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ARCHIVES FRANCE FEVRIER 2006
Jeudi 9 février 2006 :
JUSTICE - CENSURE - LIBERTE
D'EXPRESSION : Didier Peyrat, substitut
du procureur de la République du tribunal de
grande instance, TGI de Pontoise, sera
sanctionné d'un avertissement le 9 février 2006
sur convocation du procureur général Jean-Amédée
Lathoud, suite à 2 tribunes libres publiées
dans 2 quotidiens ("Libération" du 8
novembre 2005 et "Le Monde" du 17
novembre 2005) sur les émeutes de banlieue où
il dénonçait la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy, Ministre
d'Etat, ministre de l'Intérieur et de
l'aménagement du territoire et président de
lUMP. Intitulée
"Banlieues, "Mai 68 ou Weimar", la
tribune de "Libération" évoquait que
"des événements qui se déroulent dans les
banlieues françaises prouvent l'échec radical
de la droite dans ses politiques de sécurité
depuis avril 2002", qualifiant de
"stigmatisants" les propos de Nicolas
Sarkozy et évoquant "les démonstrations de
virilité télégénique" du ministre de
l'Intérieur. La seconde tribune du
"Monde" parue sous le titre
"Incendiaires et cogneurs", appelait à
lutter "contre les causes" de ces
violences en ces termes : "Bannissons les
mots vulgaires, les insultes, la démagogie de
Nicolas Sarkozy. Faisons de la prévention,
donnons les moyens à la justice des mineurs de
fonctionner". Didier Peyrat estime que la
"liberté d'expression reconnue par la
Constitution à tout citoyen se combine avec le
devoir de réserve des magistrats, sans que
celui-là n'annule celle-ci" ; "Il
n'est pas reprochable à un magistrat de
contester - si la critique a lieu en dehors de la
sphère professionnelle et qu'elle ne comporte
aucun propos dépassant les bornes d'un débat
rationnel et d'une polémique civile - certaines
déclarations d'un ministre par ailleurs
président d'une formation politique" ; et
"que ne figure dans les 2 articles aucune
critique visant la politique pénale impulsée
par le gouvernement pour lutter contre les
violences urbaines". Le Syndicat de la magistrature, qui vient
de rappeler au législateur ses responsabilités
dans le déséquilibre actuel de la procédure
pénale, a "manifesté son entier
soutien" à Didier Peyrat. Le syndicat
estime que le magistrat n'a "pas manqué à
la réserve que lui impose sa profession de
magistrat, s'exprimant sur une question de
politique générale en dehors de toute affaire
particulière et sans remettre en cause les
instructions du parquet auxquelles il était
tenu". NDLR. Le 22 juin 2005, le Syndicat de la magistrature avait
estimé que Nicolas Sarkozy appelait
"explicitement à la haine". Et, le
principal parti d'opposition, le Parti socialiste, avait
dénoncé les événements de Clichy-sous-Bois,
comme conséquence "des provocations
récurrentes de Sarkozy". Poursuivant dans
un communiqué intitulé "Halte au feu
!" : "Lorsqu'un ministre de
l'Intérieur n'hésite pas à utiliser des propos
injurieux, en traitant de "racaille" et
en voulant "nettoyer au Kärcher" des
populations qui ont le tort d'être fragiles,
c'est l'image de la République qui est
ternie" ; "La tension a atteint son
paroxysme avec les tirs de gaz lacrymogènes en
direction d'un lieu de prière (mosquée) et de
surcroît pendant la "nuit sacrée" du
Ramadan".
RELIGION - LIBERTE D'EXPRESSION -
CARICATURES DU PROPHETE MAHOMET : L'hebdomadaire
satirique "Charlie-Hebdo" qui a publié
mercredi 8 février 2006 les caricatures du
prophète Mahomet - à l'origine d'une vague de
violence sans précédent dans le monde musulman
- déjà parues dans le journal danois Jyllands-Posten en
septembre 2005, a indiqué avoir vendu la
totalité des 160 000 exemplaires imprimés et
que 160 000 autres exemplaires seraient imprimés
le jeudi 9 février 2005. Philippe Val, directeur
de la publication, a déclaré à l'agence de
presse américaine Associated
Press AP, qu'il voulait ainsi
apporter son soutien au quotidien
"Jyllands-Posten", sans faire oeuvre de
"provocation", ajoutant : "Nous ne
pouvons pas laisser des groupes religieux dicter
les règles de la liberté d'expression". Le
Président de la République, Jacques
Chirac, a déclaré : "Je
rappelle que si la liberté d'expression est un
des fondements de la République, celle-ci repose
également sur les valeurs de tolérance et de
respect de toutes les croyances" ; "La
liberté d'expression doit s'exercer dans un
esprit de responsabilité". Mais, dans
l'affaire des caricatures du prophète Mahomet,
Jacques Chirac "condamne toutes les
violences perpétrées contre les ressortissants
ou représentations étrangères où que ce soit
dans le monde". Rappelant que
"conformément au droit international, les
gouvernements sont responsables de la sécurité
des personnes et des biens étrangers installés
sur leur territoire". La Ligue des Droits de l'Homme LDH avait
réagi en ces termes après l'affaire des
caricatures du prophète Mahomet (lire nos
éditions du 3 février 2006 et du 6 février 2006) :
"On ne peut accepter que la publication de
caricatures de Mahomet, quelle que soit
lopinion quon en a, vaille à ses
auteurs des menaces ou un limogeage. Aucune
religion et aucune pensée ne peuvent exiger de
bénéficier dun régime particulier qui
imposerait dautres limites que celles
reconnues dans le cadre dune société
démocratique. La LDH rappelle que la liberté de la presse, en
lespèce la liberté du dessinateur de
presse, ne peut dépendre de tel ou tel interdit
religieux." Dalil Boubakeur, Recteur de la Grande Mosquée de Paris et
président du Conseil français du culte musulman
CFCM a qualifié de "vraie provocation"
la publication par le quotidien France Soir ( ! site
introuvable) le mercredi 1er février
2006 des 12 caricatures du prophète Mahomet
déjà parues dans le journal danois Jyllands-Posten avec en
titre de Une : "Oui, on a le droit de
caricaturer Dieu". NDLR. Carsten Juste,
rédacteur en chef du journal danois,
Jyllands-Posten, a
présenté ses excuses en expliquant, dans une
lettre adressée à l'agence jordanienne Petra News
Agency, que "ces dessins ne
violaient pas la législation danoise, mais ont
offensé de manière irréfutable beaucoup de
musulmans, et nous nous en excusons". Enfin,
rappelons que Philippe Val a écrit dans
l'hebdomadaire "Charlie Hebdo" daté du
23 janvier 2002 : "Ni le catholicisme, ni le
protestantisme ni le judaïsme ne font peur"
; "L'intégrisme islamique fait peur et
engendre une prime à la peur."
FEMMES - VIOLENCES : L'organisation
de défense des droits de l'homme, Amnesty International, a publié
mercredi 8 février 2006 son rapport intitulé "Les violences faites
aux femmes en France, une affaire d'Etat" qui
s'inscrit dans sa campagne mondiale lancée en
mars 2004 et destinée à lutter contre les
violences faites aux femmes dans le monde. Cette
étude révèle que tous les 4 jours, en France,
une femme meurt sous les coups de son partenaire.
La violence touche toutes les femmes, quels que
soient leur âge, leur origine et leur milieu.
Elle est liée à une discrimination fondée sur
l'appartenance sexuelle. Le sexisme, tout comme
le racisme, consiste à nier à un
"autre" un statut d'alter ego. Ces
violences restent souvent considérées, à tort,
comme des "conflits familiaux" qui ne
relèvent pas du domaine d'intervention de la
justice. Le rapport d'Amnesty International
insiste sur les mécanismes qui sous-tendent les
violences envers les femmes et répertorie les
difficultés d'accès à la justice pour les
femmes victimes de violence. Il dénonce les
insuffisances des dispositifs mis en place par
l'Etat en terme de prévention, de sanction et de
réparation et formule des recommandations afin
de progresser vers l'éradication de cette
violence. Amnesty International rappelle que
l'Etat a l'obligation de s'assurer que ces
violences ne restent pas impunies, que les
victimes obtiennent réparation et qu'au-delà,
un véritable changement des mentalités
s'opère, aussi bien au niveau des professionnels
que de l'opinion publique. L'organisation
regrette la "mauvaise connaissance des
droits des victimes" et labsence
dune "véritable prévention" et
de formation adéquate de policiers, magistrats,
travailleurs sociaux ou médecins. Plus de
détails : Halte à la violence contre
les femmes ; "SI TU BATS TA FEMME,
TES PAS UN HOMME", la campagne 2005
dAmnesty
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