- ARCHIVES DE L'IRAK ANNEE
2003 CYBERGUERRE :
Rubrique
née de la guerre en Irak déclenchée le 20 mars
2003 sans l'aval de l'ONU par une coalition
menée par les Etats-Unis d'Amérique sous la
présidence du Républicain George W. Bush, fils
de George Bush.
- Samedi 29 mars 2003 :
-
- Depuis le début de la
guerre en Irak, plus de 20 000
dégradations de sites web ont été
constaté par le spécialiste Zone-h.org,
dont la plus spectaculaire est le
piratage du site (inaccessible) de la
télévision arabe d'information continue
Al Djazira par des "Cyber patriotes
américains pour la liberté" et
dont voici la preuve en image fournie par zone-h.
Salah Al Seddiqui responsable technique
d'Aljazeera rappelle que "le site
fonctionne bien mais que personne
ne peut le voir..."
Lundi
31 mars 2003 :
Plusieurs
envoyés spéciaux de Reuters accompagnant les
forces américaines en Irak ont rapporté que des
commandants d'unités américaines leur avaient
interdit l'usage et confisqué certains
téléphones satellite utilisés pour la
transmission de son et d'images. Selon l'armée
américaine ces transmissions permettraient aux
Irakiens de les repérer sur le terrain.
"Cette décision ne vise pas à restreindre
la couverture médiatique de l'offensive"
selon le général Victor Renuart du QG du
Commandement central américain au Qatar
(Centom). Notons qu'elle ne concerne que les
téléphones non américains de marque Thuraya
d'une société d'Abou Dhabi et fonctionnant
aussi bien en local qu'avec le système GPS,
c'est à dire hors du réseau Iridium désormais
controlé par l'Américain Boeing et où le
Pentagone avait investi 72 millions de $ fin
2000.
- Mardi 1er avril 2003 :
-
- Des officiers
américains s'exprimant sous couvert de
l'anonymat dans l'hebdomadaire "New
Yorker" et le "Washington
Post" accusent le secrétaire
américain à la Défense, Donald
Rumsfeld, d'avoir "à six reprises
rejeté les plans d'attaques de l'Irak
car ils ne faisaient pas confiance aux
généraux et voulaient prouver qu'une
force légère et mobile pouvait vaincre
les Irakiens, provoquant "une
desynchronisation" dans
l'arrivée des troupes et le
"mélange d'unités de combat et
d'unités de soutien au combat non
adaptés à une opération
terrestre". Répondant sur
"ABC" R. Rumsfeld, tout en
accusant la presse, a rétorqué que
"le plan actuel était celui du
général Tommy Franks". Un
journaliste de la chaîne NBC, Peter
Arnett, a été licencié lundi pour
avoir déclaré, lors d'un commentaire à
la télévision irakienne : "le
premier plan de guerre avait échoué en
raison de la résistance irakienne".
"Manifestement, les stratèges
américains ont mal jugé la
détermination des forces
irakiennes". La direction de NBC a
estimé que le journaliste "avait
commis une erreur en faisant cette
déclaration à la télévision
irakienne, particulièrement en temps de
guerre." Peter Arnett, 68 ans,
était un des seuls journalistes
américains encore présents à Bagdad.
Il avait couvert la guerre du Golfe en
1991 pour la chaîne CNN. En Irak les
journalistes vivent des passages
difficiles comme le caméraman
d'Al-Jazeera capturé vendredi par les
soldats américains près de Bassorah et
interrogé pendant 14 heures avant
d'être relâché. Un autre journaliste
d'Al-Jazeera, filmant la distribution
d'aide alimentaire, a essuyé des tirs
des troupes britanniques qui assiègent
cette ville. (Ndlr Al-Jazeera est le seul
média présent). 4 journalistes, 2
Portugais et 2 Israéliens, ont été
brutalisés et humiliés par ces mèmes
troupes qui les soupçonnaient d'être
des espions ou des terroristes. Un
journaliste de la Fox News a été
expulsé pour avoir révéler des
informations considérées comme trop
sensibles par l'état-major. Coté
irakien, 7 journalistes italiens ont
été enlevés à Bassorah et emmenés à
Bagdad où ils affirment avoir été bien
traités. Enfin les journalistes
présents à Bagdad ont dû déménager,
leur hôtel ayant été endommagé après
la destruction du minsistère irakien de
l'information.
Mercredi
2 avril 2003 :
Le
site américain du puissant lobby pro-israélien
AIPAC.org a été victime d'une cyber-attaque et
sa page d'accueil remplacée par un message
destiné à "tous les Musulmans et
tous les opposants à la guerre
américano-sioniste pour le pétrole" et
suivi d'un lien vers le site de Al-Jazeera. ** Limogé
lundi par la chaîne de télévision américaine
NBC, et peu de temps après par la revue du
National Geographic, Peter Arnett a été engagé
mardi par le Daily
Mirror qui titrait à sa une "Viré
par l'Amérique pour avoir dit la vérité sur la
guerre" (voir notre
édition d'hier, paragraphe
"Cyberguerre")
Jeudi
3 avril 2003 :
Kaveh
Golestan photographe iranien réputé, caméraman
pour la BBC a été tué par l'explosion d'une
mine anti personnel mercredi à Kifri, dans le
nord de l'Irak. Un membre de son équipe à été
blessé au pied.
Samedi
5 avril 2003 :
Les
chaînes ABC (filiale du groupe Walt Disney) et
CBS (Viacom) perdraient environ 10 à 20 millions
de dollars par jour en raison de la couverture
médiatique de la guerre en Irak. Le déficit des
recettes publicitaires dû à une baisse de
l'écoute et du coût logistique des équipes
épargneraient les médias du câble (Fox News,
CNN, MSNBC). Parmi les victimes de ces
"dommages colatéraux" la
retransmission de la cérémonie des Oscars (ABC)
qui a enregistré le 23 mars la plus
mauvaise audience télévisée jamais réalisée
soit 21% de téléspectateurs de moins par
rapport à 2002. Le site américain Aipac
(América's Pro-Israel Lobby) n'est
toujours pas restauré depuis le piratage de
lundi. En Irak, Michael Kelly, reporter
"intégré", envoyé spécial de
"The Atlantic Monthly" et
éditorialiste au Washington Post s'est tué
vendredi dans un accident. En couvrant la guerre
du Golfe de 1991, il en avait tiré le livre
"Martyr's Day". Enfin, les reporters
d'Al-Jazeera continueront de travailler malgré
une décison contradictoire de Bagdad.
Lundi
7 avril 2003 :
La
chute de la bourse de Séoul en Corée du Sud
vendredi est bien dû à un faux site de CNN
révélant que l'américain Bill Gates venait
d'être assassiné. Information immédiatement
reprise par MBC TV puis YTN et SBS TV, avant de
démentir un quart d'heure plus tard. ** Après
les missiles britanniques air-sol de type
"Storm Shadow" d'une valeur chacun de
près d'un million de dollars et capable de
perforer les bunkers en béton voici que la Royal
Air Force se prépare à utiliser un nouveau type
d'arme contre les Irakiens. Il s'agirait de
bombes en béton d'une masse de 455 Kg destinées
à écraser le char sans provoquer d'explosion en
zone urbaine et peintes en bleu pour signaler
qu'il ne s'agit pas d'un explosif si elles
étaient découvertes intactes. Simon Dobb,
commandant du détachement des Tornado dans une
base au Koweit précise que "ce type de
bombe à guidée laser pourrait être utilisée
si le président Saddam Hussein repliait ses
chars et son artillerie dans Bagdad pour les
dissimuler dans des zones urbaines fortement
peuplées". ** L'Irak est
passé à l'heure d'été. Bagdad est désormais
à GMT+4.
Mardi
8 avril 2003 :
Le
centre analytique iraqwar.ru a été
récemment créé par un groupe de journalistes
et d'experts militaires russes qui ont accès aux
rapports des services de renseignements
militaires de Moscou et, en partie, aux
observations satellites et écoutes-radio.
"Champions de la liberté de l'information
jusqu'à la guerre du Viet-Nam, les Etats-Unis
imposent une censure draconienne qui ne laisse
guère de place qu'à des images dénuées de
signification et à la désinformation sous
prétexte de guerre psychologique" commente
le Front National de Jean-Marie Le Pen, qui
propose une version quotidienne traduite et
condensée sur le site consacré à la guerre en
Irak actuirak.frontnational.com ** Le site
internet El Mundo a
révélé que son correspondant de guerre
intégré Julio Anguita Parrado, un journaliste
de l'hebdomadaire allemand Focus et deux soldats
américains ont trouvé la mort lundi dans la
même attaque lors d'un tir de missile au sud de
Bagdad. ** L'entrée de troupes
américaines dans Bagdad a été saluée par Wall
Street dont l'indice vedette DJIA gagnait 2,33%,
la Bourse de Paris frôlant la barre des 3.000
points, Londres a terminé sur un gain de 3,18%,
Amsterdam de 5,68%, Francfort décollait de 4,58%
et Tokyo montait de 2,18%. Enfin, le baril de
brut de référence (Light Sweet Crude) était en
recul à New York de 1,7 dollar à 28,47 dollars.
Mercredi
9 avril 2003 :
Un
film de la télévision française FR3
montre clairement la tourelle d'un char
américain visant et tirant (07H59 GMT) en
direction de l'hôtel Palestine à Bagdad où
sont regroupés les journalistes étrangers.
José Couso, caméraman espagnol, Taras Protsyuk,
caméraman ukrainien, ont été tués. Paul
Pasquale, technicien de retransmission
satellite pour Reuters, Samia Nakhoul jounaliste
d'origine palestinienne et Faleh Kheiber, un
photographe irakien ont été blessés. Le
général Buford Blount, commandant de la 3ème
division d'infanterie a parlé d'une
"réplique à un tir de roquettes RPG en
provenance de cet hôtel". Ce que réfute
les journalistes présents dont Hervé de
Ploëg (FR3) qui précise
"C'était très calme depuis un moment. Il
n'y avait absolument aucun tir". Plus tôt
un missile américain tombait sur le bureau
d'Al-Jazeera tuant le caméraman Tarek Ayoub et
blessant Zouheir Nazem Abbas. Le bureau à d'Abou
Dhabi TV à Bagdad d'Abou Dhabi TV, a été
endommagé sans faire de victimes. Un véhicule
d'Al-Jazeera a été mitraillé par les
militaires américains alors que celui-ci était
identifiable. Ndlr : le bureau d'Al-Jazeera à
Bassorah a connu le même sort, comme à Kaboul
en Afghanistan en 2001. Les coordonnées
géographiques des bureaux de presse sont
communiqués au Pentagone pour éviter les
bavures. Enfin, la télévision d'Etat et la
chaîne satellitaire irakiennes ont cessé
d'émettre. Mardi soir, des grands draps blancs
ont commencé à apparaître sur la façade de
l'hotel "Palestine" et Reporters
sans Frontières a condamné sans appel ce
tir meurtrier.
Jeudi
10 avril 2003 :
Bush
"heureux" et Blair
"enchanté" à la vue du
"déboulonnage" à Bagdad d'une statue
de Saddam Hussein sur fond de pillages et
d'acclamations de badauds à l'arrivée des
soldats américains. Geste symbolique diffusé en
direct par les télévisions arabes et
occidentales. Images accompagnées du commentaire
du reporter d'Al Jazeera, quand le visage de
Saddam a été couvert par le drapeau americain
"cela a été le symbole de ce qui va se
passer dorénavant en Irak et dans la
région" et d'ajouter "tout aura un
goût américain". Bagdad ou "cité de
la Paix" vit la fin de règne du
"président, du combattant, du dirigeant, du
héros de la victoire et de la paix, de la
libération nationale" 19 jours avant qu'il
ne célèbre avec les honneurs son 66e
anniversaire. Des journalistes portugais et un
Bulgare molestés et dépouillés par la foule à
Bagdad n'ont dû leur salut qu'à l'arrivée de
responsables irakiens qui leur ont permis de fuir
à bord de leur véhicule rapporte Carlos Fino à
l'antenne de Radiotelevisao portuguesa. Le chef
des inspecteurs de l'ONU en désarmement Hans
Blix a estimé qu'il "est évident" que
la guerre contre l'Irak a été "planifiée
longtemps à l'avance", et que "la
question des armes de destruction massive était
secondaire" dans une interview accordée
mercredi à El Pais.
Vendredi
11 avril 2003 :
"Un
journal britannique avec une diffusion d'environ
10.000 exemplaires appelé Al-Zaman (Le Temps)
sera distribué dans le sud de l'Irak dès
jeudi", a indiqué le porte-parole de la
Maison Blanche Ari Fleischer. Ajoutant que
"le programme de télévision serait fait
par les militaires, et contrôlé par les
militaires" et montreraient "les choses
qui se passent réellement sur le terrain".
"Pour la première fois depuis des années,
les Irakiens pourront regarder quelque chose
d'autre que la télévision d'Etat
irakienne". Affirmant "qu'une presse
libre est un élément essentiel pour un Irak
libre". Dans le pays où il n'y a plus de
nourriture, plus d'eau, plus d'électricité et,
à Bagdad, où tout le monde a peur des
affrontements qui continuent, peu auront entendu
les messages du président Bush et du premier
ministre britannique Tony Blair malgré l'usage
de la fréquence d'état en raison de la
destruction massive des installations civiles de
telecommunication. Le président égyptien Hosni
Moubarak, de son côté, a demandé aux forces de
la coalition de "travailler à stabiliser la
situation en Irak immédiatement, et de
reconstruire des institutions pour éviter le
chaos qui se déroule en Irak actuellement".
L'ambassade allemande et le centre culturel
français ont été pillés. Enfin, le web
a connu une "explosion" de sites
internet "weblog" contre la guerre et
la naissance du logo "weblog
against war" enrichissant
l'internet de photos, de vidéos et de
déclarations que les "grands" médias
ont refusé, voire empêché de diffuser afin de
ne pas "influencer" une partie de
l'opinion publique. ** Le lien
vidéo d'Al-Jazeera est à nouveau actif.
Samedi
12 avril 2003 :
A
Washington où la prise de Bagdad a été
comparée à la chute du mur de Berlin, le
numéro 2 du Pentagone, le secrétaire adjoint à
la Défense, Paul Wolfowitz, alors que
les Etats-Unis ont déjà attribué de manière
préférentielle des contrats pour la
reconstruction en Irak à des entreprises
américaines, a proposé aux présidents russe
Vladimir Poutine et français Jacques Chirac
ainsi que le chancelier allemand Gerhard
Schroeder, chefs de file de l'opposition à
l'intervention militaire anglo-américaine,
"d'effacer une partie ou toute la dette de
l'Irak à leur égard", ajoutant qu'il
s'agissait d'argent "prêté à Saddam
Hussein pour acheter des armes, des instruments
de répression, et bâtir des palais". (Ndlr
: L'Irak doit environ 8 milliards de dollars à
la France et 8,5 à la Russie après des emprunts
effectués durant les années 1980 quand Bagdad
était en guerre contre l'Iran et bénéficiait
aussi du soutien des Etats-Unis pour se procurer
des armes.) Le président de la Douma (chambre
basse du Parlement russe) Guennadi Seleznev a
fermement réagi à ces déclarations, rappelant
que l'Irak "n'était pas encore le 51ème
Etat des Etats-Unis" et que "Moscou
discuterait de la question de la dette avec le
prochain gouvernement irakien". Paul Wolfowitz, a averti
que "la France devra payer un prix pour son
opposition à l'intervention militaire
américaine en Irak et particulièrement pour son
veto à une assistance de l'Otan à la
Turquie". Paul Wolfowitz, a également
déclaré que "la chute de Saddam Hussein,
qui finançait le terrorisme, changera
l'atmosphère des pourparlers entre Israéliens
et Palestiniens". A Bagdad les personnels
médicaux doivent être armés pour faire face à
une situation qualifiée par le Comité
International de la Croix Rouge (CICR) de
"chaotique et catastrophique". ** Fin des
piratages d'Al-jazeera.
Lundi
14 avril 2003 :
Mohammed
Saïd Al-Sahhaf, ministre de l'Information du
régime de Saddam Hussein, ne figure pas sur le
jeu de cartes distribué vendredi aux soldats
alliés et représentant la liste des 55
dignitaires irakiens les plus recherchés morts
ou vifs. Jour après jour, vêtu de l'uniforme
vert et du béret noir du parti Baas, le ministre
irakien s'est présenté devant les caméras des
médias du monde entier pour donner sa propre
version, invariablement victorieuse, des combats
sur le terrain, agrémentée d'invectives. Les
Anglais, mais surtout les Américains se sont vu
traités de "criminels de guerre", de
"pilleurs coloniaux",
"d'Infidèles", de "gang
intentionnel de vilains", de
"superpuissance d'Al Capone" et
"d'Anes sauvages"... Et à l'approche
de la "prise" de Bagdad le ministre
s'est surpassé en rapportant que les
"Américains ont commencé à se suicider
sous les murs de Bagdad", ajoutant que
"nous les encourageons à se suicider encore
plus et rapidement". Un site internet (en
anglais) consacré aux textes du ministre irakien
a été pris d'assaut par les internautes et le
site a dû être fermé à cause d'un trafic trop
important, avant d'être rouvert ce week-end.
Mohammed Saïd Al-Sahhaf, qui est
"actuellement en congé administratif",
a quitté la télévision irakienne très
clairvoyant "Mon sentiment -comme
d'habitude- c'est que nous allons tous les
massacrer". (Ndlr : les Américains)
"Ce site est la somme d'efforts d'une
coalition de faucons assoiffés de sang et de
colombes inefficaces, unis dans
l'admiration", écrit le webmaster.
Mardi
15 avril 2003 :
Ari
Fleischer, porte-parole de la Maison Blanche, a
déclaré que "la Syrie est un état
terroriste. Ils abritent des terroristes"
rappelant que "la Syrie est véritablement
un Etat voyou et cela est spécifié par sa
présence sur la liste des nations terroristes
établie par le Département d'Etat". Le
président George W. Bush a quand à lui
déclaré dimanche : "Nous croyons, par
exemple, qu'il y a des armes chimiques en
Syrie". Et le secrétaire d'Etat américain
Colin Powell, a mis en garde Damas contre le fait
que des dirigeants irakiens recherchés par les
forces américaines puissent "trouver refuge
en Syrie". Ajoutant que "des mesures de
nature diplomatique, économique ou autre"
contre Damas, étaient à l'étude". A
Bagdad les Américains sont préoccupés par le
lieu présumé de la mort de Saddam Hussein dans
le quartier de Al-Mansour qui devient un lieu de
pélerinage. Un cratère de 8 mètres de
profondeur et 15 mètres de diamètre laissé par
les bombes a détruit la maison où devait se
trouver le dirigeant irakien. Mais après sept
jours de recherches intenses, c'est le cadavre
d'une femme de 50 ans coupé en deux appelée
Salma, tuée avec ses trois enfants dans le
bombardement, qui vient d'être découvert dans
les décombres de la maison qui s'est écroulée
juste à côté de la "cible".
Mercredi
16 avril 2003 :
Selon
une source politique "digne de foi",
Bruce Anderson, un éditorialiste du quotidien
"Independent" (centre gauche), Tony
Blair aurait incité le magnat de la presse
australien Rupert Murdoch à intensifier ses
attaques contre la France dans le quotidien "The
Sun" qui allie
infos et sexe et demeure le plus fort tirage des
quotidiens de Grande-Bretagne avec 3,5 millions
d'exemplaires. Sur un ton xénophobe, le
"Sun" multiplie depuis plusieurs mois
les insultes contre le président français
Jacques Chirac, parfois comparé à Hitler ou
Saddam Hussein. Une édition spéciale parisienne
en février avait même consacré sa une à M.
Chirac le représentant avec un corps de
"ver". Vendredi, le "Sun"
s'est à nouveau distingué dans la francophobie
en publiant un photo-montage de cible pour jeu de
fléchettes avec J.Chirac au centre. Rappelons
que Tony Blair, avant son élection comme Premier
ministre en 1997, est allé rencontrer Rupert
Murdoch en Australie, obtenant un soutien
médiatique dans ses deux campagnes de 1997 et
2001 où il a été réélu. M. Murdoch a
apporté à la mi-février son soutien à la
politique irakienne du président américain
George W. Bush. Leader mondial de la télévision
par satellite R. Murdoch (Newscorp) contrôle
parmi les plus importants titres "Fox
News", "the New-York Post" et
"The Weekly Standard" aux Etats-Unis,
et en plus de "The Sun", "The
Times", "The Sunday
Times" et "News of the World" au
Royaume uni, enfin "The Australian"
l'unique quotidien national en Australie. Tous
ses éditorialistes ont apporté à George Bush
un soutien sans faille tout en dénigrant, quand
elles n'étaient pas passées sous silence, les
campagnes des pacifistes.
Jeudi
17 avril 2003 :
Dov
Zakheim, contrôleur de gestion du Département
américain de la Défense, a déclaré que
"la guerre a coûté dans la région du
Golfe environ 20 milliards de dollars"
répartis entre "les coûts du
personnel" (7 milliards de dollars), les
dépenses "liées aux opérations
militaires" (10 milliards de dollars) et le
coût pour "les munitions et les
équipements" (3 milliards).
"L'estimation approximative du coût de la
guerre en Irak à partir de maintenant est de 2
milliards de dollars par mois" jusqu'à la
fin de l'année fiscale 2003 (le 30 septembre).
Parallèlement aux coûts de l'intervention en
Irak, les Etats-Unis dépensent 1,2 milliard de
dollars chaque mois dans le cadre de leur
"guerre contre le terrorisme". 62
milliards ont été débloqués comprenant
également une aide de 1,8 milliards de dollars
au Pakistan et à d'autres états qui collaborent
à la lutte contre le terrorisme mondial. 2,5
milliards de dollars iront pour la reconstruction
de l'Irak et environ 8 milliards de dollars
d'aide aux pays alliés voisins, notamment
Israël, la Turquie, la Jordanie, l'Egypte et
l'Afghanistan. Une somme de 4 milliards de
dollars est prévue pour renforcer la sécurité
intérieure. Malgré le refus de la Turquie
d'autoriser le déploiement sur son territoire
des troupes américaines pour ouvrir un front
nord en Irak, Ankara obtiendra 1 milliard de
dollars pour amortir l'impact du conflit sur son
économie. Le Congrès a aussi inclus une aide de
3,5 milliards de dollars aux compagnies
aériennes dont les activités ont été
réduites par la guerre. 4 milliards de dollars
sont prévus pour renforcer la sécurité
intérieure aux Etats-Unis. Enfin, 100 millions
de dollars seront consacrés à un programme de
vaccination de civils contre la variole (Ndlr.
aux Etats Unis) et 42 millions de dollars
serviront à indemniser les personnes chez
lesquelles cette vaccination entraînerait des
effets secondaires.
Vendredi
18 avril 2003 :
Michael
Sullivan, Richard Lanier et Gary Vikan,
conseillers culturels de la Maison Blanche, ont
démissionné pour protester contre
l'"inaction" des Etats-Unis devant le
pillage des antiquités du musée national de
Bagdad critiquant "l'absence totale de
sensibilité et de prévoyance" de
l'administration américaine face "à
l'invasion en Irak et la perte de trésors
culturels" soulignant que le président Bush
avait l'"obligation morale de prévoir et
tenter d'empêcher les pillages et destructions
aveugles" d'autant que les universitaires
avaient fourni au Département d'Etat la
localisation des musées et des sites historiques
irakiens. Robert Mueller, directeur du FBI s'est
engagé à ce que des agents assistent les
«enquêtes criminelles» en vue de la
récupération des objets volés, afin de
"restaurer ces trésors au peuple d'Irak».
M. Mueller a ajouté que le FBI coopérait avec
Interpol pour que tous les pays membres soient en
alerte au cas où des pièces dérobées seraient
vendues «sur le marché officiel comme sur le
marché noir». ** Au moment
même où les Etats-Unis accentuent leurs
pressions sur la Syrie, les autorités italiennes
affirme sur la base d'écoutes téléphoniques
que ce pays a servi de base d'entraînement pour
"des dizaines d'extrémistes
islamistes" recrutés en Italie et en
Allemagne pour "combattre en Irak aux
côtés du groupe islamiste
d'Ansa-al-Islam", sans qu'aucun lien avec
les autorités locales syriennes n'apparaissent
dans le rapport. Ce groupe a été détruit par
les forces américaines et kurdes dès le début
de la guerre en Irak. ** En Irak le
bilan exact des morts irakiens à la guerre
demeure, à cette heure, inconnu.
Samedi
19 avril 2003 :
Le
directeur de la rédaction de CNN Eason Jordan a
reconnu que pendant des années la chaîne avait
fait de la rétention d'informations sur
"les atrocités du régime irakien"
pour protéger ses sources dans le pays. Certains
commentateurs l'accusent d'avoir "vendu son
âme pour une bonne histoire", pour
continuer "à faire fonctionner un bureau à
Bagdad". E. Jordan a reconnu dans le New
York Times qu'au cours d'une dizaine de
déplacements annuels dans la capitale irakienne
"il avait entendu raconter ou même assisté
à "des choses terribles" dont la
chaîne n'avait pas rendu compte, de peur de
mettre en danger la vie d'Irakiens, notamment de
certains collaborateurs de CNN. Fox News, qui
enregistre les meilleurs taux d'audience depuis
le début de la guerre, tire à boulet rouge sur
sa concurrente, rejointe par le New York Post,
qui appartient lui aussi à la "News Corp" du magnat
ultra conservateur pro-Bush Rupert Murdoch. ** A Dubaï,
Abu Dhabi TV a diffusé des images de Saddam
Hussein dans Bagdad "le 9 avril" (NDLR.
jour où les troupes américaines sont entrées
dans la capitale) où figure à ses côtés son
fils cadet Qoussaï, suivi du dernier disours du
Raïs où il affirme "Nous sommes
déterminés à défendre jusqu'au bout notre
pays et notre religion. Nous avons confiance
qu'au final la victoire sera de notre
côté". La diffusion de ces images vient à
peine "soulager" les commentateurs des
télévisions arabes qui n'en reviennent pas de
la chute éclair de Bagdad. Certains accusent
"Saddam" de les "avoir
trompés", provoquant "une immense
frustration" chez les Arabes.
Lundi
21 avril 2003 :
Après
les attaques sans précédent des sites
défavorables à l'administration américaine
pendant la guerre en Irak, la commission
d'information et de propagande américaine qui
contrôle les programmes du gouvernement
diffusés sur la Voix de l'Amérique ("Voice
of America") a donné son feu vert à
l'achat d'un programme tournant sous Windows XP
ou 2000 qui permettra aux internautes et aux
entreprises en Chine d'accèder à tout le web,
placé à l'heure actuelle sous censure des
pare-feux mis en place par le régime communiste.
Le logiciel qui garantit l'anonymat et efface les
traces de l'internaute, ne conservera aucun
enregistrement des adresses visitées à partir
du mini-site web qui sera installé sur le site
de la radio américaine, contournant ainsi
l'interdiction d'accès vers 19 000 sites dont la
plupart pornographiques d'origine américaine.
Yahoo, présent en Chine, a dû limiter
volontairement son contenu web y compris dans
l'information, la politique et la santé. ** A
lire : La cyberterreur et les paranoïaques
professionnels (ZDNet).
Mardi
22 avril 2003 :
Le
président américain George W. Bush a déclaré
ne pas être inquiet par les manifestations
anti-américaines en Irak. "Non à Bush. Non
à Saddam. Oui, Oui à l'Islam." Des
slogans entendus autour de la mosquée Abu Hanifa
à Bagdad, où des dizaines de milliers de
manifestants criaient leur choix en brandissant
des exemplaires du Coran, tout en réclamant
l'instauration d'un état islamique. «Je ne suis
pas inquiet. La liberté est une belle chose. Et
quand les gens sont libres, ils expriment leurs
opinions» affirme M. Bush, à la sortie d'une
messe, avertissant que, si Saddam Hussein était
toujours vivant, il ferait mieux de «garder la
tête baissée» sous peine de devenir une cible
pour l'armée américaine. ** Robert
Mueller, directeur du FBI, qui a mis fin aux 10
000 interrogatoires d'Irakiens vivant aux Etats
Unis et interrogés dans un cadre
"anti-terroriste de l'après 11 septembre
2001" a révélé que "près de 250
rapports ont été fournis à l'armée
américaine pour l'aider à localiser les sites
de production et de stockage d'armes, les bunkers
souterrains, les réseaux de fibre optique et les
sites de détention et d'interrogatoire
irakiens".
Mercredi
23 avril 2003 :
Le
présidant français Jacques Chirac a souhaité
en février "une grande chaîne
d'information internationale en français,
capable de rivaliser avec la BBC ou CNN". La
position "anti-guerre" de la France
dans le conflit irakien a donné des arguments
supplémentaires à ses partisans. L'ancien
président du CSA et de RFI Hervé Bourges estime
à 150 millions d'euros le budget annuel de
fonctionnement. Le gouvernement a lancé un
"appel d'offre franco-français" pour
une chaîne qui devrait voir le jour d'ici à
2004. Trois projets viennent d'être déposés
aux services du premier ministre (direction du
développement des médias ou DDM). Le premier,
par TF1 (privée, groupe Bouygues) qui assure
pouvoir lancer une chaîne d'information
internationale "dans des délais assez
courts et avec un budget plus modeste" tout
en acceptant un partage 50/50, fonds privés et
publics. Le projet du groupe TF1 s'appuie sur
l'expérience acquise depuis 9 ans avec LCI,
(info continue). Le second, par le groupe Canal+,
qui fait valoir son "savoir-faire
reconnu", acquis avec sa chaîne
d'information continue iTELE. En précisant que
la plate-forme de distribution internationale
Media Overseas, "pourra assurer une
présence immédiate, visible et forte de la
future chaîne dinformation sur les 47 pays
quelle couvre déjà", tout comme le
réseau de distribution établi par
MultiThématiques dans plus de 30 pays. Enfin le
dernier projet est présenté par France
Télévisions et RFI, (service public d'état)
qui propose d'offir aux téléspectateurs
"un regard original et autonome sur
lactualité internationale". L'Agence
France-Presse (AFP) a fait des propositions de
services chiffrées aux trois promoteurs en tant
que fournisseur de contenu particulièrement
expérimenté y compris sur l'Internet.
Jeudi
24 avril 2003 :
Le
quotidien vietnamien "Quan Doi Nhan
Dan" (lArmée Populaire) a rejeté
hier les propos tenus par le département d'Etat
américain dans son rapport annuel publié en
février accusant le Vietnam d'avoir "accru
ses efforts afin de surveiller les dissidents sur
internet et l'accès politique et culturel",
ce qui constitue pour Washington une des
nombreuses violations des droits de l'Homme
commises par Hanoï. Le quotidien précise qu'il
s'agit d'une "invention flagrante (...) afin
de protéger les éléments réactionnaires qui
utilisent internet pour diffuser leurs
informations empoisonnées que les agences
spécialisées ont découvert et traité".
Le gouvernement du Vietnam contrôle Vietnam Data
Communications (VDC), le seul accès à internet
du pays, qui a été autorisé à surveiller les
sites utilisés par les internautes estimés à
un million. Les propriétaires de cyber cafés
ont été invités à s'assurer que leurs clients
ne cherchent pas à obtenir des données
subversives ou pornographiques. Rappelons que les
Etats-Unis ne figurent pas dans leur rapport
annuel mondial portant sur les droits de l'homme
(ici, sur l'internet) alors que le FBI a reconnu
avoir mis en place des programmes d'espionnage
"idéologiques" tel que
"Omnivore", puis "Carnivore",
rebaptisé, dans le scandale, "DCS
1000". Citons enfin, le fameux réseau
mondial anglo-américain "Echelon"
créé en 1947 pour intercepter les
télécommunications du bloc de l'Est qui
aujourd'hui, à partir de mots clés contenu dans
une conversation téléphonique, ou par email,
centralise puis redistribue aux services
concernés les données récoltées portant ainsi
atteinte aux lois, à la vie privée de millions
d'individus, fichés à leur insu et la
sécurité nationale de nombreux pays y compris
la France. Echelon vue par un cybercitoyen.
Vendredi
25 avril 2003 :
Le
sort des 11 dirigeants du régime de Saddam
Hussein aux mains des "forces
d'occupation" est incertain selon la
commandante Randi Steffie, une porte-parole du
Commandement central américain (Centcom) qui est
incapable de "confirmer leur statut
juridique" et qui se refuse aussi à
préciser les lieux et conditions de détention
de ces ex-dignitaires. Seule semble être exclue
la base de Guantanamo (Cuba) où sont toujours
détenus sans jugement plus de 600 talibans ou
membres d'Al-Qaïda présumés. Les
ex-dignitaires du régime de Saddam Hussein
pourraient-être jugés par des tribunaux
irakiens pour leurs crimes passés contre des
Irakiens, ou dans d'autres pays si les victimes
appartiennent à des pays tiers, le Koweit par
exemple. Pierre Richard Prosper, ambassadeur
américain en charge du dossier des crimes de
guerre fait cependant une distinction entre
crimes commis contre des Américains durant la
guerre de ces dernières semaines et ceux
passibles des tribunaux irakiens pour les crimes
passés. Les "crimes de guerre",
limités en l'absence de l'usage d'armes
chimiques, ne concerneront que les civils qui ont
ouvert le feu sur des soldats, les soldats qui se
sont rendus avec un drapeau blanc mais ont tiré
sur des militaires de la coalition, et ceux qui
auraient exécuté des prisonniers de guerre. Les
cours martiales siègeraient alors en Irak.
Pierre Richard Prosper précise enfin que
"les Etats-Unis travaillent avec des
juristes irakiens en exil pour mettre au point un
processus judiciaire irakien chargé de juger ces
ex-dirigeants".
Samedi
26 avril 2003 :
Les
ventes d'armes russes ont atteint un nouveau
record en 2002, 4,8 milliards de dollars contre
4,4 milliards de dollars en 2001. L'essentiel des
ventes a été le fait du quasi-monopole d'Etat
Rosoboronexport. Les technologies aéronautiques
représentent à elles seules 70% des ventes
d'armes suivi des matériels d'infanterie et de
marine. La société KBP de Toula (sud de
Moscou), fournisseur d'un système de défense
antiaérien aux Emirats Arabes Unis, suit avec
400 millions de dollars. Le nouveau consortium
Almaz-Anteï, spécialisé dans la défense
antiaérienne, a quant à lui livré pour 120
millions de dollars d'armes. Le président
Poutine, qui a annoncé lui même ces résultats
à la télévision russe, a nommé un nouveau
conseiller, chargé de la réforme de l'industrie
militaire et de la coopération
technico-militaire avec les pays étrangers, le
général Alexandre Bouroutine (46 ans). "Je
suis sûr que le complexe militaire est capable
de poursuivre cette tendance positive, ce qui
signifie renforcer non seulement les positions
politiques de la Russie à l'étranger, mais
aussi économiques", a ajouté le président
russe. Enfin le directeur de l'Agence russe pour
les armes conventionnelles, Alexandre
Nozdratchevl, a estimé que la guerre en Irak
allait provoquer "une flambée d'intérêt
pour les systèmes de défense antiaérienne et
le matériel radio-électronique" produits
par la Russie, ainsi que pour les complexes
anti-chars et le matériel de vision nocturne
russes. Rappelons que 80% des ventes d'armes
russes se concentrent sur la Chine et l'Inde.
Moscou espère renforcer sa présence sur le
marché de la modernisation des armements de
fabrication soviétique des pays étrangers,
notamment d'Afrique du nord ansi que dans
l'après vente où des efforts restent à faire.
Lundi
28 avril 2003 :
Les
Etats-Unis ont annoncé qu'ils consulteraient
leurs alliés sur une éventuelle demande aux
Nations-Unies pour décider de sanctions à
prendre à l'encontre de Pyongyang en crise
ouverte avec Washington depuis octobre 2002,
suivie du retrait de la Corée du Nord du Traité
de non-prolifération nucléaire en janvier 2003
et du redémarrage de ses installations
nucléaires. Pyongyang demande la signature d'un
pacte de non-agression avec Washington, tout en
multipliant les provocations, déclarant lors
d'entretiens à Pékin avec des représentants de
Washington, posséder l'arme nucléaire,
affirmant que le pays pourrait "tester,
vendre ou utiliser ces armes en fonction des
actions de Washington." Cité par la radio
nord-coréenne, le quotidien "Rodong
Sinmun", organe de presse officiel, a
affirmé dimanche que Pyongyang était bien
déterminé à s'armer de "moyens de
dissuasion physiques". La possession d'armes
nucléaires représente pour Séoul une
"sérieuse violation" d'un accord
signé entre les deux Corées en 1992, et la
corée du Sud, alliée des Etats-Unis, demande le
démantèlement du nucléaire militaire mais
aussi civil. Rappelons enfin que cette crise est
née lors de la rupture unilatérale par les
Etats-Unis de la fourniture de mazout à la
Corée du Nord en octobre 2002, et que le 23
décembre 2002, lAgence internationale de
lEnergie atomique des Nations unies (AIEA)
avait qualifié la situation de «très grave»
en apprenant que le régime de Kim Jong-Il avait
transféré un millier de barres de combustible
nucléaire dans le bâtiment qui abrite à
Yongbyon le réacteur capable de produire du
plutonium militaire. La précédente crise
remonte à 1994 où Bill Clinton avait renoncé
à frapper Yongbyon devant lampleur des
pertes humaines estimées par son état-major.
Mardi
29 avril 2003 :
Le
porte-parole du département d'Etat, Richard
Boucher, a confirmé que les exigences de la
Corée du Nord étaient si nombreuses qu'il ne
pouvait pas en faire une "description
concise", laissant entendre qu'elles
comprenaient une normalisation diplomatique avec
les Etats-Unis et une aide économique. Le
régime de Kim Jong-Il a par ailleurs refusé
lundi de discuter avec Séoul, au deuxième jour
de discussions ministérielles inter-coréennes
à Pyongyang, de son programme d'armement
nucléaire, confirmant sa volonté de traiter
cette question avec Washington. M. Colin Powell,
secrétaire d'état américain, a de son côté,
indiqué que la Corée du Nord n'avait pas
explicitement menacé de procéder à des
"tests" (nucléaires). Il s'est montré
réservé sur l'état d'avancement de ce pays en
matière de retraitement de combustible
nucléaire pour parvenir à la production de
plutonium à usage militaire, déclarant que :
"Nos services de renseignement ne sont
toujours pas en mesure de nous confirmer ce qu'a
dit la Corée du Nord en différents endroits et
à différents moments sur le retraitement".
Rappelons que la Corée du Nord est l'un des
trois pays placés l'an dernier par le président
George W. Bush dans un "axe du mal",
avec l'Irak et l'Iran, en raison de son programme
d'armes de destruction massive. Rappelons
également, que le président Bush annonçait le
14 décembre 2001 le retrait des Etats Unis du
traité ABM (Anti-Ballistic Missile Treaty)
signé avec l'Union soviétique, datant de 1972,
relançant la course aux armements de destruction
massive. Enfin, la Corée du Sud, qui possède
depuis 2001, 1294 missiles de type Mistral
(livrés par Matra, France) a quand à elle
testé un missile balistique de 300 km portée le
26 novembre 2001 avant d'en annoncer la
production.
Mercredi
30 avril 2003 :
La
prise de Bagdad par la coalition
américano-britannique a entraîné la
disparition des principaux journaux, tous
étroitement contrôlés par Oudaï, l'un des
fils de Saddam Hussein et le parti Baas,
comme As-Saoura, Al-Joumhouriya, Al-Irak,
Al-Qadissiya, Babel, Baas Al-Riady (sportif),
Nabdh Al-Chabab (jeunesse), et des télévisions
satellitaires et d'Al-Chabab (la Jeunesse) ainsi
que les principales radios, Saout al-Jamahir (la
Voix du peuple) et Radio Bagdad, qui ont cessé
d'émettre. Aujourd'hui les Irakiens sont
informés par les médias étrangers, comme la
chaîne satellitaire iranienne Al-Alam (le monde)
qui retransmet des programmes en arabe et la TV
Towards Freedom de la coalition
américano-britannique dont le but est
l'installation de la démocratie en Irak. Des
programmes en arabe de Radio Monte-Carlo et de la
BBC sont également diffusés. Al-Hayat, journal
arabe publié à Londres est vendu dans les rues
de Bagdad au prix (peu abordable) d'un dollar. La
presse internationale continue de résider à
l'hôtel Palestine qui avait été pris pour
cible par un char américain. Pendant que la
plupart des journalistes irakiens sont à la
recherche d'un emploi auprès des médias
étrangers, d'autres, qui considèrent leur pays
"sous occupation médiatique",
s'organisent dans une semi-clandestinité.
D'autres enfin, demandent une assistance,
notamment des moyens d'impression, à la presse
internationale pour lancer un journal
indépendant à Bagdad.
Jeudi
1er mai 2003 :
Pendant
que le Secrétaire américain à la Défense
Donald Rumsfeld prend le thé dans un ancien
palais de Saddam Hussein, dressé au milieu d'un
lac artificiel, près de l'aéroport de Bagdad,
et avant l'intervention du président George W.
Bush qui doit annoncer officiellement la fin de
la guerre d'Irak, le dollar chûtait mercredi à
16 h 00 GMT à son plus bas niveau depuis 4 ans
face à l'euro soit 1,12 dollar pour 1 Euro. Le
Secrétaire américain au Trésor John Snow a
répété mercredi qu'il soutient la politique du
dollar fort. Pourtant, jamais les Etats-Unis
n'ont été aussi "économiquement
vulnérable". Les analystes boursiers
relèvent "la performance médiocre de
l'économie américaine" qui a été
décelée avant le 11 septembre 2001 et
l'optimisme né de la victoire américaine en
Irak s'éclipse déja. En outre, les Etats-Unis
proposent des taux d'intérêts très faibles, ce
qui n'encouragent pas les investisseurs. Le plan
de relance économique de George W. Bush annoncé
après les attentats du 11 septembre n'aura suffi
qu'à stopper l'hémorragie. Le déficit
budgétaire bondira aux alentours de 400
milliards de dollars en 2003, un record
dépassant de loin celui de 1992, 290 milliards
de dollars. L'opération "Liberté de
l'Irak" (62,6 milliards) ne sera pas
financée comme la précédente à 87 % par les
alliés et le Japon a fait savoir que l'état de
ses finances l'empêcherait d'accorder une aide
substantielle à Washington. Enfin des analystes
vont jusqu'à dire que "l'épargne
européenne finance les dépenses et les
investissements américains" et que
"plus rien ne peut empêcher la chute du
dollar".
Mardi
6 mai 2003 :
Pendant
que l'on expertise à Wall-Sreet les marchés de
reconstruction en Irak, estimés à plus de 50
milliards de dollars, les compagnies
pétrolières annoncent, les unes après les
autres, des hausses de bénéfices record
directement tirés de la crise irakienne et des
"effets de stocks". 3,91 milliards de
dollars de profit soit 96% d'augmentation pour la
Royal Dutch-Shell (anglo-néerlandaise) qui a vu
son chiffre d'affaires multiplié par 2,36 soit
5,33 milliards de dollars. 3,73 milliards de
dollars pour BP, soit un résultat en hausse de
135%. Le groupe américain Chevron-Texaco (2ème
aux Etats-Unis) a doublé son bénéfice
trimestriel en le portant à 1,92 milliards de
dollars. Enfin, le bénéfice (trimestriel) de
Exxon Mobil a tout simplement triplé à 7,04
milliards de dollars. Ces chiffres contrastent
avec d'autres résultats, ceux de l'emploi aux
Etats-Unis : 48 000 licenciements en avril. Soit
plus de 500 000 emplois perdus en seulement trois
mois.
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