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info du lundi 4 août 2014 N°
3921/25317
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INFO BELGIQUE - Discours de François Hollande
aux commémorations du centenaire de la Première
Guerre mondiale à Liège : Le lundi 4
août 2014 à Liège, la Belgique a commémoré
le 100e anniversaire du début de la Première
Guerre mondiale, rendant également hommage à la
résistance courageuse de la ville de Liège,
après la violation de la neutralité belge.
Etaient présents, le Roi
Philippe et son épouse, la Reine Mathilde, en
compagnie notamment du président français
François Hollande, du président allemand
Joachim Gauck, du prince William, duc de
Cambridge et du Premier ministre Elio Di Rupo,
afin de rendre hommage aux nombreuses victimes de
la Grande Guerre. La cérémonie sera sobre et
placée sous le signe de la réconciliation.
Voici le discours intégral de François Hollande
qui évoque Gaza pour la première fois :
"Je tenais aujourd'hui à être présent
ici, pour ces commémorations, à Liège. Parce
que des soldats français, il y a cent ans, sont
morts ici. Mais aussi pour exprimer, une nouvelle
fois, la solidarité de la France à l'égard de
la Belgique. Et enfin, pour adresser au monde un
message de paix, ici, à Liège. Il y a cent ans,
en effet, la Belgique devenait l'un des premiers
champs de bataille de la Grande Guerre. Rien ne
fut épargné à la Belgique. D'abord, sa
neutralité fut bafouée, violée. Ensuite, ce
furent les combats de l'été 1914, quand
l'avancée des troupes allemandes se heurta à la
défense acharnée des troupes belges, ici, à
Liège. Je n'oublie pas aussi qu'à ce
moment-là, les populations civiles ont payé un
lourd tribut à l'héroïsme des soldats.
Ensuite, ce furent les batailles dites « des
frontières », lorsque les armées françaises
et britanniques se heurtèrent, dans les Ardennes
et le Hainaut, à l'armée allemande. Ce fut le
début d'un règne le plus terrifiant qui soit :
celui de la mort de masse. Toutes ces journées
du mois d'août ont été des journées
particulièrement meurtrières. Plus de 20 000
morts, lors de la fin août, en 24 heures. Mais
ce n'était pas fini. A l'automne, ce fut la boue
des Flandres, lorsque la guerre de mouvement
devint guerre de position. Sur cette ligne de
quelques dizaines de kilomètres, la Belgique a
connu les attaques à répétition, celles qui ne
font bouger le front que de quelques kilomètres,
mais avec des pertes humaines considérables.
C'est ici, en Belgique, que le gaz moutarde a
été utilisé pour la première fois, à Ypres,
qui leur a donné son nom, l'ypérite. Oui, ce
furent des combats affreux qui furent livrés,
ici, sur ce sol. Pendant toutes ces années, ces
quatre longues années, des centaines de milliers
de soldats ont péri, ici, en Belgique : des
Belges, des Français, des Britanniques, des
Allemands, mais aussi des Africains, des
Canadiens, des Néo-Zélandais, des
Australiens
C'est pourquoi le Mémorial qui
est ici, le Mémorial de Cointe, est né de la
volonté de la Fédération internationale des
Anciens combattants. Il s'agissait d'ériger un
monument, le plus haut possible, en souvenir des
martyrs. La France y a laissé un message
particulier en gravant sur les murs de ce
sanctuaire, les mots du Président Poincaré,
ceux qu'il avait justement utilisés pour
accueillir le Roi des Belges, le 5 décembre
1918, un mois après l'armistice. Ces mots sont
les suivants : « la probité de la Belgique a
été plus forte que la force. La Belgique peut
compter sur la reconnaissance éternelle de la
France aux côtés de qui elle a défendu la
liberté ». 70 000 soldats français ont été
tués sur le sol de Belgique, la moitié y repose
encore. Deux millions de Français, ceux qui
résidaient dans le département du Nord et de
l'Est, ont trouvé refuge en Belgique et ont pu
nouer une solidarité sans failles. Un homme
belge incarne cette solidarité, Paul-Henri
Spaak. Prisonnier à 17 ans en 1916, parce qu'il
voulait s'engager dans l'armée de son pays, il
fut de ceux qui, à Bordeaux en 1940,
défendirent la poursuite de la guerre. Ministre
des Affaires étrangères du gouvernement belge
en exil à Londres en 1940, il fit en sorte que
la Belgique fut le premier état à reconnaître
officiellement la France libre du Général de
Gaulle. Voilà pourquoi la France se souvient de
la Grande guerre, se souvient de la guerre
monstrueuse de 1940-1945, se souvient de la
Libération de la France à l'été 1944. Ce
furent des soldats belges de la brigade Piron,
qui dans la bataille de Normandie, purent aussi
contribuer à la libération de la France puis de
la Belgique. Meurtrie et niée dans sa
neutralité, lors des deux grands conflits du
20ème siècle, la Belgique connaît la valeur de
la paix. Parce qu'elle est elle-même la réunion
de plusieurs communautés, elle sait aussi
l'importance du compromis. C'est la double raison
pour laquelle la Belgique s'est engagée, avec
ferveur, dans la construction européenne.
L'Europe, c'était pour la Belgique et pour
l'ensemble du continent, l'idée folle
mais la guerre était bien plus folle encore !
de créer un modèle de coopération et de
progrès. Convenons que l'Europe n'est plus
perçue ainsi aujourd'hui. Le risque majeur qui
menace, c'est le retour des égoïsmes nationaux,
des séparatismes, des replis xénophobes. Il
nous appartient donc, et je saisis l'occasion de
la commémoration de Liège, d'envoyer un message
de paix et de l'affirmer comme une volonté. J'ai
évoqué la neutralité, deux fois bafouée, de
la Belgique. Mais aujourd'hui, la neutralité
n'est plus de mise. Comment rester neutre
lorsqu'un peuple, non loin d'Europe, se bat pour
ses droits et pour son intégrité territoriale ?
Comment rester neutre lorsqu'un avion civil est
abattu en Ukraine ? Comment rester neutre devant
des massacres de populations civiles, comme en
Irak, comme en Syrie, où les minorités sont
persécutées ? Comment rester neutre quand un
pays ami comme le Liban voit son intégrité
territoriale menacée ? Comment rester neutre
quand à Gaza, un conflit meurtrier dure depuis
près d'un mois ? Nous ne pouvons pas rester
neutres. Il y a une obligation d'agir. C'est
l'Europe qui doit en prendre les responsabilités
avec les Nations Unies. C'est le message que nous
devons retenir aussi de cette journée. Nous ne
pouvons pas être simplement des gardiens de la
paix, des évocateurs du souvenir. Nous ne
pouvons pas simplement évoquer le culte de la
mémoire. Nous sommes aussi devant nos
responsabilités. Ici, à Liège, au mois d'août
1914, il y a exactement un siècle, des hommes
ordinaires sont devenus illustres par leur
courage et leur vaillance. Aujourd'hui le temps
est aussi à être illustre, par les actions que
nous sommes capables de mener. Ces hommes, il y a
un siècle, au fond de leur cur,
espéraient qu'un jour tous les pays d'Europe
seraient rassemblés. Cent ans après, cette
utopie est réalité. L'Europe est là, mais
l'Europe doit faire encore davantage car la paix
n'est jamais sûre. Elle exige une vigilance, un
combat, une organisation, une défense de son
propre continent. Voilà pourquoi l'Europe doit
toujours être en mouvement, ne doit jamais être
lasse et ne doit surtout jamais être fatiguée
de la paix." Fin de citation. Blogger,
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LUNDI 4 AOUT 2014
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FIL-INFO-FRANCE, LA CITATION DU JOUR : "A
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