires, de nos
quartiers est une idée fausse.
Lidée selon laquelle, parce que la
crise serait soi-disant terminée, nous
ne devrions plus nous
préoccuper de ses conséquences
sociales, de ses conséquences humaines
est une idée dangereuse.
Je vais aller plus loin.
Considérer la crise comme une
parenthèse qui sera bientôt refermée,
faire comme si tout devait
recommencer comme avant, comme si on
allait pouvoir penser comme avant, se
comporter comme
avant, avec les mêmes critères, les
mêmes méthodes, serait une erreur
fatale.
Rien ne sera plus comme avant.
Une crise dune telle ampleur
appelle toujours une remise en cause
profonde. On ne peut pas assister à
une catastrophe pareille sans remettre en
cause les idées, les valeurs, les
décisions qui ont conduit à un
tel résultat.
En nous obligeant à tout remettre à
plat, en ébranlant les dogmes et les
certitudes, la crise nous rend
plus libres dimaginer un autre
avenir.
Depuis la fin de la Guerre Froide, la
mondialisation semblait imposer à tous lidée
quil ny avait
quune seule voie à suivre, un seul
modèle possible, une seule logique. La
crise ayant fait la
démonstration que cette voie était une
impasse, nous voici désormais contraints
den trouver dautres.
Je lai dit, il y a quelques jours,
à la tribune de lOrganisation
Internationale du Travail :
Il y a deux types de mondialisation.
Celle qui privilégie la croissance
externe, chacun cherchant par tous les
moyens à prendre les emplois
et les marchés des autres.
Celle qui privilégie la croissance
interne, cest-à-dire un modèle de
développement dans lequel chacun
produisant plus et consommant davantage
contribue au développement de tous.
La première pousse à lextrême la
logique de la compétitivité à tout
prix en recourant à toutes les
formes de dumpings, à des politiques
commerciales agressives, à lécrasement
du pouvoir dachat et
du niveau de vie.
La deuxième sappuie sur laugmentation
de la productivité, lélévation
du niveau de vie,
lamélioration du bien être.
La première est conflictuelle.
La deuxième est coopérative.
La première oppose le progrès
économique et le progrès social.
La deuxième au contraire les lie lun
à lautre.
Tout lenjeu aujourdhui est de
faire passer la mondialisation de la
première logique à la seconde.
La crise va y contribuer. Elle annonce un
monde où la demande de justice, de
régulation et de
protection sera plus forte. Qui peut
croire que les peuples subiront sans rien
dire les conséquences
douloureuses de la crise, quils ne
réclameront pas plus de protection, pas
plus de justice, quils
supporteront de nouveau, comme si de rien
nétait, les parachutes dorés et
les gains mirobolants des
spéculateurs.
Le monde daprès la crise sera un
monde où le message de la France sera
mieux entendu et
mieux compris.
Ce sera un monde dans lequel, compte tenu
de sa culture, de ses valeurs, la France
sera mieux armée
que beaucoup dautres pour réussir.
Le modèle de la croissance interne dans
lequel le progrès social, le progrès
humain vont de pair avec le
progrès économique, cest celui
qui a toujours permis à la France de
remporter ses plus beaux succès.
Fonder sa compétitivité non sur des
politiques sacrificielles qui dégradent
le niveau de vie, mais sur la
recherche dune productivité
globale par la qualité de son
éducation, de sa santé, de sa
recherche, de
ses services publics, de sa protection
sociale, de ses infrastructures, par sa
qualité de vie, par la
mobilisation de toutes ses ressources
matérielles et humaines, par une
complémentarité réussie entre
linitiative privée et laction
publique, cest au fond ce que la
France a toujours voulu faire.
Cest ce qui correspond le mieux à
son génie.
Cest ce qui correspond le mieux à
son idéal.
Cest ce quau fond nous
voulons tous, au-delà des divergences
que nous avons sur les moyens à
mettre en oeuvre, sur les réformes
nécessaires pour y parvenir, sur limportance
de la responsabilité
individuelle ou sur la définition de légalité.
Nous aimons tous notre pays.
Nous partageons les mêmes valeurs
fondamentales.
Nous voulons que chacun ait les mêmes
droits et les mêmes devoirs, que chacun
se sente respecté, que
chacun ait sa place dans la société.
Le modèle républicain reste notre
référence commune. Et nous rêvons tous
de faire coïncider la
logique économique avec cette exigence
républicaine.
Ce rêve nous vient, pourquoi ne pas le
dire, du Conseil National de la
Résistance qui, dans les heures
les plus sombres de notre histoire, a su
rassembler toutes les forces politiques
pour forger le pacte
social qui allait permettre la
renaissance française.
Cet héritage est notre héritage commun.
Nous devons nous souvenir des Trente
Glorieuses non avec nostalgie mais pour
nous rappeler que ce
miracle dun idéal républicain en
prise avec les réalités de son temps et
tirant de la France ce quelle a
de meilleur est toujours possible quand
nous sommes rassemblés.
Bien sûr le monde a changé et nous ne
reviendrons pas au monde des Trente
Glorieuses.
Bien sûr pendant 30 ans les valeurs
françaises ont été à contre courant
de celles qui dominaient
léconomie et la politique
mondiales.
Mais qui ne voit que la crise mondiale
crée de nouveau des circonstances
favorables à cette aspiration
française à mettre léconomie au
service de lHomme, et non linverse.
Tout nous y ramène : la crise
économique, la crise sociale, la crise
écologique.
Au moment même où il redevient évident
pour tout le monde que le développement
économique ne
peut être durable que sil respecte
lHomme et sil respecte la
nature ;
Au moment même où le monde redécouvre
les limites dune logique
exclusivement marchande ;
Au moment même où simpose à tous
la nécessité de réguler la
mondialisation et les marchés ;
le modèle français a de nouveau sa
chance.
Le modèle de croissance de demain ne
sera pas celui des Trente Glorieuses. La
révolution écologique
et la révolution numérique vont
transformer radicalement les modes de
consommation et les modes de
production. Mais il aura des ressorts
semblables.
Sans même nous en rendre compte,
responsables politiques de Droite et de
Gauche, nous avons fait la
part trop belle au capital financier et
sans doute trop écouté les leçons de
ceux qui en même temps
quils se scandalisaient de lendettement
public mettaient de gigantesques leviers
dendettement au
service dune spéculation
effrénée.
Dans le nouveau modèle de croissance que
la France appelle de ses voeux, quelle
cherche à construire,
une place plus grande doit être faite au
travail, aux entrepreneurs, aux
inventeurs, aux créateurs, à la
production.
Dans le monde qui vient, nos ingénieurs,
nos savants, nos artistes, notre culture
du service public,
notre savoir faire dans larticulation
entre le secteur privé et le secteur
public qui sinscrivent dans une
longue tradition vont redevenir des
atouts considérables.
Raison de plus pour ne pas éluder
quelques questions cruciales.
Pourquoi le fossé est-il si grand entre
nos idéaux et la réalité sociale ? Il
na cessé de se creuser
pendant 30 ans.
Pourquoi lavenir est-il à ce point
vécu comme une menace et si peu comme
une promesse ?
Pourquoi les parents ont-ils si peur pour
lavenir de leurs enfants ?
Pourquoi un tel malaise ? Car il y a bel
et bien un malaise, et ce malaise est
profond.
Ces questions, il nous faut avoir le
courage de nous les poser et dy
répondre.
La crise a remis le modèle français à
la mode. Hier décrié, il se trouve
aujourdhui reconnu pour son
rôle damortisseur social. Mais la
crise est aussi un puissant révélateur
de nos défaillances et de nos
faiblesses. Faire le dos rond en
attendant que ça passe serait une faute.
Rien nétait moins propice aux
grands changements que linertie des
temps ordinaires, ce que nous ne
ferons pas maintenant, nous ne le ferons
pas plus tard. Nous manquerions une
chance historique.
La crise ne peut pas déboucher seulement
sur la remise en cause des autres. Cest
aussi le moment ou
jamais de nous remettre en cause
nous-mêmes.
Notre avenir se décide maintenant.
Comment affronter notre avenir si nous ne
sommes pas assurés de nos valeurs ?
Où en sommes-nous avec le principe dégalité
?
Ne sommes-nous pas progressivement
passés sans toujours nous en rendre
compte de légalité
républicaine à légalitarisme ?
La République, cest la promotion
sociale fondée sur le mérite et le
talent. Légalitarisme, cest
donner
la même chose à tout le monde.
La République tire tout le monde vers le
haut. Légalitarisme, cest le
nivellement par le bas.
Qui ne voit que notre modèle dintégration
ne fonctionne plus ?
Au lieu de produire de légalité,
il produit de linégalité.
Au lieu de produire de la cohésion, il
produit du ressentiment.
Je ne veux pas rouvrir le débat sur le
terme de discrimination positive dont jai
conscience quil
renvoie à des histoires, à des
traditions différentes des nôtres. Mais
je veux dire que pour atteindre
légalité il faut savoir donner
plus à ceux qui ont moins, il faut
savoir compenser les handicaps de ceux
auxquels la vie a donné demblée
moins de chance de réussir quà
tous les autres. Il ne faut pas le faire
sur des critères ethniques. Ce serait
contraire à nos principes les plus
fondamentaux. Il faut le faire sur
des critères sociaux. Mais il faut le
faire.
Nous avons fini par prendre à bras le
corps le problème de la rénovation
urbaine. Nous nous sommes
occupés des bâtiments, cétait
nécessaire. Maintenant nous devons nous
occuper des personnes. Je sais
bien quil ya des réticences, quil
y a des inerties. Sachez que ma
détermination est totale. Nous ne
pouvons pas continuer à proclamer des
valeurs et tolérer quelles soient
à ce point contredites par les
faits. Cette contradiction est
destructrice. Elle est destructrice
moralement. Elle est destructrice
socialement.
Je ne peux pas parler de légalité
sans penser à nos compatriotes dOutre-mer.
Comment pourraient-ils se sentir
pleinement citoyens de notre République
si notre République tient si
peu à leur égard la promesse dégalité
quelle fait à tous les citoyens ?
Je veux parler avec eux des
moyens par lesquels la République pourra
tenir ses engagements. Je veux parler
avec eux des moyens
juridiques et matériels qui sont
nécessaires pour y parvenir. Nous ne
pouvons pas là non plus au nom
dune conception purement formelle
de légalité, laisser perdurer une
situation aussi contraire à nos
principes. Je ne my résignerai
pas.
Où en sommes-nous avec la laïcité ?
Je ne réemploierai pas le terme de
laïcité positive pour ne pas alimenter
une polémique inutile. Mais je
reste ferme sur lidée que la
laïcité ce nest pas le refus de
toutes les religions, ce nest pas
le rejet du
sentiment religieux. Cest un
principe de neutralité et un principe de
respect. La laïcité cest le
respect
pour toutes les opinions et pour toutes
les croyances. Quand Jules Ferry a écrit
aux instituteurs, il leur
a dit :
« Au moment de proposer aux élèves un
précepte, une maxime quelconque,
demandez-vous sil se
trouve à votre connaissance un seul
honnête homme qui puisse être froissé
de ce que vous allez dire.
Demandez-vous si un père de famille, je
dis un seul, présent à votre classe et
vous écoutant, pourrait
de bonne foi refuser son assentiment à
ce quil nous entendrait dire. Si
oui, abstenez-vous de le dire. »
Qui peut oublier que la séparation de lEglise
et de lEtat sest faite dans
la douleur ? Mais sommesnous
obligés de continuer cette guerre qui na
plus lieu dêtre ? Nous ne sommes
pas menacés par le
cléricalisme. Nous le sommes davantage
par une forme dintolérance qui
stigmatise toute appartenance
religieuse. Je le dis en pensant en
particulier aux Français de confession
musulmane. Nous ne devons
pas nous tromper de combat. Dans la
République la religion musulmane doit
être autant respectée que
les autres religions.
Le problème de la burka nest pas
un problème religieux.
Cest un problème de liberté et de
dignité de la femme.
Ce nest pas un signe religieux, cest
un signe dasservissement, cest
un signe dabaissement.
Je veux le dire solennellement, la burka
nest pas la bienvenue en France.
Nous ne pouvons pas
accepter dans notre pays des femmes
prisonnières derrière un grillage,
coupées de toute vie sociale,
privées de toute identité. Ce nest
pas lidée que nous nous faisons de
la dignité de la femme.
Le Parlement a souhaité se saisir de
cette question. Cest la meilleure
façon de procéder. Il faut quil y
ait un débat et que tous les points de
vue sexpriment. Où ailleurs quau
parlement pourrait-il mieux
sexprimer ? Mais je vous le dis,
nous ne devons pas avoir honte de nos
valeurs. Nous ne devons pas
avoir peur de les défendre.
Où en sommes-nous avec la liberté ? Quen
avons-nous fait ?
La liberté ce nest pas le droit
pour chacun de faire ce quil veut.
Etre libre ce nest pas vivre sans
contrainte et sans règle. Quand il ny
a pas de règles, quand tous les coups
sont permis, ce nest pas la
liberté qui triomphe, cest la loi
de la jungle, la loi du plus fort ou
celle du plus malin.
Cest le débat que nous avons sur lécole.
Rendre service à nos enfants cest
leur enseigner quil ny a
pas de liberté sans règle.
Cest le débat que nous avons sur léconomie,
sur la finance, sur le capitalisme. Nous
voyons bien que
le capitalisme devient fou quand il ny
a plus de règles.
Cest le débat aussi que nous avons
sur le droit dauteur. Car enfin,
comment pourrait-il y avoir dans
notre société de zones de non-droit ?
Comment peut-on réclamer en même temps
que léconomie soit
régulée et quinternet ne le soit
pas ? Comment peut-on accepter que les
règles qui simposent à toute
la société ne simposent pas sur
internet ? En défendant le droit dauteur
je ne défends pas seulement
la création artistique, je défends
aussi lidée que je me fais dune
société de liberté, où la liberté de
chacun est fondée sur le respect du
droit des autres. Cest aussi lavenir
de notre culture que je
défends. Cest lavenir de la
création. Jirai jusquau
bout.
Le débat sur la liberté ? Cest
aussi le débat sur la sécurité, sur
les prisons. Quelle est la liberté
de
celui qui a peur de sortir de chez lui ?
Quelle est la liberté pour les
victimes si leurs agresseurs ne sont
pas punis ? Comment peut-on parler de
justice quand il y a 82000 peines non
exécutées parce quil ny
a pas de places dans les prisons ?
Comment accepter à linverse que la
situation dans nos prisons soit aussi
contraire à nos valeurs de
respect de la personne humaine. La
détention est une épreuve dure. Elle ne
doit pas être
dégradante. Comment espérer réinsérer
dans la société ceux quon aura
privés pendant des années de
toute dignité ?
Létat de nos prisons, nous le
savons tous, est une honte pour notre
République quel que soit par
ailleurs le dévouement du personnel
pénitentiaire Il nous faut construire
des places de prisons et
dhôpitaux pour les détenus
souffrant de troubles psychiatriques. Cest
une nécessité pour la liberté de
tous. Cest une nécessité morale.
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Comment pouvons-nous espérer redonner à
notre modèle social toutes ses chances
de réussite si nous
ne sommes pas au rendez-vous des
décisions difficiles ?
Ces rendez-vous, nous les connaissons
tous : le lycée, luniversité, la
formation professionnelle, les
retraites, la dépendance, les services
publics, lorganisation de nos
structures territoriales
les
déficits.
Beaucoup a été fait depuis deux ans :
le RSA, lautonomie des
universités, la réforme des régimes
spéciaux, le service minimum, la carte
judiciaire, la restructuration de notre
appareil militaire, la
réduction des effectifs de la fonction
publique, la fusion de lANPE et de
lUNEDIC, la fusion des
impôts et de la comptabilité publique,
la réforme de la représentativité
syndicale.
Cétaient des décisions difficiles
à prendre.
Nous les avons prises.
Je ne critique personne de ne pas les
avoir prises avant.
Je me pose simplement la question de
savoir pourquoi il est si difficile de
réformer notre pays.
Pourquoi il est si difficile de résoudre
les problèmes structurels que tout le
monde connaît ?
La fusion de lANPE et de lUNEDIC
attendait depuis 20 ans. Celle de la
comptabilité publique et des
impôts depuis 10 ans. Et le livre Blanc
sur les retraites de Michel Rocard a 18
ans.
Comment se fait-il que malgré les
efforts de tous, et je ne fais pas de ce
point de vue de différence
entre la Droite et la Gauche, comment se
fait-il que lon ait obtenu si peu
de résultats en matière de
chômage ? Quil y ait autant dexclus
?
Que le malaise de la jeunesse soit si
persistant ?
Que le malaise des classes moyennes soit
si grand ?
Que nous ne soyons pas arrivés depuis 20
ans à mieux nous préparer au
vieillissement de la
population ?
Comment se fait-il que nous ayons autant
tardé à entreprendre la révolution
verte du Grenelle de
lenvironnement dont nous savions
pourtant depuis longtemps quelle
était inéluctable ?
Comment se fait-il que nous ayons autant
de mal dans notre pays à préparer lavenir
?
Comment se fait-il que nous ayons pris
tant de retard ?
Quand on regarde tout ce que la société
civile a fait ;
Quand on voit comment la société
française sest transformée ;
Quand on voit la capacité dinnovation
dont elle fait preuve ;
Quand on voit ce que le courage, lénergie,
lintelligence des Français est
capable daccomplir ;
On se dit que si lEtat avait joué
son rôle de force dentrainement,
de force de progrès, comme il la
fait si souvent dans notre histoire, sil
avait été du côté des entrepreneurs,
des créateurs, des
inventeurs, la France aurait résolu
beaucoup de ses problèmes et les
Français regarderaient de nouveau
lavenir avec confiance.
La France a fait dans la durée un double
mauvais choix.
Elle aurait dû faire beaucoup déconomies
de gestion. Elle ne les a pas faites.
Elle aurait dû se concentrer sur les
dépenses davenir. Elle ne la
pas fait.
Je ne mets pas en cause telle ou telle
famille politique, tel ou tel
Gouvernement. Cest une
responsabilité partagée.
Jy ai beaucoup réfléchi.
Je crois que, la crise aidant, le moment
est venu de remettre en cause les
principes dune
politique qui nous a enfermés dans des
contradictions de moins en moins
soutenables.
Je ne fuirai pas mes responsabilités
devant la grave question des déficits de
nos finances publiques.
Mais je ne ferai pas la politique de la
rigueur. Parce que la politique de la
rigueur a toujours échoué.
Je naugmenterai pas les impôts
parce que laugmentation des impôts
retarderait longtemps la sortie
de crise et parce quen augmentant
les impôts quand on est au niveau de
prélèvements où nous nous
trouvons, on ne réduit pas les
déficits, on les augmente.
Je ne sacrifierai pas linvestissement
parce que sans investissement il ny
a plus davenir. Parce
que la politique du rationnement aveugle
de la dépense est une politique qui
conduit à ne pas choisir et
qui, au bout du compte, ne permet pas de
maitriser la dépense. Cette politique a
trop souvent conduit à
couper dans les bonnes dépenses et à
laisser filer les mauvaises.
Chaque fois que lon a fait la
politique de la rigueur on sest
retrouvé à la sortie avec moins de
croissance, plus dimpôts, plus de
déficits, plus de dépenses.
Oui nous avons un problème de finances
publiques.
Oui nous avons un problème de déficits.
Mais nous ne le résoudrons pas de cette
manière.
Nous devons changer radicalement notre
façon de poser le problème.
Il y a le mauvais déficit. Celui qui
finance les mauvaises dépenses, les
gaspillages, lexcès de
bureaucratie, les frais de fonctionnement
trop élevés. Ce déficit structurel
doit être ramené à zéro
par des réformes courageuses.
Il y a le déficit qui est imputable à
la crise, à la diminution des recettes,
à laugmentation des
dépenses sociales. Cest un
amortisseur social. Il a bien
fonctionné. Il a permis à la France de
limiter
les effets de la crise. Après la crise
il faudra le résorber en y consacrant
les recettes de la
croissance.
Il y a enfin le déficit qui finance les
dépenses davenir. Il nest
pas anormal de financer
linvestissement par lemprunt.
Ce peut être un bon déficit à la
condition expresse quil permette
de financer de bons investissements.
La question centrale cest celle de
la qualité de la dépense publique. La
logique de la rigueur locculte
parce quelle conduit à ne plus sinterroger
que sur les conséquences budgétaires à
court terme des
décisions que lon prenait.
Mais quand on ne met pas des moyens
suffisants dans la lutte contre lexclusion,
Quand on ne veut pas investir dans les
internats dexcellence,
Quand on ne veut pas investir dans les
écoles de la deuxième chance,
quand on na rien à proposer entre
16 et 18 ans aux enfants qui sortent de lécole
sans diplôme, sans
formation, sans perspectives, quand on
perd la trace des enfants en difficulté
qui se trouvent de facto
exclus du système scolaire avant davoir
achevé leur scolarité obligatoire parce
que lon na pas de
structures adaptées pour eux, on ne fait
pas des économies. On prépare une
augmentation considérable
des dépenses futures parce que lon
paiera très cher le coût de cette
désocialisation.
Je proposerai aux partenaires sociaux de
prendre des mesures massives en faveur de
lactivité
partielle et détendre encore le
contrat de transition professionnelle.
Je dis que tout licencié économique
doit pouvoir garder son salaire et
recevoir une formation pendant
un an, je dis quau lieu de se
résigner à ce que la crise produise de
lexclusion, du désespoir, de la
souffrance, il vaut mieux en profiter
pour investir dans les hommes, dans leurs
compétences, pour que
demain ils travaillent mieux, quils
aient de meilleures perspectives de
promotion. Cest lintérêt de
tous.
Cest un investissement.
Je veux dire à ceux qui sétonnent
que lon puisse sendetter pour
doter le Fonds Stratégique
dInvestissement que ce fonds nous
aide à créer des emplois, à préserver
des avancées technologiques
et que de surcroît il va rapporter de largent
à lEtat parce que les actifs quil
achète vont se valoriser.
Cest un investissement
Le choix de ne pas le faire, qui
coûterait moins cher aujourdhui,
nous coûterait infiniment plus cher
demain.
Je veux dire à ceux qui trouvaient que
le Grenelle de lenvironnement
coûtait trop cher, que cest la
dépense la plus rentable que lon
puisse imaginer. Elle va créer 600 000
emplois. Elle va donner à la
France une avance considérable dans ce
qui est appelé à être au coeur du
nouveau modèle de la
croissance mondiale. Nos finances
publiques ne sen porteront que
mieux. Cest un investissement.
Quand je mengage sur le projet du
Grand Paris, sur la métropole de laprès-Kyoto,
qui sera le
laboratoire du Grenelle, qui sera une
vitrine mondiale pour le savoir faire et
pour les technologies
françaises. Cest un
investissement.
Nous mobiliserons des moyens nouveaux
dans la réindustrialisation des bassins
demploi en difficulté.
Je dis que ça vaut mieux que de
subventionner linactivité en
condamnant les chômeurs à lassistanat.
Cest un investissement.
Je veux que lon propose une
solution à tous les adolescents qui
sortent du système scolaire à 16 ans
sans rien. Je dis que cela nous fait
dépenser davantage aujourdhui,
mais que cela nous permettra de
dépenser beaucoup moins demain parce que
ces jeunes seront alors capables de
trouver un emploi, de
fonder une famille, délever leurs
enfants plutôt que de rester en marge de
la société. Cest un
investissement.
Je souhaite que lEtat prenne à sa
charge, dans des internats dexcellence,
les enfants de milieu
modeste qui ont le goût de létude
pour leur fournir de bonnes conditions de
vie et de travail. Je dis
que cest mieux pour nos finances
publiques de valoriser toutes les
intelligences, tous les talents plutôt
que den laisser perdre une partie.
Le gaspillage des intelligences, des
talents cest le pire des
gaspillages pour un pays.
Je souhaite créer les conditions dune
vie meilleure dans les lycées parce que
des lycéens heureux,
responsables, considérés, feront de
meilleurs élèves et de meilleurs
citoyens. La réforme du lycée cest
lun des meilleurs investissements
que lon puisse faire pour lavenir.
Je veux revaloriser lapprentissage,
la filière professionnelle, la filière
technologique, la filière
littéraire. Je veux que lon mette
les moyens nécessaires pour en faire des
filières dexcellence au
même titre que la filière scientifique,
avec des passerelles, avec des diplômes
de haut niveau. Jaffirme
que cest une bonne dépense et que
ce qui nous coûte cher cest davoir
tant tardé à le faire.
Il faut poursuivre dans la voie de lautonomie
des universités. Il faut investir dans
les campus pour
mettre nos universités à un niveau
mondial. Il faut investir dans les
logements pour les étudiants, pour
les apprentis. Je veux que lon
mette les moyens pour que dans notre pays
les jeunes puissent
conquérir leur autonomie par leur
travail, par leur mérite. Je pense ainsi
à la croissance de demain.
Nous sommes placés devant une
alternative.
Ou bien on continue à prendre des
décisions qui ont pour effet que le
nombre de ceux qui sont à
charge ne cesse de croître et nous
serons rapidement dans une impasse.
Ou bien nous changeons notre manière de
voir les choses en nous efforçant de
faire en sorte que ceux
qui contribuent dune manière ou dune
autre à la création de richesses soient
de plus en plus
nombreux. Alors nous pourrons dautant
mieux être solidaires avec les plus
durement éprouvés par la
vie, et avoir la protection sociale et le
système de santé que nous souhaitons.
Nous serons au rendez-vous des réformes.
Nous serons au rendez-vous de la réforme
de lEtat.
Nous irons jusquau bout de la
réforme de la carte administrative parce
que la proximité du service
public ne saurait justifier la
déperdition de nos moyens.
Nous ne reculerons pas sur la règle du
non remplacement dun départ sur
deux à la retraite
dans la fonction publique. Non pour des
raisons idéologiques mais parce que cest
une condition de
lefficacité de notre
administration et de lamélioration
des conditions de vie et de carrière de
nos
fonctionnaires.
Nous irons plus loin dans la maitrise des
dépenses de santé parce que jai
conscience de limmensité
des besoins et que je nai pas le
droit de laisser gaspiller un euro.
Nous irons jusquau bout de la
réforme des collectivités locales.
Nous ne nous déroberons pas devant la
réduction du nombre des élus régionaux
et
départementaux. Nous ne nous déroberons
pas devant le problème de la
répartition des compétences.
Nous ne nous déroberons pas devant leffort
qui sera demandé à toutes les
collectivités. On ne peut pas
exiger de lEtat dêtre seul
face au défi gigantesque qui consiste à
faire de léconomie française une
économie de production. Ce qui est en
cause, cest la même nation, le
même citoyen, le même
contribuable. Leffort doit être
partagé.
Nous néluderons pas la question
des niches sociales qui font perdre à la
sécurité sociale des recettes
dont elle a tant besoin.
Nous serons au rendez-vous de la réforme
des retraites.
2010 sera un rendez-vous capital. Il
faudra que tout soit mis sur la table : lâge
de la retraite, la
durée de cotisation, la pénibilité.
Toutes les options seront examinées.
Les partenaires sociaux feront des
propositions. Je nai pas lintention
de fermer le débat avant quil ne
soit ouvert. Mais quand viendra le temps
de la décision, à la mi 2010, je
prendrai mes
responsabilités.
Nous ne pouvons pas laisser un euro dargent
public gaspillé. Je demande au Parlement
de se
mobiliser pour identifier tous les
dispositifs inutiles, toutes les aides
dont lefficacité nest pas
démontrée, tous les organismes qui ne
servent à rien. Prenez le temps den
débattre avec le
Gouvernement à la rentrée afin que des
décisions fortes puissent être prises
avant la fin de lannée.
Mesdames et Messieurs les députés,
Mesdames et Messieurs les sénateurs,
Nous ne pouvons plus nous fixer des
priorités et ne pas mettre les moyens
nécessaires pour les
atteindre.
Cest un problème de crédibilité
de la parole publique.
Cette crise doit être pour nous lopportunité
de rattraper nos retards dinvestissements
et de prendre de
lavance. Il est beaucoup de
domaines très importants pour notre
avenir comme laménagement du
territoire, léducation, la
formation professionnelle, la recherche,
linnovation
qui demanderont
des
moyens considérables. Nous ne pourrons
pas les satisfaire dans le strict cadre
budgétaire annuel. Si
nous ne changeons pas nos pratiques, nous
continuerons à scander des priorités
sans pouvoir les
réaliser.
Mercredi, avec le Premier ministre nous
procéderons à un remaniement du
Gouvernement.
Son premier travail sera de réfléchir
à nos priorités nationales et à la
mise en place dun
emprunt pour les financer.
Ces priorités nationales je ne les
fixerai pas seul. Elles doivent nous
permettre de préparer au mieux
lavenir de la France.
Elles concernent le pays tout entier.
Le Parlement sera associé à leur
définition.
Les partenaires sociaux y seront
associés. Jen parlerai avec eux
dès le premier juillet. Les
responsables économiques, les acteurs du
monde de la culture, de la recherche, de
léducation seront
consultés.
Pendant trois mois nous en discuterons
tous ensemble.
Les décisions ne seront prises quau
terme de ce débat.
Ce à quoi jappelle, cest à
une révolution de nos mentalités. Cest
à un changement radical dans
notre rapport à lavenir.
Quant à lemprunt, son montant et
ses modalités seront arrêtées une fois
que nous aurons fixé
ensemble les priorités. Nous le ferons
soit auprès des français, soit sur les
marchés financiers. Je
prendrais les dispositions nécessaires
pour quil soit affecté
exclusivement à ces priorités. Je dis
bien
exclusivement car jentends dans le
même temps porter le fer dans les
dépenses de fonctionnement qui
savèreront inutiles ou non
prioritaires,
Notre avenir se joue sur linvestissement.
Il se joue aussi sur la place que nous
allons donner à la
production et au travail dans notre
nouveau modèle de croissance.
Je veux poser la question de la
fiscalité : allons-nous continuer à
taxer la production et à taxer le
travail
alors que nous savons bien quen
faisant peser des charges fixes trop
lourdes sur le travail et la
production nous détruisons nos emplois
et nos industries ?
Le but est-il que toutes nos usines sen
aillent ?
Le but est-il quil ny ait
plus douvriers dans notre pays ?
Je ne veux pas my résigner.
Ce serait suicidaire.
Ce serait gâcher nos meilleurs atouts.
Lidée dune France sans
usines et sans ouvriers est une idée
folle.
Cest un choix stratégique.
Cest au nom de ce choix
stratégique que la taxe professionnelle
doit être supprimée. Cette réforme
sera loccasion de repenser notre
fiscalité locale.
Cest avec la même détermination
que je souhaite que lon aille le
plus loin possible sur la taxe
carbone. Plus nous taxerons la pollution
et plus nous pourrons alléger les
charges qui pèsent sur le
travail.
Cest un enjeu immense.
Cest un enjeu écologique.
Cest un enjeu pour lemploi.
Comment revaloriser le travail si la
valeur, si le profit ne sont pas
équitablement partagés ? Comment
espérer que le travail soit productif,
que le travailleur se sente impliqué
dans son travail, se sente
responsable, concerné par la performance
de son entreprise sil ne se sent
pas récompensé pour ses
efforts. Lactionnaire doit être
justement rémunéré mais le travail
doit être justement considéré. Cest
un débat que jai ouvert. Je le
conduirai jusquau bout. Là aussi
je prendrai mes responsabilités cest
un problème de justice. Cest un
problème defficacité. Tout le
monde a quelque chose à gagner dans
un nouveau partage, plus équitable, plus
motivant. Cest ça aussi le nouveau
modèle de croissance.
Il ny aurait rien de pire dans la
situation actuelle, alors que dans le
monde tout change, que de pécher
par manque dambition, daudace,
dimagination.
Je le dis à nos amis, à nos partenaires
européens, la France change. Mais je
leur dis : lEurope doit
changer aussi. Elle ne pourra plus
fonctionner après la crise comme elle
fonctionnait avant. Ce nest
pas le moment de parler du projet
européen de la France mais lEurope
doit se donner les moyens de
participer à la transformation du monde.
Le changement de lEurope et le
changement de la France
doivent aller de pair.
Vous lavez compris, ce que je vous
propose cest le mouvement.
Ayons le courage de changer.
Nous sommes un vieux pays, sur un vieux
continent, avec une vieille civilisation.
LHistoire nous a
beaucoup appris. Retournons-nous un
instant. Cest quand la France sest
convaincue que tout était
possible quelle a été la plus
grande. Cest quand elle a épousé
lavenir quelle a été la
plus forte.
Mesdames et messieurs les Députés,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Cet avenir les Français nous ont confié
la responsabilité de le construire
ensemble.
Cest ce que nous allons faire.
Vive la France !
Vive la République !
Source officielle
de la présidence de la République
française qui précise que "seul le
prononcé fait foi ".
-
SOS-Reporters
: Liberté d'expression et
liberté d'opinion sans frontière !
LIBERTE
D'EXPRESSION ET D'OPINION, DROITS :
Rappel des
droits ( textes ) fondamentaux :
A - "Tout
individu a droit à la liberté d'opinion
et d'expression, ce qui implique le droit
de ne pas être inquiété pour ses
opinions et celui de chercher, de
recevoir et de répandre, sans
considération de frontière, les
informations et les idées par quelque
moyen d'expression que ce soit"
- Article 19 de la Déclaration
universelle des droits de l'homme
Déclaration internationale des droits de
l'homme, adoptée par l'Assemblée
générale de l'ONU à Paris, le 10
décembre 1948.
B -
"Toute personne a droit à la
liberté d'expression. Ce droit comprend
la liberté d'opinion et la liberté de
recevoir ou de communiquer des
informations ou des idées sans qu'il
puisse y avoir ingérence d'autorités
publiques et sans considération de
frontières."
- Article 11-1 de la "Charte des
droits fondamentaux de l'Union
européenne".
2000/C 364/01. Nice, le 7 décembre 2000.
C -
"La libre communication des pensées
et des opinions est un des droits les
plus précieux de l'Homme : tout Citoyen
peut donc parler, écrire, imprimer
librement, sauf à répondre de l'abus de
cette liberté dans les cas déterminés
par la Loi."
- Article 11 de la Déclaration
des Droits de l'homme et du citoyen du 26
août 1789.
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